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DE LA SOCIÉTÉ
HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE
DU PÉRIGORD
PARAISSANT TOUS LES DEUX MOIS.
TOME XL. — PREMIÈRE LivRaISoN
PÉRIGUEUX
Iuentgine RIBES, ave Anroe-Ganauv, 14.
Janvier-Février 1913
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SCMMAIRE
DES MATIÈRES CONTENUES DANS LA 1‘ LIVRAISON.
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Liste des membres.. 7
Séance mensuelle du thai : déceniee REA
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Compte de gestion du trésorier (Exercice ne (M. Maurice
Féaux). . a ve
Erreurs TRRSRESS âes Généalôgies (M. Ra DE Box so LA
Les Ursulines de Périgueux (Suite) (M. E, Roux)...
La danse en Périgord (suite et fin) (M. Bidiic- DOS
Varia. — Air de la Périgourdine (M. pe MonTiFauLT).........
— Pierre Magne jugé par Romieu (M. R. V.)....…...
Breciocrarnie. — La Vie de M de Royère, dernier évêque
« de Castres, par M, l'abbé EntrayguesiM. R. pe, Boysson).
NëcroLoGre. — Madame Ja marquise de Sanzillon (M. le
chanoine PRISON); Eu RL AT IIS EST Set Seed dy
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BULLETIN
DE
LA SOCIÈTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE
DU PÉRIGORD.
BULLETIN
LE LA SOCIÉTÉ
HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE
DU PÉRIGORD
PARAISSANT TOUS LES DEUX MOIS
—+ nr —
TOME XL
PÉRIGUEUX
JupriMERI& RIBES, RUE ANTOINE-GADAUD, 14.
——
1913
Éd ae Google
STATUTS
LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE
LL DU PÉRIGORD,
RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
Par décret du 19 Avril 1886.
ARTICLE PREMIER.
La Sociélé historique et archéologique du Périgord a pour but:
la recherche, l'étude et la conservation des documents anciens, de
tous les âges, qui intéressent l'histoire de notre province et l'his-
toire générale du pays.
ART. 2.
Le siège de la Société est fixé à Périgueux.
ART. 3.
_ La Société se compose :
3° De Membres Titulaires ;
2° De Membres Associés ;
3° De Membres Honoraires ;
4° De Membres Correspondants.
Le nombre des Membres de ces différentes catégories n'est pas
limité.
ART. 4.
e
Les Membres Titulaires et Associés ne sont admis que s'ils en
font la demande par écrit au Président et s'ils sont présentés par
deux Membres Titulaires ou Associés.
es. 0 —
ART. 5.
Les Membres Honoraires et les Membres Correspondants sont
nommés en assemblée générale sur la présentation du Bureau;
lorsqu'ils assisteront aux séances, ils pourront siéger avec les
administrateurs de la Société.
ART. 6.
Les Membres Titulaires et Associés doivent, annuellement, une
cotisation de dix francs, et les Membres Titulaires seuls, le jour
de leur réception, un Droit de Diplôme de dix francs.
ART. 7.
La Société est administrée par un Bureau composé de dix
membres :
Un Président ;
Cinq Vice-Présidents (un par arrondissement) ;
Un Secrétaire-Général ;
Un Secrétaire -Adjoint ;
Un Bibliothécaire ;
Un Trésorier.
ART. 8.
Le Bureau est nommé pour un an, en Assemblée générale,
au scrutin de liste, et il doit être renouvelé chaque année, Île
27 mai, le lendemain de la fête dite de la St-Mémoire. Les mêmes
administrateurs sont rééligibles. Le Bureau ne peut prendre de
décision qu'en présence de cinq de ses Membres, le Président,
deux Vice-Présidents, le Secrétaire-Général et le Trésorier. Les
procès-verbaux des séances sont rédigés par le Secrétaire-(rénéral,
signés de lui et du Président.
ART. 9.
9,
Le Président propose les questions à résoudre, qui sont adop-
tées ou rejetées à la majorité des votes des Membres Titulaires
ou Associés présents. Mais, pour qu’une décision soit valable,
1
il Sera nécessaire que quatorze de ces Membres assistent à la
séance. En cas de partage égal des votes, la voix du Président est
prépondérante.
ART. 10.
Le Trésorier est dépositaire des fonds de la Société ; il est
chargé du recouvrement des cotisations et de toutes les sommes
dues ou données ; il débat tous marchés, revise les mémoires de
fournitures et travaux faits pour le compte de la Société; il
acquitte, après contrôle du Bureau et approbation du Président,
les dépenses votées en assemblée générale ou en séance men-
suelle. Chaque année, dans la séance du premier jeudi de janvier,
il rend compte de sa gestion.
ART. 11.
Le Trésorier représente la Société en justice et dans les actes
de la vie civile.
ART. 12.
Les ressources de la Société se composent : 1° des cotisations
annuelles des Membres Titulaires et des Membres Associés ;
2° des dons et legs; 3° des subventions qui peuvent lui être
allouées ; 4° et du revenu de ses biens et valeurs de toute nature.
ART. 13.
Les délibérations relatives à l’acceptation des dons et legs, aux
acquisitions, aliénations ou échanges d'immeubles, seront sou-
mises à l'approbation du Gouvernement.
ART. !4.
Les excédents de recettes, qui ne sont pas indispensables aux
besoins ou au développement de la Société, seront placés en
fonds publics français, en actions de la Banque de France, en
obligations du Crédit Foncier de France, ou en obligations de
chemins de fer français, émises par des compagnies auxquelles
un minimum d'intérêt est garanti par l'Etat.
Se
ART, 15.
La Société se réunit dans la salle de sa bibliothèque : 1° en.
Séance mensuelle, tous les premiers jeudis du mois, excepté en
juin; 20en Assemblée générale, le 27 mai, le lendemain de la
fête de la Saint-Mémoire.
ART. 16.
Un règlement intérieur, adopté par l'Assemblée générale et
approuvé par le Préfet, déterminera les dispositions accessoires
propres à assurer l'exécution des présents Statuts ; il pourra être
modifié dans la mème forme.
ART. 17.
En css de dissolution de la Société, la dévolution et l'emploi
de son avoir, tant mobilier qu'immobhilier, feront l'objet d'une
délibération prise en Assemblée générale, qui sera soumise à
l'approbation du Gouvernement. L'Assemblée générale doit
compter vingt-cinq Membres Titulaires ou Associés au moins
pour que ses décisions soient valables.
ART. 18.
Les présents Statuts ne pourront être modifiés qu'en vertu
d'une délibération de l’Assemblée générale et de l'approbation
du Gouvernement. L'Assemblée générale, saisie du projet de
modification par le Bureau ou par vingt-cinq de ses Membres,
ne peut prononcer qu'à la majorité des deux tiers des Membres
présents. Cette même Assemblée doit être formée du quart au
moins des Membres en exercice.
Périgueux, le 4 Mars 1886.
0 —
RÈGLEMENT INTÉRIEUR
ART. 1°. — Les manuscrits inédits, apportés à la Société,
seront soumis à l'examen d’un comité d'impression, qui en dé-
cidera la publication ; mais, avant de la commencer, le manus-
crit devra être entièrement communiqué.
ART. 2.— Ce comité de publication se composera de trois mem-
bres, outre le Président et le Secrétaire général ; il se réunira
toutes les fois qu'il sera nécessaire sur la convocation du Prési-
dent. Ses décisions seront prises à la majorité des membres pré-
sents. La voix du Président est prépondérante en cas de partage.
Sont nommés de ce comité : MM. Dujarric-Descombes,
Lespinas et Féaux.
ART. 3. — Les auteurs sont seuls responsables des articles
qu'ils signent et des idées qu'ils émettent.
ART. 4. — Aucune généalogie de famille ne sera admise, ce
genre de travail étant d’un intérêt trop restreint ; pas plus que
les mémoires sur des sujets d'histoire contemporaine qui pour-
raient froisser des susceptibilités.
ART. 5. — Les auteurs feront exécuter à leurs frais les tirages
à part des travaux insérés dans le Bulletin de la Société. Tout
tirage à part portera la mention du volume d’où il est extrait.
ART. 6. — Les volumes publiés par la Société, et non retirés
dans les délais prescrits par les Membres Titulaires et Associés,
qui y ont droit, seront vendus au prix que fixera chaque année
l'Assemblée générale du 27 mai.
ART. 7. — Pour être élu Membre Titulaire de la Société, il
faut ou être originaire du Périgord, ou l'habiter, ou y avoir des
intérêts. Les Membres Associés ne sont pas tenus de remplir ces
conditions ; ils peuvent être étrangers au département, mais les
uns et les autres doivent être présentés par deux membres.
Délibéré à Périgueux en Assemblée générale, le 28 mai 1907.
LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ.
BUREAU.
Président.
M. le marquis DE FayOLLE, inspecteur général de la So-
ciété française d'Archéologie.
Vice-président honoraire.
M. le chanoine BRUGIÈRE.
Vice-Présidents.
M. DuJarRIC-DESCOMBES, @ I.
M. Charles Durano, & I.
M. le vicomte Gaston DE GÉRARU.
M. Élie GonTrEr MAINE DE BinaN, %, {à 1.
M. LEspiNas, bib'iothécaire.
Secrétaire- Général.
M. ViLLEPELET, #%, 6 I, archiviste honoraire.
Secrétaire-Adjoint.
M. Charles AUBLANT, # I.
Trésorier. -
M. Maurice F£AUXx, &ÿ I.
ee re
oo
MEMBRES TITULAIRES
MM.
L'abbé Acuarp, professeur à l'Ecole St-Michel, rue St-
Michel, à Saint-Etienne (Loire).
= AMADIEU (Maric-Antoine-Ernest), propriétaire, à Verteillac.
Le comte E. D’ArGyY, ancien officier, au Chantier, com-
mune d'Antonne, par Trélissac.
Le comte D'ARLOT DE SAINT SAUD, #4 I, correspondant du
Ministère de l’Instruction publique, inspecteur de la Société
française d'Archéologie, président de la Commission inter-
nationale pyrénéenne de Toponymie-Topographie, au château
de la Valouze, par La Roche-Chalais.
AUBLANT (Charles), & I, trésorier de l'Ecole félibréenne
du Périgord, dessinateur à la C'° du chemin de fer d'Orléans,
rue de Strasbourg, 26, à Périgueux.
AUCHÉ (Achille), chevalier du Mérite agricole, chirurgien-
dentiste, allée de Tourny, 31, à Périgueux.
AUGIÉRAS (Léonce-Silvio)}, maire de Montanceix, au petit
château de Montanceix, par Razac-sur-l'Isle, et rue Pigalle, 26,
à Paris, IX°. |
BAREAU (Anatole), ancien pharmacien, à Excideuil.
BARRET (Jean-Gaston-Louis), licencié en droit, notaire,
cours Michel-Montaigne, 32, à Périgueux.
BAYLE (Emile), & I, professeur d'histoire au lycée, avenue
Bertrand-de-Born, 17, à Périgueux.
Le docteur BEAUCHAMPS (Adrien), député de la Dordogne,
conseiller général, à Pontours-Haut, par Lalinde, et rue
Notre-Dame-des-Champs, 66, à Paris, VIe.
BEAU-VERDENEY (Alexis), rue Michel-Bizot, 76, à Paris, XIIe.
BEAUDET-VITEL (Jean), entrepreneur de travaux publics,
à Terrasson.
Le marquis Georges DE BEAUMONT, à Sainl-Cyprien.
Le marquis DE BEAUMONT-BEYNAC, commaudeur de l'ordre
de Saint-Grégoire-le-Grand, ‘au château de la Roque, par
Saint-Cyprien.
12 —
BESSON (Gcorges), avout-licencié près le tribunal de pre-
mivre instance, cours de Tourny, 3, à Bordeaux.
BEYNEY (Maurice), licencié ès sciences, professeur de phy-
sique au collège, rue du Chemin de fer, 35, à Mantes (Seine-
et-Oise).
BEYNIER (Paul), agent-voyer d'arrondissement, à Bergerac.
BIBLIOTHÈQUE DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES, À Péri-
guCUXx.
BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉVÊCHE, ruc de la Clarté, 3, à Périgueux.
(Abonnement)
BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE THÉOLOGIE, à la
Pevrouse, par Saint-Félix-de-Villadeix. (Abonnement.)
BIBLIOTHÈQUE DE LA VILLE, à Périgueux.
BiNGER (E.), C. %, gouverneur général honoraire des Colo-
nics, au château de Maraval, par Mussidan. |
Le vicomte DE BoisJosLiN, propriétaire, au château de la
Grènerie, par Verteillac.
BoissaRIE (René), docteur en droit, ancien bâtonnier de
l'ordre des avocals, maire de Beauregard, ruc Aptoine-
Gadaud, 28, à Périgueux.
BoRNE (Léo), O. %, officier d'administration principal du
service de l'Intendance militaire en retraite, directeur du
Musée militaire du Périgord, mainteneur de l'Ecole féli-
bréenne du Périgord, président honoraire de la Fédération
des Vétérans de la Dordogne et de la Section de Périgueux,
rue St-Simon, 2, à Périgueux.
Le comte Henri BouberT, ingénieur des arts et manufactures,
ancien consciller général de la Dordogne, à La Monzie-Saint-
Martin.
Le comte be BoutLuAc DE BoURzZAC, au chäteau de la Richar-
die, près Champagne-Fontaine.
Le marquis DE BOoURDpEILLE, membre titulaire du Conseil
héraldique de France, au chätcau de Bourdeille, et rue de
Longchamp, 17, à Paris, XVI°.
Le comte Henri bE Boussier, ruc Duluc, 21, à Bordeaux,
et au château de Roquefort, par Fontenac (Gironde.)
L'abbé Boussrox, curé-doycn, à Terrasson.
Boyer (Fernand), étudiant en droit, à Ribérac.
— 13 —
Le comte De BoysseEuLx, au château de Boreau, com-
mune de GCornille, par Périgueux, et au château d’Oléon, par
Rognonas (Bouches-du-Rhône).
DE Boysson (Richard), commandeur de l'ordre de Saint-
Grégoire-le-Grand, chevalier de l'ordre de Malte, ancien recc-
veur des finances, à Cénac-Saint-Julien.
DE Boyssox (Bernard), quai d'Occident, 8, à Lyon
(Rhône).
Le docteur pe BRou DE LAURIÈRE (Paulin),%,#à I. consciller
général de la Dordogne, vice-président de l'Association médi-
cale de la Dordogne, médecin du lycée, rue Louis-Mie, 25, à
Périgueux. |
L'abbé BRUGIÈRE, chanoine titulaire de la cathédrale de
Saint-Front, à la Maison de retraite de la Madelefne, à Ber-
gerac. .
BurFFETEAU (Eugène), avoué licencié, ancien président de la
Chambre des avoués, rue du Palais, 5, à Périgueux.
Buisson (Benjamia), #} A, vice-président d'honneur de
l'École félibréenne du Périgord, place Beaupuy, à Mussidan.
L'abbé CALËs, curé de Bourg-du-Bost, par Ribérac.
Le marquis DE CARBONNIER-MARZAC, commandeur de l’or-
dre de Saint-Grégoire le Grand, au château de Puymartin,
par Sarlat. .
CARDENAL (Louis GRENIER DE), #à À, lauréat de l'Institut,
lieutenant au 50° régiment d'infanterie, rue de Metz, 45, à
Périgueux.
CARLES (Pierre), ancien bâtonnier de l’ordre des avocats,
à Sarlat. |
CARVÈS (Jean-Baptiste), à Bézenac, par Saint-Cyprien.
Me la marquise DE CASTERAS-SEIGNAN, au château de
Seignan, par Saint-Girons (Ariège).
CazaLAs (Eutrope), %, {à À, chef de bataillon breveté au
1 régiment du génie, à l’élat-major du XI° corps, à Nantes
(Loire-Inférieure), et à Ribérac.
CERCLE DE LA PHILOLOGIE, à Périgueux. (Abonnement.
Mr: la comtesse DE CHABANS, au château de La Chapelle-
Faucher, par Saint-Pierre-de-Côle.
Le comte DE CuALup, licencié en droit, au chäteau du
A
Granger, par Mensignac, et au château Darricaud, par Lan-
diras (Gironde).
L'abbé CHANTELOUBE, cure de Doissac, par Belvès.
L'abbé CHASTAING, curé de Bourniquel, par Lalinde.
CHATAIGNON (Emile), ancien négociant, rue du Châtelou, 1,
à Périgueux.
Le docteur CHAUME, ancien interne des hôpitaux de Paris,
président de l'Association médicale de la Dordogne, méde-
cin inspecteur de la Compagnie d'Orléans, rue Victor-Hugo,
12, à Périgueux.
CHavoix (Pierre-Hernest), propriétaire, aux Charreaux,
près Excideuil.
Du CHEYRON DU PAVILLON (Xavier), au chäteau de la Gau-
bertie, par Douville.
CLÉDAT (Jean), égyptologue, ancien membre de l'Institut
français d'archéologie orientale du Caire, membre du Comité
de conservation des Monuments de l'art chrétien en Egypte,
rue St-Sicaire, à Périgueux, au château de Bouch, var Con-
dat-Bersac, et à la Résidence, à Ismaïl'a (Egvpte).
CLÉDAT (Léon), O. x, & I, professeur à l'Université de
Lyon, doven de la Faculté des lettres, rue Molière, 29, à
Lyon (Rhône).
CocuLA (Paul), #3 À, architecte diplmé par le Gouver-
nement, architecte de la Banque de France, rue Bodin, 17,
à Périgueux.
L'abbé CouTe, curé de Meénesplet, par Montpon-sur-
l'Isle.
ConTAUT (Emile), ancien greffier de la Justice de paix, ave-
nue Caviignac, 8, à Périgueux.
Mme la marquise DE GossÉ-BrissAc, au chäleau de la Cha-
brerie, par Château-l'Evèque.
CourTEY (Gabriel), propriétaire, vice-président honoraire
do la Société d'horticulture, rue Victor-Hugo, 6, à Péri-
gueux.
CRÉDOT (Julien), &x À, chevalier de la Couronne d'Italie,
chevalier de l’ordre pontlifical de Saint-Grégoire-le-Grand,
publiciste, rédacteur en chef de la Vigie Républicauine, villa
Modeste, rue Latérale à la gare, à Arcachon (Gironde).
—
Le prince Louis pe Croy, au château de Paluel, par Cursac,
et avenue du Bois-de-Boulogne, 54, à Paris, XVTI°.
Le docteur CROZET (Claude), rue du Quatre-Septembre, 4, à
Périgueux. j
Le marquis DE CUMOND, au châleau de Cumond, par Saint-
Privat-des-Prés.
De DaiNvizze (Maurice), archiviste paléographe, ruc
d’Assas, 70, à Paris, VI*, et au château de Puy-Laurent, près
Brantôme.
DANIEL (Jean), € À, arliste peintre, rue ‘Alfred de Musset,
8, à Périgueux.
DaAnNERY (Maxime), #ÿ A, chevalier du Mérile agricole,
architecte ordinaire des Monuments historiques et des
Cultes de la Dordogne, rue des Mobiles de Coulmiers, 10, à
Périgueux.
DEcoux-LAGOUTTE (Edouard), {ÿ A, ancien magistrat,
membre de la Chambre de commerce, maire de Trélissac,
rue de Bordgaux, 31, à Périgueux.
Le docteur DELBÉS, membre de la Société d'ophtalmolo-
gie, médecin de la clinique ophtalmologique de l'hôpital,
rue Bourdeille, 5, à Périgueux.
DeLpecu (Lucien), &à À, archiviste adjoint du département,
rue Cité-Champeaux, 16, à Périgueux.
DÉT.UGIN (Antony), ancien pharmacien, rue La Boëtie, 26,
à Périgueux.
DEMARTIAL (Pierre), propriétaire, cours Gay-Lussac, 48, à
Limoges.
Descuamps (Léon), nolaire, ancien président de la Cham-
bre des notaires, président de l'Union Chorale, maire de
Razac-sur-l'Isle, rue Voltaire, 1, à Périgueux.
DESPLANCHES (Remi), négociant, lauréat de l’Académie des
Jeux Floraux de Toulouse, lauréat de l’Académie française,
maître-ouvrier et lauréat du Bournat du Périgord, rue des
Conférences, à Bergerac.
Devin (Charles), ancien élève de l'Ecole Polytechnique, à
Saint-Maymeo de Pereyrols, par Bondas, et rue Pauquet, 26, à
Paris, XVF.
_ 16 —
Dipox (Louis), membre de la Chambre de commerce,
secrélaire général Je l'A.C.P.. place du SUR int
à Périgueux.
DorsÈNE, #ÿ I, artiste photographe, allée de Tourny, 21,
à Périgueux.
Dose (Gustave), & I, ancien élève lauréat de l'Ecole des
Beaux-Arts, professeur honoraire du lycée, à la Maison de
retraite, à La Tour-Blanche.
DoursouT (Maurice), ancien bâtonnier de l'ordre des
avocats, place Francheville, 11, à Périgucux.
DoursouT (Edmond), négociant, rue de Mulhouse, 36,
à Bordeaux.
Drouizx (Henri), agent-vorer en chef du département de la
Dordogne, rue des Jacobins, à Périgueux.
Duser (Gaston), maire de Vaunac, boulevard Pereire,
188 bis, à Paris, XVII°.
Dusur (Annet), & À, officier du Mérite agricole, professeur
d'agriculture à l'Ecole primaire supéricure de Ribérac, insti-
tuteur public à Saint-Antoine-de-Cumond, par Saint-Privat-
des-Prés.
DurourG (Jean-Paul), propriétaire, à Saint-Laurenl-des-
Hommes.
DujanRic-DESCOMBES (Albert), «4x I, correspondant du
Ministère de l’Instruction publique, félibre majoral, pré-
sident de l'Ecole félibréenne du Périgord, licencié en droit,
ancien notaire, au Maine, commune de Celles, par Monta-
grier.
Dumas (Auguste), licencié ès lettres, archiviste paléogra-
phe, professeur agrégé à la Faculté de droit, rue des Corde-
liers, 31, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
Le docteur Albert DumonrT, trésorier de l'Association
médicale de la Dordogne, médecin de l'Ecole normale des
instituteurs, place du Palais, 14, à Périgueux.
Dupuis (Jean), avocat, ancien notaire, cours Montaigne, 23,
à Périgueux.
Duranp (Charles), &x I, sous-ingénieur des ponts et chaus-
sées en retraile, ancien adjoint au maire de la ville, allée
du Port, 24, à Périgueux.
47
Durano DE Congrac (Adrien), maire de Lembras, au châ-
teau de Corbiac, par Bergerac.
DurAND DE RaAMErort, avouëé-licencié, ancien président
de la Chambre des avoués, rue Bourdeille, 15, à Périgueux.
Le docteur Durieux (Jean), rue Lamy, à Thiviers. |
Durteux (Joseph), {à I, chevalier de l'ordre royal du Cam-
bodge, docteur en droit, lauréat de l’Institut, rédacteur prin-
principal à la Légion-d’Honneur, secrétaire adjoint du Conseil
de l'Ordre, rue Notre-Dame-des-Champs, 66, à Paris, VI°.
DusoutEr (Alcide), %, ancien sénateur, ancien conseiller
général de la Dordogne, vice-président de la Société d’En-
couragement à l’agriculture, ancien questeur du Sénat, rue
Corneille, 5, à Paris, V[*, et au châleau de Bonrecueil, par
Mareuil-sur-Belle.
Dussaux (Emile), 4x I, entrepreneur de travaux publics,
rue Kléber, 25,à Périgueux.
DUVERGIER DE HAURANNE (Emmanuel), x, ancien conseil-
ler général du Cher, au château d'Herry (Cher).
DuvERNEUIL (Alcide), instituteur en retraite, maire de
Ménestérol-Montignac, par Montpon-sur-lisle.
D'EpiNay (Henri), capitaine au 34e régiment d'infanterie,
à Mont de-Marsan (Landes).
EScANDE (J.-J.), &3 A, publiciste, secrétaire en chef de la
Sous-Préfecture, place du Peyrou, à Sarlat.
D'EscaruA (Ferdinand), propriétaire, au château de Boisset,
commune de Saint-Aquilin, par Saint-Astier.
D'EscaTHA (Henri), ingénieur des constructions civiles, au
château de Boisset, par Saint-Astier.
D'EscopECA DE BoIssE, ancien receveur des postes et télé-
graphes, à Ville-Verneix, par Neuvic.
Le docteur Charles FAGUET, & A, ancien interne, lauréat
des hôpitaux de Bordeaux, rue Maleville, 9, à Périgueux.
L'abbé FARNIER, curé de Piégut-Pluviers.
Mie Irène FAURE, professeur de piano, rue de la Républi-
que, à Ribérac.
Le docteur FAURE, médecin de l'asile des vieillards Jay de
Beaufort, rue Victor-Hugo, 4, à Périgueux.
Le docteur Faune (Maurice), 4} [, ancien interne des hôpi-
2
_— 18 —
taux de Paris, ancien assistant à la Clinique des Maladies
nerveuses de la Faculté de Paris, à La Malou-les Bains (Hé-
raull), et rue Pasquier, 26, à Paris, VIII°.
_Le marquis DE FAYOLLE, licencié en droit, attaché hono-
raire à la Direction des musées nationaux, associé corres-
pondant de la Société nationale des Antiquaires de France,
correspondant du Comité des monuments historiques pour
le mobilier de la Dordogne, membre non résidant du Comité
des Travaux historiques, inspecteur général de la Société
francaise d'Archéologie, vice-président de la Société des
Beaux-Arts de la Dordogre, conservateur du Musée du
Périgord, au château de Fayolle, par Tocane-Saint-Apre, et
. rue Victor-Hugo, 5, à Périgueux.
FEAUX (Maurice), &à I, correspondant du Ministere de l'Ins-
truction publique, conservateur-adjoint du Musée du Péri-
gord, agent-voyer principal honoraire, rue Combe-des Da-
mes, 50, à Périgueux.
Le comte FERAY BUuGEAUD D'IsLY, %, ancien officier, rue
de Penthievre, 9, à Paris, VIII".
Le comte Alphonse DE FLEURIEU, au chäteau de Marzac,
par les Evyzies, et avenue Kléber, 26, à Paris, XVIe.
Le comte Robert DE FLEURIEU, au château de Marzac, par
les Eyzies, et avenue Kléber, 24, à Paris, XVIe.
FoRESTIER (Raymond), conseiller référendaire à la Cour
des Comptes, à La Motte, par Hautelort, et rue de Milan, 17,
à Paris, IX°.
= FourGEAUD (Anloine), ancien pharmacien, rue La Boëtie,
39, à Périgueux.
Le comte FOURNIER-SARLOVÈZE (Raymond), O. %, ancien
préfet, président de la Caisse régionale agricole du Crédit
mutuel de Gray et de la Haule-Saône, et vice-président de la
Société artistique des Amateurs, rue de Marignan, 11, à
Paris, VIIl:°. |
FRaPIN (Joseph), avoué-licencié, rue de l’Hospice, 2, à
Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne).
= FRÉMONT (René MARTIN DE), docteur en droit, membre du
Conseil héraldique de France et de la Société d'Éœmulation
du Bourbonnais, rue Gambetta, 11, à Poitiers (Vienne).
_ 4 —
FreNeT (Ernest), %, 43 I, licencié en droit, éhef de division
honoraire de la préfecture, boulevard du Vésone, 28, à Péri-
gueux.
M'ie DE FROIDEFOND DE BouLazac, rue La Boëtie, 32,
à Périgueux.
GENDRAUD (Pierre), notaire, à Verteillac.
Le vicomte Gaston DE GERARD Du Barry, docteur en droit,
cité Vaneau, 12, à Paris, VIT, el rue de Paris, 11, à Rennes
(Ille-et-Vilaine).
Gizzes-LAGRANGE (Pierre), licencié en droit, Rojdestyenska,
n° 12, logement n° 39, à Moscou (Russic).
GIRARD DE LANGLADE (Cyprien), maire d'Eyliac, au château
d’Eyliac, par Saint-Pierre-de-Chignac.
Le comte Théodore DE GONTAUT-B1RON, rue de Vareune, 45,
à Peris, VIT,
GoNTIER DU SOULAS (Adaulbert), membre du Conseil héral-
dique de France et de l'Ecole félibréenne du Périgord, au
château du Soulas, par Pressignac.
GONTIER MAINE DE BrRaN (Elie), %, éx I, chef de bureau
honoraire du Ministère de l'Intérieur, aux Guichards, par
Mouleydier.
L'abbé GouLanp, ancien professeur de sciences, supérieur
de l’orphelinat de Cadillac-les-Vins, par Le Fleix.
Le marquis DE GourGUE, ancien officier, au château de
Lanquais, par Couze-Saint-Front.
L'abbé GousTaT, chanoine houoraire de la cathédrale de
Saint-Front, curé de Pontours, par Lalinde.
DE GRraiLLy (François), %, 4} À, chevalier du Mérite agri-
cole, inspecteur général du Crédit foncier de France, rue
de Longchamp, 158, à Paris, XV{°.
Le docteur GRELLETY, commandeur de l'ordre du Monte-
negro, anaien secrétaire de la Société de thérapeutique,
boulevard de Courcelles, 73, à Paris, VILF, et médecin con-
sultant, rue Prupelle, 4, à Vichy (Allier).
GRENIER (Amédée), ancien notaire, villa Barbeyrolle, près
Le Fleix.
— 20 —
. L'abbé Gros (Jean-Joseph), curé de Montbazillac.
. L'abbé Gros DE BÉLER (Charles), vicaire à Notre-Dame,
chälet Sainte-Elisabeth, avenue Sainte-Marie, à Arcachon
(Gironde).
L'abbé JARRY, aumônier du vcée, rue des Visilandiues, 8,
à Périgucux. |
JouaANEL (André, & A, avoué licencié, adjoint au maire,
conservateur des archives municipales, boulevard Victor-
Hugo, 7, à Bergerac.
Me Adhémar DE LABONNE, à La Rochefoucauld (Charente).
“LABROUSSE (Maurice), pharmacien, à Montmoreau (Cha-
rente). |
LABUTUIE (Georges), licencié en droit, rue Portalis, 44, à
Paris, VIIL, et au chäteau de Filolie, près Thiviers.
LACOMBE (Maurice), x, secrétaire d'ambassade, attaché à la
Direction des affaires civiles et commerciales, boulevard
Malesherbes, 20, à Paris, VIIT*.
LAcosTE (Édouard), juge au tribunal de commerce, en-
trepreneur de travaux publics, rue Lamartine, 23, à Péri-
gueux.
DE La CROIX DE SAINT-CYPRIEN (Charles), à Sorges (Dordo-
gnc).
le-Grand, propriétaire, cours Montaigne, 23, à Périgueux.
DE LAFILOLIE (Charles), place du Parlement Ste RARES
2, à Bordeaux.
Le docteur LAFoN (Charles), médecin oculiste, rue du Qua-
tre- -Septembre, 6, à Périgueux.
LAFoN (Gabriel), &x A, licencié en droit, ancien notaire,
directeur départemental de la compagnie d'assurance- -vie
Le Monde, rue du Palais, 37, à Périgucux.
Le marquis DE LA GARDE SAINT-ANGEL, %, ancien: conseil-
ler général de la Dordogne, vice-président de la Société
syndicale libre d'agriculture du Périgord, au château de
Lapouyade, par Nontron.
LAPEYRE (Fernand), avocat, à La Roche-(halais.
L'abbé LARGE, curé-doyen, à Laforce.
DE LARIGAUDIE SAINT- SÉVRIN (Philippe), ancien préfet, rue :
LAFARGUE (Jules), chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-
— 9] —
Saint-Dominique; 27, à Paris, VIE, et au château dé HR
.par Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais).
DE LA SALLE Du MAIGNAUD, au Maignaud, par en se
‘ Le marquis pu LAU D'ALLEMANS, %, rüe de |’ re 1,
à Paris, VIle.
: DE LAULANIÉ DE SAINTE-CROIX (René), au château de Ste.
Groix, par Montferrand (Dordogne.)
L'abbé DE LA VALETTE-MONBRUN (Amable), licencié: ès
-lettres, lauréat de l’Institut, professeur, avenue de Malakoff,
37, à Paris, XVI°.
LAVERGNE (Géraud), arckiviste du département dé la Dor-
dogne, correspondant du Ministère de l’Instruction SL
rue du Lycée, 4, à Périgueux.
LAVIGNÉ, instituteur public à Monsac, par POAUBOAEQUE
ue
. LescA (Georges), au château de Saint-Michel de Cantiltac,
par Champagnac-de-Belair.
LespiNAs (Edmond), chevalier de l'ordre de St-Grégoire-te-
Grand, ancien magistrat, avocat, rue Bourdeille, 48, à Pri-
gueux.
. Le comte DE LESTRADE DE Conri, chevalier de l'ordre. de
Sajnt-Grégoire-le-Grand, président de la Société d’horticu]-
{ture de la Dordogne, bâtonnier de l’ordre des avocats, rue
Romaine, à la Cité, à Périgueux. | ul. 00
L'abbé LiFForT, curé-doyen, à Bussière-Badil. :
M°° DE LOMENIE, au château de Puyraseau, par Piégut-
Pluviers.
L'abbé MaçaT, curé du Monteil, par La Monzie- Saint-Martin.
MaGxE (Napoléon), ancien officier de cavalerie, ancien dé-
puté, ancien conseiller général de la Dordogne, avenue
Montaigne, 31, à Paris, VITE, ct au château de Tone
(Dordogne).
MAGUEUR (Georges), con à Sainte-Livrade ie
. Garonne). v '
MAISONNEUFVE-LACosTE (André), à Bel-Air, près Thiviers. .
Le marquis DE MALET, #, colonel d'artillerie de réserve au
.2lrégiment, au château de Puycharnaud, par Bussière-Badil,
‘et rue de Varenne, 59, à Paris, VIE + à, 4
— 99 —
Mansës, %, ancien capitaine, président de la Société de Se-
cours aux blessés militaires, rue Antoine-Gadaud, à Périgueax.
Le marquis DE MARCILLAC DE CAYRO, président de l'Union
des Syndicais agricoles du Périgord et du Limousin, au chà-
teau de Mellet, par Beauregard-de-Terrasson. |
MARÉCHAL (Alexis), ancien député, conseiller général de la
Dordogne, au château de Puyferrat, par Saint-Aslier.
MaREYy, propriétaire, à Marsac, par Périgueux.
MaRGAT (Raoul), 4 I, professeur à la Faculté de droit, à
Bordeaux. |
Le vicomte pe MarQuessac, châlet Vista Bella, chemin
Brancolas, à Nice (Alpes-Maritimes).
MauraAUp (Paul), @ I, ancien élève de l'Ecole nationale «et
spéciale des Beaux-Arts, architecte, rue de la Miséricorde,
11, à Périgueux.
M47£ (Francois), chevalier du Mérite agricole, propriétaire,
à la Source, commune de Saint-Germain-du-Salembre, par
Neuvie.
MAZzEAU (Paul), négociant, rue Combhe-des-Dames, n° {1 el
13, à Périgueux. :
Mècz-LavicnoiTe (Louis), docteur en droit, avoué, à Mar-
vejols (Lozère).
Méniei fils (Joseph), négociant, à Sainte-Foy-la-Grande
(Gironde).
MiLLeT (Henri), avocat, maire de Saint-Crépin, au château
de Saint-Crépin, par Brantôme, et place Francheville, ?1, à
Périgueux. |
DE MonTranpy (Elie), chevalier du Mérite agricole, proprié-
taire, rue Victor-Hugo, 8,à Périgueux.
Le baron P. px MoxrcneuiL, au château de Montcheuil,
par Nontron, au chäteau de Roque-Taillade, par Mazères
(Gironde) ct place des Quinconces, 12, à Bordeaux.
D£ Monxrcneuiz (Henri), conseiller référendaire à la Cour
des Comptes, au château des Ages, commune de Monsec, par
Mareuil-sur-Belle, et rue Las Cases, 8, à Paris, VIT-.
Dx MoxTÉGUT-LAMORELIE (Henri), ancien vice-président du
tribunat éivil de Limoges, correspondant honoraire du Mi-
nistère de l’Instruction publique, membre correspondant
ACL
de l’Académie royale de Belgique, elc., elc.. au château de
Vaunac, par Thiviers, et au château des Cora, pu La
Rochefoucauld (Charente).
DE More (Xavier), licencié en droit, au château do
Bourbet, par Verteillac. |
MonTeT (Fernand), licencié en don, notaire à MOrAS: par
Saint-Cyprien.
Le comte Charles DE MONTFERRAND, %, directeur de la
Cie d'assurances l’Union, quai d'Orsay, 11, à Paris, VIF.
DE MONTIFAULT, %#, eUERAnLCO/OnE! en retraite, villa
Beauronne, près Périgueux.
_ Le docteur Moreau», x, médecin-major de première classe
en retraile, à Tocane-Saint-Apre. |
Le docteur Mousson-LaANAUzE, #3 A, ancien interne des
hôpitaux, place de la Tourelle, 3 bis, à Saint-Mandé (Seine).
Le marquis pe NATTES, au château du Mas-de- Monet,
par Ribérac.
Le baron Henri pe NErvaux-Loys, licencié en droit, au
château des Bories, par Trélissac, et rue du Plantier, 14, à
Périgueux.
_ Neuay (Angel), {ÿ I, ancien conseiller général de la Dor-
dogne, conseiller à la Cour d'Appel, avenue de Surin, 9, à
Limoges.
Le baron OBERKAMPFF DE DABRUN, ancien receveur des
finances, au château d’Ayrolles, par Alais (Gard): |
PARADOL (Raoul), #3 I, vice président du tribunal civil, pré-
sident de la Société de gymnastique Les Enfants de la Dor-
dogne, boulevard de Vésone, 7, à Périgueux.
L'abbé DE PAscaL, chévalir de l'ordre de Malte, mission-
riaire apostolique, au prieuré de Saïint- Louans, près Ghinon
(Indre-et-Loire).
PAsquEeT (Gubriel), pharmacien de première classe, secré-
taire général du Musée militaire du Pétigord, membre cor-
respondant du Bureau central météorologique de France, rue
Taillefer, 36, à Périgueux. |
PAUTAUBERGE (Léon), *, 43 I, industriel, maire de Monti-
gnac-sur-Vézère, boulevard Péreire, 31, à XVI, Le au
château de Montignac-sur-Vézère.
— 9 —
PÉcou (Gabriel), négociant, rue Louis-Blanc, 13, à Péri-
gueux.
_ PELLIS8ON (Jules), & À, juge honoraire, boulevard des
Arènes, 27, à Périgueux. |
P£yrony (Denis), @ I, correspondant du Ministère de
l'Instruction publique et de l'Académie des Sciences, Arts et
Belles Lettres de Bordeaux, instituteur public en congé, aux
Eyzies-de-Tayac.
DE PEYRONNY DES GENDRES (Raoul), rue de l’Abbé-Groult,18,
à Paris, XV°.
Le docteur PEevror, C. #, membre de l'Académie de mé-
decine, chirurgien honoraire des hôpilaux de Paris, séna-
teur de la Dordogne, président de la Société des Beaux-Arts
de la Dordogne, rue Lafayette, 33, à Paris, IX°, et à Château-
l'Evèque (Dordogne).
DE POURQUERY DE BoIssERIN, chevalier de l'ordre royal
d'Isabelle la Catholique, président de la Chambre de com-
merce, négociant, à Bergerac. |
PourQUIÉ, avoué-licencié, président de la Chambre de
discipline, alléc de Tourny, 29, à Périgueux.
. Pouyaponx-Larour (René), docteur en droit, notaire, rue
Gambetta, 25, à Périgueux.
Le docteur Charles Pouyaup, docteur en pharmacie de
l'Université de Bordeaux, docteur en médecine, pharmacien
de 1" classe, ancien chef de laboraloire à la Faculté de Méde-
«cine, lauréat bis du Prix Godard, secrétaire de la Société de
Pharmacie de Bordeaux, membre de la Société des Experts-
chimistes de France, place du Coderc, à Périgueux.
Pouyaup (Henri), &} À, ancien président du tribunal de com-
merce, pharmacien, membre de la Chambre de commerce,
administrateur de la Banque de France, président de la
Société syndicale des pharmaciens de la Dordogne, place du
Coderc, à Périgueux.
Le docteur Samuel Pozzi, C. #, &ÿ I, C. @, ancien sénateur,
ancien conseiller général de la Dordogne, membre de l’Aca-
démie de Médecine, professeur de clinique gynécologique à
la Faculté de Médecine, chirurgien à l'hôpital Broca, avenue
d’Iéna, 47, à Paris, XVI°,
. PRAT-DumaAs (Edmond), conseiller du commerce extérieur
de la France, industriel, maire, à Couze.
. DE PRESLE, chevalier de l'ordre de Saint- Gels
Grand, ancien conseiller d'arrondissement, vice-président de
la Société syndicale libre d'agriculture du Périgord, prési-
dent de la Société de secours mutuels du canton d'Hautefort,
à Saint-Martial-la-Borie, par Cherveix-Cubas.
L'abbé PRIEUR, chanoine honoraire, curé-archiprètre, à
Ribérac.
PRIVAT (J.), 4x À, dessinateur principal à la Cie du chemin
de fer d'Orléans, avenue de Paris, 22 bis, à Périgueux.
Le docteur PuyGAuTHIER, 4h I, conseiller général de la
Dordogne, maire de Tocane-Saint-Apre.
. RAmonD (Philippe), & A, docteur en droit,président du tri-
bunal civil, boulevard Maine de Biran, 20, à Bergerac.
Mer ReBiÈèRe, docteur en théologie, protonotaire aposto-
lique, chanoine de Périgueux et de Saint-Denis, ancien
curé de la Cité, à Périgueux.
… RECOQUILLON, 4} A, maintencur de l'École félibréenne du
Périgord, notaire, à Bouniagues (Dordogne.)
De RéMonpras, au château de la Borde, par Le Change.
Du Repaire (Maurice), propriétaire, au chäteau de Fon-
tirou, par La Croix-Blanche (Lot-et-Garonne).
. RSVERDIT, ancien garde-magasin comptable de la Manu-
facture des tabacs, rue de la Gare, à Tonneins (Lot-et-Ga-
ronne).
RiBETTE, ancien chef de section de la Ci* du chemin de
fer d'Orléans, rue du Plantier, 17, à Périgueux.
Ms: la comtesse Martial pe RorriIGNAC, au Castel-Fadèse,
près Périgueux.
ROMANET DU CAILLAUD, propriétaire au Caillaud, par Isle
(Haute-Vienne), et aux Maurilloux, près Périgueux.
RonTEIx (Henri), juge suppléant au Tribunal de commerce,
imprimeur, rue Gambetta, 7, à Périgueux.
M®e ne RoumEjJoux, au château de Rossignol, par Chala-
gnac.
RousseL (Jean-Emile), greffier du tribunal correctionnel, à
Montmédy (Meuse).
RousseLet (J.), expert en immeubles, place du Palais, 2; à
Périgueux. | |
Roux (Eugène), publiciste, boulevard de Vésone, %, à
Périgueux. _
L'abbé Roux (Joseph), curé d’Antonne, par Trélissac.
Le comte DE RoYÈRreE, ancien officier de cavalerie, au châ-
teau de Monsec, par Saint-Cyprien. |
Me Ja comtesse pe SaixT-LÉGIER, au château de Riche-
mont, par Brantôme.
SAINT-ManrTiN (André), chevalier de l'ordre de Saint-Gré-
goire-le-Grand, licencié en droit, vice-président de la Société
d'horticulture, place Francheville, 22, à Périgueux.
DE SAINT-PAUL (Maurice), %, maire de Ligueux, à l’abbaye
de Ligueux, par Sorges, et villa Caprice, à La Condamine,
principauté de Monaco.
SARLANDE (Albert), ancien député, au château de la Borie-
Saunier, près Champagnac-de-Belair.
SARLANDIE DES RIEUX (Arthur), & A, chevalier de Pordre
de Saint-Grégoire-le-Grand, ancien chef de division de la
Préfecture de la Dordogne, rue Victor-Hugo, 65, à Périgueux.
SAUVO-DESVERSANNES (Louis;, 43 1, chevalier du Mérite agri-
cole, avocat, à Bussiere-Badil.
Mne Jules-Honoré SECRESTAT, rue Notre- Dares 30, à Bor-
deaux, et au château de Lardimalie, près S'-Pierre-de-Chignac.
Simon (Louis), €} A, secrétaire général de l'Ecole féli-
bréenne du Périgord, hôtel de l'Univers, à Périgueux.
SIMONET (Jean), %, capitaine au 50° régiment d'infanterie,
rue Victor-Hugo, 29, à Périgueux.
DE TARDE (Alfred), docteur en droit, avocat à la Cour
d'Appel, à Ta Roque-Gajac, par Sarlat, ct square de l'Alboni,
1, à Paris, XVI°.
TAREL (Raphaël), au château de la Beaume, près Bergerac.
Tauziac (Jean), négociant, à Moncarct.
Le docteur Léo TEsTUT, O. #, &ÿ I, chevalier de l'ordre
de la Couronne d'Italie, associé national de lPAcadémie de
médecine, professeur d'anatomie à la Faculté de médecine,
avenue de l’Archevêéche, 8, à Lyon.
L'abbé TEyssanDier, curé-doyen, à Thenon.
_ 9 —
De TeyssiÈre (Edouard) x, colonel breveté, commandant
le 41° régiment d'infanterie, quai Lamennais, 11, à Rennes
(Ille-et-Vilaine)
L'abbé TæveauD, chanoine honoraire, curé de la paroisse
S't-Jacques, à Bergerac.
Le baron DE LA TOMBELLE, #à , commandeur de l’ordre de
Saint-Grégoire-le-Grand, président honoraire de la Société
des Beaux-Arts de la Dordogne, au chäteau de Feyrac, par
Castelnaud, et avenue de Breteuil, 73, à Paris, VII.
DE VALBRUNÉ (Evan), officier du Mérite agricole, ancien
archiviste adjoint de la Dordogne, ancien conseiller d’arron-
dissement, président de Comice agricole, au châteaude La
Balut, près Saint-Astier, et rue Grateloup, à Bordeaux.
Le docteur VenziAc, rue La Boëlie, 61, à Paris, Ville, et
Le Breuil, par Thenon (Dordogne).
= Victé (Albert), x, doyen de la Faculté de droit, président
de la Société archéologique, faubourg Boutonnet, 17, à
Montpellier, et à Lascaminades, près Belvès.
Vu. LEPELET (Ferdinand), x, & I, archivisle honoraire du
‘département de la Dordogne, membre non résidant du
Comité des Travaux historiques, boulevard Lakanal, 21, à
Périgueux. |
ViLLEPELET (Robert), > I, docteur ès lettres, lauréat de
l'institut, aærchiviste aux Archives nalionales, avenue du
Maine, 7, à Paris, XV*.
MEMBRES ASSOCIÉS
MM.
ASHER, libraire, Unter den Linden, 13, à Berlin (Allema-
gne). |
Le comte Charles DE BEAUMONT, {à À, correspondant «du
Comité des Sociétés des Beaux-Arts des départements, au
château de Châtigny, par Fondettes (Indre-et-Loire).
BERTHELÉ (Joseph), 4ÿ I, archiviste du département de
l'Hérault, membre non résidant du Comité des Travaux
historiques, inspecteur divisionnaire de la Société française
d'Archéologie, rue des Patriotes, 36, à Montpellier (Hérault).
— 98 —
L'abbé Dugors, membre el ancien président de la Société
des sciences et arts d'Agen, curé de Roquefort, par Agen
(Lot-et-Garonne).
Du CHEYRON DU PaviLLox (Joseph), licencié en droit, ave-
nue de Villiers, 34, à Paris, XVIT°.
DuraAu, libraire, Soho square, 37, à Londres.
HarvaRD UNIVERSITY OF CAMBRIDGE, prés Boston (Etats-Unis
d'Amérique), représentée par M. A. Picard, éditeur, rue
Bonaparte, 82, Paris, VI°.
HuET (Paul), ingénieur des arts et manufactures, rue de
l'Université, 8, à Paris, VII.
LABADIE (Ernest), membre de la Société des Archives histo-
riques de la Gironde, rue Vital-Carles, 32, à Bordeaux.
Le baron DE LANAUZE-MoLINES, au château de Lescaut,
par Lauzun (Lot-et-Garonne).
Le comte bE LAVAUR DE SAINTE-FORTUNADE, à Sainte-
Fortunade (Corrèze).
DE MonTaroy ‘Jean, avenue des Bénédielins, 29, à Limo-
ges. | |
NaAiFA (Révérend John-Abel), prètre de Saint-Sulpice,
licencié en théologie, professeur d'histoire ecclésiastique,
Catolic University of America, à Washington, D. C. (Etats-
Unis.)
NEW-ŸORK PUBLIC [A1BRARY, représentée par M. Terquem,
rue Scribe, 19, à Paris, IX°. | |
Du Payrar (Armand), officier de cavalerie, rue Franklin, 4,
à Paris, XVI.
TAMIZEY DE LARROQUE (Henry), au Pavillon Pciresc, par
Gontaud (Lot-et-Garonne).
TexanT DE LA Tour (Alberl}, à l'Abbaye du Chalard,
(Haute-Vienne).
MEMBRES CORRESPONDANTS,
MM.
L'abbé H. Breuiz, &ÿ I, professeur à l’Institut de paléonto-
gie humaine, rue Demoures, 110, à Paris, XVI,
= 9ÿ —-
Le docteur CapiraAN, X, membre associé libre de l'Acadé-
mie de médecine, professeur à l’École d'Anthropologie et
au Collège de France, membre titulaire du Comité des Tra-
vaux historiques, ru° des Ursulines, 5, à Paris, V°.
CauTAILHAC (Émile), O #, £è I, correspondaut de l'Institut,
membre non résidant du Comité des Travaux historiques, rue
de la Chaîne, 5, à Toulouse.
CHAMPEVAL DE VYERS (J.-B.), avocat, avenue de la Gare, à
Bourganeuf (Creuse).
CHauver (Gustave), #, #1, din du Ministère de
l’Instruction publique, président de la Société archéologique
et historique de la Charente, notaire, à Ruffec (Charente).
-DE CHopzxo (Vitold), docteur en droit, au château de
Lacôte, par Aixe (Haute-Vienne).
De CRozZALS, #, 43 [, professeur à la Faculté des lettres,
boulevard de Bonne, {, à Grenoble (Isere).
Curzon (Henri PARENT DE), & I, docteur ës leltres, con-
servateur-adjoint de la Section historique aux Archives na-
tionales, rue Saint-Dominique, 7, à Paris, VEI°.
-DEzxIMERIS (Reinhold), O.%#, 4 1, correspondant de l’Aca-
démie des Inscriptions et Belles-Lettres, au château de Lou-
piac, par Cadillac (Gironde), et rue .Vital Carles, 11, à Bor-.
deaux. |
Ducroco, 0. #, correspondantde l'Institut de France, mem-
bre du Comité des Travaux hisloriques et scientitiques, profes-
seur honoraire de l'Université de Paris à la Faculté de droit,
rue d'Oléron, 4, à Poitiers.
Le commandant EsPÉRANDIEU (Éunile), %, & 1, lauréat de
l'Institut, correspondant de l’Académie des Inscriptions el
Belles-Lettres, villa Madeleine, rue des Tricots, à Clamart
(Seine).
FAGE (René), & I, correspondant du Ministère de l'Ins-
truction publique, inspecteur divisionnaire de la Société
française d'Archéologie, ancien président de la Sociélé
archéologique et historique du Limousin, avenue Kléber,
88 bis, à Paris, X VI°, et au Mas du Puy, par Verneuil-sur-Vienne
(Haute-Vienne).
HÉRON DE ViLLEFOssE (Antoine), #, 4x 1, membre de l'A:
0 —
cadémie des Inscriptions et Belles-Lettres, conservateur des
Antiquités grecques et romaines au Musée du Louvre, prési-
dent du Comité des Travaux historiques et scientifiques, rue
Washington, 16, à Paris, VIE.
Le docteur LALANNE, au Castel d'Andorte, Le Bouscai (Gi-
ronde).
Le comte DE LASTEYRIE, O x. 45 I, membre de l’Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, professeur honoraire à
l'Ecole des Chartes, ancien député, secretaire du Comité
des Travaux historiques, rue du Pre aux-Clercs, 40 bis, à
Paris, VII,
LEFÈVRE-PoNTALIs (Eugène), %, & I, professeur à l'Ecole des
Chartes, directeur de la Société française d'Archéologie, rue
de Phalsbourg, 13, à Paris, XVIT*.
MarioN (Marcel), &ÿ A, professeur au Collège de France,
rue Claude-Bernard, 79, à Paris, V°.
Le chanoine PoTTIER, &à I, président de la Société archéo-
logique de FAHReECAronRe, faubourg du Moustier, 59, à
Montauban.
RiviÈRe (Emile), %, & I, directeur à l'Ecole des Hautes-
Etudes, au Collège de France, président fondateur de la
Société préhistorique de France, boulevard de Strasbourg, 2,
à Boulogne (Seine).
Allier
uctes-du-Rhôse
Charente.
rente Inférieure
Cher.
Corrèze.
Id.
Creuse.
ute-Garonne,
Hérault,
le-et- Vilaine.
Lire-laférienre.
Loiret,
id,
sl
SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES.
Minislère de l'Instruction publique.
,. + .. Bulletin du Comté des Travaux historiques ct
scientifiques.
— . Bulletin et Mémoires de la Société de l'Histoire de
Paris el de l'Ile de France.
— Bibliothèque de l'École des Chartes.
— Bibliothèque de l'Université de France, à la Sorbonne,
à Paris, Ve.
— . Bibliothèque de la Commission des Monuments his-
toriques, à la direction des Beaux-Arts, rue de
Valois, 8, à Paris, 1°.
Société d'Émulation, des lettres, sciences et arts du Bourbonnais,
à Moulins.
” Bibliothèque de l'Université d'Aix en Provence. .
Société historique et archéologique de la Charente, à Angoulême.
‘Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis,
rue Saint-Michel, à Saintes.
. Société des Antiquaires du Centre, à Bourges.
Socidlé scientifique, historique et archéologique de la Corrèze,
à Brive.
. Société des leltres, sciences et arts de la Corrèze, à quil.
Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse,
à Guéret.
Société archéologique du Midi de la France, hôtel d'ASsézal,
à Toulouse.
Bibliothèque de l'Université, rue du Taur, 56, à Toulouse.
Société archéologique de la Gironde, rue des Trois-Conils, 33, à
Borjeaux. |
Union historique el archéologique du Sud-Ouest, rue de Stras-
bourg, 23, à Bordeaux.
Société aschéologique de Montpellier.
Société archéologique d'Ille-et- Vilaine, à Rennes.
…. Société archéologique de Nantes et de la Loire-Inférieure, à Naates.
| Société archéologique et historique de l'Orléanais, à Orléans.
Société hislorique et archcologique du Gülinais, rue Gay-
Lussac, 38, à Paris, V°,
Lot.
Lot-et-Garonne.
Meurthe-et-Mo-
selle.
Nièvre.
Basses-Pyrénées.
id.
Saône-et-Loire.
Sarthe,
Seine.
id.
Somme.
Tarn-et-Garonne.
Vienne.
Haute-Vienne.
Id.
Belgique.
Id,
Etats-Unis de
] Amérique du Nord
Suède.
— 39 —
Société des Études liltéraires, scientifiques et artistiques du
Lot, à Cahors.
Sociélé d'agriculture, sciences el arts d'Agen, à Agen.
Sociélé d'archéologie lorraine, Palais Ducal, Grande-Rue
(Ville Vieille), à Nancy.
Société Nivernaise des lettres, sciences et arts, à Nevers.
Société des sciences, belles-lettres et arts, à Pau.
Biarrilzs- Association.
Sociélé Éduenne, hôlel Rolin, à Autun.
Sociélé historique et archéologique du Maine, maison dite de
la reine Bérengère, Grande-Rue, 11, Le Mans.
Académie des Inscriptions el Lelles-Lettres, au palais de l'Ins-
litut, à Paris, VIe.
Sociélé nationale des Antiquaires de France, au palais du
Louvre, à Paris, I.
Société française d rh rue Châteaubriand, 8, à
Paris, VIIT°.
Sociélé des architectes diplômés par le Gouvernement, rue de
Grenelle, 59, à Paris, Vire.
Répertoire d'Art et d'Archéologie, rueSpontini, 19,à Paris, XVIe.
Société des Antiquaires de la Picardie, au musée de Picardie,
à Amiens.
Société archéologique de Tarn-et-Garonne, faubourg du Mous-
Lier, 59, à Montauban.
Société des Antiquaires de l'Ouest, rue d. Grandes-Ecoles,
à Poitiers.
Société archéologique el Horn du Limousin, à Limoges.
Sociélé «a Les Amis des Sciences et Arts, » à Rochechouar:t.
SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES
Académie royale d'Archéologie de Belgique, rue du Transvaal,
45, à Anvers.
Société royale d' FHENNSE de Bruxelles, rue Ravenstein, 11,
à Bruxelles.
Smithsonian Institution, à Washington.
Académie des Anliquités, à Stockholm,
node
SÉANCES MENSUELLES
DE LA
SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DU PÉRIGORD
Séance du jeudi 5 décembre 1912.
Présidence de M. DUJARRIC-DESCOMBES,
vice-président.
La séance est ouverte à midi et demi, dans la belle salle du
Château-Barrière.
Sont présents : MM. Charles Aublant, Dubut, Dujarric-
Descombes, Jean Dupuis, Joseph Durieux, Féaux, l'abbé
Jarry, le docteur Charles Lafon, Gabriel Lafon, Géraud Laver-
gne, Lespinas, le colonel de Montifault, le docteur Moreaud,
Pellisson, Ribeile et Villepelet.
_ Se font excuser : MM. le marquis de Fayolle, présentement
indisposé ; Charles Durand, retenu chez lui par un travail
urgent ; le marquis de Bourdeille, Antony Délugin.
Le procès-verbal de la précédente réunion est lu ct
adopté.
M. Dusarrric constate avec regret l’absence de notre sympa-
thique président, atteint d’une légère indisposition, et nous
dit qu'il doit à cette circonstance l'honneur de nous présider.
Il souhaite le rétablissement de M. le marquis de Fayolle et il
espère bien qu'il reprendra son fauteuil à la DRE
séance.
Notre bibliothèque a reçu, pendant le mois dernier, les
ouvrages suivants
Discours prononcé à la séance de clôture du Congrès des
Sociétés savanies à Paris, le samedi 13 avril 1912, par
M. Steeg, ministre de l'Intérieur, in-8 de 12 pages, Paris,
Imprimerie nationale ;
3
— Jj4 —
Discours prononcé à la séance de clôture de ce même Con-
grès par M. Lacroix, membre de l'Institut, membre du Comité
des Travaux historiques et scientifiques, professeur au Mu-
séum national d'histoire naturelle, in-8° de 20 pages, Paris,
Imprimerie nationale, 1912 ;
Revue des Etudes grecques, tome XXV, n° 113-144, juillet-
octobre 1942, in-8°, avec illustrations, Paris, Ernest Leroux,
éditeur ;
Mettensia VI, Mémoires et documents publiés par la Société
nalionale des Antiquaires de France, fondation Auguste Prost,
fascicule 8, in-8°, Paris, Klincksieck, libraire, 1911 ;
Bulletin de la Société pour la protection des paysages de
France, n° 51, octobre 1912, in-8°, Paris, rue de Gram-
mont, 26;
Bulletin et Mémoires de la Société archéologique du départe-
ment d'Ille-et- Vilaine, tome XLIT (1° partie), un fascicule in-8°
avec une planche, Rennes, imprimerie du Journal de Rennes ;
Bulletin de la Société archéologique de Nantes et du départe-
ment de la Loire-Inférieure, année 1912, tome LIIT, 1° semes-
tre, in-8°, avec un portrait, Nantes, imprimerie Dugas ;
contenant une notice nécrologique sur notre regretté confrère
M. Léon Benoît par M. Leroux;
Bulletin de l'Union des Syndicats agricoles du Périgord et du
Limousin, n° 5,10 novembre 1912, in.8, Périgueux, imprimerie
Cassard frères ;
Lou Bournat, bulletin mensuel de l'Ecole félibréenne du
Périgord, tome V, 14° livraison, novembre 1912, in-8°, Péri-
gueux, imprimerie Cassard frères ; contenant une poésie
patoise de M. Dujarric-Descombes sur Lou deiboueiradour et
un compte-rendu de la représentation d'Oreste à Périgueux
par M. Louis Simon;
Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique
de la Corrèze, siège à Brive, tome XXXIV, 2° livraison, avril-
juin 1912, in-8° avec de nombreuses gravures, Brive, Roche,
imprimeur ; où est la suite de l'étude de notre confrère
M. R. de Boysson sur Un humaniste toulousain, Jehan de
Boysson ;
Revue de l’Agenais, bulletin de la Société d'agriculture,
—# nr mt
DR nn Re MR. Rs. —
qu
sciences et arts d'Agen, 3% année, septembre-octobre 1919,
in-8° avec gravures, dont l’une estle fac-simile d’un dessin du
comédien Beaumesnil, Agen, Imprimerie Moderne ;
Bulletin de Biarrit:-Associalion, société des sciences, lettres
et arts, n° 10, octobre 1912, in-8° avec illustrations, Biarritz,
typographie Soulé ;
Annales du Midi, 24° année, n° 96, octobre 1912, in-8»,
Toulouse, imprimerie Edouard Privat; où est publié le compte-
rendu de notre Bulletin de 1910;
Et de notre confrère M. Dubut, les numéros du journal
l'Etoile de Ribérac, des 1°, 15 et 29 noveinbre 1912, contenant
la deuxième partie de ses études sur les Evènements religieux
dans le Ribéracois pendant la Révolution française, — troubles
et émeutes, 1793 et 1794, et la troisième partie, an IIT.
Des remerciments sout votés aux donateurs parmi lesquels
il faut comprendre M. le Préfet de la Dordogne, qui veut bien
nous offrir un exemplaire du Répertoire numérique de la
série V (cultes) des Archives départementales de la Dordogne,
rédigé par M. G. Lavergne, in-4° de 3 pages, Périgueux,
imprimerie Casssard frères.
L’asseinblée apprend avec plaisir que l’Académie nationale
des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, a décerné, à
l’occasion de son bi-centenaire qu’elle célébrail le 15 novem-
bre dernier, le titre de membre correspondant à trois de nos
confrères, MM. le marquis de Fayolle, le comte de Saint-
Saud et Peyrony.
Elle leur envoie ses sympathiques félicitations.
La Société royale d'Archéologie de Bruxelles nous annonce
qu'en raison du décès de S. A. R. Madame la comtesse de
Flandre, sa Présidente d'honneur, les fêtes jubilaires qui
devaient avoir lieu le 15 décembre, sont remises au 26 janvier
1913. Une circulaire confirmative nous parviendra ultérieu-
rement.
” La Fédération archéologique et historique de Belgique, qui
tiendra son XXIII* Congrès à Gand, du 8 au 13 août 1913, fait
un nouvel appel aux membres de notre Société, pour obtenir
notre participation aux travaux de la section spéciale d'archéo-
logie du Congrès, el nous envoic le programine des questions
déjà posées. Cette Société nous demande spécialement de lui
soumettre des sujets de questions à discuter el de les accom-
pagner d’un court exposé afin d'orienter la discussion. Les
communicalions devront être adressées au secrétaire M.R. van-
der Mensbrugghe, coupure 115 à Gand.
M. le Ministre des Beaux-Arts nous informe que la 37° ses-
sion des Sociëtés des Beaux-Arts se tiendra du mardi 13
mai 1913 au vendredi 46 mai inclusivement.
Nos délégués à ces congrès seront nommés à la séance de
janvier.
M. le docteur Charles LAFoN met sous nos yeux la marque
d'un potier, placée sur un col d'amphore, qui a été trouvée
sur la pente sud du coteau d'EcornepϾuf.
M. FEAUXx dit qu’on pourra la comparer avec celle trouvée
par M. Aublant, au même endroit, dans le vallon de Campniac.
M. le docteur Larox nous présente aussi un très joli frag-
ment de mosaïque représentant une tête de chien courant, à
teinte jaunâtre sur fond noir, découverte en creusant une
fosse au milieu du cimetière de Saint-Georges, un peu à gau-
che de la croix de la grande allée. Cette trouvaille indiquerait
la trace de quelque villa de l'époque gallo-romaine.
M. Jean Dupuis présente également un pied d’amphore qui
a été trouvé du même côlé, dans une rue avoisinant l’établis-
sement des Petites Sæurs des pauvres, et qu'il offre au Musée
du Périgord.
M. le Conservateur adjoint le remercie.
M. l'abbé Thiveaud, curé d’Abjat, mande à M. Duyarric
qu'il a découvert, dans une maison de mélayers du village de
la Malinie,un blason placé au milieu de la pierre qui surmonte
la cheminée. « Pourriez-vous me dire à quelle famille appar-
tient ce blason ? Il est grossièrement sculpté dans le granit.
Aucune ligne ni trait n'indique ni la couleur, ni le métal
soit du fond de l'écu soit de la croix. Les lignes que l'on voit
AT
sur le petit dessin ci-joint n’y ont été tracées que pour ombrer
le blason ».
En fait de blason représentant une croix tréflée, M. Duiar-
RiIc ne connaît que celui des d'Aubusson : «d'or à la croix
ancrée de gueules », et celui de l'évêque de Sarlat en 1533,
florentin d’origine, Me" Nicolas de Gaddi : « d'azur à une croix
tréflée d’or ». |
L'assemblée, qui examine ce dessin, est d’avis qu’il repré-
sente plutôt un ornement religieux qu’un blason.
#
M. LEspiNAs nous communique ensuite un arrêt de la Cour
de Parlement de Bordeaux, imprimé, in-4° de 8 pages, portant
condamnalion à mort
« contre plusieurs habitants de la ville d'Aymet faisans profession de
Ja Religion Prétendue Réformée, pour avoir fait une procession avec
un asne habillé en prêtre et profané les divins mistères du S. Sacri-
fie de la Messe et du S. Sacrement de l'autel, publiquement et scan-
- daleuscment, au milieu de la place de Ja dite ville d’Aymet. Et le
Ministre défaillant, après avoir été trompetté et assigné à trois briefs
jours du 7 septembre 1660.
à Pezenas. par Jean Martel, imprimeur ordinaire du Roy et de son
Altesse sérénissime Monseigneur le Prince de Conti. de sa ville et
comté 1660.
Jouxte la copie imprimée à Tholouse par Fr. Boude imprimeur
devant le collège des P. P. de la compagnie de Jesus ».
M. LEspINAS nous communique également un ex-libris,
iuconnu à ce jour, composé d’un cartouche, que surmonte un
casque grillé et au bas duquel ost appendu une croix : elle
paraît être celle des chevaliers de N.-D. du Mont-Carmel et
St-Lazare. Au dessous est écrit : Le chevalier de St-Jory.
Au milieu est un écusson, portant les armes suivantes :
« D'azur, au chevron d'or, accompagne, en chef, de deux roses
d'argent el, en pointe, d'une roue ; au chef chargé d’une
Croix ». |
Quel était le possesseur de cet ex-libris ?
Notre confrère M. le comte DE SAINT-SAUD, consulté à ce
sujet, est disposé à croire que ce fut un Captal. 1] en donne les
raisons suivantes :
— 39 —
A l'époque où fut gravé l'ex-libris, vers le milieu du xvinui*
siècle, il existait un chevalier de St-Jory, du nom de Captal,
qui épousa, à Excideuil, en 1719,Françoise de Lestrade, veuve
de Teyssière.
Une branche de la famille auvergnate de Tardieu, fixée au
xvi* siècle, à Sl-Jory-Lasbloux, s'éteignit, le siècle suivant,
chez les Captal, qui prirent son nom et, par suite, ses armes,
portant : d'azur, au chevron d'or, accompagné en chef de
deux croissants d’argerit et en pointe d'une croix de Malte
d'or.
Il y a des ressemblances frappantes entre ces armes el celles
de l'ex-libris. Le graveur les a peut-être inexactement repro-
duites, et ne connaissant pas aussi les émaux du chef, il ne
les a pas indiqués. A celte époque, les chevaliers avaient
l'habitude d'ajouter en chef, à leur blason, les armes de
l'ordre auquel ils appartenaient.
M. DuJarnric-DESCOMBES, qui se propose de publier inces-
samment une étude sur les anciens ex-libris du Périgord,
prie ses confrères de lui faire part de leurs observations au
sujet de ce curieux ex-libris du chevalier de Saint-Jory.
A propos de l'élection du ginéral Lyautev à l'Académie
française, M. PELLISSON nous présente un extrait du journal
Le Gaulois du 31 octobre 1912, qui rappelle que le premier
général académicien fut un personnage qui nous touche,
François-Joseph de Beaupoil, marquis de Saint-Aulaire, lieu-
tenant général pour le Limousin sous Louis XIV, connu par
ses spiriluels petits vers à la Cour de Sceaux.
M. PELLISSON nous présente aussi une enveloppe assez
curieuse du xvii° siècle « de cartes {à jouer) très fines faites
par Hugues Huzac, marchand cartier, à Bergerac ; aux armes
de Monseigneur le Dauphin ».
M. Joseph DuriEux, présent à la séance, veut bien nous
apprendre que M. Frédéric Masson, de l'Académie française,
vient de publier le Journal de la déportation de Laffon-Lade-
bat, député de la Gironde, président du Conseil des Anciens.
« André-Daniel Laffon-Ladebat, nous dit-il, fils d'un arma-
— 89 —
teur bordelais appartenant à une famille protestante, avait
épousé à Paris vers 1777 une périgourdine M°!'° Julie de Baca-
lan, de Monbazillac, qu'il perdit après « 40 années de
bonheur ».
« Incarcéré sous la Terreur, il dut à sa femme sa liberté et
peut-être sa vie. De ce mariage naquirent dix enfants qui
comptent de nombreux rejetons de nos jours.
« Déporté à la Guyane française après la journée du 18
fructidor an V, jusqu'au mois de ventôse an VIIT, Laffon-
Ladebat a noté ses impressions et ses lectures, les connais-
sances qu'il eut occasion de faire. On peut relever notamment
son appréciation sur les Essais de Montaigne que Tronson-
Ducoudray lui lisait le soir et qu’il continua delire seul quand
il eut perdu son ami :
« C’est un vrai manuel dè philosophie, écrivait-il, le meilleur livre
qu’on puisse avoir quand on est déporté ; c’est un livre consolateur ».
« Le Journal mentionne M°° d’Alleman, femme très active,
ayant passé quatorze fois la mer, et sa fille la très aimable
M°° Montagu, auxquelles Laffon rendit plusieurs fois visite
dans leur vaste habitation qui comportait une sucrerie, une
fabrique de tafia, et des plantations en coton ».
L
Notre laborieux confrère M. Robert VILLEPELET, qui continue
à dépouiller les dossiers du personnel de l'Intérieur et de
l'Instruction publique aux Archives nationales, en vue d'en
extraire, sur tous les Périgourdins notoires, des données
biographiques de naturc à être un jour utilisées, nous commu-
nique, en nous dernandant de l’insérer simplement au procès-
verbal, le curriculum vitae de l’universitaire Joseph Guiche-
merre, homme fort spirituel, qui fut principal du collège de
Périgueux et publia, en 1845, une traduction en vers des
Olympiques de Pindare. Guichemerre est cité dans la Biblio-
graphie du Périgord, mais sa notice biographique demandait
à être complétée.
Guichemerre (Joseph-Liberté), né à Paris le 29 prairial an II (17 juin
1794). Incorporé au 3° régiment de grenadiers à pied, bataillon d’ins-
truction de Fontainebleau, du 25 décembre 1812 au 1e" mai 1813. Elève
de l'Ecole normale supérieure du 14 novembre 1814 au 24 septembre
= 40 =
1817. Maître d'études au collège royal d'Angers du 25 septembre 1817
au 27 septembre 1818. Régent de rhétorique au collège de Périgueux
du 28 septembre 1818 au 4 novembre 1823. Agrégé suppléant de
rhétorique au college roxal de Marseille du 5 novembre 1823 au 10
octobre 1824. Principal du collee de Perigueux du 11 octobre 1824
au 30 janvier 1838. Professeur de seconde au lycee de Poitiers du
28 septembre 1838 au 1er octobre 1839. Professeur de rhétorique au
lycée de Limoges du 2 octobre 1839 au 28 août 1812. Inspecteur de
l'Académie de Limoges du 29 août 1842 au 1er décembre 1818. Inspec-
teur de l'Académie de Bordeaux du 9 janvier 1850 au 31 août 1850.
Recteur de l'Académie du Gers du 1 septembre 1850 au 18 avril 1851.
Docteur es-lettres (1817). agrégé des lettres ‘1R822), officier de l'Univer-
sité (1825), chevalier de la Lésion d'honneur (1851), décédé à Périgueux
le 19 mars 1870. (Arch. nat. F"° G. 105.)
Enfin M. le colonel pe MoNTIFAULT nous apporte la notice
nécrologique sur le général Sermensan qu'il avait été prié de
rédiger. Il nous en donne lecture ; elle sera publiée dans un
des prochains numéros du Bulletin.
Il reste à procéder à l'élection d'un membre qui demande à
entrer dans notre compagnie pour l’année 1913.
Après un vale à mains levées, M. le Président déclare
admis membre titulaire de la Société historique et archéolo-
gique du Périgord : |
M. Léon PAUTAURERGE, chevalier de la Légion d'honneur,
officier de l’Instruction publique, industriel, au château de
Montignac-sur-Vézère, maire de Montignac, et boulevard
Péreire, 31, à Paris, présenté par M. Dujarric-Descombes et
M. Louis Simon.
La séance est levée à deux heures.
Le Secrétaire général, Le Président,
FERN. VILLEPELET. A. DusaRRIC-DESCOUBES.
+ Le
Séance du jeudi 9 janvier 1918.
Présidence de M. LESPINAS, vice-président.
La séance est ouverte à midi et demi, dans la salle du
Château-Barrière.
Sont présents : MM. Charles Aublant, Antony Deélugin,
Louis Didon, Féaux, l'abbé Jarry, Lespinas, Henry Millet, le
docteur Moreaud, Pellisson et Villepelet.
Se font excuser : MM. le marquis de Fayolle, DE
Descombes, Charles Durand et le comte de Saint-Saud.
Le procès-verbal de la précédente réunion est lu et adopté.
En s'éxcusant de ne pouvoir assister à Ja séance, M. le mar-
quis DE FAYOLLE et M. Charles DurAND nous envoient leurs
souhaits de nouvel an.
Notre Président nous transmet, en les traduisant, les vœux
de M. le chanoine PorTTiER toujours exprimés dans la plus
pure Jatinité.
1913
« Felicem Dominus det nobis omnibus annum »
Tu, soror, hoc donum pretiosum visne merere ?
Ætatis cole cum zelo monumenta vetustæ :
Quas rude vulgus amat res vanas sperne superbe.
Felix qui potuit veterum memorare labores,
Et fastos patrum doctis celebrare libellis !
Sed parvæ patriæ præsertim gesta referre,
Est pius atque sacer labor amplo dignus honore !
Nidum quem fecit sua mater cantat bhirundo !
+ Sit tuus ille labor nonnunquam, sicque tuorum
Majorum in gelidis gaudebunt ossa sepulcris!
Quin etiam forsan tua laus ascendet ad astra !
La Sociéte Archéologique de Tarn-et-Garonne.
MONTAUBAN.
« Que le Seigneur nous accorde à tous une heureuse année ! »
Toi, ma sœur, veux-tu mériter ce don précieux ?
Occupe-toi avec rassion des monuments du temps passé.
— 49 —
Enorgueillis-toi de mépriser les vaines futilites qui plaisent au
vulgaire sans instruction.
Heureux celui qui peut. dans de savants ouvrages, rememorer les
travaux des anciens, et célébrer les fastes de nos pères! Mais, par
dessus tout, faire connaitre les hauts faits de la Petite Patrie est une
œuvre pieuse et sacrée, digne du suprême honneur !
L'hirondelle chante le nid qu'a bâti sa mere.
Que ce soit parfois ta tâche, les ossements de tes ancètres s'en
réjouiront dans leurs froides tombes; bien plus. sans doute, ta
louange montera jusqu'aux cieux !
Notre bibliothèque a reçu, pendant le mois dernier, les
ouvrages suivants : |
Comptes rendus des séances de l’année 1912 de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, bulletin d’aoùt-septembre,
in-8° avec illustrations, Paris, librairie Auguste Picard ;
contenant une communication de M. le docteur Cupitan et de
M. Peyrony sur Trois nouveaux squelettes humains fossiles ;
Bulletin archéologique du Éomité des Travaux historiques et
scientifiques, année 1912, 2° livraison, in-8° avec planches et
illustrations, Paris, Imprimerie nationale, Ernest Leroux,
éditeur ; contenant un rapport sur les fouilles de 1911 de La
Croix Saint Charles au Mont Auxois par M. le commandant
Espérandieu ;
Bulletin de la Société pour la protection des paysages de
France, n° 58, novembre 1912,in-8°, Paris, rue de Grammont, 6;
Comité archéologique de Senlis, comptes rendus et mémoires,
5° série, tome III, année 1911, un volume broché in-8, Senlis,
imprimerie Vignon fils, 1912 ;
Revue de Saintonge et d'Aunis, bulletin de la Société des
Archives historiques, XXXII° volume, 6° livraison, 1° décem-
bre 1912. in-8°, Saintes, librairiè Prévost ; où p. 329 daos les
Souvenirs d’un prélre émigré en Espagne par l'abbé Gaultier,
quelques passages nous intéressent plus particulièrement :
« en arrivant à Ogarsun, gros village, nous y avons trouvé
» deux directeurs du séminaire de Périgueux habillés en laïcs.
» C'étaient les deux mêmes que j'avais soupçonné étre des
» prêtres, à midi, à St-Jean de Luz. Ces messieurs, logés à
» une auberge voisine de la nôtre, sont venus saluer Monsei-
— 43 —
> gneur ; ils ont causé assez longtemps avec nous et ont paru
» avoir le projet de suivre avec nous la route de Pampelune,
» cequ'ils n'ont pourtant pas fait. Un d'eux nous a donné quel-
.* que préjugé contre lui parce qu'il était nanti d'une montre à
» la manière constitutionnelle ; autour du cadran, il y avait la
» nation, la los et le roi. C'est peut-être d’après la surprise que
» nous leur marquâmes à cette occasion, qu'ils ne nous ont
» pas suivis à Pampelune » ; — et p. 340, M. Charles Dangi-
beaud établit que Bernard Palissy est bien né à Agen et non
à La Capelle-Biron ;
. Bulletin de l'Union des syndicats oh du Pér uord: et du
Limousin, n° 6, 10 décembre 1919, in-8°, Périgueux, imprimerie
Cassard frères ;
Lou Bournat, bulletin mensuel de l'Ecole félibréenne du
Périgord, tome V, 12° livraison, décembre 1912, in-8°, Péri-
gueux, imprimerie Cassard frères, contenant une étude de
M. Daniel Sur un proverbe gascon cilé par Montaigne ;
_ Bulletin de la Société des lettres, sciences el arts de la Corrèxe,
3° livraison, 1912, juillet-août-septembre, in-8°, avec illustra-
tions, Tulle, imprimerie du « Corrézien Républicain » ;
Bulletin mensuel de Biarrilz:-Association, société des sciences,
lettres et arts, 11° année, n° 11, novembre 1912, in-8°, avec
illustrations, Biarritz, typographie Soulé;
Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 31° année,
4e série, n° 4, 4° trimestre 1912, in-8°, Gap, Louis Jean et
Peyrot, imprimeurs-éditeurs ;
_ De M. Eugène Defrance, La conversion d'un Sans-Culotle :
Gabriel Bouquier, peintre, poëèle el conventionnel (1739-1810),
documents inédits sur la Révolution et l'histoire de l'art au
XVIlle siècle, tirés des archives de l’Assistance publique de
Paris, un volume broché, in-8° avec un portrait et un auto-
graphe, Paris, Mercure de France ;
De M. le lieutenant de Cardenal, sa brochure sur Les billels
de confiance du département de la Dordogne (1791-1795), extrait
de La Révolution française, n°* de juillet, août el septembre
1919, in-8&, Paris, Imprimerie de la Cour d'Appel;
De M. Dubut, les n° du jouraal l'Etoile, de Ribérac, des 6,
- 13, 17 et 27 décembre 1912, relatant ses intéressantes obser-
dt. —
vations sur les Ævénements religieu.r dans le Ribéracois pendant
la Révolution française, troubles et émeutes, 3° partie (an 111),
suile ;
Et de M. Villepelet, le n° du 19 décembre 1912 du Journal
des Débats, contenant un feuillelon scientifique de M. Henry
de Varigny, entièrement consacré au Pillaye du Trésor préhis-
torique de Laussel.
Des remerciments sont votés aux donateurs.
M®e Gabriel Charavay nous envoie sa Revue des Autographes,
de décembre 1912, qui contient quelques noms périgourdins :
4° Une fable autographe de Picrre Lachambeaudie, L'Enfant
el le Géant’;
2 Une très curieuse lettre du poète satirique Lagrange-
Chancel, datée du château d'Antoniac, pres de Périgueux, le
7 mai 1743, où il parle de son fils « cadet de Gascogne, à qui
je n'ai laissé pour tout héritage que la bienveillance de mes
amis et quelques talens que je ne puis plus mettre en usage ».
Il vient de dire adieu au Parnasse et ce sont les derniers vers
qui sortiront de sa plume : « L'histoire de ma patrie m'a
paru plus digne de mes vieux ans. Deux volumes qui paraî-
tront au premier jour dans le public sont les fruits de ma
retraite » ;
3° Une lettre autographe de Jacques de Langlade, baron de
Saumières, à Arnaud d’Andilly, du 20 février 1671. Il l’informe
de sa mauvaise santé (dont parle souvent M de Sévigné);
ce qui l’empêche « d'aller moy mesme vous dire combien j'ay
de paine pour ce quy vous en donne ‘la mort de la mère
Agnès, décédée le 19 février 1671). Je n'ay point veu
M. votre fils (Arnaud de Pomponne) ». Cette lettre est certifiée
par Campenon.
Notre trésorier M. FÉAUX nous donne communication de
son compte de gestion pour l'exercice 1912. Il divise notre
budget en dépenses ordinaires et en dépenses extraordinaires
nécessitées par le changement de résidence.
Sur la première partie, il y a, à peu près comme d'habitude,
un excédent de 152 fr. 66. Pour la seconde, il a fallu prendre
Co
sur le capital une somme de 1482 fr. {19 pour faire face à une part
des dépenses de déménagement et de nouvelle installalion.
L'assemblée approuve les comptes et félicite notre trésorier
de son zèle dans la bonne administration de nos finances.
La Société Royale d'Archéologie de Bruxelles nous transmet,
comme elle nous l’avait annoncé, une invitation à assister à
Ja séance solennelle qui se tiendra le dimanche 26 janvier, à
3 heures, dans la grande salle du Palais des Académies. Elle
mel à notre disposition un certain nombre de cartes d'entrée.
M. PAUTAUBERGE, élu membre titulaire dans la dernière
séance, adresse ses remerciments à la Société et lui mande
qu'il s'intéresse vivement à tout ce qui regarde notre « pelile
patrie ».
M. Féaux nous donne les renseignements suivants sur la
defense de mammouth, trouvée récemment au fond de la
sablière en exploitation dans la propriété de M®° veuve de
Siorac, aux Maurilloux, commune de Trélissac.
« Le 20 décembre dernier, nous dit notre confrère, je fus
prévenu par MM. Frachet, expert en immeubles, et Cocula,
architecte, que les ouvriers de M. Gourvat, exploitant de la
sablière des Maurilloux, avaient mis à découvert, à une
profondeur de 4 mètres environ, une petite partie d’un objet
qui leur paraissait être une défense d’éléphant; leur attention
était éveillée depuis quelque temps par la trouvaille qu’ils
avaient faite des fragments d'une autre défense, beaucoup
plus petite et de débris de molaires.
» Je me rendis aussitôt aux Maurilloux où je fus reçu par
M. R. du Caillaud, gendre de M"° de Siorac, et je constatai
que l'objet aperçu par les ouvriers était bien une défense
d’éléphant qui semblait être de grande taille; mais la nuit
étant presque arrivée à ce moment-là, je ne pus que prendre
mes dispositions pour la faire découvrir complètement le
lendemain matin et, si la chose était possible, la faire trans-
porter au Musée du Périgord auquel voulaient bien l'offrir ses
propriétaires.
» Le samedi matin, 21 décembre, en ma présence, les
ouvriers s6 mirent au travail et enlevèrent à la pelle d’abord,
10 >
à la main ensuite, le sable qui entourait et recouvrait la
défense ; au hout d’une heure, celle-ci fut entièrement mise à
nu ; sa forme très courbée, avec légère tendance à la spirale,
me permit alors de reconnaitre qu'elle avait appartenu à un
mammouth dont les aulres restes n'ont pas élé trouvés dans
le voisinage, à moins qu'on ne puisse rapporter à ceux-ci des
débris d'un gros os, une tèle au dire des ouvriers, qui furent
rencontrés à une vingtaine de metres en aval, il y a plusieurs
mois.
»> Nos confrères MM. Délugin et Didon, que j'avais dou
la veille, assistaient à ces travaux de découverte, et M. Didon
voulut bien très aimablement exécuter les quatre belles
épreuves photographiques que j'ai l'honneur de vous montrer
et qui vous permettront de juger de l'aspect du terrain et de
la position occupée par la défense.
» Cette dent a une longueur de 2"{5, mesurée sur l'axe et,
au départ, un diamètre de 0®20 ; l'arc de la courbure a 1"50
de corde et 0"60 de flèche ; elle est probablement complète et
est moins grande que celle de Pombonne ; celle-ci mesure,en
effet, 2"80.
» J'ai relevé la coupe du terrain en cet endroit qui est
situé à 29 mètres de la route et à 16 mètres du chemin d’ex-
ploitation de la carrière ; elle donne, en partant du sol
naturel :
4° Terre végélale. ..…...... O0
2 Terre areileuset un se be avec onbeeue Le
petits et moyens éléments un peu roules.. . 080
3 Sable d'arène avec silex roulés, moyens éléments
coupé par place de lits et lentilles de tout petits
calcaires fortement roulés et silex.................. 1"40
4 Sable limoneux brun, fin, ..…... D 0"30
ÿ* Sable gris, cru, quartzeux avec parcelles de mica. 0"50
6° Argile rougeâtre.............,,,................,...... 045
1° Sable avec silex roulés, éléments moyens... 040
8° Même sable, mais avec lits de menus éléments
calcaires très roulés et reposant sur le rocher... 0"60
Soit en totalilé..........….. 5°35
=. 11 —
» Cette dernière couche est baignée par des eaux d'infil-
tration dont le niveau, supérieur à celui de la rivière, indique
qu'elles proviennent de sources voisines. Je me propose de
faire une étude aussi complète que je le pourrai de cette
sablière et des diverses couches qui la composent.
» La dent reposait à plat sur la couche d'argile et était, par
conséquent, presque enveloppée par les sables crus de la
couche 5; malheureusement, le voisinage de l'eau qui, dans
les siècles passés, devait atteindre un niveau supérieur à celui
d'aujourd'hui, et la perméabilité du sol ont amené une décom-
position presque complète de l'ivoire ; les couches concen-
triques paraissent disjointes, fendues et déplacées en quel-
ques endroils ; au toucher elles s’effritent et tombent en
menus morceaux ; bien plus, en quelques points la décompo-
sition a pris un caractère tout particulier, de menus morceaux
s'écrasent sous la moindre pression, et l’on a entre les doigts
une matière molle et grasse ressemblant à du .suif à demi-
fondu.
» En raison de cet élat de friabilité excessive, les plu
grandes précautions s’imposaient si on voulait essayer de
sauver d'une destruction complète cet objet intéressant. Le
meilleur moyen à employer me parut être de l'envelopper
d'un manchon de plâtre, ce qui fut fait dans l’après-midi :
recouvrant successivement de feuilles d'étain et de toile
grossière des sections de la dent et coulant du plâtre par
dessus, on arriva peu à peu à l’envelopper presque complète-
ment, puis après avoir coupé, en dessous, l'argile sur laquelle
elle reposait, on réussit à la faire basculer et la coucher sur
un plancher, ce qui permit de compléter l'enveloppe de plâtre,
elle fut ensuite enlevée et transportée sans accident au Musée
où elle se trouve en sûreté.
_» Il reste maintenant à la dégager de son chvelonse et à
essayer de la consolider ct de 1a durcir pour en assurer la
conservation ; cette opération, qui sera certainement fort
longue, n'ira pas sans de grosses difficultés. M. Marcellin
Boule, professeur au Muséum d'Histoire naturelle de Paris,
que j'ai consullé à ce sujet, en me donnant quelques conseils,
m'a dit : : « Vous êles en présence d’un cas très difficile. Nous
— À8 —
» le savons ici par expérience : il est presque impossible de
» conserver une défense d'éléphant fossile qui se délite ».
» Malgre cet avis peu encourageant, je ne recule pas devant
la tâche qui se présente ; j'y emploierai {tous mes soins et ne
désespère pas de réussir. Je serai très heureux si un succès,
même relatif, couronne mes efforts el si un jour la défense
des Maurilloux peut faire le pendant de sa sœur aînée de
Pombonne, au Musée du Périgord, »
L'assemblée remercie M. Féaux de son intéressante com-
munication.
M. Dipox demande ensuite la parole.
« Messieurs, je ne sais si vous êtes tous au courant de
certains articles parus ces jours derniers dans l'Autorité?
Dans ces articles, notre président et notre tresorier sont
violemment pris à partie, de la façon la plus calomnieuse à
propos de M. Hauser.
» On les présente comme les hauts protecteurs de M. Hau-
ser, bénéficiant de ses libéralités, et on va jusqu'à prétendre
les rendre responsables de l'installation et des agissements
de M. Hauser, en Périgord !
Nous savons tous ce qu'il faut penser de ces accusations;
maintes et maintes fois nous avons entendu ces Messieurs
déplorer l'impuissance ou l’inaction du Gouvernement, nous
savons dans quelles conditions ils ont été expulsés de Lauge-
rie par M. Hauser, qui s’en est rendu acquéreur, alors qu'ils
fouillaient cette station pour notre Musée ! Enfin, vous vous
souvenez avec quel soin, avec quel intérèt nous avons étudié
et discuté le projet de loi pour la protection des stations pré-
historiques qui nous fut soumis, il y a deux ans, par notre
Président!
« Et les articles sont écrits en termes aussi injurieux que
les accusations elles-mêmes !
» J'espère, Messieurs, que vous partagerez mon indignation,
que vous déplorerez avec moi la légèreté avec laquelle les
personnes les plus honorables peuvent être attaquées par des
journalistes mal informés, et qui — comme c’est le cas —
sont obligés de rétracter le lendemain leurs accusations de la
107
veille, et que vous assurerez MM. le marquis de Fayolle et
Féaux de toute votre estime et de toute votre sympathie ».
À l'unanimité, l'assemblée approuve cette protestation.
M. Féaux est profondément touché du témoignage de sym-
pathie qu’elle veut bien lui accorder et il la remercie cordia-
lement tant en son nom qu'au nom du Président absent.
Notre ancien confrère M. Roger DROUAULT nous donne
communication d'un procès verbal, qu'il a découvert en
dépouillant les anciennes minutes des notaires de Nontron,
constatantles dégâts causés par le terrible hiver de 1709 à Non-
tron. Ce procès-verbal est rédigé par Grolhier le 21 mai 1709,
à la requête des habitants de Nontron, pour dresser l’état des
désastres et obtenir par suite un dégrèvement d'impôts.
Le notaire accompagaé du juge, du procureur d'office, du
syndic de la communauté et d’un certain nombre de notables,
se transporte autour de Nontron et constate que les grains,
semés avant l'hiver, ont tous péri; que les vignes sont
mortes, sauf quelques-unes qui ont poussé par le pied et qui
ne produisent aucun fruit; que les noyers sont tous desséchés
et qu’il en est de même pour presque tous les châtaigniers,
verisiers, pommiers, poiriers et pruniers.
De son côté, M. le marquis DE BouRDÉILLE offre à nos
archives deux grosses liasses de documents comprenant :
4° Un livre des contrats reçus en 1611 par Arnault Decornut,
notaire et tabellion royal, à Saint-Cyprien ;
2° 79 pièces, sur papier, et quelques-unes sur parchemin,
datées du xvi° au xvrr1° siècle, qui sont des actes de notaires,
testaments, contrats de mariage, transactions, des titres de
procédures, consultations d'avocats, concernant la famille
d'Aix de Meymy et de la Feuillade et des familles alliées, de
Saint-Astier, de Foucauld de Lardimalie, de Calvimont du
Cros, de Saint-Aulaire, de Losse, etc.
Ces pièces ont été achetées, en 1894, par le père de notre
honoré confrère, à la vente après décès des effets mobiliers
de l'abbé Audierne. Elles seront remises aux Archives départe-
mentales où il existe déjà un fonds important des d'Aix de
Meymy, ayant la même origine.
â
— 50) —
M. l'Archiviste départementsl exprimera sa gratitude à
M. de Bourdeille.
M. Xavier pu PAviLLox nous envoie une copie du testament
de Ms de Souillac, évèque de Lodève, dont il nous avait parlé
dans une précédente séance. Il y joint un cliché de son
portrait qui pourra paraitre en même temps.
M. PELLISSON nous communique ensuile le journal le
Gaulois du samedi 14 décembre 1912, dans lequel il nous
signale, au milieu de plusieurs propositions de royalistes,
faites à la Convention de mourir pour le roi Louis XVI (11-26
décembre 1792), la lettre suivante écrile par un émigré péri-
gourdio, le comte René de Roffignac, de Maarid, le 23 décem-
bre 1792, au président de la Convention :
« Monsieur le President,
« Les papiers publics apprennent que la (Convention nationale fait
le proces du Roi de France, qu'il a éte interrogé à la barre et que
» MM. de Malesherbes et (du) Tronchet etaient ses conseils pour sa
» défense.
» J'ignore les suites d'une procédure aussi extraordinaire en France
et j'offre a la Convention nationale, en cas que Louis XVI soit
condamné à mourir, de subir la mort à sa place; par ce moyen la
France évitera le reproche que l'on fait encore à l'Angleterre d’avoir,
par un esprit de parti, sacrifié Charles 1°, et j'aurai rempli un
devoir que beaucoup d'autres envient.
» Pour éviter tout retardement dans ce que je propose, je suis prêt
à me rendre en France pour me constituer prisonnier dans telle
prison (qu‘) il plaira à la Convention nationale d'indiquer et pour
cet effet j'attendrais à Yerun la reponse qui sera faite à ce sujet afin
qu'à l’instant je puisse remettre ma personne entre les mains de
ceux qui seront préposés pour s'en assurer.
«a René Ct* DE ROFFIGNAC.
Y VV 5% % re
6 VV v v tv
« Yerun est le bourg d’Espagne le plus pres de la Bidassoa et le
plus à portée de France.
« Madrid, 25 décembre 1792.»
|
Cette lettre fait le plus grand honneur à son signataire.
En s'excusant de ne pouvoir assister à la séance, M. Dusrar-
RIC-DESCOMBES nous adresse, de Blois, des notes bibliographi-
Si. Ne
ques concernant le docteur Claude-Dominique Labat, chevalier
de la Légion d'honneur, membre de la Société d'hydrologie
médicale de Paris, décédé le 14 décembre dernier, à sa
villa des Gravières, rue du Clos-Chassaing, à Périgueux.
Notre zélé vice-président nous inande qu'il avait recueilli
ces indications de la bouche mêine du distingué géologue.
Elles complèteront utilement la notice consacrée à ce dernier
dans le tome 1I de la Bibliographie générale du Périgord
(pp. 65-71.)
Aux études qui s’y trouvent mentionnées, sur diverses
stations balnéaires de l'Europe, il convient d'ajouter les sui-
vantes :
1° Etude sur les eaux amères de Pullna (Bohéme), Paris, Germer-
Baillière, 1870, in-8°, 20 pages. |
2 Elude sur la slation et les caux de Teulilz (Bohême), ibid., 47 pages.
3 £Elude sur le climat el les eaux d'Angleterre, ibid., 1872, 31 pages.
4° Ælude sur les stalions et les eaux de Ragat:-Pfoffers (Suisse), ibid.,
1876, 30 pages.
5° ÆElude sur la station et les eaux de Monte-Calini, ibid., 1875,
24 pages. ;
69 La grolle de Mousumano (Toscane), 18756, 12 pages (Extrait de la
Gazcelle des Faux).
19 Elud: sur la station et les eaux de Recoaro, Paris, Baillière, in-8,
1876, 30 pages.
8° Les bains de Lucques en Toscane, Nancy, Berger-Levrault, 1876,
in-8°, 12 pages.
90 £Elude sur la slation et les eaux d’Alhama de Aragon. Paris, Parent,
in-8°, 1877, 24 pages.
10° £lude sur lssat, 1886, imprimerie de la Gacctle des eaux, 14 pages.
11° Note médicale sur Arcachon, Nancy, Berger-Levrault, 1875, in-8°,
12 pages.
120 Note médicale sur Amélie-les-Bains, ibid., 1837, 14 pages.
13° Ælude sur Sl-Sauceur, Paris, Levé, 1882, 18 pages (Extrait des
Annales d'hydrologie).
14° Le climal du Sud-Ouest de la France, Paris, Leve, 1891, 38 pages.
15° Bains de mer d'Angleterre, Paris, Baillière, 1904, 74 pages.
16° Faux minérales d'Ilalie, ibid., 1899, 82 pages.
170 Faux minérales d'Espagne, ibid., 1901, 78 pages.
18° Faux minérales d'Angleterre, ibid., 1900, 79 pages.
190 Faux minérales d'Allemagne, ibid., 1902, 94 pages.
_ 5 —
20° Faux minérales d'Autriche-Hongrie. tbid., 1903, 92 pages.
210 Villes d'hiver et bains de mer de La Corniche, ibid., 1892, 90 pages.
220 Foyages en Italie, ibid., 1894, 59 pages.
23° Stations balnéaires des Vosges, Paris, G. Carre, 1896, 47 pages.
24° Voyage en Suisse, Paris, Baillière, 1895, 66 pages.
25° Foyage en Auvergne, O. Doin, 1896, 58 pages.
L'activité littéraire du docteur Labat, ajoute M. Dujarric,
ne s'est pas bornée à des publications médicales. [l avait aussi
publié notamment :
1° Sous le pseudonyme de Jean de Thomeray :
La dépopulation de la France (Réponse à l'article du Patriole du
Périgord), Périgueux, Cassard, 1908, in-8° de 12 pages.
Le colonel Marchand, poësie de 1 page, sans date ni nom d'imprimeur.
Le voyage en Gascogne, ibid.
Les lumières du ciel, une réunion à l'Elysce, dialogue en vers, ? pages,
ibid.
Un conseil de famille. La mariée du Mardi-Gras, comédie en vers,
Paris, Levé, in-8° de 17 pages (s. d.).
2° Et sous le voile de l’anonyme, quatre poésies, d’une page,
non datées, et sans lieu d'impression, extraites de divers
journaux :
Le microbe, Au Quartier latin, À L'ollinet, Les quince mille.
Enfin, on peut citer deux autres petiles publications,
signées : Labat, sans date ni nom d'imprimeur :
La tragédie de Lisbonne, in-8, 1 page.
L'inventaire de l'église Saint-Murlin (Périgueux). Protestation du
d' Labat, in-12, 2 poges.
Il reste à procéder à l'élection d’un candidat qui demande à
entrer dans notre compagnie.
Après un vote à main levée, M. le Président déclare admis
comme membre associe de la Société historique et archéolo-
gique du Périgord :
M. Armand pu PAYyraAT, officier de cavalerie, rue Franklin,
21, à Paris, présenté par M. le comte de Saint-Saud et
M. le marquis de La Garde.
La séance est levée à deux heures.
Le Secrétaire-général, Le Président,
FERD. VILLEPELET. Ed. LEesSPIxAS.
ri —
COMPTE DE GESTION DU TRÉSORIER
‘Exercice 1912)
Messieurs,
J'ai l'honneur de vous soumettre mon compte de gestion
pour {912 et de vous prier de l’approuver.
Ce compte est, en ce qui concerne les dépenses, divisé en
deux parties : dépenses ordinaires et dépenses extraordinaires
nécessitées par notre changement de résidence.
Le compte des recettes et des dépenses ordinaires se solde
par un excédent de recettes de 152 fr. 66, un peu inférieur à
la moyenne des cinq dernières années, mais surtout à celui
de 1941 ; la comparaison des chiffres donne aisément l’expli-
cation de cette infériorité. D'un côté, nous avons eu une
diminution àssez sensible de recettes : la vente de la biblio-
thèque, par exemple, n’a produit que 12 francs contre le
chiffre, il est vrai, tout à fait accidentel, de 176 francs en
1911 ; les droits de diplôme n'ont donné que 60 francs contre
150 francs, etc. D'autre part, nos dépenses ont été supérieures
à celles de l'exercice précédent ; une des principales augmen-
tations a été occasionnée par la réimpression de notre jeu de
bandes pour l'envoi du Bulletin pendant 6 ans ; une autre est
due au chiffre de nos contributions à des œuvres diverses :
134 francs contre 44 francs en 1911, etc. Je m'empresse d'ajau-
ter d’ailleurs que, diminution de recettes et augmentation de
dépenses, n’ont qu'un caractère momentané.
À la suite de nos dépenses ordinaires, j'ai fait figurer les
sommes payées à ce jour sur les frais occasionnés par notre
changement de résidence, soit 1634 fr. 85. Cette dépense ne
représente, bien entendu, qu’une partie de celle prévue et
que votre Bureau a été autorisé à engager, le solde sera
payé dans le courant de l'exercice 1913.
Pour faire face à ces paiements, j'ai dû vendre notre titre au
porteur de 30 fr. de rente, et retirer 1.000 francs de la Caisse
d'épargne ; cette dernière somme est à peine entamée; mais
elle m'était nécessaire pour faire face à des demandes d’à-
comptes à payer dans les premiers jours de janvier.
— 54 —
En résumé, nous constatons un excédent de dépenses de
1482 fr. 19 ; celui que nous aurons inévitablement à la fin de
1913 sera vraisemblablement inférieur et nous pourrons, dés
1914, commencer à reconstituer notre capital. Notre Sociélé
aura ainsi réalisé sans trop de difficultés son légitime désir
d'avoir ainsi pour ses réunions un cadre plus digne d'elle,
changement heureux qui lui donnera, espérons-le, un essor
nouveau et une vitalité plus grande encore que celle dont elle
a donné la preuve depuis sa fondation déjà lointaine.
Recettes.
Cotisations payées. voue etienne 20710 3
Droits de diplôme... A 60 »
Subvention du Conseil généri A 1.000 »
Vente de Bullelins.. à dre 12 »
Remboursement de étés à enr de ose. 15 »
Cession du bois de chauffage lors du nn avencnl 3 »
Intérêts du capital placé. .....,.....,..............,. 668 21
TOTAL........ 4.468 21
Dépenses erdinaires
Payé à l'imprimerie Ribes, Bulletin et divers....... 2.373 »
— à MM. Catala frères pour impression de
DESSIN sine ira eines 209 05
— à M. Ronteix.. nie Losdes 188 »
— à divers pour hotoeraphics et den sé 70 55
— le loyer de l'appartement : 1 semestre, rue dé
la Nation. es RO net 200 »
— le loyer de appartement 1 semestre, Châ-
(CAL DATI On San anne ue 487 50
— les impôts. ten nsedaause 39 45
— l'assurance ' ne A vonaut Dour has
ment de domicile. ete eh 15 0
Affranchissement du Bnietie. die uen . 205 40
Frais de bureau du Secrétaire général....….......... 800 »
_ JU PÉÉSOTIBPE ae inerte 200 »
CONCIÉ PRO menait enter Ne 10 »
He
Abonnement aux Archives historiques de la Gironde... 12 »
Cotisation à la Société pour la ss des paysa-
ges de France... …. 10 »
Cotisation à l Union histor que cb A ob du
Sud-Ouest. 20 »
Cotisation à la Société du Musée hilitaire dés Vétérans 2 »
— pour l'érection du monument du Père de
A CTOIX 2 ie een css ns 20 »
Cotisation pour l'érection du buste de Fulbert-
Dumonteil.. as 20 »
Subvention à M. G. Bussière, Dour ses ; fouilles de
Brantôme.. eue b0O »
Timbres-poste, ose, “confection de diplé-
mes, chauffage, étrennes et autres dépenses
dont le détail est porté au livre de caisse... 120 90
ToraEz des dépenses ordinaires... 4.815 55
Dépenses extraoerdinairen
OCCASIONNÉES PAR LE CHANGEMENT DE RÉSIDENCE
Frais de timbre du
bail de Barrière. SE 35.25
Frais de doménegement. : ours les
1634.85
menues dépenses : pourboires, ficelle,
etc., détaillées au livre ds caisse..….... 102.50
A-compte sur le prix de la bibliothèque... 1.500
Ensemble 6.950.40
Récapitulation.
RECOLIOSS 5 end sise ec cire . 4.468 21
Dépenses ordinaires..................................…. 4.315 55
Excédent de recettes propres à l'exercice... .…. 152 66
Dépenses dues au changement de résidence... 1.634 85
Différence qui a dà être prélevée sur le capital... 1.482 19
Ce capital étant, au 31 décembre 1911, de... 19.879 22
devient, au 31 décembre 1912, de.…................ 18.397 03
= "6 —=
Cette somme est représentée par :
4° Un certificat nominatif no 88,814 de 35 obligations du Cré-
dit Foncier de 1883, achetées... 13.153 20
2% Un titre de rente de 60 francs 3 °/., n° 12,191,
vol. 7, acheté. sn ntm 1494250
3° Un autretitre de tonte de 30 fr. 3 ee n°0018. 651,
vol. 8, acheté...…..e. RE 992 »
4 Un autre titre de te d 30 1 3 °/ numére
0.673.756 achete... Mt el lee 936 »
5° Argent ae à la Caisse (intérêts
COMDAS esse iranien nee 344 12
69 .ArTReNL CN CAISSC.ssssitenasmiacsetiustes. 1:029 21
FOTALS EPA mea 18.397 08
Le Trésorier, M. FEAUX.
Périgueux, le 2 janvier 1918.
———— OO Eee — — —
ERREURS HISTORIQUES DES GÉNÉALOGIES
Les généalogies sont très utiles aux historiens ; mais il est
indispensable de les contrôler avec soin, car ellessont, beau-
coup plus que l’histoire, exposé2s aux omissions volontaires de
l’auteur, comme à ses impressions tendancieuses.
Le généalagiste ne peut pas insérer dans ses tableaux toutes
les branches issues d’un même arbre. La plupart des familles
avaient, sous l’ancien régime, de nombreux enfants; on né-
gligeait sans scrupule ceux quin’ajoutaient aucune illustration
à leur raceet ceux qui n'avaient pas de postérité, on négli-
geait aussi les fails qui n'apportaient pas une gloire nouvelle
au nom que l'auteur voulait célébrer; les défailes élaient sys-
tématiquement supprimées dans la plupart des généalogies,
etc.
A cescauses fréquentes d'erreurs, les dissensionsreligieuses,
produites par l'invasion protestante du scizième siècle, ont
souvent ajouté la suppression volontaire de personnages ou
de fails dignes d'être signalés aux générations futures : on: vit
#1 =
alors quelques familles montrer à cet égard une intolérance
extraordinaire.
N'est-ce pas dans le seul but de punir le marquis de Vivant
d’avoir abjuré, que les archives de cette famille ont été dé-
pouillées de tout ce qui devait immortaliser son nom ? À l'âge
de trente-cinq ans, il faisait la mémorable campagne de 1707,
en Allemagne, comme lieutenant-général, commandant la
cavalerie du maréchal de Villars; or, la notice qui le concerne
dans la généalogie des Vivant,ne contient que ces trois lignes.
« Messire Jean de Vivant, marquis de Vivant, qui fit ses premières
» armes dans le régiment de son père, s'éleva par ses talents mili-
» taires, au grade de lieutenant général(1) ».
Ces actes d’intolérance ne se sont évidemment pas produits
dans les nombreuses familles qui sont alors passées avec une
facilité remarquable, de la religion catholique au calvinisme
et réciproquement, telles que les Saint-Astier, les Duras, les
Ségur-Pardaillan, les La Tour d'Auvergne, etc; mais dans
celles qui furent considérées, pendant près de deux siècles,
comme de vrais foyers du protestantisme, nous en avons trouvé
des preuves sur lesquelles il nous a paru nécessaire d'appe-
ler l'attention des lecteurs de notre Bulletin.
Nous prendrons d'abord, dans la généalogie des Vivant, un
des principaux anneaux, formé par Geoffroy III et par sa
femme Jacqueline de Caumont-Laforce, seuls catholiques dans
une longue chaîne de protestants ; nous prouverons que tout
ce qui les intéresse est systématiquement erroné.
_ Nous prendrons ensuite, dans la famille Foucauld de Lardi-
malie un personnage digne de figurer dans toute généalogie
sérieuse, on l'a supprimé, parce qu’il était seul catholique,
au milieu d'ardents huguenots, et ses exploits sont injuste-
tement attribués à son chef de nom et d'armes.
I . | |
La Généalogie de Vivant, qui fait suite aux Faits de guerre
de Geoffroy de Vivant, publiés d’après le manuscrit original
(4) Généalogie de Vivant, faisant suite aux F'aits de guerre de Geoffroy
de Vivant,p. 1148: - : - | se
ON
par M. Adolphe Magen, donne, à la page 105, la notice sui-
vante :
«La France proteslante dit au sujet du mariage de Geoffroy III de
» Vivant, avec Jacqueline de C'aumont-la-Force: 1l était alors äge de
» quarante ans. En 1665, il demanda la permission de venir à Paris,
» sous prétexte d’y suivre un proces ; mais en réalité pour se procu-
» rer le moven de sortir du royaume. L'ayant obtenue, il se mit en
» route avec sa femme, sa mere et un medecin de Montpazier, nommé
» Du Condut.
» Quelque imprudence de ce médecin, qui paraît avoir fait des
» prières dans des Assemblées secrètes. sous le nom de Du Cluzel,
+ le fit arrêter en 1689 et enfermer à Vincennes: quelques jours après,
» Vivant arrête à son tour, fut jeté à la Bastille, où il gémissait encore
» en 1694, et où il mourut peut-être.
» Sa veuve lui survécut jusqu'en 1699. Elle avait abjuré le 13 mars
» 1686 ; mais le remords l'avait ramenée à la religion dans laquelle
» elle était née. Atteinte d’une grave maladie, à l'âge de quatre-vingt-
» sept ans, elle refusa de recevoir les Sacrements de l'Eglise Romaine;
» en sorte que le Roi ardonna de luifaire son procès. Comme elle était
» trop faible pour être conduite en prison et que le procès ne pouvait
» se juger sans que l'arcusée fut ouïe sur la sellette, il fallut forcé-
» ment la laisser mourir en paix. au grand regret de l’Evêque de Sar-
» lat, qui désirait passionnément que l'on fit un exemple sur une per-
» sonne de cette qualite. »
Tout lecteur impartial remarquera les invraisemblances de
cette notice, trop facilement empruntée par M. Magen à [a
France protestante.
Geoffroy III de Vivant, fils de Geoffroy II et de Jeanne de
Pardaillan, s'est marié en 1644 ; s’il avait eu quarante ans, au
jour de son mariage, ainsi qu'il est écrit dans sa généalogie,
Jeanne de Pardaillan, dont il était le second fils, aurait eu, ce
jour là, soixante ans au moins; elle aurait eu par conséquent
plus de cent ans, lorsqu'elle se mit en route pour Paris, avec
Geoffroy IIT, en 1685. Ce qui n’est guère admissible.
Il nous paraît aussi très peu vraisemblable que Louis XIV,
en 1702, ait ordonné qu'on fit son procès à Jacqueline de
Caumont La Force, âgée de quatre-vingt-dix ans, retirée dans
son château de Doyssac, au fond du Périgord, alors qu’on ne
pouvait l’accuser que d'avoir refusé les sacrements de l'Eglise
#0
Romaine; mais nous ne voulons pas nous attarder sur les
invraisemblances ; nous préférons démontrer que dans cette
page de la généalogie de Vivant, il y a autant d'erreurs que
d’affirmations.
Descendant de Geoffroy de Vivant par ma grand'mère Ju-
dith-Damaris-Charlotte de LaVerrie de Vivant, j'ai pu consul-
ter à loisir les riches archives du château de Siorac, trans-
férées à La Milliale, chez M. le comte de La Verrie de Vivant,
et celles qui sont restées au château de Doyssac. On peut y
voir encora le contrat de mariage de Geoffroy II et de Jeanne
de Pardaillan, qui porte la date du 6 juillet 1617. Geoffroy II,
qui était leur second fils, n’a pas pu naître avant 1619 ou
1620; par conséquent, lorsqu'il s’est marié, en 1644, il avait
vingt-quatre ans et non quarante, comme il est écrit dans la
généalogie. Cette même généalogie dit aussi qu’en 1685, Geof-
froy IT demanda la permission d’aller à Paris pour se pré-
parer à sortir du royaume et qu’en 1694 il gémissait dans les
cachots de la Bastille ; or, le contrat de mariage de Joseph,
fils de Geoffroy III et de Jacqueline de Caumont La Force,
passé le 11 juin 1677, nous apprend qu’en 1677, Joseph de Vi-
vant était fils de feu Geoffroy III ; celui-ci avait donc, en 1694,
cessé de gémir depuis bien longtemps.
D'après la généalagie, Jacqueline de Caumont aurait abjuré
le 13 mars 1686; mais nous avons trouvé, dans les archives de
Doyssac, son acte de baptême qui nous montre qu'elle abjura
le 20 février 14648, en même temps que son mari. Gel acle dit:
« Le 20 février 1648, Lbaptème ‘estoit donné à haut et puissant sei-
» gneur, Geoffroy de Vivant, comte de Panjas, seigneur de Doyssac,
» Grives, Le Bosc, et Villefranche-de-Perigord,et à haute et puissante
» dame Jacqueline de Caumont, maries. Fait par moy, Decoubes,
» Cure. »
Jacqueline de Caumont n’est pas morte en 1699, ainsi qu'il
est écrit dans la généalogie, maïs bien le 12 de mai 1702 ;
elle u’a pas refusé les sacrements de l'Eglise Romaine, pen-
dant sa dernière maladie ; car les livres de catholicité parve-
nus jusqu'à nous, portent la mention suivante, à la date du
12 may 1702 : « À esté ensevelie dans l’église de Doyssac,
Et =
: « Dame Jacqueline de Caumont, comtesse de Vivant, âgée de quatre-
» vingt-buit ans.»
Peu de jours après, mourul aussi la sœur de Geoffroy III.
Le mème livre de catholicité porte, à la date du 7 août 1702,
la mention suivante :
* « Le septième août 1702, a ete ensevelve dans l'église de Doyssac
» Catherine Vivant de Doyssac, âgée de quatre-vingts ans.» Doret,
curé.
Il est donc évident que le Roi n'eut pas à donner l'ordre de
faire son procès à Jacqueline de Caumont, et que la noble
châtelaine de Doyssac mourut en paix dans le sein de i’Eglise
Romaine, dont elle observait les lois depuis plus de cinquante
ans.
I
Nous ne pourrons pas faire aussi clairement ressortir l'in-
tention tendancieuse mise par le chevalier de Courcelles dans
la rédaction de sa généalogie des Foucauld; mais nous voulons
démontrer que la notice, relative au plus célèbre personnage
de cette famille, Jean III de Foucauld-Lardimalie, attribue à
ce puissant seigneur, des exploits accomplis par un autre
preux chevalier de Lardimalie, qui s'appelait aussi Jean; cette
notice débute par ces mots :
« Jean Foucauld Ill*, du nom, seigneur de Lardimalie, baron d’Au-
» beroche, gouverneur des Comté de Perigord, et Vicomté du Limou-
» sin, gentilbomme ordinaire de la Chambre, puis chambellan du roi
» HenrilV,néle 15 février 1542, futun personnage considérable tant par
» les emplois importants dont il fut revêtu, que par la confiance dont
» le roi Henri le Grand l'honora. Ce prince aux intérêts duquel Jean
» Foucauld de Lardimalie se dévoua, des qu'il put porter les armes.
» le nomma le 14 juin 1574, gouverneur des Comté du Périgord et Vi-
» comté du Limousin...»
La notice finit ainsi :
“in Comté de Périgord et Vicomté de Limousin, desquels il vendit
» une partie au nom du Roi, en 1602. Il fut nommé exécuteur testa-
» mentaire de Jean Foucauld son cousin-germain, seigneur de Cubjac,
» par testament en date du 11 septembre 1606. Le seigneur de Lardi-
= pl —
» malie fit le sien en la même année et fut tué à un assaut d'un coup
» de canon.»
Ces derniers mots paraîtront bien vagues à tout lecteur at-
tentif; un puissant seigneur, comme Jean de Foucauld, gen-
tilhomme ordinaire de la Chambre, et chambellan du roi de
France, son gouverneur du comté de Périgord, n’a pas pu
mourir dans un assaut, frappé par un coup de canon, sans
que l'histoire ait enregistré la date et le lieu de sa mort.
Jean III avait soixaute-quatre ans, quand il fit son testament,
en 1606; il était encore assez jeune pour mener ses hommes
d'armes à l'assaut ; mais il occupait un rang trop élevé, pour
que sa mort restât ignorée.
On l’a si bien compris que la tradition raconte qu’il mourut
dans un siège de Marmande; maisil n’y eut pas de siège entre-
pris devant cette ville, après l'avènement d'Henri IV au trône
de France. Cependant les salles de la mairie ont perpétué le
souvenir de la mort glorieuse d'un Jean de Foucauld, dans
plusieurs documents authentiques qu'il est nécessaire de re-
produire :
Une plaque de marbre noir, précieusement conservée,
porte l'inscription suivante :
Fodiri poterat nisi retro verus Achilles ;:
Os timuit tanti mors verecda viri.
Ut caderet, nullusque retro viderat hostis, +
Quos habuit retro fata dedere sui. (1)
Passant. arrête un peu, considérant le sort
Et les rares exploits d’un jeune et grand courage,
À qui jamais la peur ne peut faire d’ombrage,
Mais qui semble plustôt la donner à la mort.
Toujours victorieux, il abattait l’effort
Des ennemis de Dieu, dont il dotait la rage;
En tant d'occasions, il en faisait carnage ;
Comme des innocents il estait le support.
(1) Véritable Achille, il ne put être blessé que par derrière ; la mort res-
pectueuse d’un si grand homme, le reduuta toujours en face. Pour qu'il suc-
combât, lui qu'aucun ennemi n'avait jamais vu tourner le dos, il fallut que
ses amis, placés par derrière lui donnassent le coup fatal.
— 69 —
Ainsi quand par assaut, brave Lardimaly ;
Tu tablais, conquérant une ville assaillie,
Sur la brêche d'honneur et de gloire assortie ;
Le destin envieux de l'esclat de ton âme,
Fit couper de tes jours la précieuse trame
Par un coup de canon tiré de ton party.
Cette médiocre inscription latine et le mauvais sonnet
dont elle est suivie, n'apportent pas la plus légère explication
au problème généalugique qui nous prévecupe ; nous n'y trou-
vons pas la moindre indication sur la date et sur le lieu de la
mort de notre héros.
Dans la vieille église des Cordeliers de Marmande, étail ja-
dis une pierre tumulaire admirablement conservée, qui a été
récemment transportée au château de Bridoire, résidence ac-
tuelle des Foucauld de Lardimalie. Cette pierre porte une su-
perbe inscription, écrite en très beaux caractères, garnis de
rlomb fondu. Elle dit :
Qvis-qvis ades, armorvm site splendor delectat, Cave ; Et ego, tam
speciosym anhelans, æquales omnes longe prevertens perdvelles
mvyris inclvsos dvm irrvmpo, ferreo globo, a nostris met-proh dolor
aversvm immisso ‘incantvs occvbvi perc ac cœteros hic casvs ne ter-
reat, tace.
Commilitones Joanni Favcodo Lardimalio bene merenti.
: D. S. P. (1) vix ann. 75.
On peut traduire ainsi cette belle inscription :
« Oh! voyageur ! qui que tu sois, prends garde, si par goût tu rêves
de la splendeur des armes. Moi aussi, j'ai eu ce goût si noble ; j'ai
même rêvé de surpasser de beaucoup mes égaux; et voilà qu’au
moment où je me précipitais sur les ennemis, enfermés dans leurs
murailles, je suis tombé d'une facon imprévue, frappé par un boulet
lancé, oh ! honte, par un des nôtres, qui se trouvait en arrière. De
peur, que cette aventure arrivée à notre ami, n'effraie les autres,
oh! voyageur, garde le silence.
» À lillustre Jean Foucauld Lardimalie, mort presqu'à l'âge de
» 75 ans, 8es COMpagnons d'armes. »
® TV ss v v v
Cette pierre tumulaire éclaire la question qui nous occupe,
(1) Defunctus Sœculo Presenti. (Murt anx temps présents).
== 09%
en nous apprenant que le vaillant guerrier dont elle couvre
les restes, périt à près de soixante-quinze ans. Si le Jean
Foucauld Lardimalie tué par un boulet en montant à l'assaut
élait Jean IT, qui naguit en 1541, la mort aurait eu lieu en 1616;
mais il n’y eut pas de ville assiégée dans cette région depuis
4593 jusqu'en 1621 ; l'inscription des Cordeliers ne parait donc
pas être applicable à Jean III de Foucauld.
Un vieux tableau, suspendu dans l’une des salles de la mairie
de Marmande, va nous donner une nouvelle indication. Ce
tableau, qui représente une urne funéraire, porte la légende
suivante :
Sur le rapport de Dupleix, Hisloire de France, t. III, p. 81. De la vie
de Henri III, en 1580.
« Gontaud, petite ville en Agenais, dont le maréchal de Biron por-
» tait le nom, lui ayant refusé l'entrée, fut furieusement battue, em-
» portée d’assaut ; tous ceux qui portaient les armes, passés au
» tranchant de l'épée, et la ville brûlée, après avoir été saccagée.
» Lardimallye, gentilhomme Périgourdin, qui était au camp des ca-
» tholiques, fut mis en pièces par un coup de canon des assiégeants,
» et, sur le soupçon qu’on eut, de la malicè du canonnier, avec que
» ques légers indices, il fut pendu. »
Continuant nos recherches, nous avons trouvé dans L’His-
toire universelle de J. À de Thou, sous le titre: Exploits de
Biron en Guyenne, (1580), l'article suivant :
« Au commencement de juillet, il alla camper devant Gontaud, pe-
tite ville de l’Agepais qui a donné son nom à la famille de Biron.
La brêche étant faite et les troupes du Roi prêtes à donner l'assaut,
Lardimalie,un des plusbraves hommes de toute la noblesse du Péri-
gord, fut mis en pièces par un coup de canon tiré par les nôtres.
Biron, croyant que cela avait été fait expres, fit pendre le canon-
nier... Ce fut le treizième juillet 1580. »
5 v y, y v
Nous sommes enfin renseignés : Jean de Foucauld, tué au
siège de Gontaud, n’est évidemment pas le chambellan
d'Henri IV. Il y avait donc, en 1580, deux Lardimalie; l’un pé-
rit à l'âge de soixante-quinze ans; l’autre, chef de nomet
d'armes de l'illustre famille de Foucauld, avait alors trente-
neuf ans.
Le généalogiste ne fait aucune mention du premier, et tout
_ Gé.
nous permet d'affirmer que la mort glorieuse de celui-ci est
attribuée par erreur ou volontairement au second. Pour don-
ner une explication vraisemblable à cette double singularité,
nous allons essayer de placer ces deux personnages dans leur
vraie situation, en nous reportant à celte mémorable année
1580, qui fut l’une des plus agitées, pendant la triste période
de nos guerres civiles.
Le vieillard, à qui les inscriptions funéraires que nous avons
reproduites n'’attribuent ni titre de noblesse, ni grade mili-
taire, servail dans l'armée royaie ; il fut Lué le 13 juillet 1580;
mais il est bien probable qu'il était depuis quelque temps déjà
près de Biron, puisque ses compagnons d'armes voulurent
ériger son tombeau; il faisait donc partie de l’armée royale
qui mit le siège devant Nérac, au mois de mars 1580, lorsque
Biron lança quelques volées de canon sur le château du roi de
Navarre, afin d'intimider celte turbulente cour, où l'on intri-
guait fort contre Henri IIL. D'ailleurs les menaces de ses puis-
santsennemis n’empéèchaient pas la belle reine Margot de con-
tinuer la série de ses fêtes joyeuses; mais Henri de Béarn,
malgré sa générosite restée légendaire, ne laissa pas impunie
l'injure faile à son entourage par le lieutenant-général des
armées du roi de France ; car peu de temps après, à la fin du
mois de mai 1580, il ouvrit la guerre des Amoureux, en allant
prendre la ville de Cahors, dans une des plus sauglantes
journées des guerres de religion. |
Biron était chargé d'imposer par la force, aux calvinistes,
le respect de l'autorité royale ; aussitôt après le grand Linta-
marre de Cahors, il prit d'assaut la bastille de Gontaud, où
mourut Lardimalie; il s'empara de Tonneins et de Ville-
franche de Périgord, et il se mettaiten mesure d’expulser les
calvinistes hors de la Guyenne, quand il apprit que le duc
d'Alençon venait d'arriver au château du Fleix, pour engager
des conférences avec le roi de Navarre, au sujet de la paix.
Henri de Béarn n'avait pas oublié les volées de canon jetées sur
son château de Nérac ; il ne voulut pas commencer les négo-
ciations du Fleix, avant que le roi de France ait promis d’en-
lever à Biron le commandement des armées en Guyenne.
Jean III de Foucauld avait épousé Jeanne de Saint-Astier ;
il était l'un des plus fidèles serviteurs du roi de Navarre, soii
suzerain direct dans le comté de Périgord; il fut l’un des
premiers gentilshommes entrainés au calvinisme par l'in:
fluence de la reine Jeanne de Navarre ; le 19 août 1578,
Henri de Béarn lui écrivit :
« Délibérant partir bientôt pour aller recueillir la Reine, ma femme,
» qui s'en vient dans le pays, j'ai advisé de vous écrire la présente,
» pour le désir que j'ai d'estre accompagné de mes serviteurs etamis,au
x nombre desquels je vous tiens pour l’un des plus affectionnés, vous
» priant bien fort de vous tenir prêt pour me venir trouver, et me fe-
» rezun singulier plaisir, lequel je reconnaïitrai en toutes occasions,
» qui s'en présenteront, d’aussi bonne volonté que je prie le Seigneur
» vous tenir en sa sainte et digne garde. » |
| Vostre bien bon amy, HENRY.
Cela dit, il nous semble facile d'arriver à des conclusions
très vraisemblables.
Jean III de Foucauld, qui ne tarda pas à faire apostasier
son beau-frère, Saint-Astier des Bories, n'avait jamais pu
vaincre l'ardente foi catholique et royaliste de Lardimalie. Ca-
det de famille, sans fortune et sans fief, celui-ci devait vivre
chez Jean III, chef de nom et d'armes de sa race, dans le châ-
teau de Lardimalie, dont il porta toujours le nom; mais les
discussions religieuses, qui mirent le plus grand trouble dans
de très nombreuses maisons du Périgord, pendänt l'invasion
protestante, durent forcer les deux châtelains à se séparer.
Le vieux Lardimalie reprit son armure et il alla demander
une place dans l'armée royale de Guyenne ; les jeunes
chevaliers, qui servaient près de lui, admiraient sa vaillance.
Lorsqu'il fut tué sous leurs yeux, par un globe éclatant, ils ren-
dirent de grands honneurs à sa dépouille, qu'ils ensevelirent
dans le couvent des Cordeliers, près de Marmande.
Ce noble guerrier méritait d'être inscrit sur les tableaux
généalogiques de sa famille ; mais Jean Ill le laissa volontai-
rement de côté, parce qu'il avait porté les armes contre
lui. Le généalogiste l’oublia parce qu'il n'avait pas de posté-
rite. |
Cependant le coup de canon de Gontaud ne devait pas être
perdu pour les Foucauld ; on s'efforça de l’attribuer à Jean IIF,
5
Un Li nr à
ï — 66 —
en mettant autour de sa mort beaucoup de vague et d'imprés
cision.
Les diverses inscriptions, conservées dans la mairie de Mar-
n aude ou dans l’église des Cordeliers, semblent avoir été
rédigées de manière à favoriser une confusion préparée dans
uue intention frauduleuse.
Jean III était, en 1600, le mandataire aimé d'Henri IV; il
avait reçu de son Roi, pleins pouvoirs à l'effet de vendre ses
domaines personnels dans le comté de Périgord et dans le vi-
comté de Limousin; il lui était évidemment facile d'obtenir
qu'en rendant un légitime hommage à la fin glorieuse du
vieux seigneur de Lardimalie, on n'insérât, dans ces précieux
souvenirs, aucune date, aucune mention de lieu ; de sorte que,
si l'historien de Thou, écrivant ses mémoires, ne nous avait
pas donné des détails incontestables sur le siège de Gontaud,
nous n’aurions pas pu découvrir aujourd'hui l'existence d’un
noble chevalier, resté fidèle à son Dieu et à son Roi, pendant
les longues guerres du xvre siècle.
R. DE Boysson.
LES URSULINES DE PÉRIGUEUX
(Suile)
XVII
SUPÉHIORAT DE JEANNE DE MONFERRAND
(20 mars 1730. — 29 février 1736)
Le 20 mars 1730, la communauté eut à nommer une nou-
velle supérieure.
Me d'Argouges tint encore à présider en personne cette
élection, dont les opérations s'ouvrirent aussitôt après la
célébration, par ce prélat, de la messe du Saint-Esprit. Ge
fut sur Mère St-Louis (Jeanne de Monferrand de St-Orse)
que se porta le grande majorité des suffrages.
er
Le 23 mars 1733, ses pouvoirs furent, suivant l'usage, pro-
rogés pour trois années de plus. Ms d’Argouges était décédé
depuis deux ans, et le scrutin fut, cetle fois, présidé par son
successeur, Ms de Macheco de Prémeaux (1) qui, suivant une
relation qui nous en est reslée, fit, durant la messe du
St-Esprit, qu'il dit lui-même, « une très belle exhortation ».
Il était assisté de son grand-vicaire, M. de Boissy (2:,et du
nouveau confesseur de la maison, l'abbé du Chayla, ancien
prieur de Savignac de-Miremont (3).
Dès le début du premier triennat, la supéricure distribua
de la façon suivante les principales fonclions :
Conseillères, Marthe Buisson, Marie de Soufron et Jeanne
de Lacoste ;
Procuratrice, Marie de Monferrand ;
Discrète et économe, Charlotte Souc de Plancher.
En même temps que conseillères, Marthe Buisson et Marie
de Soufron furent, la première préfète, ainsi que directrice
des sœurs converses et du chant, et gardienne des livres, et
la seconde, maîtresse des jeunes professes el des novices.
Marie de Soufron élant décédée dès avant la fin du premier
triennat, ce fut, pendant le second, Marie de Monferrand qui
la remplaca comme conseillère.
Sous ce supériorat la communauté ne parail pas s’étreenri-
chie. Elle fit bien pour un peu plus de 7000 livres de prêts
(4) Ms Jean-Cbrétien de Macheco de Prémeaux, né à Dijon, le 15 mai 1697,
élait vicaire-général de Sens, quand il fut appelé à l'évêché de Périgueux,
dont il prit officiellement possession le 11 juillet 1732, par acte devant M° l.a-
vavé. Il mourut à Château-l’Evêque le %3 novembre 1771, âgé de 74 ans.
(2) L'abbé de Boissy était venu dans le divcèse amené par Mer de Macheco
de Prémeaux. Il ne dut pas faire un long séjour en Périgord, car je n'ai
trouvé dans les documents de l'époque aucune autre trace de son passage que
celle que je relève ici.
La famille de Boissy comptait parmi les plus vieilles et les plus distinguées
de la province du Forez.
. (3) Le plus ancien registre paroissial de Savignac-de-Miremont (aujourd'hui
Savignac-du-Bugue), qui nous ait élé conservé, date de 1700. À cette époque
déjà, l’on y voit figurer la signature, comme prieur-curé, de l'abbé de Bordes
du Chayla. Elle y figure jusqu’en 1729 inclusivement.
mit
d'argent (1}, mais elle toucha, de la part d'anciens débiteurs,
une somme sensiblement égale (2).
Elle se procura parfois un supplément de ressources en
admettant des dames ou des demoiselles du monde à se loger
dans le couvent et à y vivre comme pensionnaires.
Tel fut, sous Mère St-Louis, le cas d'Hélène Tauvat, demoi-
selle de La Léotardie. Elle délaissa son habitation de Grignols,
paroisse de Bru, pour venir s'installer à Ste-Ursule, où,
d’ailleurs, elle continua de vaquer librement à ses affaires
personnelles (3).
La communauté s’agrégea, durant la période dont je m'oc-
cupe ici, quatre nouvelles religieuses : une sœur converse,
Catherine-Elisabeth Boucher, et trois sœurs choristes, Cathe-
rine Desvignes, Louise Chapelou et Elisabeth Teillet.
(1) Ces prêts sont établis par des actes que passa la communauté, le 7
juillet 1734, devant M° Cournilh, avec la comtesse de Monréal, et les 26 mars
et 10 mai 1730, 28 et 29 juin 1731, et 26 février 17433, devant M° Lavavé,
avec Pierre Dalvy, imprimeur ; Françuis-Henry Arnault, chevalier, seigneur
de Sarazignac ; Nicolas de Bacharetie, seigneur de Mazardy et de Biard ; Mar-
guerite Chaboussie, épouse de Jean Dalesme, seigneur de Vige : Martial
Moras, avocat en la cour, et Guillaume Moras, son fils, magistrat aux sièges
sénéchal et présidial.
Cf. actes portant renouvellement ou extinctivn de quelques-unes de ces
créances : Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé, 97 janvier 1763 et G janvier
1781 ; Série Q. 064 : 4 et 8 messidor an HI.
(2) Ces recouvrements sont constatés par des quiltances délivrées, le 23
mars 1730, devant M° Robert, et les 28 juillet 1730, 23 juin 1731, 4 mars 1732,
8 juillet et 9 octobre 1733, devant M° Lavavé, à Pierre Bouchier, Mathurin
Gueydon, sieur de Dive, Nicolas de Bacharetie, Etienne Ventou de Lapeyrière,
Souc de Plagne, et de Benoit.
(8) En janvier 1731, le notaire [.avavé se vit appelé plusieurs fois à dresser,
dans une chambre extérieure du couvent de Ste-Ursule, des contrats où Hélëne
Tauvat était partie. II s'agissait de constater, en l'un deux, un paiement
fait à celte demoiselle par Simon Degay, maîitre-chirurgien, habitant la pa-
roisse de Saint-Georges, juridiction de Monclar, el, dans un autre, un prèt
consenti par elle à Louise de Clermont, épouse de Jean-Baptiste de Bayne,
seigneur du Camp, chevalier de Saint-Louis, ancien capitaine dans le régiment
de Lautrey-dragons, demeurant au Chätenet, paroisse de Grun.
Hélène Tauvat avait, duns les dernières années de sa vie, quitté le couvent
de Ste-Ursule, pour aller vivre, toujours comme pensivnnaire, au couvent
des Dames de la Foi. Elle testa le 13 décembre 1748. L'’uuverture de son tes-
tament fut opérée par M° Livavé le 22 août 1702.
Pen
CATHERINE-ELISABETH BOUCHER, dile sœur Elisabeth. Elle
était fille de Géraud Boucher, seigneur de La Forge d'Aube-
roche, et de Jeanne du Chassaing de Taratin.
_ Elle avait depuis longtemps perdu ses père et mère (1),
quand elle vint solliciter à Ste-Ursule la faveur d'y prendre le
voile.
Après une épreuve de sa vocation, qui ne dura pas moins
de quatre années, la communauté l’admit à faire sa profession.
C'est le 12 juillet 1732 que furent prononcés ses derniers
vœux.
Elle avait passé, l’avant-veille, son contrat d'aumône
dotale (2). Elle y promettait d'apporter à la communauté 800
livres à prendre sur ses droits paternels et maternels. Son
frère aîné, Eymeric (3), présent à l'acte, s'y fit quittancer de
200 livres, par lui versées à valoir sur les 800, et s'obligea au
paiement de la rente, au denier vingt, des 600 livres de sur-
plus. Il prit, en outre, l'engagement de servir à sa sœur une
pension annuelle et viagère de 10 livres ; moyennant quoi,
Catherine lui fit l'abandon de tous ses droits dans l’hérédité
de leurs parents.
(1) C’est sa mère que Christine-Elisabeth Bou:her avait perdue la pre-
mière. Jeanne du Chassaing, mourut à Périgueuxle 21 février 1707, Elle avait,
deux jours auparavant, fait son testament devant M° Gasquet. Elle y léguait
l'usufruit de tous ses biens à son mari.
(2) Arch. dép. de la Dord. Minutes Lavavé.
(8) Eymeric Boucher épousa, par contrat du 27 noveinbre 1720, reçu Laver-
gne, notaire royal à Trélissac, Marie-Thérèse de Lentis de Gatignol. Il en eut
trois fils : Antoine, qui, dans son testament en date du 10 mai (783, se quali-
flait à la fois noble citoyen de Périgueux et seigneur d’'Aubheroche ; Francois
sieur de Laforge, et Joseph, sieur de Lisle. C’est Francois qui, après la mort
de sa mère, entra en possession des biens délaissés par son père Eymeric.
Aussi est-ce sur sa tête que furent opérées quelques-unes des saisies pratli-
quées à la requêle du couvent. Il habitait aux Gengoulias, paroisse du Change.
Il mourut en 1785, âgé de 57 ans. Antoine élait mort, un an avant, âgé de
60 ans.
Un frère de Thérèze de Gatignol, Antoine de Gatignol de Labagie, fut long-
temps curé d’Antonne. Il instilua 8a sœur son héritière par testament en
date du 20 novembre 1747 (Archives dép. de la Dord. Minutes Lavergne).
Il était natif du chäleau de Lentis, paroisse de Gagnac, diocèse de Cahors. En
raison de quelques écarts de conduite, il fut suspendu à divinis le 10 septem-
bre 1744. (Arch. dép. de la D. série B. 451).
= 0 —
Eymeric Boucher n'acquit!a pas très régulièrement de son
vivant les arrérages de la rente constituée qu'il avait pro-
mise : cependant il les réglait, pour partie, de loin en loin,en
nature, — par livraison, notamment, de chapons ou de poulets.
Mais ce fut pis après sa mort. Sa veuve qui, comme usu-
fruitière testamentaire, détenait tous ses biens, fit constam-
ment la sourde oreille anx réclamations de la communauté.
Celle-ci dut se résoudre à la poursuivre au sénéchal de Péri-
gueux. Elle la fit condamner par appointement du 19 juillet
1747.
Longtemps ensuite se succédérent les commandements et
les saisies, mais toute celte procédure parait être, à peu près,
restée sans effet. Eufin, il y eut, le 22 mai 1777, un arrêté de
compte pour tenir lieu du renouvellement trentenaire de
la créance. À partir de ce moment, les arrérages furent, sem-
ble-t-il, un peu plus exactement payés, mais le capital était
encore dû au moment de la Révolution.
On peut juger par à que la famille Boucher possé-
dait peu d'argent. Peut-être, par contre, avait-elle des armoi-
ries. Sœur Elisabeth, en dépit de sa naissance presque noble
— et même doublement noble, car sa mère était au moins
d'aussi bonncorigine que son père — sut, toutc sa vie, comme
sœur converse, se plier, avec une humilité qu'égala seul son
zèle, aux plus infimes et aux plus pénibles corvées de la mai-
son. Elle fut utilisée principalement pour les travaux de la
cuisine, Elle mourut en 1756.
CATHERINE DESVIGNES, dite sœur St-Mathieu. Elle était fille
de Pierre Desvignes (1), bourgeois de Montignac-le-Comte, et
de Barthazale Goursat (2).
(1) Pierre Desvignes élait fils de Jean Desvignes, marchand, et de Marie
Martel. Il mourut en 173:.
(2) Barthazale, ou Balthazarde Goursat était fille de Léonard Goursat, chi-
rnrgien à Montignoc, et de Catherine Bridat. Elle était alliée par sa mère a
Reymond Clh:ntal, avocat au Parlement de Bordeaux, vncle paternel de sæur
Ste-Cruix dont il a été question au précédent chapitre.
Reymond Chantal, en effet, par contrat du 23 février 1707, reçu Lagorce,
avait, comme on sail, épousé Guillonne Requier, du village de la Riqueyrir,
Th —
Au moment de son entrée en religion, sa mère se trouvait
morte depuis longtemps, et son père s'était remarié, le 25
septembre 1714, dans l’église de St-Sulpice du Bugue (1), avec
Anne ou Jeanne Soufron (2), demoiselle de Meyrignac.
Catherine Desvignes avait, outre un frère, Jean, sieur de
Foniroide, avocat (3), deux sœurs germaines, Marie (4), et
Anne (5), et une sœur consanguine, autre Marie (6).
Elle fut reçue novice le 14 janvier 1731. La communauté
l'admit à faire sa profession le 12 décembre 1732. Son contrat
d’aumône dotale fut passé le 29 du même mois (7). Son père
y comparut ct lui constitua 4000 livres, avec une pension
annuelle et viagère de 20 livres.
Par le contrat du 12 janvier 1737, dontila été parlé déjà
plusieurs fois, et qui intervint, devant M° Desdoit, entre la
communauté et Jean Chantal, sieur de Puylimeuil, ce dernier
accepta des Ursulines la cession de 1000 livres à prendre sur
les 4000 dues par la famille Desvignes. Quant aux 3000 livres
restantes, elles se trouvaient, 18 années plus tard, grossies de
paroisse de Brenat, fille de feu Jean Requier, en son vivant procureur de la
juridiction de Losse, et de Barthazale Bridat, celle-ci tante et probablement
marraine de Barthazal: Goursat.
(1) Registres parvissiaux du Bugue.
(2) Anne Soufron décéda le 23 avril 1767, âgée de 73 ans (Arch. dép.dela D.
Registres paroissiaux de Montignac-le-Comte).
{8) Le sieur de Fonfroide était marié à Jeanne de Laborderie.
(4) Marie Desvignes aînée épousa, le 20 janvier 1724, en l'église St-Sulpice
du Buguo, Jacques Soufron, sieur de Lameyrolie, flls de feu Géraud Soufron
el do Catherine Andrieu. Une de leurs filles, Antoinette, se fit roligieuse. Elle
devint supérieuro de la commuvuauté de l'instruction chrétienne de Nevors
établie à Beaumont-sur-Oise.
(5) Anne Desvignes parait avoir vécu célibataire. Elle mourut âgée de 55
ans. Elle fut enterrée à Montignac le 3 septembre 1767.
(6) Marie Desvignes jeunc s’unit, le 18 mai 1735, en l'église St-Sulpice du
Bugue, avec Jean Février, {ils de Léonard Février et de Marie Talange. Jean
Février vint se fixer à Périgueux, où il habila quartier du Pont et fut reçu
bourgeois de la ville. Une de ses sœurs, Jeanne, se maria, le 16 seplembre
1737, avec Jean d'Artenset, sieur de la Jarthe, de la paroisse de Paunat, et
une autre, Charlotte, le 3 septembre 1738, avec Jacques de Maleville, du
bourg de St-Germain, diocèse de Sarkat.
(7) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.
= 0 =
480 livres d'intérêts arriérés. Là-dessus un acompte de 3000
livres fut versé, le 22 avril 1755 (1), par le sieur de Fonfroide,
frère de sœur St-Mathieu. Il acheva de se libérer le 18 juin
suivant (2).
Quand elle eut prononcé ses derniers vœux, sœur St-Ma-
thieu fut chargée de l'emploi de régente, mais elle ne l'exerça
pas longtemps, car elle mourut le 27 octobre 1737, âgée seu-
lement de 27 ans.
Louise CHAPELOU, dite sœur St-Thomas. Elle était fille de
Pierre Chapelou (3), sergent royal, et de Marguerite Desvi-
gnes (4), demeurant au village de Laborie, paroisse de St-
Jean d’Estissac.
Elle avait un frère, Antoine, sieur de Laborie, marié avec
Anne Beruouil (5).
Après plusieurs années passtes à Ste-Ursule comme pen-
sionnaire pour l'épreuve de sa vocation, clle fut reçue novice
le 15 août 1734.
Un peu moins de deux ans plus tard, le 12 juillet 1736, elle
fut admise à s'engager par des vœux définitifs et solennels.
C'est le 21 août suivant qu'elle les prononça.
Quelques jours avant — le 16 — avait été passé son contrat
d’aumône dotale (6). Son père, tant en son nom qu’au nom
de son épouse pour laquelle il se porta fort, constitua 4000
livres à sa fille.
(1) (2) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.
(8) Pierre Chapelou passa son contrat de mariage avec Marguerite Des-
vignes le 26 décembre 1697. À ce moment, son père, Sicaire Chapelou, était
défunt. Il avait été titulaire avant lui de l'office de sergent royal et le lui avait
légué par son testament du 2 juillet 1675, reçu Chacs'anet.
La mère de Pierre Crapelou s'appelait Hermine Aubertie.
Ilavait un frère puiné, Vincent, et deux sœurs, dont une, Peyronne épousa
Jean Naudy, praticien, fils d'autre Jean Naudy, notaire royal.
(4} Marguerite Desvignes était fille de Pierre Desvignes et de Marguerits
Legrand du lieu de Grignoul, paroisse de Bru.
(5) Antoine Chapelou, sieur de Laborie, eul, de son union avec Anne Ber-
nouil, quatre fils : Léonard, sieur de Lafon ; Reymond, sieur de Laveyssière;
Jean, sicur des Fourniers, et Pierre, curé de St-Pierre-d'Eyraud.
(6) Arch, dép. de la D. Minutes Lavavé.
in —
En paiement 1e la moitié de cette somme, il céda diverses
obligations au couvent : une, notamment, de 14000 livres sur
son beau-frère, Antoine Desvignes (1), sieur des Eyssards,
habitant à Laginbertie, paroisse de Bru ; une seconde de 500
livres sur son autre beau-frère, Pierre Desvignes, capitaine
au régiment de St-Simon, habitant au lieu de Grignol, même
paroisse de Bru; enfin, une troisième de 315 livres sur Jean
Legrand (2), procureur en la juridiction ordinaire de Gri-
gnol.
Les deux premières furent converties en rentes constiluées
par actes des 14 mai (3) et 15 juillat 1737 (4). Le capital en
restait encore dû au moment de la Révolution. L'administra-
tion des domaines encaissa les arrérages des deux rentes qui
lui furent versés par Antoine Desvignes, quaiifié par elle
« homine de loi », les 12 messidor an III, 25 messidor an IV
et 7 brumaire an VII (5).
Quant à la troisième créance, elle fut remboursée le 9 août
1737 (6) par Jean Lajarthe, bourgeois, habitant du bourg de
Bourrou, payant pour ses enfants et sa défunte épouse, héri-
lière du procureur Jean Legrand, décédé postérieurement à
l'acte du 16 août 1736.
Sœur St-Thomas fut quelque temps régente, puis dépen-
sière, puis encore robière. Elle mourut le 6 mars 1785, âgée
de 78 ans.
ELISABETH TEILLET, dite sœur St-Gabriel. Elle était fille
(1) Le sieur des Ey«sards élait un ancien officier d'infanterie. Il était marié
à Marguerite Courtois. Leur fils, Pierre, avocat, épousa. le 20 juin 1758, dans
l'église St-Front, Madeleine Gautier. Il testa le 4 juillet 1771 (Minutes La-
vavé;.
(2) Apparemment, frère ou neveu de la grand mère maternelle de sœur
St-Thomas. :
(3) (4) Arch. dép. de la Dord. Minutes Lavavé.
(5) Arch. dép. de la Dord. Minutes Lavavé. Série Q. 6f4 et 665. Antoine
Desvignes était fils de Pierre Desvignes, avocat, et de Madeleine Gautier,
‘mentionnés ci-dessus. Par contrat du 12 août 1788, passé devant M° Giles, il
épousa sa parente, Jeanne Chapelou.
(6) Arcb. dép. de la Dord. Minutes Lavavé.
TT
d'Elie Teillet (1), marchand el bourgeois de la ville du
Bugue (2), et de Françoise Martin (3).
Elle reçut le baptème en celte loralité, dans l'église de St
Sulpice, le 13 novembre 1712 (4).
Elle avail plusieurs sœurs. Une d'elles, Peyronne ou Pétro-
(t) Elie Toillet était fils de Pierre Tcillet, notaire ruyal, et de Jeanne Mar-
tin. Il était encore tout enfant, quand son pére mourut, le 2 novembre 1669.
Sa mère convola bientôt en seconde+ noces avec un cousin, Antoine Lafaye,
marchand. Ils durent, à raison du degré d'affinité qui subsistait eatr’eux,
demander des dispenses en cour de Rome. Mais, suivant un usage admis
alors et, d’ailleurs, justifié dans une large mesure par la lenteur des commu-
nications à celte époque, i:8 n'attendirent pas le bref du pape pour réaliser
civilement leur union et la consommer. Il leur élait né depuis plusieurs mois
un enfant, quand le 1°" janvier 1672, leur mariage put être régulièrement
célébré dans l'église St-Sulpice du Buguc.
Elie Teillet avait un frère, Reymond, de trois ans plus âgé que lui. Ils
épousèrent deux sœurs, leurs cousines-germaines. Le cas qui s'était produit
pour leur mère se renvuvela pour Reymond. Il élait déjà père, lui aussi,
lorsque, le 16 décembre 1692, il fut mis à mème par le St-Siègo de faire
bénir son mariage.
Les frères Teillet avaicnt une sæur, Jeanne, mariée à François Pagès, mar-
chand à Campagne.
Reymond Teillet mourut le 13 avril1739, ägé de 75 ans. Sa femme l'avait
précédé de plusieurs années dans Ja tombe. Ils laissaient, entr'autres enfants,
un fils, du prénom d’Elie, marié à Jeanne Freyssenge, et une fille, Pétronille,
qui, le {°° mai 1736, épousa, dans l’église Sl-Sulpice du Bugue, André Gra-
vier, maitre-chirurgien à Lachapelle-Faucher.
Quant au père de sœur St-Gabriel, il décéda, le 24 janvier 1747, âgé de 80
ans. Le 23 du mois suivant, l'inventaire de ses meubles et effets fut, au requis
de Théophile du Cheyron, sun gendre, dressé par Me° Lamouthe et Lafa-
quière, notaires royaux (Arch. dép. de la D). Contrôle du Bugue).
(2) Ce sont les seules qualifications qu'Elie Teillet se donnail, ou qu'on lui
donnait, primitivement. Il y ajouta par la suite le titre de seigneur de La
Vergnolle.
(8) Francoise Martin fit sun testament devant Me Soufron le 98 juillet 1741.
Elle y institua comme son hérilière universelle sa fille Petronille, épouse du
Cheyron. Elle mourut le 8 février 1742, âgée de 70 ans.
Elle avait une sœur, Peyronne, qui avait été mariée avec Guillaume d'Ar-
tenset, du village de L.a Faurie, parvisse de Mortemart, juridiction de Mira-
mont, et qui, devenue veuve, se retira au Bugue, où elle dévéda le 21 aoùt
1746, âgée de 79 ans.
(4) Registres paroissiaux du Bugue,
nn —
nille, demoiselle de La Vergnolle, se maria, le 21 novem-
bre 1724, avec Théophile du Cheyron (1), seigneur de Vey-
(1) Théopbile du Cheyron eut de son mariage avec Pétronille Teillet trois
fils : Marc-Gaston, lieutenant des vaisseaux du Roi, chevalier de St-Louis,
décédé à Périgueux, rue Eguillerie le 8 juillet 1830, âgé de 98 ans ;
Léonard, receveur-général des finances à Libourne, époux de Marie de Bodin
de St-Laurent, et Pierre, lieutenant-colonel d'infanterie.
Les deux derniers émigrèrent pendant la Révolution, et le premier se vit
refuser, comme étant frère d’émigrés, le 19 floréal an III (8 mai 1795) par le
conscil-général de la commune de Périgueux, un certificat de civisme.
Le père eut de pires désagréments. La Nation s'empara de ses biens, qui
furent vendus le 13 fructidor an V (30 août 1797). Celui qui les avait achetés
se ravisa, ce semble, après coup, et refusa de signer son acte d'acquisition.
C'est, du moias, ce que Théophile du Cheyron exposa dans un mémoire dont
il saisit le directoire du département le 12 thermidor an VI Lis juillet 1798).
11 était alors fort âgé. J’ignore la date de sa mort.
Il était fils de Bernard du Cheyron, scigneur de La Laloubaric et de Jeanne
du Cluzel, que j'ai mentionnée comme fille — la fille aînée — de François du
Cluzel de La Chabrerie, subdilégué pour Périgueux de l’'Intendant de la Gé-
néralité de Bordeaux.
ll eut plusieurs sœurs : Henriette du Cheyron, religieuse à l'hôpital Sainte-
Marthe ; Françoise, demoiselle de Cesserou ; Marie, épouse de Pierre Mourcin,
médecin ; Catherine, épouse de Pierre Roche, seigneur de Guilhaumie ;
Marie-Diane, épouse de Philippe de La Barthe, seigneur du Petit-Change.
Les époux de La Barthe n'eurent pas de postérité. Marie-Diane du Cheyron
institua pour son héritier son frère Théophile, par testament du 15 février
1770, ouvert devant M° Lavavé le 8 octobre 1783. Quant à Philippe de La
Barthe, décédé le premier, il laissa sa succession à son neveu, Philippe Du-
rand, chevalier, seigneur de Latour, habitant en son château de Rouffignac.
Le seigneur de Latour aliéna, le 25 août 1764, le repaire noble du Petit-
Change, moyennant 80 000 livres. (Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.)
L’arquéreur fut Antoine Bonis de Bonal, ancien officier aux îles du Vent.
11 s'était marié en 1745 avec une riche veuve, Jeanne Ferray, propriétaire de
quantité d'esclaves. Les époux de Bonal en amenèrent avec eux au Petit-
Change une douzaine, tant nègres que négresses et négrillons, ou mulütres ct
mulâtresses. Par son testament, en date du 14 novembre 1764 reçu Lavavé,
Jeanne Ferray les affranchit. Sun mari, qui lui survécut, compléta son œuvre
en les initiant à la foi catholique et en leur faisant admiaistrer le baptême.
Antoine de Bonal se remaria en 1769, avec Marie de Chillaud. Il avait,
l'année précédente, acquis le moulin noble de Barnabé, qui lui fut vendu par
Jean-Baptiste Souc de Plancher de Berbiguières, au prix de 26.000 livres. 11
mourut le 22 pluviôse an XIII (11 janvier 1805), âgé de 86 ans, dans une
maison qu'il possédait à Périgueux, rue Notre-Dame. Marie de Chillaud décéda,
de son côté, ie 14 mai 1819, âgée de 79 ans. Antoine de Bonal avaitune sœur,
6 =
nat (1) et de La Loubarie, domicilié dans la paroisse St-Silain,
de Périgueux. Une aulre, Francoise, baptisée le 18 novembre
1710, fut dite demoiselle du Claud. Une troisième, autre Fran-
çoise, baptisée le 29 janvier 1714, s'unit à Jean Rey, sieur du
Bousquet, de la paroisse St-Marcel du Bugue. Enfin une qua-
trième, autre Peyronne ou Pétronille, née le 30 avril 1715, et
baptisée le lendemain, épousa Guillaume Bouquier, marchand
et bourgcois de Terrasson 2).
. Elisabeth Teillet fut recue novice le 148 février 1735. Elle
fut admise à faire sa profession le 11 janvier 1737. Elle pro-
nonça ses derniers vœux le mois suivant. Le 12, elle passa
son contrat d'aumône dotale (3). Son père lui conslitua 4000
livres, sur lesquelles il paya 1000 livres comptant. Il lui pro-
mit aussi 20 livres de pension annuelle et viagère.
Le 15 décembre 1737, il fit un nouveau versement de 1506
livres (4).
Les 1500 livres restantes furent soldées, le 15 octobre
1747 (5), par Théophile du Cheyron, agissant pour le compte
de son épouse, héritière sous bénétice d'inventaire d'Elie
Teillet, son père.
Sœur St-Gabriel fut d'abord tree dioiite des pen-
siounaires, puis maitresse des classes. Elle mourut le 18
novembre 1744, âgée de 32 ans.
Religieuses décédées sous le supériorat de Mère St-Louis :
outre Marie de Soufron, déjà mentionnée, Jeanne de Malet,
Jeanne, mariée, en février 1771, avec Annet Roux de Lusson, écuyer, cheva-
lier de St-Louis, capilaine au régiment de l'Ile de France. Il avait, d'autre
part, une fille, Jeanne-Elisabeth, qui, par contrat du 24 novembre 1790, reçu
Dubouché, épousa Jacques-François-Denis Girard de Langlade de La Rampin-
solle, capitaine au régiment de Provence, et deux fils, dont un, officier de
cavalerie, émigra pendant la Révolution, et l’autre embrassa l'état ecclésias-
tique.
(1) Le repaire noble de Veynai élait situé au village de ce nom, paroisse
. d'Agonac.
(2) Gabriel Bouquier, le futur conventionnel, naquit de cette union, qui fut
célébrée dans l'église St-Sulpice du Bugue le 5 février 1739. C'est un frère
du marié, curé de Savignac-les-Eglises, qui la bénit,
(3) (4) (5) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.
=
Jeanne de Monferrand (sœur de la Présentation), et enfin la
supérieure elle-même, qui succomba, comme on sait, une
vingtaine de jours avant l'expiration de ses pouvoirs.
C'était, depuis la fondation du couvent, la seconde supé-
rieure morte dans l’exercice de sa charge.
XVIII
SUPÉRIORAT DE CHARLOTTE SOUC DE PLANCHER
(17 mars 1736 — 29 mars 1742)
Le décès de Mère Saint-Louis ayant rendu vacant, avant
l'heure, le supériorat de Ste-Ursule, les religieuses se réuni-
rent, dès le 1° mars 1736, pour désigner sa remplaçante. Il y
eut d'abord, suivant l'usage, messe du St-Esprit, célébrée
par Me Macheco de Prémeaux, assisté de Jacques-Denis de
Crevoiseret (1), chanoine-archidiacre en l'église cathédrale
St-Etienne-St-Front, official el vicaire-général du diocèse, de
(1) Jacques-Denis de Crevoiseret, originaire du diocèse de Besancon, était
neveu de Mer Clément qui, quand il vint prendre possession du siège épis-
pal de Périgueux, l'amena avec lui. Après la mort de son oncle, il se plut
à rester dans notre pays où, d’ailleurs, lui furent toujours réservées les plus
hautes dignités dans le clergé diocésain, dont il sut se concilier les sympa-
thies, et dont il fut longtemps de syndir-général.
Un de ses services les plus signalés fut la part prépondérante qu'il prit aux
négociations entamées en vue d'unir à la communauté des prèlres mission:
naires de Périgueux le prieuré, dontilétait titulaire, de St-Euparche de Palluau
et de Montignac-le-Coq, son annexe, en Angoumois. C'était pour la congré-
gation de la Mission un très appréciable supplément de ressources dont elle
avait grand besoin pour ses œuvres, s’il faut en croire un exposé fait, le 21
août 1710, dans un acte reçu Rousseau, où furent jetées les bases du projet :
« Le diocèse, y disait-on en substance, a été pourainsi dire ruiné par le froid
excessif de l’avant-dernier hiver. 11 faut faire des avances considérables pour
disposer’ à la prétrise ceux qui aspirent à cet état, et qui, pour la plupart,
n'ont pas de biens suffisants pour se procurer une instruction ponÿARE les
rendre aptes à l'accomplissement des devoirs du sacerdoce. |
« D'ailleurs, les paroisses, fort nombreuses dans le divcèse, sont éparses
dans les bois, et bon nombre de curés, n'ayant qu’une faible pension, sont
hors d'état d'assembler les paroissiens pour les instruire : de jà, parmi les
TE
François Laliot (1), curé de la paroisse St-Martin, et de l’abbe
Moysson, aumôanier du prélat. Puis le scrulin fut ouvert et
populations une grande ignorance des vérilés religieuses, et peu de zéle pour
la fréquentation des sacrements ».
C'était pour remédier à ces inconvénients, pour aider à l'éducation de ceux
qui se destinaient au sacerdoce et pour amplitier les missions dans le divcèse,
qu'avait été jugée nécexsaire l'union dont il s'agit. Le projet fut lent à se
réaliser. I n'aboutit définitivement que le 1°" juillet 1739. L'ordonoance épis-
copale, qui, à cette date, le consacra, fut conflrmée par lettres patentes don-
nées à Versailles en juin 1750, et enregistrées à Périgueux, après cunstata-
tiun authentique, dans des actes retenus les 5 et 6 juillet suivant par M° La-
vavé, de l’assentiment de toutes les parties intéressées. ’est-à-dire de l'évêque,
Mer de Macheco de Prémeaux, des prètres de la Mission, et enfin de Jacques-
Denis de Crevoiseret.
Je ne sais ce qui, chez ce dernier, est le plus à louer : ou de l'initiative qui
lui revient dans une mesure qui teudait à le dépouiller lui-même au profit
du diocèse, ou de la persévérance qu'il mit pendant quarante ans à en puur-
suivre l'exécution.
Quand il commença d'avancer ensäge, il fit venir auprès de lui de Franche-
Comté une de ses nièces Francoise de Crevoiserel, qui entoura sa vieillesse
des soins les plus pieux et les plus dévoués. Suus ses auspices, elle s'uuit,
le 18 octobre 1749 en l’église St-Front (contrat, l’avant-veille, devant M° Sar-
lande) à Pascal de Langlade, scigneur de La Rampinsolle, ancien capitaine au
régiment de Piémont. De ce mariage provint Jacques-François-Denis de Lan-
glade que j'ai mentionné comme mari de Jeanne-Elisabeth de Bonal. Fran-
Çoise de Crovoiseret était fille de Jean-Baptiste de Crevoiscret, ex-capitaino
d'infanterie, et de Marie Houillon.
Jacques-Denis de Crevoiseret décéda, dans la paroisse St-Front, le % mai
1767, âgé de 84 ans.
I conserva, tant qu'il vécut, l'administration, sinon la jouissance, des biens
dépendant du prieuré de Palluau et de Montignac-le-Couy. Les prètres de la
Mission n'en prirent officiellement possession que le 14 juin 1769, par acte
reçu Valette.
(1) François Laliot fut nommé prébendier de St-Front en mai 1718. C'est
en 1723 qu'il devint curé de St-Maitin. Il le resta jusqu'à sa mort survenue
le 16 mars 1769. Il dirigea donc cetle paroisse pendant près d’un demi-siècle.
I était, en même temps, promoteur du diocèse, et titulaire, depuis 1730,
d'une des chapellenies de St-Antoine, celle de St-Michel.
Sept jours avant son décès, c'est-à-dire le 9 mars 1769, il rédigea son tes-
tament. Le 13, par ua codicille qu'il y ajouta, il fit aux Ursulines un legs qui
fut acquilté, le 2 août de la mème année, par un de ses héritiers, Jean Bonnet.
étudiant en théologie, de la paroisse de Valeuil. (Arch. dép. de la D. Minutes
Jaly).
_ sÿ
aboutit à l'élection de Mère St-Barthélémy (Charlotte Souc de
Plancher). _—
Procédant, le 1°" avril suivant, à la nomination des offi-
cières, Mère St-Barthélémy maintint dans leurs fonctions res-
pectives toutes les dignilaires sortantes. Elle se contenta de
répartir entre Marie-Elisabeth d'Hautelort el Jeanne de Lam-
bert les deux emplois de discrèto et d'économe qu'elle occu-
pait elle-même sous le supériorat précédent.
Le 20 mars 1739,un nouveau vole, encore présidé par l’évé-
que qu'avait accompagné le chanoine Charles Bertin (1) pro-
rogea pour trois ans de plus les pouvoirs de Mère St-Barthé-
Est ce le même François Laliot qui fut, un instant, à la mort de Martin
Cœuilhe, investi de l'archiprêtré-cure de la Cité ? Je n'ose pas l’affirmer.
En tout cas, ce fut bien un François Laliot qui prit possession de
ce bénéfice le 9 octobre 1738. Moins d’un an après — le 926 auût 1739
— il s’en démit. Il fut remplacé par Jean-Baptiste Girard, lequel céda sa
place le 6 juin 1753 à Joseph-Agnan Lavaux, en échange de la cure de St-
Pantaly d'Excideuil, occupée par ce dernier. Dix ans plus tard — le 8 sep-
tembre 1763 — Joseph-Aguan Lavaux, et Jean-Baptiste Girard permu-
térent de nouveau. Toutefois Jean-Baptiste Girard ne reprit que nominale-
ment les fonctions d’archiprètre de la Cité. Ce fut Guillaume Montayut qui
les exerça de fait en qualité de vicaire-régent, jusqu’au 11 mars 1764, date
à laquelle ilfut pourvu du titre d'archiprêtre-curé, par la démission que Jean-
Baptiste Girard consentit en sa faveur, suivant acte passé devant M° Giry.
(1) J’ai mentivané déjà Jean-Charles Bertin, deuxième fils de Jean Bertin,
maître des requêtes, et de Marie-Lucrèce de St-Chamans, et frère du futur
ministre de Louis XV. Il prit possession de son canonicat à St-Front le 2 juin
1727. Il fut aussi peu de temps après — le 2 mars 1729 — investi de la cha-
pellenie de St-Jean-Baptiste « intra muros ». Il élait devenu grand archidiacre
et vicaire-général de Mer de Macheco de Prémeaux, quand, en 1748, il fut
promu évêque de Vannes. Il occupa ce siège jusqu'au 28 septembre 1774,
date de sa mort. :
Jean-Charles Bertin avait un frère plus jeune, Louis-Augustin, qui baptisé
dans l'église St-Silain le 10 septembre 1717, ft aussi partie du chapitre St-
Front. Marc-Antoins de Beaupoil de St-Aulaire, dont j'ai eu précédemment
à parler, résigna en sa faveur le {e° juin 1742, par acte devant M° Rolia, le
canonicat dont il était titulaire, et Louis-Augustin Bertin en prit pussession
le 24 novembre suivant. Il remplaça son frère comme grand archidiacre le 23
septembre 1746. 11 fut pourvu plus tard de l’abbaye de Brantôme et d'un siège
au Conseil d'Etat. Il émigra pendant ia Révolution.
Avant d'être chanoine de St-Front, il était archiprètre de Tarbes. Il devait
saas doute ce bénéfice à l’amitié de l'évèque de ce divcèse, Pierre de Boaupoil
— $0 —
lémy. Flle ne changea rien non plus, cette fois, à la compo-
sition du conseil de la communauté, si ce n'est que, ayant à
pourvoir au remplacement de Marthe Buisson (décédée depuis
quelque temps), dans ses deux emplois de conseillère et de
préiète, elle appela Marie-Bertrande Reignier, à remplir le
premier, et désigna pour exercer le second Marie de Monfer-
rand. |
Le 1°" février 1737, la communauté cut, en réunion capitu-
laire, à pourvoir au remplacement de son syndic, Martial Mo-
ras, décédé, comme on sait, {rois semaines auparavant. Elle
n'eut pas l'ombre d’une hésitation dans son choix. Unanime-
ment elle désigna Pierre Dalvy (1), déjà son procureur attitré
de St-Aulaire, Périgourdin aussi, frtre de Marc-Antoine de Reaupoil de St-
Aulaire que j'ai nommé tout à l'heure.
Tous les deux étaient fils de FranÇis-Antuine de Beaupoil de St-Aulaire,
seigneur du Pavillon, et d'Anne du Puy de La Forest.
Pierre de Beaupoil de St-Auluire, avant de devenir évèque de Tarbes en
1740, était abbé de Tourtoirac, grand archidiacre et vicairegénéral de Péri-
gueux. Il mourut le 4°" janvier 1751, âgé de 51 ans. Son frère Marc-Antoine,
devenu son successeur comme ahhé de Tourtoirar, fut inhumé dans l'église de
cette paroisse on 1774. Il était âgé de 72 ans.
Pierre de St-Aulaire, quand il alla prendre possession de l'évêché de Tarbes,
emmena avec lui Jean-Louis de La Marthonie de Caussade,né à Périgueax en
1712. Il en fit son vicaire-général et favorisa son élévation, en 1748, sur le
siège épiscopal de Poitiers. Plus tard, Jean de La Marthonie fut transféré à
l'évêché de Meaux. Il mourut à Paris le 3 février 1779.
Jean-Charles Bertin, Pierre de St-Aulaire et Jean-Louis de La Marthonie
n'étaient pas seuls, vers 1750, à representer le Périgord dans le corps épis-
copal. Etaient natifs aussi de notre province M6" de Beaumont, archevêque de
Paris ; Ms" de Rastlignac, archevêque de Tours ; Ms' de Jumilhac, archevèque
d'Arles ; Ms' de Souillac, évêque de Lodève ; Mir de Lacropte, évêque de
Noyon ; Ms du Lau, évêque de Digne, sans parler de Mt de Lolière-Puycon-
tal, évêque in partibus d'Héliopolis.
C'est encore, d'ailleurs, un Périgourdin, Pierre de La Romagère do
Ronssecy, qui fut le successeur de Pierre de Beaupuil de St-Aulaire sur le
siège épiscopal de Tarbes. Pierre de La Romagère était né au châlesu de La
Filolie le 8 novembre 1712. 11 mourut à Tarbes le 18 février 1769.
(1) Pierre Dalvy demeurait rue Eguillerie, paroisse St-Silain. J'ai déjà
laissé entendre qu'il ne se maria pas au gré de son ptre. Il dut lui faire
donner par le ministère de M° Rousseau trois actes de respect, aux dates des
27 janvier, 81 janvier et 4 février 1719. C'est seulement une {fois accomplie
cette formalité qu'il put le 5 février, passer devant le même notaire son contrat
ut =
prés les sièges royaux et ordinaires de la ville, et frère aîné
de sœur de La Passion (Marguerite Dalvy).
Il avait, d’ailleurs, pendant la longue durée de ia dernière
maladie de Martial Moras, été chargé de le suppléer dans ses
fonctions syndicales.
H lui fut alloué, par an, 30 livres pour ses peines et ses va-
cations, non compris ses droits pour les réceptions de reli-
gieuses.
Pierre Dalvy resta syndic de Ste-Ursule, durant trente ans,
c'est-à-dire jusqu'à sa mort, arrivée le 8 juillet 1768. Il était
aussi syndic du monastère de Ste-Claire. J1 fut, de plus, juge
de la juridiction de St-Vincent sur-l’Isle, et lieutenant de celle
de Razac. Cette multiplicité de charges atteste, avec sa puis-
sance de travail, l'estime dans laquelle il était tenu pour sa.
capaoité.
À peine lu sauvegarde des intérêts temporels du couvent
venait-elle d'être assumée par un nouveau syndic, que celle
des intérêts spirituels se trouvait confiée à un nouvel aumô-
nier. En juin 1738, Ms de Macheco de Premeaux désigna, pour.
avec Catherine Barot, fille de feu Pierro Barot, en son vivant notaire royal à
Périgueux, et d'Antoinette Audebert. Ils reçurent, deux jours après, la béné-
dietion nuptiale dans l’église St-Silain.
Il leur naquit quatre enfants, dont trois moururent en h3s âge. Ce fut une
fille qui survéocut. Elle s'appelait Antoinette. Baptiste le 2 janvier 1720, elle
épousa, je lai dit, Jean Tamarelle, sieur du Breuil, avocat. Leur contrat fut .
retenu par Me Cournilh, le 31 août 1736. |
Aatoinette, on le sait, mourut de bonne heure, laissant trois enfants :
Pierre Tamarelle, sieur de Roisset, d’aboid avocat, puis conseiller au prési-
dial ; Jeanne, mariée à Martial Lavès, et Catherine à Antoine Dufraisse, les-
dits Lavès et Dufraisse tous les deux avocats.
Jean Tamarelle, veuf d'Antoineite Dalvy, tesla le 8 juia 1785. (Minutes
Fournier).
Quant à Pierre Dalvy, son beau-père, c'est le 14 soptembre 1765 qu'il fit
son testament. M° Fouraier en reçut le dépôt le 9 mai suivant, et en effectua
l'oyverture le 14 juillet 1768.
Le 8 août, Catherine Barot requit M° Antoine Sarlande de dresser l'inven-
taire dos meubles et effets délaissés par son mari.
Klle-même testa le 31 du même mois. Elle mourut le 23 juin 1781, ägée de
94 ans. Elle avait eu plusieurs sœurs, une entr'autres mariée à François Su-
dret, de Libournet, paroisse de Trélissac.
6
mir 09,
cette mission de confiance, un vicaire de la cathédrale, l’abbé
Pierre Gouyou (1). Les religicuses lui promirent une pension
annuelle de 200 livres, moyennant laquelle il se chargca de
leur dire la messe trois fois par semaine.
La communauté fit, sous ce supériorat, des placements
d'argent, dont le montant égale celui des périodes les plus
prospères qu’eût connues le couvent. J'ai trouvé la trace de
15 prêts consentis par elle (2). Ils représentent, en somine
(1) Avant d'être vicaire de St-Front, Pierre Gouyou fut quelque temps
vicaire de La Cité. Le 11 mai 1748, il fut nommé, par le chapitre, chapelain
de St-Antoine. Trois ans après, le 30 mars 1751, il devint curé d’Antonne et
le resla jusqu'au 81 janvier 1776. J1 mourut dans la paroisse St-Front le 3
février 1790, âgé de 80 ans.. " |
(2) Par contrats passés, devant M° Lavavé, les 23 mars, 9 et 10 décembro
1787, 13 novembre et 18 juillet 1738, 27 janvier et 11 mars 1739, 1er et {1
juin 1740, 10 avril, 7 juillet, et 8 décembre 1741, et 184 mars 174%, avec
Léonard Dalesme, sieur de La Galave, bourgeuis, habitant au. village de Poli-
gnac, paroisse de Bru, juridiction de Grignol ; François Tourtel, écuyer,
seigneur de Verneuil, demeurant à Périgueux, paroisse St-Front ; Fran-
Çoise Bourgoin, veuve de Joseph Dumazeau, sieur de La Meynardie ; Jean-
Joseph Souc de Plancher, abbé dela collégiale de St-Astier. et consciller-clerc
au Parlement de Bordeaux ; Pierre Lecomte, sieur de Rouflat, avocat au
Parlement, bourgeois et consul électif de Périgueux ; le seigneur de Bou-
chaud, écuyer, conseiller du Roi, maison el couronne de France ; Anne
Audy, veuve de Jean Chataignon, en son vivant bourgeois de Périgueux ;
Marie d'Hautefort, comtesse de Monréal, veuve de François-Philibert Duchêne,
eù son vivant lieutenant-général et juge mage du Périgord, et Margucrile
Duchène, sa fille ; Françuis Boisseau, marchand, habitant au village de La-
vigeric, paroisse de St-Aquilin ; François Roumy, sieur du Repaire, bourgeois
et consul de Périgueux, contractont pour son père, Eymery Roumy, sieur de -
Lisle ; Elisabeth d'Arnaud, veuve d'Etienne de Belcier ; Jacques Mailhat,
bourgeois, demeurant à Périgueux, paroisse Saint-Front ; René de Lafaye,
abbé de Lamartinie, ancien curé de Tocane, demeurant au château de Char-
deuil, paroisse de Coulaures ; Jean Chapelou, demeurant aulieu de Lacha-
pelle, paroisse de Villamblard ; et par contrats passés le 21 mars (741, devant
M° Chinours, avec Gormain Orfaure ainé, et, le 3 octobre de la même année, *
devant M° Chaminade, avec Antoine Charon, chevalier, seigneur de Sencenac
et de Villac.
Cf. actes portant renouvellement ou extinction de quelques-unes de ces:
créances : Arch. dép. de la Dord, Minutes Lavavé, 97 mai 1752, 2 mai 1769,
14 fevrier, 8 avril et 20 octobre 1771 ; 12 octobre 1775 ; Série Q, 24 messidor
an II ; 15 thermidur, 18 et 15 frimaire an IV. Se.
D RE EE A PE EE
2 09
rohde, un capital de 20.000 livres, et un revenu de 4.000.
Il est vrai que, sur les 20.000 livres, une quinzaine de mille
élaient provenues du recouvrement de créances antérieures à
l'avènement de Mère St-Barthélémy (1) ; ce qui réduit, pour
son supériorat, le gain nel à 5000 livres de capital et à.250
livres de rente.
Ce gain d'ordre matériel ne rachète pas, bien s’en faut, une
perte d’un tout autre ordre qu’essuya la communauté. La
mort moissonna neuf religieuses : une converse, Marie Fron-
til; et huit choristes, Catherine Desvignes, Suzanne La Rue
jeune, Marthe Buisson, Madeleine de Jéhan, Louise de Mas-
sacré, Marie-Bertrande Reignier, Marie de Saunier major et
Jeanne de Lacoste. L
Pour combler tous ces vides, la communauté ne fit que
deux recrues, deux sœurs : Marie et Françoise-Augustine de
Lacropte.
‘ Les déboursés pour acquisition de rentes ne furent pas les seuls faits par lés
Ursulines, i
Le 6 janvier 1740, suivant quitlance reçue Lavavé, elles payèrent 180 livres
à Guillaume Freymond, cultivateur, habitant le bourg de Beaussac, frire
consanguin de Simon Freymond, mort ab intestat dans la semaine de Pâques
de 1738. Ce dernier était, en son vivant, au service du couvent, et les 180
livres représentaient des gages qui lui restaient dus. |
Le 9 avril de la mène année, elles versèrent à Françoise Lacombe, veuve
d'un autre de leurs domestiques, Jean Mailhat, décédé le 30 mars précé-
dent, la somme de 135 livres, qui constitusient également un reliquat de.
salaire (Arch. dép. de la D. Minutes Chaininade).
(1) Recvuvrements constatés par quittanves délivrées, devant M° Robert, le
3l mars 1737, et, devant M° Lavavé, les 12 février, 25 juin, 9 août et 10 dé :
cembre 1737, 18 juillet 1738, 27 janvier et 10 mars 1739, 8 mars et 11 juin
1740,7 juillet et 3 uctobre 1741, à Guillaume Guichard, avocat ; Pierre Alle-
mand ; Jean Lajarthe ; Elie Teillet ; Raymond Guine, sieur de La Pinolie ;
Joseph Boutinaud ; Anoet de Maignac, chevalier, seigneur de Prémilhae,
demeurant en sa maison noble de Neuville, paroisse de St-Thomas d'Excideuil ;.
Guillaume Reynaud, cc. lésiastique, payant comme fls et héritier de Robert
Reynaud, notaire royal, son père, habitant au villige do Champ, paroisse de
Léguilbac-de-Lauche ; François Tourtel, écuyer, seigneur de Verneuil ; An-
toine Merlhie de Lagrange, et enfin le marquis Thomas d'Alogny, demeurant
en son château du Puy-$t-Astier.
_.
MARIE DE LACROPTE, demoiselle de Fonteau, dite sœur St-
Régis. Elle était la sœur cadette d’Elisabelh de Lacropte, reli-
gieuse à Ste-Ursule depuis près de quinze ans, sous le nom de
sœur SL Alexis.
Après être demeurée longtemps au couvent comme pen-
sionnaire, Marie de Lacropte fut reçue novice le 15 février
1739. Admise à faire sa profession, par décision de la com-
muoauté du 14 janvier 1541, elle passa son contrat d'aumône
dotale le 23 février suivant (1). Elle se constitua, sur les
droits à lui revenir de sa défunte mère, la somme de 4000
livres, dont le comte de Chassaignes, son père, garantit le
paiement. Il promit, en outre, à sa fille une pension annuelle
et viagère de 60 livres, qu'ullérieurement, par son testament,
il augmenta de 40 livres.
Le comte de Chassaignes solda les 4000 livres le 30 juillet
1749 (2).
A la différence de ses deux sœurs, Marie de Lacropte 8e
confina, par modestie sans doute, dans les emplois secon-
daires de la communauté. Elle mourut le 20 février 1789,
âgée de 73 ans.
FRANÇOISE-AUGUSTINE DE LACROPTE, dite sœur St-Auguslin.
Elle était, elle aussi, demeurée longtemps au couvent comme
pensionnaire. Elle fut admise au noviciat le 40 août 1740 etprit
l’habit religieux le 10 décembre 1741. Elle fut reçue professe
le 2 février 1743. L'avant-veille, par son contrat d'aumône
dotale (3), elle se constitua 4000 livres que le comte de Chas-
saignes, son père, paya comptant.Il prit en même temps l’en-
gagement de lui servir une pension annuelle et viagère de
100 livres que, plus tard, par son testament, il majora de 40
livres, comme celle de ses deux autres filles.
Sœur St-Augustin débuta par être régente et maîtresse des
pensionnaires. Puis elle fut économe, et enfin, plusieurs fois,
première assistante et supérieure tour-à-tour.
({) Arch. dép. dela D. Minutes Lavavé.
(2) (83) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé,
— 8 —
Elle était encore au couvent quand la Révolution le ferma.
Force lui fut donc d’en sortir. Mais elle ne quitta pas Péri-
gueux. Elle y fut mise en réclusion sous la Terreur, ety mou-
rut le 22 messidor an VI (10 juin 1798), âgée de 88 ans.
| E, Roux.
(A suivre).
LA DANSE EN PÉRIGORD
(Suile el fin).
La Périgourdine, restée populaire, à eu d'ancienneté une
grande vogue. Cetle danse, écrivail Georges Bussière, se prête
«ù merveille aux attitudes et aux mouvements les plus gracieux,
» laissant aux danseurs, dans la mesure de sa cadence, cette liberté
» d’allures et d’ingénieuses galanteries qu’exige l’art chorégraphique
» pour rester dans son véritable principe, c'est-à-dire le naturel et la
» spontanéité. v
Née du peuple, observe notre très regretté collègue, la Péri-
gourdine acquit nécessairement droit de cité à Paris, lors de la
Fédération de 1790, où elle n'eut qu'à se montrer pour enle-
ver tout le monde. |
« Mais la plus notable consécration de cette danse, si digne d’être
» religieusement conservée, est dans l’adaptation qui en a été faite
» par Verdi à son opéra de la Zraviata (1853). Le pas des danseurs espa-
» gnols appelés pour distraire la belle mourante estune Périgourdine;
» elle porte ce nom dans la partition. L'illustre maëstro l’a sans doute
» arrangée à sa façon et y a peut-être mis du sien. Originale ou non,
» la Périgourdine, sous cette forme, est assurée de l'immortalité (1) ».
Cette danse est la bourrée du Périgord. Elle a d’autres titres
de noblesse plus anciens. C'est elle sûrement qui charma
Henri d'Albret, lorsque ce prince vint à Périgueux, le 10 jan-
vier 1530. Raymond du Puy, maire de la ville, n'a point man-
qué de nous en garder le souvenir dans son compte-rendu
de l'entrée du roi de Navarre.
_
(1) Bulletin de la Soc. hist. et arch. du Périgord, t. XXII, p.p. 94 et 249.
ur PIS TT
. *
= 6 —
« À l'issue de son logis (la maison épiscopale de la Cité), trova,
» dit-il, une belle dance de jeunes enfans et filhes de la ville en belles
» livrées, qui danserent merveilleusement bien devant le dict sei-
» gneur plusieurs branles compassés, où il print grand plaisir, et ce
» jour mesme allerent à sond. logis tant après disner que souper.
» Diverses bandes des dicts enfants de la ville bailherent aud. seigneur
» plusieurs passetemps comme en dances.abilleté de corps et aultres
» plusieurs joyeusetés qui seroient longues à raconter. »
Notre collègue M. le colonel de Montifault devant publier
incessamment la notation musicale de la bourrée périgour-
dine, qu'il a retrouvée, il sera facile de se rendre compte des
changements que, dans sa Traviala, Verdi a pu faire subir à
la musique de ce branle fameux.
Je ne puis résister au plaisir de rapporter ici la jolie descrip-
tion que Jean Margontier, dans son poème de Jaquissou, a
donnée de cette danse si singulièrement cadencée. Le poète
de Terrasson représente un curé qui, ayant tonné en chaire
contre la danse, se trouve, après vèêpres, en présence de l'élite
de son troupeau, sa vieille servante en tête, dansant folle-
.ment la sautière.
Apres vespras, dins un pradel,
Veguet la flour de soun troupel,
Qu'avio de soun sermoun oublidat la mouralo.
Qu'ero las filhas, lous garçous:
Per coustat, avien mei lurs soucs,
E sus l'erbo frestso e fleuyrido,
Coumo d'urous damnats que lou diable marido,
L'œul escarrabilhat, dzouyous coumo païens,
Espigavem dins l'er, dous à dous se seiguiens.
Viravem en sautant coumo la peringuetto ;
Trepavem, en toumbant, ol soun d’uno tsobretto,
: Que sur soun brunsidour pourtavo un bel mouquet
Fat de ribane de laureio,
E dzimoulavo la boureio,
. Oun, lous bras olondas, l'un fai petà l'orquet..
{Après vépres, dans un pré, (le curé) vit la fleur de son troupeau,
qui avait de son sermon oublié la morale. C'etait les filles, les gar-
cons: par côté, ils avaient mis leurs sabots. et, sur l'herbe fraiche et
fleurie comme d’heureux damnés que le diable marie, l'œil éveillé,
joyeux comme des paiens, s'élançaient dans l'air, deux à deux se suI-
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Vant, tournaient en sautant comme la toupie ; ils frappaient du pied,
en tombant, au son d’une chabrette, qui sur son chalumeau portait
un beau nœud fait de ruban et de laurier, et exécutait la bourrée, où,
les bras ouverts, on fait claquer le doigt).
Pour saisir la vérité du tableau peint par Margontier, il faut
avoir été Lémoin d’un de ces bals champêtres. J'en ai eu le
Spectacle dans ma jeunesse, aux vacances, à la frairie de Cou-
lures. Je me souviens d'avoir vu dans un pré, à l'entrée du
bourg, un vieil aveugle, monté sur une barrique, entrat-
nant à la danse, avec son violon, une foule de villageois de
tout âge.
Les jours de fête et le dimanche, après vépres, paysans et
paysannes en toilette se réunissent joyeusement encore dans
une salle d'auberge, pour se livrer à des bourrées, à des
rondes et autres danses bruyantes. Mais ce n’est plus avec la
Simplicité des costumes d'autrefois. Les filles ont abandonné
les coiffes seyantes de leurs aïeules, el si un instrument de
musique alterne toujours avec les voix, c’est plutôt le moderne
accordéon que la musette en peau de chèvre.
Cetle coutume de danser le dimanche était si profondément
entrée dans les mœurs que la Révolution ne put parvenir à
faire adopter franchement un autre jour par les populations
_périgourdines. Un ancien capitaine des armées de Louis XVI,
chevalier de Saint Louis, qui avait adopté les idées nouvelles,
le député Roux Fazillac, en mission dans la Dordogne, se
plaignit à la Convention de ce que les habitants conservaient
encore la vieille habitude du dimanche. Il lui écrivait à la
date du 9 décembre 1793 :
« Je donnerai des fêtes : j'ai commencé aujourd'hui ; les femmes
aristocrates mêmes s’y sont rendues, et, plus par crainte sans doute
que par amour de l'égalité, elles se sont humanisées jusque danser
avec de véritables sans-culottes. »
M. Charles Aublant a rappelé une danse pittoresque, qu'il a vu
exécuter par des femmes, dansle canton de Vergt (1). C'est la
boudigueste. Deux danseuses, placées vis-à-vis, comme dans
le quadrille, s'avancent l'une vers l'autre, puis se reculent,
(h Bulletin de la Soc, hist. et arch. du Périgord, t. XXVI, p. 87.
— 88 —
faisant ce va-et-vient plusieurs fois en l'accompagnant de
gracieuses révérences et en chantant les vers suivants:
Per bien dansà la boudiguesto,
Fou esse eicarabilhat,
Foù aiei la jambo bien lesto.
E ne pas osse maridat.
Tran lanlire, lanlire, lanlire,
Tran lanlire, lanlire, lanla.
Aussitôt après le refrain, les danseuses, d'un mouvement
rapide, saisissent leurs jupes et les relèvent crânement; puis
dansent une sorte de giguc, en sautant sur place et en croi-
sant les jambes, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre.
Celte danse s'exécutail les jours de fête dans les métai-
ries, aux partages du blé et du vin. Il fallait vraiment,
ajoute notre gai secrétaire, avoir la jambe leste pour bien à
danser la boudigueste ; car les danseuses ne tardaient pas
s'arrêter, essouflées, au milieu des bravos de l'assistance.
En général, nos compatriotes n'ont jamais perdu une occa-
sion de danser, même sous l’imminence du danger. J'ai lu
une lettre écrite de l'ile d’Aix, le 25 prairial, an II, par un
officier de navire, Merlhie de Labattut (1), à sa mère, qui de-
meurait à Lisle. Après avoir fait allusion à divers succès rem-
portés par les marins de la République contre l’escadre an-
gluise,le jeune Périgourdin vexprimaitainsi son contentement
d'avoir rencontré dans sa rade des compatriotes, notamment
le fils de l’aubergiste du bas du marché, à Lisle,
« J'ai partagé le plaisir de nous amuser et de faire amuser toute la
» garnison, en raclant sur mon violon des contredanses, dansées
» tantôt dans une chambre, tantôt an grand air...»
L'aimable oflicier, qui n'attendait alors qu'une occasion de
s’embarquer sur une frégate, ne se doutait point qu'il écrivait
sa dernière lettre à sa famille en Périgord, et qu'il allait
bientôt périr à bord de son vaisseau Le Vaillant.
dj) Yrieix-Georges-Vincent Merlhie, fils cadet de Gcorges Merlhie de La
Grange, avocat en la Cour, assesseur en la maréchausste générale de Guyenne,
né à Périgueux le 3 décembre 1770. Il était le frère du célibre jurisconsulte
Merlhie de La Grange.
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Chez nos pères, la danse a fait partie de l'éducation. Elle
devint si fort à la mode vers le milieu du xvir° siècle, que les
Jésuites, pour se conformer au goût du jour, introduisirent
son usage sur les théâtres de ijeurs collèges, à Périgueux
<omme ailleurs, tandis que des maîtres de danse altiraient,
æn ville, la jeunesse des deux sexes. Quelques-uns jouirent
d'une grande faveur. Avec l'élite des jeunes périgourdines
qui suivirent leurs cours, au temps de la Révolution, on vit se
distinguer, par la grâce de ses manières, la future grande
duchesse de Bade, Stéphanie de Beauharnais, retirée alors
<hez les Chaudru de Trélissac.
Si la danse était en honneur dans la société, elle était pres-
que toujours aussi comprise dans le programme des réjouis-
sances publiques. Elle était aussi souvent spontanée, comme
en 1814, lorsqu’après les longues gnerres de la République
et de l'Empire, les Bourbons ramenèrent la paix. Je lis
_ dans un mémoire privé que la joie fut si grande à Périgueux
que les personnes les pius sérieuses, même les plus
âg(es, dansaient ou chantaient dans les rues et sur les
places. Je tiens de M° Révolle-Bellisle, de Celles, fille de
M. Cellérier,ancien sous-préfet de Ribérac et de Murat, qu'elle
avait dansé alors, toute enfant, sur la place de la Pelouse,
avec le docteur Campsegret.
On pourrait citer encore des documents contenant des allu-
sions à la danse dans notre province. Mais, ce qui est infini-
ment plus difficile à rencontrer et beaucoup plus rare, ce sont
des dessins représentant des scènes de danses en Périgord.
Je n'en connais que deux. Ils valent la peine d'être reproduits
dans un Bulletin, qui s'applique à faire connaïîlre sous leurs di-
vers aspects les habitudes de nos pères.
Je dois la communication du premier de ces dessins à la
&racieuse obligeance de notre collègue M. le marquis du Lau
d'Allemans, qui a bien voulu faire tirer à mon intention par
M. Astre, photographe à Périgueux, un cliché d'une aquarelle
encadrée à son château de Montardy. C'est l'œuvre de sa
tante, M'e Marie-Elisabeth-Thérèse-Hélène du Lau, née aux
Etats-Unis d'Amérique, à Elisabeth-Town, en 1804, morte à
Lailly (Loiret), en 1846, qui avait un certain talent en pein-
— 9 —
ture. L'artiste à voulu représenter une des danses, d'un bal
offert, le 25 septembre 1825, par son père et sa mère le
comte et la comtesse Auguste du Lau d'Allemans, dans la
salle à manger de Montardy, aux paysans du voisinage. Notre
collègue à connu ua des survivants de ce bal «le vieux Pierre »,
qui apparaîl adossé au poële de la cheminée. Ce petit tableau
est d'autant plus précieux qu'il nous montre les antiques cos-
tumes portés encore, sous la Restauration, par les gens de la
campagne, avec la coiffe traditionnelle sur la tête des femmes.
Jeremercie M.]le marquis du Lau de m'avoir fourni l'occasion
de conserver dans nos annales cette page intéressante de la
vie d'autrefois. |
Le second dessin nous transporte après la Révolution de
1830. C'était à l'époque où le fameux Chicard, imité bientot
par la province, avaitinauguré,à Paris,la coutume de célébrer
le carnaval par des bals travestis. Là, aux accents d'un formi-
dable orchestre, l'on pouvait voir danseurs et danseuses, sous
mille déguisements, rouler en cadence, en mesure et sans
mesure, dans un chaos d’épaules nues, de cheveux blonds et
noirs, de gorgerettes, de masques, de délires, de hurlements.
Un bal de ce genre fut donné, mais avec plus de retenue, à
Périgueux, dans la salle Sépart, pres des allées de Tourny. La
plume de M. A. Lacombe l’a représenté de façon à ce que ceux
de sescontemporains qui y prirent part pussent être reconnus
dans son dessin. Il est rare de rencontrer cette lithographie,
due au crayon de M. Alexandre Kintzel, décédé, en 1861, à
Excideuil, conducteur des ponts-et-chaussées, qui avait été
dessinateur à l'imprimerie Dupont, à Périgueux. Elle est inti-
tulée : Grand bal chicard Périgourdin.
J'ai fait inscrire au bas de l’exemplaire que je possède les
noms des principaux figurants de cette fête, qui montre com-
bien la danse tendait déjà à s'éloigner de sa naïveté primitive.
Ils ont pu être identifiés, gràce au souvenir d'un vieux Péri-
vourdin, qui les avait tous connus et qui parlait de ce bal
comme un des évènements locaux les plus remarqués du
temps de sa jeunesse.
A. Drysarric DESCONRES
— I —
VARIA
AIR DE LA PÉRIGOURDINE
La Clef dn Caveau. édition de Paris 1816, cite. dans son tome 2, les
paroles de plusieurs bourrées ou branles parmi lesquels figure le
Périgourdine. Le s:ul couplet suivant est reproluit :
Perrette fait la flere
Pour un petit bien qu'elle a.
Elle croit, la pauvre chère.
Que son bien la nourrira,.
en
Perrette.... ete.
Un renvoi indique que la musique correspondante se trouve aw
tome Ier, Dans la table des airs de ce tome, on lit au numéro
indiqué : La Périgourdine ou Perrette fait Ja flere, dont la musique est
transcrite comme il suit :
-
SORT © 0 NS GS SERRE (OUR CENT
PER TRS CUS D'ERRS V EE SUR
_n BDAENE V ANR / ARR ARS
À
Ces deux reprises ne comprennent ni un soupir, ni une pause, ni
aucune liaison entre les notes. On se rend compte que l’auteur n’a
eu l'intention de fournir qu'une physionomie generale de l'air. Du
reste, tous les airs de la Clef du Cavean sont des types. présentés aux
chansonniers désireux d'exercer leur verve sur des paroles différentes.
L'auteur ne s'est donc pas attaché à séparer les nes des autres, ou
à relier par une liaison, les notes necessaires à l'articulation de=
paroles de la chanson citée par lui.
Quoi qu'il en soit. la 1"e reprise a l'aspect d'une ritournelle destinée
au joueur de chabrette. 11 est à remarquer qu'elle peut aussi former
l'accompagnement de la 2° reprise chantée. et qu'il serait ain<i permis.
- de croire que l’accompagnateur Ja jouait avant et pendant le chant
de chacun des couplets.
= 99 —
La 2° reprise a un aspect tout different, Elle semble bien corres-
pondre au couplet de quatre vers cité par l'auteur de la Clef du
Cavteau. Avec quelques modifications insignifiantes dans l'écriture,
les paroles s'v adaptent comme il suit :
Per —ret — te fait la fl —
El — Je croit la pau-vre
e — re Pour un pe-tit bi-en quelle à,
chè — re Que son bi-en la nour-r1 — ra.
11 semble que cet air gagnerait à être écrit d'une maniere un peu
différente ; en plaçant la note forte sur le premier temps de la mesure.
A. DE MONTIFAULT.
PIERRE MAGNE JUGÉ PAR ROMIEU
Le 12 novembre 1834, M. Geottfre-Lanxade, conseiller de préfecture,
chargé des fonctions de secrétaire général de la Dordogne, mourait
d'une attaque d'apoplexie.
Au témoignage du préfet Romieu. il était malaisé à remplacer. « La
vaste instruction qu'il possédait en matière de jurisprudence, et sa
longue habitude des affaires administratives, entourent de difficultes
tres réelles le choix de son successeur. Je sens surtout l'importance
qui s'y attache,en raison de la spécialité dont le conseil se voit prive.
C'est indispensablement un jurisconsulte qu’il faut nommer en cette
circonstance où de nombreux protecteurs vont, je le sais, s'employer
sans trop de discernement... » |
Romieu avait son candidat. qu'il proposait avec chaleur au Minuis-
tre de l'Intérieur .« M. Magne. avocat du plus grand mérite, studieux,
travailleur. jouissant déjà. à un haut degré. de l'estime publique et dis-
tingué. entre tous ses confreres du barreau de Périgueux, par son atta-
chement sincère au gouvernement du Roi... »
L'avis de Romieu prévalut en haut lieu. Pierre Magne, nommé par
ordonnance royale du 29 décembre 1834, fut installé, le 6 janvier 1835,
dans ses fonctions, qu'il devait remplir jusqu'au 29 décembre 1846,
À
— 93 —
exactement doure ans aprës. Quand il en fut investi, il avait exacte-
ment vingt-neuf ans et un mois, étant né le 8 décembre 1806 (1).
Romieu se connaissait en hommes. 11 ne s’était pas trompé en faisant
confiance au jeune avocat qu'il appelait auprès de lui, et l’estime qu'il
avait pour Magne s’accrut à mesure qu’il le pratiqua davantage.
Nous avons retrouvé dans le dossier de Magne, conservé aux Ar-
chives nationales sous la cote F I 167‘, dossier assez mince, puisqu'il
ne concerne en lui que le conseiller de préfecture, une feuille de
renseignements fournis le 24 mars 1841 par le préfet sur son subor-
donné. Les renseignements de Romieu, on a pu s’en apercevoir quand
il s'est agi de M. de Mourein, ne ressemblaient pas à ceux de tel
autre préfet. Ce diable d'homme avait, pour l'éloge, comme pour la
critique, sa manière à lui, le trait rapide qui caresse ou égratigne. On
nous permettra de reproduire ces brèves notations, dans leur cadre
vieillot.
Ancienne existence. — Employé à la Préfecture. Avocat
Antécédents politiques. Position politique actuelle. — Trop jeune pour
avoir des antécédents. Très dévoué aux principes conservateurs ac-
tuels.
Capacite. Activité. Concours prêté au Préfet. D'une haute et rare ca-
pacité. C’est le seul conseiller qui prête au Préfet un concours utile et
toujours disponible.
Délails sur la profession exercée par le conseiller, en dehors de ses lonc-
tions administratives. Inconvénients qui en résullent. — Quoique se trou-
vant occupé par des affaires nombreuses, comme l'avocat le plus
distingué du barreau de Périgueux, il a toujours été prêt à siéger par-
mi ses collègues, et à se charger des rapports les plus difficiles.
Relations avec les fonctionnaires. — Très bonnes.
Relations sociales. — Presque nulles. Il ne va pas dans le monde.
Caractère el conduile privée. — Aimé et honoré de tout le monde.
Mœurs douces, mais. solitaires. 11 vit dans sa famille et avec un petit
nombre d'amis.
Considéra!ion. Influence. — Très considéré. Son influence, qui n'est
pes apparente, s'étend sur beaucoup de clients de la campagne.
Ambition.— Je ne lui en sais pas. Peut-être, plus tard, une place au
parquet de la Cour royale de Bordeaux, où il Lrillerait très certaine-
ment. |
En marquant ainsi les bornes de l'avenir qu'il pressentait pour son
1) Et non 1816, comme le porte la Bibliographie du Périgord, par suite
d’une erreur typographique.
= J1
jeune collaborateur, Romieu restait evidemment au-dessous de l'éve-
nement. Pierre Magne eut mieux qu'une robe rouge de magistrat de
Cour d'appel. Mais il serait vraiment injuste de reprocher à Romieu
de n'avoir su prédire avec plus d'exactitude ce qu'il adviendrait de
l'avocat-conseiller périgourdin. Celui-ci pouvait-il des lors le soup-
conner lui-même? S'il faut absolument prendre en defaut le malin
préfet, peut-être serait-on fondé à trouver qu'il manqua un peu de
clairvoyance en ne discernant chez son protégé aucune ambition.
Magne, à trente-cinq ans, avait certainement de l'ambition. Mais,
pour l'en blämer, il faudrait oublier qu'il est ne ambition légitime,
celle qui mesure ses visées à sa capacitéet qui, pour se réaliser, reste
difficile sur le choix des moyens. A ce double point de vue, l’ambition
de notre eminent compatriote mérite l'absolution de l'histoire.
R. V.
CR D ES os 21 D
BIBLIOGRAPHIE
La Vie de M5" de Royère, dernier évêque de Castres
PAR M. L'ARBÉ ENTRAYOGUES
La Vie de M4 de Royère. racontée par M. l'abbé Entraygues, à l’aide
de documents inédits, attirera l'attention de tous les historiens, qui
seront peut-être amenés à corriger quelques préjugés trop facilement
acceptes contre l'Eglise et la monarchie, contre la noblesse et le clergé.
Nous voyons, des les premieres pages, une noble famille du
Périgord menant une tres modeste existence dans le vieux manoir
de Badefols. Elie de Royere, « riche de titres et pauvre d'argent ».
avait, au début du xvrIe siècle, épousé Antoinette Villovier. fille d’un
juge royal : «les charmes de cett: jeune femme-formaient le plus clair
de sa dot ». Elle eut six enfants: « les revenus de Badefols ne permet-
» taient pas de les élever convenablement ; mais Antoinette avait du
» courage : elle partit pour Versailles avec £a superbe famille, lais-
» sant à son mari la garde du logis ». Elle obtint facilement une
audience de la reine Marie Lecksinska: lui présentant ses beaux
enfants, elle dit : « Je n'ai pas de fortune: je vous les confie ». Le roi
louis XV intervint et décida que l'ainé des fils entrerait dans l’armée
et le second dans l'Egiise, tandis que les filles seraient admises dans
la Maison royale de St-Cyr.
On voit qu'il était très facile d'aborder le Roi; Antoinette Villovier
ze 95 =
D
appartenait à la bourgeoisie; son mari n'était pas un puissant
seigneur, car son manoir relevait de la chätellenice d’Ans; mais
Louis XV,comme Philippe-Auguste, Louis 1X, Louis XII, François Ier,
Henri IV, remplissait le grand devoir royal de protecteur des faibles
et des pauvres. |
Jean-Marc de Royère. né en 1727, fit ses études au Grand Séminaire
de Périgueux ; appelé en 1767 à l'évêché de Tréguier, il devint en
1677, évêque de Castres. Les évêques avaient, en ce temps-là,
beaucoup plus de pouvoirs administratifs qu'aujourd'hui ; mais ils
n'avaient pas autant d'autorité sur le personnel ecclésiastique ; un
grand nombre de curés étaient à la nomination des chapitres et des
laïcs, des abbés ou des prieurs. Si le prélat avait trop peu d'influence
sur son clergé, il en prenait souvent beaucoup trop sur la doctrine
et sur la liturgie, empiétant sur les privilèges du pape, comine les
moines et les curés empiétaient sur la fonction épiscopale.
Ce sentiment d'indépendance avait pénétré dans toutes les classes
sociales.
M. l'abbé Entraygues nous fait assister à l'assemblée des Etats de
Bretagne, réunis à Tréguier en 1772, sous la présidence de M£' de
Royère, pour délibérer sur la célebre « ordonnance de 1771, prescri-
vant de lever dans tout le royaume quatre sols par livre ».
Les Etats firent une tres énergique opposition à l'ordonnance
royale, et gräce à l’intervention de l'évêque, Louis XV réduisit consi-
dérablement ses exigences financières. |
Jl y avait des prélats célèbres comme administrateurs, d’autres
comme évangélistes. M3" de Royère était tout à la fois sage adminis-
trateur et pieux évangéliste, Il s'intéressa toujours à l'hygiène
publique ; ayant constaté que l’arrivée au monde des nouveaux-nés
entrainait souvent la mort de la mère et de l'enfant, il fit venir de
Montpellier, à ses frais, un chirurgien célèbre qui donna des leçons
d’obstetrique dans l'hôpital de Castres. |
Son prédécesseur avait, dès l'origine du vaccin, propagé la décou-
verte de Jenner ; M£&' de Royère continua cette œuvre utile; en même
temps, il fondait des écoles primaires où les maîtresses congréganistes
« commencaient leur journée à 8 heures pour la terminer à 4 heures.
» Les élèves payantes recevaient l'instruction de 10 heures à midi;
-» le reste de la journée était consacré aux enfants du peuple. En temps
» de monarchie absolue, ce réglement scolaire était bien démocra-
» tique ».
Devant ces grandes vertus épiscopales, il ne faut pas nous étonner
si nous voyons le clergé castrais, rédigeant son cahier de doléances,
— 96 —
ne formuler aucune protestation contre la trop grande part faite aux
nobles dans l'attribution des sièges épiscopaux :; il se contenta de
demander que « la préférence ne soit donnée à la naissance qu'autant
» qu'elle serait jointe au mérite ».
Ms" de Royère fut élu député du clergé sans avoir sollicite ce
mandat ; mais le doux prélat se laissa bientôt déconcerter par la
violence du peuple révolté contre l'autorité royale. Quand il eût vu
Louis XVI entraîné de force à Paris, il donna sa démission et revint à
Castres. Dès que son évêche fut supprimé, le 12 juillet 1790, il
abandonna son palais et se réfugia dans l'hôtel de sa sœur, mariée
avec M. de Bonne ; deux jours apres, la populace envahit cette
demeure et le pieux évêque échabpa, par la fuite, aux plus cruels
outrages. Il se retira dans une modeste maison qu'il possédait pres
d’Ax-les-Thermes. Obligé de franchir les Pyrénées, en juillet 1791, il
alla chercher un asile en Catalngne: mais en 1794, les progres de
l'armée française en Espagne forcèrent M&° de Royire à passer en
Portugal, où la puissante abbaye de Ste-Marie-d'Alcobacça lui ouvrit
ses portes ; c'est là qu'il mourut le 24 mai 1802.
La correspondance du dernier évêque de Castres nous prouve que,
dans son exil, comme dans ses palais. il fut toujours un pieux
évangéliste : la Révolution avait rendu le clergé de France plus soumis
envers le Pape, et lorsque Pie VII dut accepter le Concordat de 1801,
presque tous les évêques donnèrent leur démission pour se conformer
aux désirs du Souverain Pontife: M8° de Royere fut un des plus
dociles.
Telle est résumée en quelques lignes, la vie que M. l'abbé Entray-
gues a su nous raconter avec un charme qui va croissant de la
première ligne à la dernière. Nous tenons à dire que Mf" de Royere
ne fut pa« une exception dans l'Eglise de France au xvine siècle. Les
Périgourdins n'ont qu'à regarder autour d'eux pour en acquérir la
certitude. M£" de Flamarens, à Périgueux, et Ms’ d'Albaret, à Sarlat,
méritent aussi, à des titres divers, l'admiration des catholiques.
Parmi les huit ou dix évêques originaires du Périgord, nous trouvons
autant de belles et nobles figures, démontrant que les historiens ont
trop souvent jugé l'ancien épiscopat sur quelques exceptions. telles
que le triste évêque d’Autun, l'évêque d'Orléans ou l’évêque de Viviers.
Nous serions tenté de demander aussi à M. l'abbé Entraygues s'il
ne croit avoir subi lui-même la funeste influence des préjugés, en
deux passages de son excellente histoire.
A la page 221, il dit : « Le peuple trompe par les philosophes se
» désaffectait de plus en plus de la monarchie ». Les cahiers du Tiers
07e
Etat nous montrent qu'en 1789 le peuple était encore fidèle à la
dynastie royale.
A la page 368, M. l’abbé Entraygues semble traiter de révollés, sans
faire aucune exception, les trente-huit évêques qui ne voulurent pas
donner leur démission pour faciliter l'exécution du Concordat de
1801. Il y a dans cette expression une incontestable exagération qu'il
nous semble utile de signaler aux lecteurs.
R. DE BOYSSOX.
em mp — 0
NÉCROLOGIE
MADAME LA MARQUISE DE SANZILLON
Mn: Ja marquise de Sanzillon aimait à rappeler, sur la fin de sa lon-
gue carrière, que, étant châtelaine du Lieu-Dieu, elle avait vu passer
à Boulazac huit curés, avec lesquels elle s'était trouvée nécessaire-
ment en rapport; et comme elle avait conservé du passé, un sou-
venir très fidèle, elle faisait parfois entre eux des parallèles aussi
documentés qu'expressifs (1). S'ils furent divers de caractère ou de
tendance, du moins, surent-ils tous s'accorder pour apprécier
ses hautes vertus chrétiennes, et pour rendre justice à l'influence
sociale qu'elle exerçait autour d'elle. Celui qui écrit ces lignes,
est heureux d’avoir été désigné pour rédiger la notice que notre So-
ciété consacre à ses membres disparus, et de trouver ainsi l'occasion
d'acquitter envers une mémoire vénérée, au nom de tous les curés de
Boulazac — les vivants et les morts — la dette commune de leur ad-
miration et de leur reconnaissance.
Mme la marquise de Sanzillon était née à Lausanne (Suisse), en
1829, du premier mariage d’Azalaïis d’Estourmel avec François de
Loys. Veuve très jeune, sa mère épousa, en secondes noces, le marquis
de Sainte-Aulaire, qui était alors secrétaire d’ambassade. M. de Sainte-
Aulaire n'avait qu’à se laisser vivre pour fournir une carrière bril-
lante. Son père, qui fut successivement ambassadeur de France à Rome,
à Vienne et à Londres, assurait son avenir. Mais, sans que rien ne fît
(1) Avant 18659, la paruisse de Boulazac était desservie par M. Desmezvres,
curé de Saint-Laurent-sur-Manoire. Elle n'a eu de curés résidents qu'après
la construction du presbytère actuel. Ce furent M. Carles (1869-1871),
M. Chalaud (1871-1879), M. Sépitre (1879-1886,, M. Chadourgnac (1886-1840),
M. Prieur (1891-1897), M. Liffurt (1897-1902), M. Corvisy (1804).
_ dé —
prévoir cette résolution, il renonca tout à coup à la diplomatie et vint
s'établir en Périgord, au berceau de sa famille (1).
C'est a la suite de ces circonstances, que, vers la fin du gouverne-
ment de Juillet, M''° de Loys devint Perigourdine.
Elle le devint davantage encore par son mariage avec le marquis
de Sanzillon. C'était un homme d'une rare élévation morale. Il avait
le culte des traditions familiales, et son unique désir était de
continuer, sur le sol où vécurent ses aïeux, leur action bienfai-
sante et généreuse. La jeune marquise de Sanzillon était faite
pour comprendre cette haute conception de la vie sociale. Klle y en-
tra toute entiere. Ce fut, de sa part, une adaptation si complète à c:
milieu, qu'elle sembla bientôt le personnitier. Elle était la châtelaine
qui recoit, qui accueille, qui secourt. Elle aimait les bois, les prair.es
et les moissons, non parce qu'on en tire des revenus, mais parce que
l'on en goûte la poésie et parce qu'on en éprouve le charme. Elle ne
regardait pas la noblesse, comme une prérogative ou un privilège
qui flatte l'orgueil et lui garantit une supériorité. mais comme l'inves-
titure d'une charge, qui incline le riche vers le pauvre et lui impose,
envers les petits et les humbles, un devoir d'assistance. Aussi,
lorsque M. le marquis de Sanzillon mourut en 1864, toute la pa-
roisse de Boulazac fut-elle un peu consolée, dans son deuil, cn
apprenant que 8ses dispositions testamentaires assuraient la conti-
nuation de son œuvre, et appelaicnt la marquise de Sanzillon à recueil-
lir l'usufruit de sa fortune.
Mme la marquise de Sanzillon avait alors trente-cinq ans à peine.
C'était déjà pour elle le plein épanouissement de la maturité. Elle
prit les rênes de l'administration d’une main ferme et solide, presque
virile. Elle a vécu depuis pres d'un demi siecle, sans avoir besoin de
modifier en rien l’exercice de son autorité. Elle y avait apporté tout
de suite sa manière à elle: Ja patience qui calcule, la volonté qui ne
se lasse jamais, le dévouement qui préside à tout, la générosité qui
ne recule devant aucun sacrifice, des lors qu'il est utile. Serviteurs,
métayers, hommes de peine vieillissaient à son service, et léguaient
volontiers leur charge à l’autre génération qui montait à la vie et qui
s’empressait de la recueillir. lorsqu'elle tombait de leurs mains dé-
faillantes. C'est qu’ils savaient tous, que si, dans le labeur agricole,
on est à la merci d'un nuage qui passe ou d’un rayon de soleil trop
ardent, ils n'auraient du moins aucune difficulté de détail avec la
(1) M. le baron de Verneilh lui a consacré une intéressante notice biogra-
phique dans le Bulletin de 1896, p. 809 et suivantes.
— ÿ9 —
bienfaisante châtelaine. Aussi jouissait-elle, dans un rayon de vingt-
cinq kilomètres, d’une popularité qui réalise le rêve du sage, et qui
réalisait le sien. | | |
Son génie pratique ne s'était pas développé au détriment de ses
aptitudes littéraires et artistiques. Elle était, par son éducation pre-
mière, un: intelligence tres cultivée. Elle resta toujours sensible aux
charmes d’une conversation élevée ou bien d’une lecture instructive.
Elle goûtait peu les romans qui froissaient souvent son amour de
l'ordre et de la tenue morale. Elle préférait les études historiques qui
attachent autant, et développent davantage la connaissance des
hommes. Elle avait, dans le domaine de l'art, des notions éten-
dues et variées. Elle en donna le témoignage, lorsqu'elle entreprit
de restaurer sa chère demeure du Lieu-Dieu, un tijou d’architecture:
serti dans un bouquet de verdure. On ne pouvait mieux conduire cette
œuvre délicate, ni avec plus de désintéressement. C'était justice que,
dans ce Bullelin, on évoquât ce souvenir, pour le consacrer, et pour.
montrer combien M"°]la marquise de Sanzillon avait conquis le droit
d’appartenir à notre Société.
D'ailleurs, on avait l'impression, en pénétrant dans son hôtel de la
rue du Plantier, à Périgueux, du goût exquis qu'elle mettait dans l'ar-
rangement de sa maison.Son vaste salon était riche en vbjets précieux,
parfaitement choisis et distribués sans ostentation: vieux meubles,
tableaux anciens et modernes, bibelots de vitrine, livres aux reliures.
gaufrées d'or, et jusqu'à la chaise à porteurs, élégante et légère, où
les marquises d'autrefois s'installaient dans le confort de l’époque qui
était celle de leur jeunesse et de leurs succes.
Mu la marquise de Ssnzillon avait l'intelligence de cette époque
évanouie. Elle y avait pour ainsi dire vécu, tandis que M. de Sainte-
Aulaire recueillait, pour la publier, la Correspondance inédite de Ave du
Defand, et qu’elle lui prêtait, pour en recopier des fragments, le
secours de son écriture nette et précise. La légèreté de la spirituelle
épistolière avait dû plus d’une fois la scandaliser. Son genre d'esprit,
était tout différent, et elle n’aurait certes pas accueilli d’une approba-
tion la phrase célèbre qui avait fait sourire Mme du Deffand : « Le sou-
per est une des quatre fins de l'homme ; je ne me rappelle pas quelles
sont les trois autres. »
Mn la marquise de Sanzillon, elle, ne les avait pas oubliées. Elle savait
entretenir, dans son âme, le foyer des pensées graves et sérieuses.
Elle y puisa l’aliment de sa foi admirable et de son admirable charité.
Pendant plus d’un demi-sièle, sans jamais se lasser, elle a rempli la
ville de Périgueux de ses aumônes et de ses bonnes œuvres. Elle pos-
—
nn
100 =
sédait le secret de se multiplier. Rile ne donnait pas seulement de
sa bourse, elle dounait de sa personne et de son temps avec une ai-
mable prodigalité. Klle était partout sur la brèche, et semblait appar-
tenir à tous ceux qui avaient besoin de son concours et de son
dévouement.
Lorsque la vio a été si noblement employée, il semble qu'on aurait
quelque droit de se reposer un peu dans le calme du soir, avant
d'entrer dans le repos éternel. Souvent Dieu en juge autrement que
nous, sans doute parce qu'il veut achever, dans ses élus, la couronne
de leurs mérites. Les derniers mois, que Me la marquise de Sansil-
lon passa ici-bas, furent douloureusement éprouvés par un mal ter-
rible. 11 lui fut l'occasion de déployer son énergie sur uA champ, où
elle avait tout à apprendre, car elle n'avait jamaisété malade ; et, dans :
cette lutte suprôéme, elle se montra égale à elle-même, avec une mai-
trise de soi qui ne se dementit pas, même en face de la mort. Klle
mourut simplement, fermement, chrétiennement, le 14 octobre 1919.
Sa fin, d'ailleurs, avait été consolée et adoucie par la tendresse du
fils de sa sœur, devenu son fils par l’adoption légale, M. le baron de
Nervaux-Loys, qui veillait à son chevet, et par la sollicitude em-
pressée de la jeune femme, qui la soignait aveo un cœur vraiment
filial. Elle avait encore, en mourant, la force de sourire à ce jeune
bonheur, plein d'espérance, et de mettre, sur le front des deux chères
petites filles, qui personnifiaient l'avenir, sa bénédiction d’aieule.
C. PRIEUR.
Deus planches acconipagnent cette livraison : la t* représente un Bal de
paysans dans la salle à manger du chäteau de Montardy ; la £&, le Grand
Bal chicard périgourdin.
Le gérant responsable, H. Erournzau.
BULLETIN
HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE
DU PÉRIGORD
PARAISSANT TOUS LES DEUX MOIS
TOME XL, — Deuxième LivralsoN
PÉRIGUEUX
luonimene RIBES, RUE ANTOINE-(rADAUD, 14.
Mars-Avril 1913
Pan. |
ave Vet re.
Digitized by \ETere QIC
‘SOMMAIRE
DES MATIÈRES CONTENUES DANS LA 2° LIVRAISON.
Séance mensuelle du jeudi 6 février............:,.... F
— du jeudi 6 mars....... Er
La grotte des Grèzes, gisement riobétirien (MM. Est
et PEYRONY). . a rues + 26
Note sur le Mégalithe Fe la Vaurelie, commune re Tone
Saint-Apre (Dordogne) (M. le D' Morraup\.....,.,... A
Fondation d'un couvent des religieuses Notre-Dame à
Périgueux (M. le comte DE SAINT-SAUD)., 4... , 00
Les Ursulines de Périgueux (Suile) (M. E. Roux)...
La Linde et Molières en 1766, au sujet de leur cour respec-=
tive de justice (M. le chanoine A. GousTaT)..........:..
Claude-Bernard- re Chastanet (1 7°: 100 (M. Dusar- |
ric-DEscOMBES)...... s
Varia. — Belle action d' un à sont dé la 86° démi-bial
PNR EN Ph cé is, re ol nage
— Le chevalier Lanxade (M. KR. ViLLEPELET).....
— Deux vieux bibliothécaires de Périgueux...
NécroLocie. — Le général Sermensan (M. A. ne Monri=”
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UNION DES SOCIÉTÉ SAVANTES D SUD-OUEST
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CONGR È
d'Eüstoire, d'Archéologie et de Géographie Historique
MonstEUR ET CHER COLLÈGUE.
Nous avons le plaisir de vous informer que le Congrès régional
de l’Union des Sociétés savantes du Sud-Ouest se tiendra cette
année à Périgueux sous les auspices de la Société [listorique et
Archéologique du Périgord.
Il s'ouvrira le dimanche 27 juillet et se terminera le jeudi
31 Juillet au soir. Cependant ces datesseront retardées d'un ou deux
jours si le gouvernement fixe au 27 juillet la date des élections
au Conseil général.
Nous ne saurions assez vous engager à vous faire inscrire à ce
Congrès ainsi que les membres de votre famille et à participer à
ses travaux par des lectures concernant vos études préférées. 11
sera publié, par les soins de ia Société, un compte-rendu des
séances, que recevra chaque adhérent.
Il est à souhaiter que le Congrès de Périgueux ne le cède ni
par l'intérêt des travaux, ni par le nombre des assistants à ceux
qui l'ont précédé à Bordeaux, Pau, Auch et Biarritz.
Toute personne qui désire adhérer au Congrès, qu'elle fasse ou
non partie de la Société Historique et Archéologique du Périgord,
devra envoyer son adhésion, accompagnée d'une somme de cing
francs pour les frais d'organisation, à M Féaux, Trésorier du Con-
grès, avant le 25 juin. Tous les souscripteurs Messieurs ou Dames,
peuvent assister aux séances et aux excursions. Le prix des excur-
sions et du Banquet sera réglé à l'ouverture du Congrès contre la
remise de cartes personnelles. Le prix en sera fixé dans le pro-
gramme définitif.
Les feuilles d'adhésion ainsi que les demandes de biilets de
chemins de fer à prix réduit seront envoyées en temps opportun
par M. Féaux aux personnes qui lui en feront la demande. Le
règlement du Congrès. le Programme et le prix que les Hôtels
ont consentiaux Congressistes pendant leur séjour seront commu-
niqués en même temps
PROGRAMME
Dimanche 27 Juillet. — Arrivée des Congressistes. A 9 h. du
soir, réception des Congressistes à la Mairie par & Municipalité.
Lundi 28 Juillet. — 8 h. du matin. Séance d'ouverture du Con-
grès dans la salle desfséances de la Société Historique et Archéo-
logique du Périgord, au chäteau Barrière. De 1h. de l'après midi à
4 h.. visite du Musée et de la ville du Moyen âge. 4 h., Séance de
Travail.8 h, 1 2ÿdu soir, séance solennelle du Congrès. Conférence
et projections.
Mardi 20 Juillet. — Excursion à Brantôme et à Bourdeille.
Déjeuner à Brantôme. 3h. 1/2 du soir, Banquet.
Mercredi 30 Juillet. — 8 h. du matin. séance de travail. 1 h. de
l'après-midi, visite de la Cité et ses monuments. 4 h , séance de
clôture.
Jeudi 31 Juillet. — Excursion sur les bords de la Dordogne.
Visite, au choix, des Eyzies ou de Cadouin. Déjeuner à Beynac.
la Roque-Gajac, Dommeet Sarlat Dislocation
Veuillez agréer, Monsieur et cher Collègue, l'expression de
nos confraternels sentiments.
LES MEMBRES DU COMITÉ D'ORGANISATION
Le Président du Comité :
Marquis DE FAYOLLE
Président de Societé historique
et archéologique du Périgord,
Le Vice-Président : à Périgueux. Le Vice-Président :
A. DUJARRIC-DESCOMBES . L'-C' DE MON TIFAULT
Vice-Président de la S. H. et A. Membre dela S H.etA .du Périgord,
du Perigord, Vita B 8 Péri
ü Celles, par Montagrier (Dordogne) dé us à dde ji
Le Trésorier :
Maurice FÉAUX
Trésorier de la S. IH. et A. du
Périgord, rue Combe-des-Paines, 50,
à l'érigucux,
Le Secrétaire-Général : : Le Secrétaire :
F. VILLEPELET Charles AUBLANT
Secrétaire général de la S. H. et A. Secrélaire adjoint de la S.H. et A.
du Périgord, du Périgord, rue de Strabourg, 26,
Boulevard Lakanal, 21, à Périgueux à Périgueux
SÉANCES MENSUELLES
DE LA
SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DU PÉRIGORD
Séance du jeudi 6 février 1913.
Présidence de M. le marquis de FAYOLLE,
président.
La séance est ouverte à midi et demi dans Ja salle du Chà-
teau-Barrière.
Sont présents : MM. Charles Aublant, Dubut, Dujarric-Des-
combes, le marquis de Fayolle, Féaux, le docteur Charles
Lafon, le eolonel de Montifault, Pellisson, et Villepelet.
Se font excuser : MM. Charles Durand, Elie de Biran, Bayle,
Délugin, l’abbé Jarry et Louis Simon.
M. Le PRESIDENT se fait l’interprète des sentiments de con-
doléance de l'assemblée à l'occasion de la mort de la femme
de notre aimé vice-président M. Lespinas, qui vient de suc-
comber la nuit dernière.
L'assemblée exprime de sympathiques regrets.
Le procès-verbal de la précédente réunion est lu et adopté.
Notre bibliothèque a reçu, pendant le mois dernier, les ou-
vrages suivants :
Bulletin de l'Académie royale d'Archéologie de Bruxelles,
1912, HI, in-8°, avec trois planches, AnŸers, imprimerie Van
Hille de Backer ;
Bulletin de la Société pour la protection des paysages de
France, n° 59, décembre 1912, in-8°, Paris, siège social, rue
de Grammont, 26 ;
La France de Demain, n°‘ 193 et 194, décembre 1912 et jan-
vier 1913, deux fascicules in-8°, Paris, rue de Grammont, 986 :
Annales de la Société historique et archéologique du Gâätinais,
7
— 102 —
8 et 4° trimestres de 1912, un fascicule in-8° en feuilles,
Fontainebleau, Maurice Bourges, imprimeur breveté ;
Bulletin de la Sociélé archéologique et historique du Limou-
sin, tome LXII, ir livraison, in-8° avec planches, Limoges,
imprimerie Ducourtieux et Gout ; contenant une étude inté-
ressante sur Le château de Vicq par M. Breuilh, qui aurait
été construit vers 1313 par Jean de Salagnac, chanoine de
Périgueux, en terrain granilique, avec un calcaire provenant
du Périgord. Le même fascicule renferme un mémoire très
intéressant de M. Petit, qui a retrouvé un contrat du 9 avril
1536, passé entre l'évêque Jean de Langeac et Jean Arnaud,
imagier de la ville de Tours, pour la façon des six statues qui
ornent le jubé de la cathédrale de Limoges ;
Bulletin de l'Union des syndicats agricoles du Périgord et du
Limousin, n° 1, 10 janvier 1913, in-8°, Périgueux, imprimerie
Cassard frères ;
Etat de la Sociélé du Musée militaire des Vélérans du Péri-
gord, au 27 octobre 1912, in-8°, Périgueux, imprimerie Cas-
sard frères ;
Bulletin de la Société des Etudes littéraires, scientifiques et
artistiques du Lot, tome XXX VIT, quatre fascicules in-8°,
Cahors, imprimerie Rougier, 1912 ; contenant des détails
très curieux sur la Grande Peur de 1789 dans le Quercy et le
Rouergue par M. Paumës ;
Bulletin de l'Union historique et archéologique du Sud-Ouest,
#° année, n° {, janvier 1913, in-8°, Bordeaux, Feret et fils et
Mounastre-Picamilh, libraires-éditeurs ; contenant, p. 2, une
circulaire du délégué central aux délégués des Sociétés unies,
par laquelle il les informe qu'ils seront reçus en l’année 1913,
à Périgueux, par notre Sociélé ; — et page 9, une analyse
consciencieuse de nos séances dos {°° août, 5 septembre, 3
octobre et 7 novembre 1912 ;
Revue de l'Agenais, bulletin de la Société d'agriculture,
sciences et arts d'Agen, 39° année, novembre-décembre 1912,
in-8°, avec un portrait, Agen, Imprimerie Moderne ;
Bullelin de la Société des sviences, lettres et arls de Bayonne,
4° (rimestre 19192, in 8, Bayonne, imprimerie Follzer ;
* Bulletin de Biarritzs-Association, Société des sciencés, lettres
— 103 —
et arts, n° 12, décembre 1912, in-8, Biarritz, tyvographie
Soulé ; contenant, p. 303, un mémoire de M. Adolphe Stie-
gelmann sur L’Art pariélal des Grottes Pyrénéennes ;
Mémoires de la Société archéologique de Provence, n° 1,supplé-
ment au Bulletin de la Société archéologique de Provence,
tome II. — Notes paur servir à l'Etude du préhistorique Indo-
Chinois par MM. Barthère et Reperin, in-4° avec carte, planches
ef illustrations, Marseille, boulevard Longchamp, 63, 1911 ;
Bulletin de la Sociélé d'archéologie et de statistique de la
Drôme, année 1913 (janvier), 184° livraison, in-8, avec carte,
Valence, imprimerie Jules Coas et fils ;
De M. Raphaël Tarel, sa brochure L’abri sous roche du Soury,
près La Linde, Dordogne, (Magdalénien supérieur). — Nou-
velles fouilles (MM. Délugin, du Soulas et Tarel), extrait de
L'Homme Préhistorique, 1912, n° 5 et 6, in-8 avec planches et
illustrations, Le Mans, imprimerie Monnoyer, 1912. A cette
occasion M. Tarel nous informe que « ce mémoire qui est son
»* œuvre exclusivement personnelle, relate les fouilles nouvelles
» exécutées par M. Délugin, d'une part, MM. du Soulas et
» Tarel, de l’autre » ;
De M. Armand viré, sa brochure Sur l’'Impernal, Luxech
(Lot), recherches préhistoriques et historiques, in-18 avec
planches, Cahors, imprimerie Plantade, 1913 ; |
De M'ie de Sainte-Aulaire. l'Hisloire de la conquête de la
Corse par les Français, — La Corse pendant la guerre de la suc-
cession d'Autriche par André Le Glay un volume brochéin-%e,
avec cartes, Monaco et Paris, librairie Picard, 1912 ;
De M. Roger Drouault, sa brochure sur les Murmiles de
bronze avec inscriptions (xin°-xvur* siècles). extrait du Bul-
letin archéologique, in-8°, avec planches, Paris, Imprimerie
nabonale, 1912 ;
Pe M. le comte de Saint-Saud. sa plaquette sur les Armoi-
ries et sceaur des car dinaux français actuels, in-8° avec illus-
trations, Roma, Collegio araldico, 1913 ;
De M. Dubut, le n° du journal L'Etoile de Ribérac, du 3 jan-
vier 1918, contenant un appendice à ses nombreux articles
sur les Evénements religieux dans le Ribéracois pendant la Ré-
volution française. — Troubles ct émeutes :
— 104 —
Et de M. Dujarric-Descombes, le journal Le Périgourdir de
Paris, du 29 décembre 1912, contenant : {° le Discours qu'il a
prononcé le 21 décembre 1912, à Paris, en qualité de prési-
dent du Bournat, au banquet annucl organisé par le journal
Le Périgourdin de Paris ; % l’article de M. Gabriel Lafon,
intitulé Une Sociélé populaire en Périgord pendant la Révolu-
tion, dans lequel notre confrère rappelle le suicide, près de
Terrasson, du député girondiu Lidon, de la Corrèze, le 12
brumaire an II.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
Me Gabriel Charavay nous envoie sa Revue des Autlographes,
de janvier, où est indiquée une charmante lettre intime de
Feletz, datéc de Paris le 26 décembre, au chevalier de Tes-
sières à Verdun.
M. DusarRic nous remet un catalogue autographié du libraire
Paul Ritti, avenue du Maine, 76, à Paris, presque entièrement
consacré à des œuvres de Fénelon ou à des ouvrages le con-
cernant.
À cette occasion, notre érudit vice-président donne lecture
d'une notice sur Claude-Léonard-Joseph Chastanet, fils et
successeur à l'hôpital militaire et à l'Ecole de chirurgie de
Lille, de Léonard Chastanet, né à Mussidan, en 1715.
« Il y établit que l'ex-libris attribué à ce dernier et dont
une reproduction a paru dans notre Bullelin (septembre-oc-
tobre 1912)est celui du fils et n'appartenait pas au pére,
comme on le croit généralement ».
La notice de notre vice-président sera insérée dans le Buli-
letin.
De son côté, notre confrère M. DE SAINT-SAUD nous com-
munique la reproduction d'un charmant ex-libris, celui de la
vicomtesse Henry de Ségur, née Portelance, dont le mari,
épousé vers 1780, était seigneur de Montazeau et fut le der-
nier de cette branche périgourdine d’une illustre famille. 11
nous propose, Si cela peut nous être agréable, de faire un
petit article à ce sujet et de nous prêter le bloc typographi-
— 105 —
que ; La gravure serait insérée dans le texte, vu sa petite
taille. |
Sa proposition est acceptée.
Pour répondre à la circulaire du délégué central des Socié-
tés historiques du Sud-Ouest que M. LE PRÉSIDENT doit voir
prochainement à Bordeaux, il nous invite à former le Comité
qui sera chargé d'organiser le congrès dans tous ses détails.
Ce congrès pourrait se tenir à Perigueux les lundi 28 juillet
et jours suivants ; les derniers jours de la semaine seraient
employés à des excursions dans le département. Tous nos
confrères sont instamment priés de préparer des communi-
cations pour remplir les séances.
Le président de ce Comité d'organisation sera M. le mar-
quis de Fayolle ; les vice-présidents M. Dujarric-Descombes
et le colonel de Montifauilt ; le secrétaire géneral M. Ville-
pelet ; le secrétaire adjoint, organisateur, M. Aublant ; et le
trésorier M. Féaux.
En attendant, le Secrétaire général rappelle à l'assemblée
qu’elle doit nommer les délégués, chargés de la représenter
au Congrès des Sociétés savantes à Grenoble, dans la semaine
de la Pentecôte.
Sont élus MM. Joseph Durieux, le comte de Saint-Saud et
Villepelet.
MM. BourRINET, de Teyjat, et PEyroNy, des Eyzies, nous
adressent un mémoire sur un gisement moustérien qu'ils
viconent de découvrir dans la grotte des Grèzes, commune de
Lussas-Nontronneau. Cette étude sur un nouveau gisement
préhistorique dans notre département, dont lecture est don-
née, sera publiée dans notre Bullelin, accompagnée d'une
planche des silex découverts, pointes triangulaires finement
taillées sur une face, racloirs, quelques coupoirs-racloirs,
trois gratloirs, un percuteur et quelques ossements.
M. DuBuT nous entretient ensuite d’un cluseau de Laudi-
bertie qu’il a visité dans la commune de Festalemps et dont il
met un plan sous nos yeux. Ce souterrain se trouve sous la
maison d'habitation de M. Philiatreau, conseiller municipal
— 108 —
de Festalemps, qui l’a découvert fortuitement, il y a une
trentaine d'années, «Il se compose d'un couloir creusé de
main d'homme, dans un dur rocher, de 1 m. 40 de haut sur
0 m. 75 de large. Sa pente est raide et uniforme sur une lon-
gueur de 5 m. 50 environ. Il aboutit ensuite, en faisant un
contour, à une cavité dè 4 m. :0 de hauteur, située en con-
tre bas de 0 m. 35 ou 0 m. 40. La base, de forme grossière-
ment elliptique, mesure 3 m. 50 dans un sens et 2 m. dans
l'autre. Les côtes laillés verticalement s'arrondissent dans la
partie supérieure, pour s'unir à la voûte quasi-horizontale.
« L'entrée a { m. 30 de hauteur ct Q m. 60 de largeur. On
remarque aux parois latérales de larges et profondes entailles
où s’engagcaient des barres transversales, etc. »
Ce mémoire, qui sera prochainement suivi d'un autre sur
le cluseau de la Gächerie, situé dans la même commune, sera
publié avec un plan.
En s'excusant de ne pouvoir assister à la séance, notre zélé
vice-président M. Charles DURAND, pris par ses recherches
sur l'aqueduc de Vésone, se serait fait un plaisir de nous don-
ner à ce sujet, de vive voix, quelques brefs renseignements.
« Nous avons à l'heure actuelle, nous écrit-il, reconnu le
dit aqueduc dans la partie peut-être la plus délicate de son
tracé. entre la rue des Barris, aux Comimeymies, ct la route de
Bergerac. sur tout le Haut Saint-Georges.
» Et sur cette longusur d'environ 700 m., trois sections
types de l'aqueduc ont été relevtes.
» a. Section en souterrain telle que vous la connaissez et
_dont une tranche existe au Musee ;
» b. Section à arcades pour la traversée de la ire et de
la rivière de l'{sle ;
» «. Section intermédiaire comprenant, depuis la sorlie en
souterrain de l’aqueduc jusqu'au point où la hauteur libre
permet l'emploi des arcades, une muraille épaisse portant
ledit aqueduc.
» À cette muraille, M. de Taillefer avait reconnu des con-
treforts dout l’un, situé à 171 pieds dans la grande allée du
domaine des Cébrades, à partir d'un portail ouest.
-" » Après quelques tâtonnements et recherches, j'ai trouve
l'allée ainsi que le portail et ai mesuré 171 pieds. J'aï en effet
mis à jour, à l'emplacement indiqué, à droite et à gauche de
la muraille, les fondations de deux épaulements qui,.au pre-
mier abord, m'ont fait l'effet de contreforts. Mais leur saillie
(8 m.) m'a paru bien grande pour la petite hauteur que devait
avoir en ce point la muraille portant l'aqueduc. Aussi ai-je
suivi ces fondations qui m'ont conduit à l’amont à un beau
cloaque,. recouvert de grandes dalles existant encore en partie
et se dirigeant au Sud-Est. Vers une terrasse faite de main-
d'homme où très vraisemblablement était construite mie
villa. Nous avons découvert, dans les alentours, des marbres,
des fragments de mortiers recouverts d’ enduits portant des
peintures à fresque et enfin, dans le cloaque lui-même, un
moyen bronze assez bien conservé, mais non encore déter-
miné.
_ » de cloaque, après avoir traversé la muraille à angle droit,
‘se subdivise à l'aval en plusieurs ramifications qui ne sont
.pas encore complètement déblayées. Mais la démolition est
plus complète en ce point que partout ailleurs et il ne reste
que la fondation de l'ouvrage.
_:» Cette découverte m'a paru extrêémeinent intéressante et
j'ai cru devoir vous la signaler aussitôt. Mais je dois l'aban-
donner tout au moins pour le moment. Elle me conduirait
en effet trop loin et me ferait dévier de mon objectif qui est
Grand-Font.
» Une autre constatation me permet d' fisies que l’aque-
duc de Vésone ne passait pas sur le pont Japhet, en suppo-
sant que ce dernier existâät au moment où fut établi l’aque-
duc. .
» Une ane ligne partant de la rue Haute-Saint-Georges,
traversant obliquement la route de Lyon et le domaine des
Cébrades, avec passage de la rivière un peu au-dessous du
pont du chemin de fer de Sainte-Claire (passage que je ne
désespère pas de déterminer exactement) le dirigeait tout
‘droit sur les Thermes ou château de Godofre ».
. L'assemblée prend un grand intérèt à cette lecture.
— 108 —
M. le docteur Charles Laron rapporte la jolie petite mosaï-
que qu'il avait bien voulu nous montrer dans une séance
précédente, représentant une tête de chien courant d'un ton
jaunâtre sur fond noir.
M. le Conservateur du Musée s'empresse de remercier M. le
docteur Lafon.
Au sujet de l'origine de cette mosaïque, M.Charles DuRAND
nous informe qu'il y a des réserves à faire.
M. le colonel ne MonTiFAULT veut bien en dessiner une
aquarelle à notre intention. |
M. Jules PÉLLISSON fait passer ensuite sous nos yeux trois
cartonnages de sa collection, «qu'il a achetés à Bergerac et qui
paraissent avoir servi de décors à un théâtre d'enfants (épo-
que Louis XV). Ils furent évidemment suspendus dans le
comptoir d’un négociant de cette ville où ils servaient de po-
chettes pour contenir, ainsi que le rappellent des étiquettes,
des factures, des reçus et quittances et des connaissements.
Les rubans de soie, qui les maintenaient au clou, existent
encore. Ces cartonnages ont la forme d'un carré haut de
49 cent., large de 0.225, surmonté d'une circonférence de
10 cent. L'intérêt réside dans la partie en carré sur laquelle
sont collées des « toiles de fond » de théâtre enfantin
« Les décors sont fort curieux et très finement gravés et
colorias, Ils faisaient partie d'une série dont les numéros
sont : 2, 4, 31
» N°2. Sur la terrasse d'un riche jardin orné de statues et
de vases, deux danseurs et deux danseuses en costume
Louis XV, couronnés de zuirlandes de fleurs.
Signé : C. Pr. Maj. — Mart. Engelbrecht. excud. A. V.
» N°4 Dans une colonnade à l'italienne nne scène de tragé-
die (?) Une femme est aux genoux d'un homme enchainé qui
semble l'inviter à se relever. Signé : ] Wachsmuht inv. et
cel. — C. P.S.C. Maj. — Mart. Engelbrecht excui. A. V.
» N° 81. Une fêle dans une superbe salle. À droite et à gau-
che, des tables qu'un nègre garnit de mets. Des personnages
causent et se promènent, d'autres regardent, du premier
a ne
— 109 —
étage formant balcon. Signé : C. Priv. S. C. Maj. Mart. Engel-
brecht excud. A. V. |
» À. V.et A. V. G. Vind, sont l’abréviation de Augusta
Vindelicorum; Augsbourg, la patrie des Engelbrecht. C'élait le
centre de {a fabrication des beaux papiers dorés sur fond de
couleur, connus au xvui® siècle sous le nom de papiers
d'Augsbourg. »
L'assemblée admire ces jolis cartons.
M. LE PRÉSIDENT nous communique ensuile la copie de
trois pices sur papier, ni datées ni signées. du xvin* siècle,
qu'il a rapportées des archives du château du Fraysse, près
Terrasson, et dont la troisième nous révèle des faits qui pa-
raissent bien étranges.
[a première est une supplique à la reine Marie-Antoinette
de François-Pascal de La Brousse, chevalier, ancien mous-
quetaire de la garde du Roi, résidant en son château de Mes-
sès en Périgord, près Sarlat, où il aurait reçu le 18 juillet 1777
S.M. I. le roi des Romains, qui y séjourna un jour et une
nuit, sans avoir été reconnu qu'aprées son départ. La suppli-
que est également au nom du fils cadet, Hubert-Bertrand de
La Brousse, actuellement à l'hôtel des chevau-légers à Ver.
sailles : ils demandent l'un et l’autre, vu leur pauvreté, une
pension, pour le père une charge d'écuyer ou une sous-lieu-
tenance des gardes du carps, la croix de chevalier de Saint-
Lazare, pour le fils, une place de page de la Reine, et pour
deux des filles des places à Saint-Cyr. Ils espèrent obtenir ces
faveurs avec la protection de l'empereur d'Autriche Joseph II,
frère de la Reine, qui la leur a promise.
La seconde pièce, à l'appui de la supplique, est l’état des
services des ancêtres du sieur de La Brousse, ancien mous-
quelaire du Roi, résidant à son château de Messès, paroisse
de Sarlat en Périgord, qui ont servi en qualité de vaillants
capitaines sous les règnes de Charles IX, Henri 1FT, Henri IV,
Louis XIII, Louis XIV, Louis XV et Louis XVI.
La troisième pièce, la plus extraordinaire et la plus longue,
est la relation du passage de Joseph II, empereur ét roi des
Romains chez M. le chevalier de La Brousse au château de
— 110 —
Messès, sous le nom de Cartelbon, étudiant en théologie et
sous l'habil de précepteur. Par une lettre dalée de Sarlat le
18 juillet 1777, il s'offre’pour l'emploi de précepteur, se
disant originaire” de Coupiac, diocèse de Vabre en Rouergue,
et il entre aussitôt en fonctions. Il se fait aimer tout de suite
des enfants de la maison, ses élèves ; le soir, après souper, il
est très aimable avec ses hôtes, « et parle avec beaucoup
» d'esprit sur beaucoup de parties ; il parle pendant très long-
» temps de l'Empereur, de ses voyages cet de l’incognito qu'il
» gardoit du travestissement ou il étoit ; ilassure qu'il le con-
» naît beaucoup et même particulièrement, et qu'il étoit passé
» en Périgord, qu'il y étoit encore... » Après avoir passé une
partie de la nuil en conversation avec le sieur de La Brousse,
l'empereur partit au point du jour, promettant d'envoyer un
vrai précepteur et de s'occuper de la famille de son hôte. Il
venait de Biron, du repaire de la Roque, de Villefranche-de
Rouergue, du côté de Toulouse et de Fumel.
Ce récit romantique paraît bien extraordinaire à l’assem-
blée.
Empêché d'assister à la réunion d'aujourd'hui, notre honoré
confrère M. BAYLE nous adresse une petite note sur une
famille dont le Pullelin s'est occupé plusieurs fois, les Del-
-faud du Breuil.
« Jusqu'ici, nous écrit-il, on ignorait leurs armes : M. de
Froidefond, dans son Armorial dit « armes inconnues » ;
mêéir.e lacune à Toulouse où elles manquent à la galerie des
Capitouls (communication de l'archiviste municipal).
» En eflet Guillaume Delfau (ou Delfaud), écuyer, sieur du
Breuil, gendarme de la garde, fut anobli par le capitoulat en
-1771, suivant l'exemple d'autres familles bourgeoises, les
Gaillard (de Vaucocour:), de Thiviers, les Guilhen d'Excideuil..
» Une heureuse découverte nous permet de tirer de l'oubli
les armes des Delfaud. Notre confrère M. Eugène Roux, ayant
bien voulu compulser les papiers de la famille, qui sont entre
les mains de M. le chanoine Lavialle, a trouvé deux lettres,
écrites de Daglan, par le frère du capitoul, Guillaume Del-
. faud, député aux Etats-Généraux. ” :
— 111 —
Us Elles sont scellées d'un cachet rouge portant ces armes
‘qui sont vraisemblablement celles des Delfaud du Breuil :
« Au chevron d’azur à une foy tenant une couronne de lau-
rier (?) brochant sur te tout ». :
_» Emauxi inconnus. — ÆEcu oval surmonté d' une couronne
comtale ». |
Notre confrère M. Robert VILLEPELET NOUS adresse égale-
ment quelques Notes pour servir à l’histoire du culte dans la
Dordogne de 1189 à 1802. Ces notes, dont il a recueilli les
éléments aux Archives nationales, contiennent notamment
_la copie de trois actes qui, touten différant entre eux par leur
_hature et par l'époque à laquelle ils appartiennent, lui ont
paru mériler également d'être relevés. C'est d'abord une
lcttre des sœurs de la maison des Dames de la Foi de Péri-
gueux au Ministre de la Maison du Roi au sujet des vœux
monastiques (1° décembre 1789) ; en second lieu, des pro-
positions du Directoire du district de Périgueux sur la cir-
conscription de l’église paroissiale de Périgueux (9 juin 4791):
enfin, une lettre du préfet Rivet au Ministre de l'Intérieur sur
l'instauration en Dordogne du régime coacordataire (2 avril
1802). Notre confrère ajpensé que ces noles pourraient trou-
_ver place dans notre Bullelin..
Enfin notre laborieux confrère M. Joseph Durteux veut bien
nous signaler un livre récemment paru sur Guillaume-=Joseph
Chaminade fondateur des Marianistes, par H. Rousseau, ma-
rianiste, avec préface de Mer Baudrillart (Paris, Perrin, 1912,
in-12, XX VIII, 862 pages).
« Guillaume dit Joseph Chaminade, surnommé Petit-Minet,
était Le treizième enfant de Baptiste, marchand drapier à Pé:
rigueux, rue Froide, et de Catherine Beéthou. Il naquit à
Périgueux le 8 avril 1761 et fit ses études au collège de Mus-
sidan. Il prit à Bordeaux le grade de docteur en théologie et
fut ordonné prêtre à exemple de plusieurs de ses frères qui
furent : l’un jésuite ; un autre, récollet sous le nom de Frère
Elie, curé de Coursac et vicaire à Saint-Astier ; un autre, su-
périeur du collège de Mussidan, et un quatrième, directeur au
grand séminaire de Bordeaux.
— 112 —
» Joseph Chaminade habita Saint-Laurent près de Talence
(Gironde), refusa le serment à la conslilulion civile du clergé
et déguisé en marchand ambulant ou en chaudronnier, par-
courut les rues de Bordeaux pour visiter les malades à l'épo-
que de la Terreur. En 1793 il connut M‘'* Marie-Thérèse de
Lamourous (1754-1836) dont il devint le directeur spirituel, et
qui fonda la Maison de la Miséricorde de Bordeaux. De 1797 à
la fin de 1800, il vécut à Saragosse.
» Rentré en France, il fut l'un des principaux artisans du
réveil religieux au lendemain du Concordat. Il fonda la So-
ciété de Marie ou des Pères qu’on nomme les Marianistes, et
l'Institut des filles de Marie. Il mourut à Bordeaux le 22 jan-
vier 1850, à l'âge de 89 ans, et fut inhumé au cimetière de la
Chartreuse, où son tombeau est resté l'objet de nombreux
pélerinages pour demander des grâces.
» On a publié du R. P. Chaminade Extraits du recueil des
circulaires du fondateur et superieur général de la Société de
Marie et du R.P. Caillet, second supérieur général (Lons-le-
Saunier, Impr. Gauthier frères, 4863, in-8°), et une brochure
autographiée ayant pour titre : Notice sur la silualion et les
rapports actuels qui existent entre le fondateur el ancien supé-
rieur général de la Sociélé de Marie el son successeur M. Caillet
(Bordeaux, Reiller, s. d. [1842], in 4°, 8 p.) On peut consulter,
en outre, la Vie du P. Chaminade par R. P.J. Simler avec
Jetire-préface du cardinal Lecot (Paris-Lecoffre, Bordeaux-
Féret, in-8° XXI-795 p.) et l'histuire de La Miséricorde de Bor-
deau.x et M°e de Lamaurous par M. Aug. Giraudin (19192). »
La séance est levée à trois heures et demie.
Le Secrétaire-général, Le Président,
FERD. ViILLEPELET. Mie DE FAYOLLE.
Se
Séance du jeudi 6 mars 14913.
Présidence de M. le marquis de FAYOLLE,
président.
La séance est ouverte à midi et demi dans la salle du
Château-Barrière.
Sont présents : MM. Charles Aublant, Bayle, Dubut,
Dujarric-Descombes, le marquis de Fayolle, Féaux, Gabriel
Lafon, le colonel de Montifault, le docteur Moreaud, Pellisson,
Ribette et Villepelet.
Se font excuser MM. Charles Durand et Gabriel Pasquet.
Lo procès-verbal de la précédente réunion est lu et adopté.
M. Le PRÉSIDENT énumère rapidement les ouvrages qu'a
reçus notre bibliothèque pendant le mois dernier :
Annales de la Société royale d'Archéologie de Bruxelles, tome
XXVI, livraisons III et IV, 1912, un fascicule in-8 carré,
- avec planches et illustrations, Bruxelles, Vromant et Cf,
jruprimeurs éditeurs ;
Fables des publications de la Societé d'Archéologie de Bruxelles,
(annales-annuaires), 1887-1911, par Louis Paris, conservateur à
la Bibliothèque royale de Belgique, brochure in-8°, Bruxelles,
Vromant et Ci°, imprimeurs-éditeurs, 1912 ;
Comptes rendus des séances de l’année 1912 de l’Académie
des Inscrintions et Belles-Lettres, bulletins d'octobre et de no-
vembre, deux fascieules in 8° avec planches, Paris, librairie
Auguste Picard; le premier contenant la communication de
M. le comte Bégouen sur Les statues d'argile préhistoriques de
la caverne du Tuc d’'Audoubert (Ariège) ;
Revue des Eludes grecques, tome XXV, n° 115, novembre-
décembre 1919, in 8, Paris, Ernest Leroux, éditeur;
Bulletin hislorique et philologique du Comité des Travaux
historiques et scientifiques, année 1912, n°’ { et 2, un fascicule
in-8°, Paris, Imprimerie nationale, 1912 ;
Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements, du
— 114 —
9 au 12 avril 1912, 36° session, volume in-8°, avec 40 gravures
hors texte, Paris, typographie Plon-Nourrit, 1912;
Bibliothèque de l'Ecole des Charles, lome LXXII, 5° et
6e livraisons, septembre-décembre 1912, un fascicule in-8°,
Paris, librairie Auguste Picard ;
Réperloire d'Art et d'Archéologie, 2 année 1911, Index alpha-
bélique, fascicule 10, in 8° carré, Paris, rue Spontini, 19, 1912;
. Répertoire d'Art et d'Archéologie, 3° année 1912, 8e (rimestire,
fascicule 143, in-8° carré, Paris, rue Spontini, 19, 1912;
La France de Demuin, organe du Comité Dupleix, n° du 20
février 1913, Paris, rue de Grammont, 26 ;
Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, 1911,
XXXIV* volume, in-8° avec planches, Bourges, typographie
veuve Tardvy-Pigelet et fils, 1912;
Revue de Saintonge et d'Aunis, bulletin de la Société des
Archives historiques, XXXII° volume, 1"° livraison, 1°" février
1913, in-8°, el la Table des Malières du XXXII' volume,
in-8°, Saintes, librairie Prévost, 1912; :
Bulletin de l'Union des Syndicats agricoles du Périgord et du
Limousin, n° 2, 10 février 1913, in-8, Périgueux, RATER
Cassard frères ;
Lou Bournat, bulletin mensuel de l'Ecole félibréenne du
Périgord, 13° et 14° livraisons, janvier-février 1913, un fasci-
cule in 8°, Périgueux, imprimerie Cassard frères ;
Bulletin de la So:iété scientifique, historique et archéologique
de la Corrèze, siège à Brive, tome XXXIV, 3° livraison, juillet-
septembre 1912, in-8°, avec planches et illustrations, Brive,
Roche, imprimeur; où p. 363 dans les Documents sur la
baronnie de Castelnau, publiés par M. le vicomte Lavaur de:-
Sainte-Fortunade, est cité Guy de Castelnau, évèque de Péri-
gueux, qui fit construire au xvi* siècle, la jolie chapelle de
l'ancien évêché. Dans un testament analysé, « Jacques de
Castelnau, après avoir institué pour son héritier universel son
frère Jean II, lui substituait, pour le cas où celui-ci décéderait.
sans enfant légitime, Guy de Castelnau, qui avait pris l'état
ecclésiastique et qui occupait le siège épiscopal de Périgueux.
Jacques ajoutait que cette même subslitulion avait été précé-
demment inscrite dans le testament de leur père »; — et
— 115 —.
p. 480, dans un mémoire de MM. l'abbé Albe et Viré sur Le.
Prieuré-doyenné de Carennac, ils constatent qu’il existe « au
Musée de Brive le moulage d’une très belle épée de bronze de
l'époque hallstattienne ou premier âge du fer dont l'original
est au Musée de Périgueux. Elle provient d'un tumulus situé
entre les Barrières (commune de Miers) et Ie Noutari
(commune de Carennac) ét fut trouvée vers la fin du xix° HIÈCIE
par Ernest Rupin et Elie Massénat» ;
Bulletin de Biarrilz-Associalion, Société des sciences, Lette es
et arts, 18° année, n° 1, janvier 1918, in-8, Biarritz, Lypogra-
phie Soulé :
- Annales du”Midi, revue de la France méridionale, 95° année,
n° 97, janvier 1918, in-8°, Toulouse, imprimerie Edouard
Privat ; : | |
Bulletin trimestriel de la Société scientifique et litléraire des
Basses-Alpes, 33° année, janvier-décembre 1912, n°* 124-127,
quatre fascicules in-8, Digne, imprimerie Chaspoul ;
_ De M. Gabriel Pasquet, sa plaquette sur L'année méléorolo-
gique 1912 à Périgueux, in-16 de 6 pages, Périgueux, impri-
merie Cassard frères ;
. De M. le docteur Jean Durieux, de Thiviers, son Essai sur
l'usage des aérostats et ses applications en médecine, brochure
in-8° de 7 pages, Périgueux, typographie Ronteix, 1913;
De M. Dujarric-Descombes, deux numéros du journal Le
Périgourdin de Paris, du dimanche 12 janvier 1913, contenant
son article sur Deux livres introuvables ;
De M. Joseph Durieux l'Argus du Périgord du 5 décembre
1912, contenant son article intitulé Le Temple de la Gloire, où
il cite sept soldats originaires de la Dordogne, tués dans les
guerres de la Révolution, dont il donne les noms et rappelle
la mort glorieuse ;
Et de M'e de Sainte-Aulaire, la Vie de saint Front, premier
évêque de Périgueux, par son père le marquis de Sainte-
Aulaire, in-4e de 8 pages avec gravures, Périgueux, Baylé,
éditeur, 1846.
Des remerciments sontfvotés aux donaleurs.
M. LE PRÉSIDENT nous rappelle qu'il nous à parlé autrefois
— 116 —
d'une station de l’époque gallo-romaine, située au village de
Goulas, près de Nontron, que lui avait signalée le regretté
M. Benoit. On y a déjà découvert des objets de l'époque; il
ne serait pas étonné qu'on y trouvât un petit temple, un
fanum. Il a demandé, en notre nom, une subvention au
Ministère pour entreprendre ces fouilles, et M. de Villefosse
répond que sur sa recommandation le Comité archéologique
a alloué à notre Sociélé une somme de 409 francs à cet eftet.
L'assemblée s'empresse de voter des remerciments à
M. de Villefasse. |
M. Dusur continue la lecture de son mémoire sur le
cluseau de la Gâcherie, situe à 3 kilomètres de celui de Laudi-
bertie, aussi dans la commune de Festalemps, et creusé sous
la maison de M. Parcellier.
» On y pénètre, nous dit M. Dubut, par une trappe ménagée
dans le plancher, au seuil de la porte, et en s'appuyant sur
des entailles pratiquées le long de la paroi du rocher, en pente
tres vive.
» On trouve d’abord une salle rectangulaire, de 4"30 de long
sur 2"70 de large et 1"80 de hauteur. Le fond est horizontal.
Puis, on s’engage dans un couloir incliné à 35 degrés environ,
mesurant 0"60 de largeur sur 1"40 de hauteur, analogue à
celui de Laudibertie... »
Ce mémoire sera publié aussi avec le plan comme le
premier.
M. Robert VizLepeLeT nous écrit qu'il a relevé dans l’inveu-
taire, en cours de publication, du fonds du Parlement de
Toulouse aux Archives de la Haute-Garonne, une mention
intéressante pour le Périgord. C'est celle de l'enregistrement
par le Parlement de lettres d'Alain de Solminihac, évêque
de Cahors, portant fondation en ladite ville d’une commu-
nauté de douze chanoines réguliers de Saint-Augustin, de la
réforme de l’abbaye de Chancelade (Cahors, 10 juin 4647),
(Arch. Haute-Garonne, B. 1917, f° 147), lettres confirmées par
lettres patentes du Roi (Paris, janvier 1649, cRregISLEees le
#8 janvier 1651) (ibidem, fo 148). |
— 111 —
M. Dusanric-DEScomBEs nous signale ensuite dans la Revue
hebdomadaire (n° du 293 novembre dernier), un article de
M. Paul Courteault, professeur à la Faculté des lettres de
l'Université de Bordeaux, intitulé : Un académicien de province
au xvir° siècle.
Cet article est entiérement consacré à l'abbé Jules Bellet,
chanoine de Cadillac, né en 1672 à Ste-Foy, mort en 1752, qui,
tour à tour théologien, philosophe, épigruphiste, linguiste,
polygraphe, joua un rôle prépondérant dans la fondation de
l'Académie de Bordeaux.
Ce fut lui qui songea à faire offrir le protectorat de la com-
pagnie naissante à Jacques-Henri Nompar de Caumont, duc
de La Force, dont son frère était médecin. Celui-ci obtint
l’assentiment du duc, qui exigea qu'on lui envoyât des
députés. Bellet fut un des trois que l'on choisit.
Ces députés partirent, en juillet 1712, pour le château de La
Force, distant de douze à treize lieues de Bordeaux. Le duc,
qui s'y trouvait en ce moment, leur fitun favorable accueil.
Ils séjournèrent une semaine dans la magnifique demeure
seigneuriale, dont ils admirèrent les richesses, et que Lakanal
devait faire détruire en 1793, arrétèrent, de concert avec le
due, qui aimait les lettres, les sciences et les arts, les statuts
de l'Académie projeléc et firent connaissance avec le poète
Lagrange-Chancel, alors son cominensal et son protégé, qui
leur donna lecture d’Ino et Mélicerle. Le 5 septembre suivant,
l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux
fut définitivement instituée par lettres-patentes de Louis XIV.
Le chanoine Bellel profitait de son séjour dans sa patrie,
sur les confins du Bordelais et du Périgord, pour faire des
incursions dans le voisinage. C'est ainsi que, en 1758, il vint
faire une visite à la Chartreuse de Vauclaire, dont il a laissé
une minutieuse description.
Après y avoir passé en revue le monastère tout en briques,
le potager, le vivier, l'église, la sacrislie, il pénélra dans les
cellules des religieux, qu'il présente l’un après l’autre.
« Voici, dit M. Courteault dans le résumé qu'il donne de cette
visite, Voici le prieur dom Bavas qui est un amateur d'art. Il a une
galerie, ornée d‘estampes d'après les tableaux de Rubens. Il est artiste
8
— 118 —
en miniatures. 1] a fait une Vierge. qui es! fort dévote et une Madeleine.
qui est trop belle et a trop d'embonpoint pour élre une Madeleine péni-
tente. Sa maniere de peindre est fort originale : il pointille toutes les
figures humaines. Le pointillisme au xvui° siecle, et dans une Char-
treuse ! — Le vicaire, un bon cartlesien sur l'âme des bêtes et qui sait
tout Malebranche, collectionne les renoncules ; c’est un amateur
spécialiste qui fait songer au portrait de La Bruyere. Un autre moine
est physicien : il a dans sa cellule un grand nombre de microscopes
faits de lentilles, qu'il ajuste à de longs tuyaux de buis. Un autre
encore, Parisien natif de la rue S'-Honare, traite l'Histoire du peuple
de Dieu, par le jésuite Berruyer, d'histoire sacrée pour les dames et
lui préfère celle de Fleury. Don: Augustin est un excellent tourneur,
mais il garde toutes les pièces qu'il fabrique comme un avare garde son
trésor. Il n'est pas jusqu'au frere cuisinier qui ne possede des livres de
son érudition. Bellet est surpris d'y trouver mentionnés des tourtes de
pigeons et des compotes de perdrix, des pâtés de carpes et des pâtés
d’anguilles. Il n’ajoute pas de commentaires, mais son silence en dit
long sur les menus des moines de Vauclaire... »
M. Courteault a Liré les éléments de son article des papiers
et manuscrits de l'abbé Bellet, conservés à la bibliothèque de
Bordeaux. L'Académie, dont notre président a été, à l'occasion
du récent deux-centième anniversaire de la fondation, élu
membre correspondant, doit publier incessamment, dans le
volume commémoratif de ce bicentenaire, les fragments de
l'histoire de l’Académie, qui contiennent la relation de la
visite au château ducal de La Force. Elle donnera aussi, dans
un prochain volume les Voyages litléraires de Bellet, dont la
transcription vient d’être faite par M. Caraman, professeur au
lycée de Bordeaux. M. Courteault fait ainsi espérer, dans une
lettre à notre vice-président, que nous connaîtrons sans trop
tarder, les textes qui intéressent directement et si vivement
le Périgord.
M. le docteur Moreau» nous communique ensuite un sonnet
sur ces paroles de la passion du Ghrist : « Ayant baissé la
tête, il rendit l'esprit. » Cette pièce doit provenir des cahiers
de cours de grand séminaire que notre confrère nous avait
montrés précédemment.
Il nous communique en mêmé temps un rapport fait à la
— 119 =
Faculté de médecine de Paris en 1771 sur l’usage des pommes
de terre pour la nourriture des hommes et des bestiaux.
Notre zélé confrère M. Joseph DuriEux nous mande que
sur le dernier cataloguc des livres d'occasion de la librairie
Férel, de Bordeaux, il a noté une curieuse brochure de
l'époque révolutionnaire que ne mentionne pas la Bibliogra-
phie du Périgord et qu'il lui parait intéressant de signaler.
« Elle a pour titre : Des vingt cinq apôtres du canton de La Linde
traduits devant le peuple, juge lrès compétent de la doctrine des
apôtres anciens et modernes. Réponse aux vingt-cinq magistrals de
La Linde suspendus de leurs fonctions, etc. In-8°, 51 pages. Cette
brochure était déjà vendue et il n’a pas élé possible de se la
procurer actuellement.
» Le tome 80 de la 1"° série des Archives parlementaires
récemment publié et relatif aux débats de la Convention du
24 novembre au 5 décembre 1793, contient quelques détails
qui concernent la Dordogne, notamment le testament du
« citoyen prolétaire » Blondez, de Périgueux. Ce philanthrope
cosmopolite, qui se qualifie franc républicain dans le cœur,
de droit et de fait, était un parisien habitant « quant à présent »
la commune de Périgueux et âgé de près de 30 ans. C'était un
ancien prêtre qui avait décliné la candidature à l'élection
épiscopale de la Dordogne ; on sait que Pontard fut promu
alors à la « prétendue dignité » d'évêque constilutionnel.
Blondez jugeait incertains, dit-il, les dépôts chez les notaires ;
aussi envoyait-il à la Convention son testament daté du
24 brumaire an II et daus lequel se trouve insérée cette dispo-
sition : « Je désire être enterré comme je suis venu au monde,
en vrai sans culotte, et surtout que la putréfaction de mon
corps soit éloignée des vivants, je ne les ai que trop infectés
pendant ma vie...» Il instituait héritière sa compagne Thérèse
Villardin, native de Nevers, âgée de 52 ans.
» Dans le même volume, nous relevons un certain nombre
de lettres de félicitations qu’envoyèrent à la Convention
nationale la Sociélé populaire de Thiviers, la Société républi-
caine de Bourdeille (Dufour président, Meyjounissas secrélaire-
rédacteur), la Société populaire de Cadouin qui « applaudit à
— 120 —
la punition d'Antoinette » et demande avec le renouvellement
intégral des corps administratifs la formation d'une armée
révolutionnaire dans son arrondissement pour surveiller la
circulation des subsistances ; la Société républicaine de Mon-
pazier (47 signataires) réclamait les tètes des « scélérats »
Georges et Pitt. La municipalité d'Eymet (15 signataires)
faisait l'éloge du représentant Lakanal « en commission »
dans le département, qui malgré ses travaux était venu
visiter la petite cité. Quant à la Société des sans-culoltes de
Belvès, soixante membres demandaient que la Montagne,
épurant le sanctuaire de la liberté, cxpulsät de la Convention
ceux qui « ou faibles ou faux » n'avaient pas voté la mort de
Louis XVI. »
Enfin, M. Jules PELLISSON nous communique un ordre de
service dans la Garde nationale de Nontron, du 15 octobre
1792, orné d'attributs militaires et d'un bonnet phrygien,
avec la devise : « Vaincre ou mourir. » Le garde national
convoqué se nommait Chavard et demeurail rue Pas étroit,
n° 53. On y remarque cette formule assez rare :
« Vous êtes averti, Monsieur, que vous êtes de piquet. »
Notre érudit confrère fait aussi passer sous nos yeux deux
autres pièces de sa collection, qui pourrout servir de complé-
ment à l'étude de M. Dujarric, sur la danse, publiée dans
notre dernier Bulletin.
1° Une carte-adresse ainsi conçue :
Lecons de danse
Dominique
Professeur de danse au collège de Périgueux
Rue Notre-Dame, n° 6.
Elle est typographiée et porle vingt numéros évidemment
destinés à être détachés par le professeur après chaque le-
con. : |
2e Une lettre d'invitation, typographiée, au bal à grand
orchestre, en l’houneur de S'*-Calherine, donné le 28 novem-
bre 1841 dans la salle de M. Victor Chaminade, au Café du
Palais, à Périgueux, commençant à 8 heures du soir. Elle est
— 121 —
signée des trois commissaires : Peyrou, A. Perrier et La-
marre.
L'assemblée remercie M. Pellisson.
La séance est levée à trois heures moins un quart.
Le Secrétaire général, Le Président,
Ferd. ViILLEPELET. M' Dg FAYOLLE.
i _—_—"—————— ES El emrmmereme
LA GROTTE DES GRÈZES
GISEMENT MOUSTÉRIEN
Situation. — À 1500 mètres environ à l'Est de la charmante
localité de Javerlhac, sur la route de Nontron, se trouvent
les bâtiments de l'ancienne colonie pénitentiaire de Jomme-
lières, et, à côté, le village de Petit-Jommelières.
En face de ce dernier, au Sud, séparés par le Bandiat et la
voie ferrée d'Angoulême à Nontron, on aperçoit quelques
rochers au milieu desquels s'ouvre, en plein Nord, une ca-
verne : c'est la grotte des Grèzes, commune de Lussas-
Nontronneau (Dordogne).
Découverte. — Le 19 mars 1908, explorant la vallée du
Bandiat, l’un de nous (Bourrinet), accompagné de M. Léclair-
cie, mari de l’institutrice de Teyjat, recueillit à cet endroit
quelques silex et quelques os fossiles. Le propriétaire, M. Hé-
riard Maurice, de Rudeau-Ladosse, ayant accordé gracieuse-
ment l'autorisation de fouiller, ce dont nous Île remercions
très sincèrement, l’un de nous (B.) commença les travaux.
Elat ancien des lieux. — Le plan cadastral de la commune
de Lussas-Nontronacau ne mentionne pas ces rochers qui
traversent actuellement en long le n° 15, section A, dénommé :
Terre des Grèzes. Il est probable qu'au moment de l'établis-
sement du cadastre, ils n'étaient pas visibles, ayant été
recouverts presqu'en entier par les terrains de ruissellement.
Lors de la construction du chemin de fer d'Angoulême à
Nontroun, on y a fait un emprunt de matériaux. On a enlevé
les terres et les éboulis pour faire la chaussée et on a mis à
dé
pu de nouveau la falaise. En même temps, on a détruit la
principale partie du gisement située, comme c'est l'habitude
à cette époque, sur la terrasse devant la grotte. Tout l'inté-
rieur élait resté vierge.
D'après nous, primitivement, le gisement devait compren-
dre : 1° En avant, une terrasse où étaient élevees les huttes
ct où devaient être les foyers et les couches principales,
2° Une grotte servant de refuge où ont été pratiquées les
fouilles.
Etat récent el fouilles. -- Au moment de la découverte,
l'entrée de la caverne mesurait 3"20 de large sur 1"63 de
haut. À deux mètres en arrière, un avancement rocheux
rétrécit brusquement le couloir d'un tiers. Il se continue en-
core quelques mètres en diminuant de plus en plus jusqu’au
point où le sol touche la vole.
Nous avons ouvert une tranchée transversale à l'entrée :
nous avons rencontré de suite la couche archéologique à
l'endroit où elle avait élé coupée.
Le sol primitif de la grotle était très inégal. À gauche, il
était relevé et formé d'une sorte de marne argilo-calcaire. A
droite, il avait été raviné par un cours d’eau venant de l'inté-
rieur qui avait cntraîué l'argile et déposé un sable fin pres-
que pur. Tel était l’état de la caverne quand les premiers
hommes vinrent s'y installer.
La couche archéologique reposait là-dessus; elle afflcurait
le sol et sa surface était à peu près régulière. A gauche, elle
n'avait que 0"30 d'épaisseur, alors qu'à droite elle alteignait
0"90, en raison de l'irrégularilé du soi ancien.
Elle était formée d’une terre rougeâtre, grasse à la base,
feuilletée dans le haut, sans la moindre trace de foyer. L'in-
dustrie était la même dans toute l'épaisseur, mélangée à des
coprolithes d'hyène et à quelques ossements cassés.
Industrie. — Les silex, au nombre de 80, sont franchement
moustériens, sauf trois qui ont un aspect aurignacien. Ilssont
finement retouchés,; quelques-uns sont d’un blanc laiteux ;
les autres, d'aspect bleuâtre.
Is comprennent : 1° des pointes lrangulaires, finement
laillées sur une face; quelques-unes étroites el allongées
— 1283 —
(Fig. n° 1), d’autres moins élancées (Fig. n° 2 et 3) ; certaines
beaucoup plus petites et plus trapues (Fig. nes 4 et à).
2 Des rachoirs-pointes, iacurvés à droite ou à gauche, avec
un bord très bien retouché, comme les n° 8 et 14 Fig.).
3° Des racloirs affectant presque la forme semi-circulaire
avec contours bien retouchés (Fig. n°‘ 6 et 11).
4° Des racloirs allongés à bords parallèles finement taillés
(Fig. n° 12). |
5° Quelques coupoirs-racloirs de formes régulières (Fig.
n° 43).
6° Un grattoir rappelant déjà ceux de l’Aurignacien (Fig.
n° 10).
1° Deux grattoirs épais semblables aux « Tartés » aurigna-
ciens (Fig. no* 7 et 9).
. 8° Un percuteur.
Nous avons également trouvé quelques os utilisés.
Faune. — Tous les ossements ont été ramassés. La déter-
mination ci-dessous en a été faite par M. Harlé, de Bordeaux,
que nous remercions vivement.
Renard : Un radius et un cubitus.
. Hyène : Nombreux coprolithes.
Cheval : Restes très abondants.
Renne : Restes abondants dont les uns appartiennent à des
sujets de taille ordinaire, d'autres à des sujets qui, bien
qu’adultes, étaient fort petits. La taille dans nos gisements
varie beaucoup, même lorsqu'on ne considère qu’un seul
gisement. Mais jamais je n'avais constaté de rennes aussi
petits.
Grand bovidé : Quelques restes.
Chamois ? Quelques dents. (Harlé.)
Observations et conclusions. — Par son industrie, le gise-
ment des Grèzes correspond au Moustérien supérieur de la
Ferrassie, de la 2"° terrasse du Moustier, de La Quina, etc.
L'abondance du renne et du cheval dénote aussi le Mousté-
rien final. Le renne commence bien à apparaitre au début du
Moustérien ; mais il est encore très rare et associé surtout aux
ossements de bovidés qui sont nombreux à ce moment là; les
restes de cheval, au contraire, sont peu abondants.
— 194 —
Dans les nombreux gisements que l’un de nous (P.) a
fouillés, il a constaté :
1° Que pendant l’Achouléen le cheval est plus abondant que
le bœuf;
2 Qu'au début du Moustérien, c'est au contraire le bœuf
qui prédomine ;
8° Qu'il recède sa place au cheval vers la fin de cette époque,
placc que ce dernier gardera pendant une grande parlie du
paléolithique supérieur.
Les nombreux coprolithes d'hyène, recucillis dans toutes
les parties de la couche archéologique, très bien conservés
par l'argile qui les entourait, prouvent que l'habitat était
visité de temps à autre par ces animaux qui y allaient dévo-
rer les restes de repas; mais ces visites ne pouvaient se faire
qu'en l'absence des habitants ; il est don: probable qu’à cer-
tains moments, ils abandonnaicnt leur demeure, soit pour
suivre le troupcau qui les faisait vivre, soit pour une rési-
dence meilleure, pendant la mauvaise saison. C'est là un point
nouveau qui n'était qu'hypothélique ct qui devient certain.
Les grottes et abris à industrie moustérienne sont peu
nombreux dans le bassin de la Charente. On ne connaît en-
core que ceux de La Quina, du Petit-Puymoyen et le niveau
inférieur du Placard, de Montgaudier, de la grotte Nord de La
Chaise, aussi, nous at-il paru intéressant de signaler celle
des Grèzes.
BOURRINET et PEYRONY.
—— 00 ———
NOTE SUR LE MÉGALITHE DE LA VAURELIE
COMMUNE DE TOCANE-SAINT-APRE (DORDOGNE)
À l'Ouest du bourg de Tocane-St-Apre et à quatre kilomètres
de cette localité, il existe, sur un plateau, à cent cirquante
mêtres au Sud-Ouest de la Vaurelie, hameau de cette com-
une, et à une trentaine de méêtres à l’ouest du chemin qui,
de Nodeix, se dirige vers la Martinie, en passant par la cote
139, un groupement de pierres volumineuses qui n'a jamais,
— 1925 —
du moins je le crois, été signalé, mais qui me paraît mériter
de l'être.
Ces pierres en grès ferrugineux, Ésonent siliceux, sont au
nombre de quatre dont trois sont très apparentes. Elles se
trouvent à l'entrée ct au Sud d’un petit bois de chênes, d'où
l'on jouit d'une très belle vue sur le vallon où coule le
ruisseau € le Roi » plus connu sous le nom de ruisseau de
Sauvagnac.
Quand on pénètre dans ce bois par un petit sentier qui part
du chemin ci-dessus indiqué, on aperçoit d'abord une masse
imposante, semblant constituée par les deux plus grosses de
ces pierres qui gisent à demi-couchées sur le flanc sud d’un
tertre artificiel.
_ L'une d'elles se présente sous la forme d’un long rectangle
irrégulier fortement incliné dans le sens de son grand axe, du
N.-E. S.-0. Eile a 1"10 de longueur et 0"70 dans sa plus
grande largeur ; son épaisseur est au Nord de 0»60 et au Sud
de 075; cile s'enfonce dans le sol à une profondeur de On15
au Nord et 0"05 au Midi. Toutes ces dimensions ne sont
qu'approximatives, comme celles que je donnerai plus loin,
parce qu'il est très diflicile de faire des mensurations exactes
sur ces surfaces irrégulières. Une grosse souche, donnant
naissance à trois beaux troncs de chène, s’est encastrée dans
une sorte d’encoche de cette pierre, près de son extrémité
Nord-Ouest.
- La seconde el la plus volumineuse de ces pierres a la forme
d’un pentagone irrégulier, aplati dans le sens N.-S.; elle se
trouve à l’Est de la précédente qu’elle louche presque à son
extrémité Nord, mais dont elle s'éloigne progressivement, de
façon à en être distante de 0"90 à son angle S.-0. près duquel
a poussé un chêae. Si plus grande longueur est de 2"30 dans
le sens E.-0.; du Nord au Sud, elle n'a que 1"15 de largeur.
Au Nord, elle a une cpaisseur de 060 dont 020 pènètrent
dans le sol; au Midi, elle a une épaisseur de 0"68.
De ce côté elle ne touche pas le sol ; elle est supportée par
une autre pierre, la moins apparente des quatre, car, sur
son épaisseur de 045, il n’y a que 020 de visible, le reste
étant enfoncé dans la terre. Cette troisième pierre paraît être
— 126 —
de forme triangulaire ; elle a une longueur de 1*30 sur sa face
Ouest qui est la seule mesurable, les autres côtés étant mas-
qués par un amas de petites pierres calcaires et une souche
d'où partent quatre troncs de chêne.
: La quatrième pierre est située à l'Est du groupe précédent
dont elle est complètement isolée. Elle a la forme d'un tronc
de pyramide triangulaire et est adossée à un talus à pente
douce qui la borde à l'Est ct au Sud, de telle sorte que sa face
Ouest qui a 1°40 à sa base esl la seule visible ; elle a une
hauteur de 0"95 dont 0"2ë sont enfoncés sous terre. A son
extrémité supérieure, qui est mieux dégagée, ses dimensions
sont de 065 (côté Ouest), 0m60 (côté Est) et 0"55 (côté Sud).
La face ouest de cette pierre est à peu près parallèle au côté
Nord-Est du plus gros bloc; ces deux pierres forment ainsi
une sorte de couloir d’une largeur moyenne de 1"30.
L'existence d'un tertre artificiel, la position de la quatrième
pierre qui ne paraît pas avoir été déplacée ct sa présente
vraisemblablement telle qu'elle fut fichée et comme plantée
dans la terre, l’état actuel du groupe principal où se trouve
un bloc superposé à un autre, indice certain de construction,
tout indique que la réunion de loutes ces masses ne s'est pas
faite, au hasard, par le simple jeu des forces de la nature,
que nous devons y voir autre chose que de banales pierres
erratiques et que nous nous trouvons en présence des ruines
d'un monument mégalithique.
Qu'était ce monument ? Très probablement un dolmen
aujourd'hui renversé dont on nc relrouve nettement caracté-
risés que l’un des piliers (premiére pierre décrite) ct la table
constituée par le plus gros bloc. Que sont devenues les autres
pierres qui manquent ou paraissent manquer? Ont-elles été
dispersées et transportées ailleurs. Se trouvent-elles sous les
gros blocs plus ou moins enfoncées dans la terre ?
Depuis l'effondrement qui s'est produit lors de la ruine de
cette construction, la table tombée sur l'emplacement même
qu'elle occupait primitivement n'y serait-cile pas restée, mar-
quant ainsi le point où se trouvait la partie principale du dol-
men qui a pu être précédée, comme cela se voit si souvent, d'un
vestibule dont l'espace vide en forme de couloir, qui existe
— 127 —
entre la deuxième et la quatrième pierre représenterait la
position ?
Ces questions ne peuvent être éclaircies que par une explo-
ration plus complète et surtout plus scientifique que celle
que j'ai pu faire. J'ai cru cependant devoir signaler l'existence
et l’importance probable de ces restes mégalithiques, laissant
à de plus compétents que moi le soin d’en déterminer la
nature et la disposition primitive.
| D' MoREAUD,
ee EC mme
FONDATION D'UN COUVENT
DES RELIGIEUSES NOTRE-DAME A PÉRIGUEUX
(1615)
Bertrand de Makanam qui avait acquis, peu d'années aupa-
rayant, la seigneurie de Sallegourde, près de Périgueux,
décéda en 1602, laissant de sa première femme, Anne Arnoul,
(épousée en 1583), plusieurs enfants, dont un seul survécut et
hérita les biens de son père; ce fut Marguerite, mariée par
contrat du 1° août 1603 avec Gabriel de Raymond, écuyer,
seigneur de Vignolles, fils d'autre Gabriel.
Enrichis par le commerce et anoblis à la fin du xv° siècle,
les Makanam, Bordelais comme les Lestonnac, riches mar-
chands eux-aussi, mais anoblis plus récemment, avaient avec
ceux-ci des liens de parenté, qui expliquent la fondation à
Périgueux d’un couvent des religieuses de l'Ordre de Notre-
Dame, que venait de fonder à Bordeaux, en 1608, la Vénérable
Jeanne Je Lestonnac, veuve de Gaston de Montferrand, baron
de Landiras.
Voici l'acte de donation avec fondation faite par M. et M”"° de
Sallegourde. Il est tiré de minutes de Dautiège (Registre 3,
f° 339), conservées aux Archives départementales de la Gironde.
Il est du 11 juillet 1615.
SAINT=SAUD.
« Sachent tous que Gabriel de Raymond, escuyer, seigneur de
Vignoles, Salegourt et autres, et damoiselle Marguerite de Makapan,
— 128 —
son espouse, estants en volonté de choiair et eslire leur sepulture et
de leurs hoirs, et de mettre une de leurs filles en religion, au cas
qu'apres estre instruite et eslevée par personne piies et religieuses,
elle soit en volonté de vivre regulierement: ct ayant considéré que
parmy les ordres de religieux, l'institut de l'ordre de religieuses de
Nostre-Dame, qui seulle en France se trouve fondée en la ville de
Bourdeaux, duquel ordre dame Jeanne de Lestonnac est la premiere
- et supérieure, lesdits sieur et dame de Vignoles eussent prié monsei-
gneur le reverend evesque de Perigueux avoyr agreable que dans son
dioceze et dans la ville de Perigueux fut institué ung couvent ou
monastere dudit ordre de Nostre-Dame. Et pour cest effect lesdits
sieur et dame ayant offert faire bonne donnation pure simple yrrevo-
cable à jamais ausdites religieuses de toute icelle maison a eux
appartenant, scituée en la scité dudit Perigueux, appellée le Chappeau
Rouge, qui consiste en maison, place et vuide grange, bassecourt,
jardrin, entrées, yssues, appartenances et dependances, sans aulcune
exception et reserves a certaines conditions, et supplié ladite dame
de Lestonnac, au nomet comme supérieure, à accepter ladite donnation
ausdictes conditions, et ledict seigneur evesque l'avoir agreable et
lauthoriser ; à quoy ladite dame de Lestonnac, superieure, apres en
avoyr communique et conferé avec les autres relligieuses de ladite
maison et monastere, assemblées capitulairement, leur avoir accordé
soubz le bon plaisir de Nostre St-Pere le Pappe, de Monseigneur
l'illustrissime et reverendissiine cardinal de Sourdis, archevesque de
ladicte et primat d'Aquitaine. Pour ce est que aujourd'huy, unsiesme
du moys de juillet 1615, apres midy, pardevant moy Laurens Dautiege
notaire et tabellion royal en la ville et cité de Bourdeaux soubz signé,
presens les tesmoings bas nominés, a esté present en sa personne
ledit seigneur de Vignoles, habitant de ladicte ville de Périgueux,
lequel faisant tant pour luy que pour ladite dame de Macanan, son
espouse, absente, pour laquelle sest faict fort et promis luy faire avoyr
et tenir pour agreable et ratiffier ces present instrument, et quantes
a peyne de tous despens, dommages et interests, de son bon gre et
volonté pour eux et les leurs.ont donné et donnent par ces presentes,
par donation pure et simple faict entre vifs et yrrevocablement à
janais, audict ordre Nostre Dame des religieuses dudict ordre, luy
sont a present et seront a ladvenir ladite dame de Lestonnac supé-
rieure, present stipulant ct acceptant pour les autres religieuses,
scavoir est : la maison entierement cy-dessus designée, scituée en
ladite ville de Périgueux, confrontant d'ung cousté vers midy à une
rue qu'on va et vient de la porte appellée de Taillefer auls rivieres,
d’autre cousté…
— 199 —
Pour dicelle maison estre faict et construict, soubz le bon plaisir
dicelluy seigneur et revérend evesque de Perigueux, ung couvent de
religieuse dudit ordre Nostre Dame sy bastir telle eglise que lesdites
religieuses edifieront, aulx despens toutes foys des dictes religieuses
ou autres que desdicts seigneur et dame de Vignoles ; dont a cest
faict ledict sieur de Vignoles, pour luy et pour ladicte dame sadicte
espouse, se sont de ladite maison entierement, appartenances et
dépendances, fait et sont desmis et devestus et dessaisis, et en ont
vestu et saisyes lesdictes religieuses, faicts et instituées vrayes
dames et proprietaires possessereses, pour par elles et leurs succes-
seurs audict ordre en jouÿr et uzer doresnavant comme aultres .
(2 mots illisibles) particulièrement (?) bien dudit ordre, consentant
quelles en prenent Ja possession realle sur les lieux quand leur
plaira. Promectant ledit sieur de Vignoles leur garenthir ladicte
maison envers et contre tous, de tout troubles et empeschements
quelconques, à peine de despens, dommaiges et intéres, à la charge et
condition expresse que ledit sieur et dame de Vignoles, tant pour
eulx que pour les leurs de leur estre et ligne, avoir leur sépulture
dans l’église quy sera faicte esdicts biens donnés. Et en icelle pourront
faire mettre et esleure ung tombeau a leurs despens au lieu le plus
eminant et honnorable, apres celluy de ladite superieure, de tout ainsi
quil est octroye au fondateur de couventz; avec pouvoyr de faire
paindre leurs armes soit en platte peinture ou en relief, au choix
desdits seigneur et dame de Vignolles, à la charge toutes foys que,
bien qu'ils y puissent estre ensevelis tous deux, ne pourront mesme-
ment tous deux esleure qu’un seul tombeau, lequel ils pourront faire
construire et poser aulx costés contre les meurs de ladite eglise en
telle part que bon leur semblera, mais ne pourront mettre ny bastir
au milieu de ladicte eglise pour empescher le service divin ny inco-
moder le peuple. Pourront en oultre faire faire ung litre ou ceinture
tout alentour de ladicte eglise dedans et dehors, tout ainsy que selon
les privileges que les seigneurs justiciers ont droict faire aulx esglise
de leurs parroisses, ensemble pourront faire aussi mettre ung banc
au lieu le plus eminant de ladicte eglise pour eulx et les leurs à
ladvenir. Auparavant laditte dame de Vignoles seule exclusivement
a toute sa proslixité, en qualité de fondatrice et non autrement, 8e
reserve la faculté de pouvoir entrer dans ledict monastere deulx foys
l'annee seullement et non plus, tant pour visiter saditte fille que pour
recevoir les consolations desdictes relligieuses ez pieus. Et aulx fins
de perpétuelle mémoire pourront lesdicts sieur et dame faire mettre
ung tableau auquel sera gravé la presente donation, de laquelle sera
faict designation et acte capitulaire lors de ladicte prise de possession
430 =
que lesdictes religieuses feront de ladicte maison: lesquelles seront
tenues en memoire de la dicte donation, faire dire et célébrer une
messe de mortz annuellement, perpetuellement a jamais, pour l’âme
desdicts sieur et dame de Vignoles et d2: leurs predecesseurs et
successeurs a tel jour que lesdicts sieur et dame vouldront. En oultre
seront tenus les dictes religieuses tant d'enseigner tant en escholes
qu'en pention les filles suivant la regle dudict ordre, comme aussi
seront tenues instruire et enseigner soit en la proffession dudit ordre
et autres esercices louables une des tilles desdicts sieur et dame de
Vignoles ou telle autre quilz nommeront a ladicte dame de Lestonnac,
telle quil leur plaira mettre a leur couvent et icelle nourir et entre-
tenir de l'age de sept a huict ans, jusques quelle fera sa profession sy
elle est en volonté. Sans que pour raison de ce lesdicts sieur et dame
de Vignoles soient tenus la dotter ny constituer aulcune autre
pention ny dot ains seullement ledict don. Partant que besoin seroyt
servira de dot et de constitution à la charge reaulment que sy ladicte
fille ne voudroyt etre religieuse, que ladite donation tiendra et ne
pourra pour quelque cause que ce soyt estre revoqué. Plus pourront
lesdicts sieur et dame en nommer une autre telle quil leur plaira
pour estre religieuse, sans que toutefoys les dictes dames relligieuses
soient tenus de la nourrir et entretenir, ains seullement de la recevoyr
en Jeur ordre, sans pour ce elle puisse demander dot aulcune ny
autre constitution que celle quy est faicte par la presente donnation.
Et aulx fins de plus ample validite et fermetté de ces presentes les
dictes partyes ont voulues icelles estre insinués et emologués par
Monsieur le seneschal dudit Perigueux ou Monsieur son lieutenant et
a ces fins ont faitz et constitue leur procureur, scavoir ledit sieur de
Vignoles, M. (sic en blanc) et la dicte dame de Lestonnac supérieure
audict nom M. (sic en blanc) procureurs, etc.
A este accordé qu'en évenent ques dictes religieuses ne batissent
esdicts lieux ledict couvent ou questant basty il fut délaissé par elles
a ladvenir, en estat quilz seroyt reviendroict audit sieur et dame de
Vignoles et a leurs successeurs ; si mieulx esdictes dames (2 mots
illisibles) batissaient ailleurs leur couvent, donnent esdict lieux aus-
dicts sieur et dame de Vignoles et aulx leurs les memes privileges,
prerogatives et pouvoirs qui sont comprises en ladite donation ou
rebastir et remectre le mesme inonastere aulx mesmes lieux donnés.
Pour l'entretien et accomplissement et toutes lesquelles choses
susdictes lesdictes parties ont respectivement obliges à l'advenyr
lesdicts sieurs de Vignoles tous et chascuns leurs biens et de ladicte
dame sa femme, et ladicte dame supérieure tous et chascun les biens
— 181
et revenus dudict couvent, meubles et immeubles presents et advenir
quilz ont soubzmis, elc., renoncé, ele. | |
Faict a Baurdeaulx audict couvent des religieuses ez presences de :
Monsieur maistre François de Raymond, conseiller du Roy en sa cour
‘de parlement, et Alain Arnault, escuyer, sieur de Labory Fricard, et
habitant de Périgueux, et maistre ot Sicard.
Signé : G. RAYMONT, donateur susdit : PELESTONN AC: F'ARNAUIT ;
DAUTIÈGE. notaire royal: RAYMOND: J. SICAST, L
LES URSULINES DE PÉRIGUEUX
(Suite)
XIX
SDbÉRIontE ïe Ds DE LAMBERT |
(29 mars 1742 — 1° avril 1748)
Le 29 mars 1742, la communauté, réunie sous la présidence
de Me: de Macheco de Prémeaux, assisté du chanoine Charles
de Bertin ct de l'abbé Pierre Gouyou, se donna pour nouvelle
supérieure Mère Saint-Martin (Jeanne de Lambert) (1). |
(1) M. Charpentier de Belcourt, inspecteur des contributions indirectes en
retraite, a réuni sur la famille de Jeanne de Lambert d'amples renseigne-
ments qu’il a bien voulu me communiquer, et qui vont me permettre de com-
pléler ceux que j'ai déjà fournis. Cette famille, une des plus anciennes de
notre Périgord, était, de temps immémorial, établie dans la paroisse du Change,
où elle possédait le fief du Rozier, qui se trouvait à proximité de ce bourg,
et celui de La Mazardie, silué dans la direction de Cubjac.
Le château de La Cave, paroisse de Saint-Antoine-d’'Auberoche, où le père
de Jeanne, Guillaume de Lambert, alla se fixer à la suite de son mariage,
était une propriété de sa femme.
Guillaume de Lambert était fils de Marc de Lambert, seigneur de La Ma-
zardie ct du Rozier, et d'Antoinette d’Abzac de Sarrazac, mariés en 1640.
Marc de Lambert avait en 1615, épousé en premières noces Marguerile
Texier, ou peut-être Tessières, d'où était provenu Pierre Lambert, que j'ai
mentionné comme ayant été le parrain de Jeanne de Lambert. Picrre de
Lambert et Guillaume de Lambert étaient donc demi-frères.
Pierre de Lambert s'unit en 1647 à Francçuise des Escuyers, fille de Rey-
mond des Escuyers, seigneur de Gandillac. Ils eurent une fille unique, Mar-
guerite de Lambert, mariée en 1694 avec Charles Patronnier, écuyer, fils
2 199
Le 4° avril suivant, eut lieu la nomination des officières.
Furent désignées comme conseillères : Marie de Monferrand,
Charlotte Souc de Plancher, et Marie-Elisabeth d'Hautefort.
Les deux premières recurent en méme temps, l'une la
charge de préfele, ct l'autre celle d'économe.
Les emplois de discrète et de procureuse furent conférés à
Christine et à Maric Delpy, et la direclion des novices et des
jeunes professes à Jeanne-Yzabeau de Foucaud de Cubjac.
Réélue le 20 mars 1715 pour un second triennat, après un
scrutin présidé par le grand archidiacre et vicaire-géneral
Charles de Bertin, Mère Saint-\'arlin confirma les mêmes
dignitaires dans leurs fonctions respectives.
La prospérité du couvent prit, sous le nouveau supériorat, un
développement plus grand encore que sous le supériorat pré-
d'autre Charles Patronnier, écuyer, seigneur du Clapier, Puyrousse, La Ri-
gale et autres places, et de Jeanne de La Bastide.
L'ursuline Jeanne de Lambert avait un frère, Henry de Lambert, scigneur
de La Mazardie et de St-Antoi:.e d'Auberoche, co-seigneur du Change, marié,
en 1734, avec Anne-Adélaïle Guischard, fille de Charles Guischard, seigneur
et patron d’Antée, de Guépéroux et du Moulinet. Il fut mou+quetaire du Roi
en 1711, puis cipitaine au régiment de Chabrillan, ci-devant de La Tour-
cavalerie.
De son union avec Anne-Adélaïde Guischard naquit une fille, Catherine-
Marie-Charlotte de Lambert, qui “pousa Jean-Louis de Boilyÿ de Razac, du
Lieu-lieu. Elle décéda n'ayant que 33 ans. Elle fut enterrée dons la chapelle
du château du Lieu-Dieu, auquel était alurs attenante l'église de la parvisso
de Boulazac.
Il y a trois ou quatre siècles, la famille de Lambert sut plusicurs de ses
membres maires de Périgucux. Elle possédait alors, comme c'était l'usage de
toutes les familles aristouraliques, ou mème seulement bourgeuises, des envi-
vons, une habitation dans notre ville. Cette habitation devint par la suite
l’Hôtellerie du Chapeau Vert. Puis sur son emplacement fut construit le cou-
vent des Récollets. C'est actuellement l’école normale des garçons.
Vers le milieu du xvi* siècle, un rameau de cette famiile, se détachant du
tronc périgourdin, alla créer la hranche de St-Bris, comté d'Auxerre, d'uu
provint le mari de la célèbre marquise de Lambert, qui, grâce à ia distinc-
tion de son esprit et au charme de sa conversation, fit de sun salon, à Paris,
le rendez-vous de toutes les illustrations intellectuelles, particulièrement des
illustratiuns littéraires, de sun époque.
4100 —
cédent. Elle s’affirma par de multiples prêts d'argent (1) Ceux
dont j'ai retrouvé la trace atteignent, en capital, près de
28000 livres : d’où l'on doit, à la vérité, pour dégager le boni
net, déduire 17.000 livres procurées à la communauté par des
remboursements d'anciennes créances (2).
(1) Ils furent consentis par contrats passés, devant M* Chinours, le 20
juin 1743 ; dovant Me Robert-Desisles, le 8 avril 1713, ot devant M° Lavavé
les 28 juillet, 4, 14 et 16 août 1742 ; 9, !8, 26, 27 et 29 janvier, {°° et 5 février,
29 mars, 8 avril, 17 juillet et 18 décembre 1743 ; 4 et 18 août 1744 ; 17 avril et
10 mai 1719, 20 avril et Le” mai 1735, — ive: Germain Orfaure ainé; Guillaume
Dubreuil, notaire à Chäteau-l'Evêque ; Jeanne du Verneuil, veuve de Francois
de St-Yrieix, seigneur de La Baronnie ; Martial Guichard, sieur de Vergi-
nas ; Etienne Coulaud, marchand, au faubourg St-Marlin ; Pierre Eymard,
docteur en médecine, bourgeois de Périgueux ; Jean-Baptiste Faure, cheva-
lier, seigneur de Rocbefort, consciller du Roi, président-trésorier général de
ses finances au bureau de Guyenne, et Elie de Froidefond de Flazat, seigneur
de Beauvigier, demeurant l’un et l’autre paroisse Saint-Front ; Nicolas Da-
lesme, écuyer, seigneur de Vige, demeurant au repaire noblo de Vige, paroisse
de Sorges, et autre Nicolas Dalesme, prieur de Sainte-Eulalie, demeurant à
la Cité, frères germains ; FranÇiis de Lafaye, seigneur de Creyssac, demeu-
rant en la maison noble de La Renaudie, paroisse de Villetoureix ; Gabriel
Merlhie, docteur en médecine, bourgeois de Périgueux ; Raymond Périer,
sieur de Bosvieux ; Ililaire de La Bastide, seigneur de Peyrignoles, demeu-
rant au repaire noble de Périer, paroisse de Bru ; Arnaud de Foucaud, baron
d'Auberoche, seigneur de Lardimalie ; Antoine Mer:hie, sieur de Lagrange,
bourgevis de Périgueux, demeurant paroisse St-Silain ; Pierre-Jean Merveille,
greffier en chef en l’Election, et Guillaume Merveille président du Présidiol,
père et fils ; Marguerite Gravier, veuve de Raymond Castilhon, sieur do
Monsac ; Leymarijo de Pleyssat ; Joseph Delpy, écuyer, ancien capitaine, rece-
veur des tailles ; le seigneur de Puycontaud ; Guillaume Delpy, écuyer, sei-
gneur de St-Geyrac ; André Tourtel, écuyer, seigneur de Gramont, magis-
trat au siège présidial et sénéchal de Périgueux ; Aubarbier du Masnègre.
Cf. actes portant renouvellement ou extinction de quelques-unes de ces
créances : Arch, dép. de la D. Minutes Lavavé, 11 novembre 1750, 9 avril
1770, 4 août 1778, 9 mai 1773, 8 mars 1774, 17 et 20 avril et 12 octobre 1775,
2 avril 1777 ; Série Q, 26 messidur an 3, 16 messidor, 18 thermidor et 13 fri-
maire an IV.
(2) Recouvrements constatés par quittances délivrées, devaal M° Lavavé,
les S et 30 juillet 1742 ; 183 et 21 janvier, 28 mars et 11 juillet 1743 ; 18 août
1744 ; 17avril, 10 mai et 7 août 1745, et 15 octobre 1747, — à Pierre Dalvy, pro-
cureur ; le comte de Chassaigno ; Jean Chapelou, du lieu de Lachapelle, pa-
roisse de Villamblard ; Etienne Foulcon ; Joan Sengensse ; le scigneur de
Rochefort ; Jeanne du Verneuil, veuve de Marc de Cugnac; Reymond du
9
— 134 —
Tout en consolidant de plus en plus sa situation financière,
Ja communauté ne négligea pas ses immeubles.
J'ai fait allusion précédemment à une amélioration impor-
tante que reçut une des dépendances de l'établissement. Le
moment est venu d'en reparler avec quelques détails. ”
On sait que le couvent possédait, contigües à sa clôture,
plusieurs maisonnettes qu'il louait. L'une d'elles était occu-
pee depuis longtemps, on peut dire de père en fils, par une
famille Grenier, dont le chef, à l'avènement de Mère St-Mar-
tin, s'appelait Sicaire (1). Ilétait marchand de fer et payait
annuellement, dans le principe, aux religicuses 45 livres de
loyer par an, tant pour la boutique où il exerçait son com-
merce que pour trois chambres basses dont elle élait sèparée
par un vieux mur contre lequel elles étaient adossées, sur le
derrière,’en forme d’appentis.
Le tout était, on le devine, peu confortable et peut-être
même passablement délabré, si bien que Sicaire Grenier, im-
patient d'avoir une meilleure installation, fit exécuter, de ses
deniers propres, les réparations les plus urgentes, qu'il jus-
tifia lui avoir coûté 360 livres 4 sols. Les Ursulines consen-
tirent à lui payer l'intérêt de cette somme, mais par contr
elles élevèrent le chiffre de son loyer ; elles le portèrent à 63
livres. Alors Sicaire Grenier insista pour une réfection com-
plète du local qui lui était affermé. La communauté condes-
Castaing, sieur de La Veyssière ; Denis-Jacques de Crevoiseret, syndic-géné-
ral du clergé du diocèse, et Théophile du Cheyron, écuyer, seigneur de
Veynat. LUS ‘
(1) Sicaire Grenier épousa, le 8 juin 1723, dans l'église: Saint-Jean de la
Cité, Bertrande Bordas. Jeanne de Monferrand, dame de St-Orso, supérieure
de Sainte-Ursule, lint, par procuration, sur los fonts baptismaux, dans la
même église, une de leurs filles, le 1° mai 1734.
Sicaire Grenier testa le 30 avril 1746, devant M*° Chaminade.ll institua pour
héritière Bertrande Bordas, sa femme, à chirge de remettre à son fils son
hérédité consistant principalement dans un enclos sis en la paroisse de La
Cité.
En 1749, Sicaire Grenier 8e trouvait décédé, et sa veuve, remariée à Jean
Catue, huissier, fils de Gabriel Catue, aussi huissier, et d'Hélène Constant,
orcupait toujours comme locataire l'appartement de Ste-Ursule dit « Le nou-
veau batiment +.
— 135 —
cendit à ce désir, et le 20 septembre 1742 (1) confia l'entre-
prise des travaux nécessaires à cet effet à Annet Chassaignac
jeune (2), maître-maçon, demourant paroisse St-Silain.
Ja vieille boutique fut démolie. Sur son emplacement on
en construisit une autre de 16 pieds de long et de 12 pieds de
large : au-dessous et par côté, l'on édifla trois belles cham-
bres, dont une surmontée d’un grenier. ‘
Les frais de la nouvelle bâtisse ne laissaient pas d'’êtro
élevés : aussi la communaulé, pour s'indemaiser de sa
dépense, majori-t-elle une fois de plus le prix de la location.
Le 25 juin 1743 (3), renouvelant pour neuf années son bail
avec Sicaire Grenier, elle lui fit prendre l'engagement de
payer par an 185 livres 4 sols, et de supporter, en plus, les
rentes foncières dont était greve le terrain. Mais, d'autre
part, elle lui remboursa, séance tenante, les 360 livres 4 sols
qu'il avait avancées pour les premières réparations.
La plus-value résultant de cette réfection à neuf de l'im-
meuble occupé par Sicaire Grenier fournit au fisc l’occasion de.
réclamer aux Ursulines pour droit d'amortissement, calculé
sur le pied de l’augmentalion de leur revenu, 311 livres 2 sols
et 3 deniers. Klles cssayérent de résister à cette demande,
mais elles furent condamnées à y satisfaire par ordonnance
de l’Intendant de la Généralité de Bordeaux du 6 septembre
1746. Elles formèrent alors opposition à celle décision. Elles
arguaient d’une compensation à établir avec la taxe qu’elles
avaient acquiltée, lors de leur mise en possession, en 1700,
par la famille Lacroix, du domaine du Périer, taxe dont la
restitution leur était due, disaient-elles, puisqu'il y avait eu,
le 3 mai 1737, retrait féodal exercé par le seigneur du fief
dont ledit domaine relevait. Il leur fut répondu que, pour
pouvoir invoquer la compensation, il aurait fallu que la re-
(1) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.
(2) Annot Chassaignac jeune avait, comme son nom l'indique, un frère ainè
qui, maitremsÇon comme lui, et portant le même prénom, était marié à
FraoÇoise Brun et habitait aussi la paroisse St-£ilain. Ce frère ainé décéda le
22 avril 1749, âgé de 65 ans. Le cadet mourut, ayant le même âge, le 25 jan-
vier 1756. Il avait été marié à Jeanne Beyney.
(8) Arch. dép. de la Dord. Minutes Lavavé.
— 136 —
vente féodale qu'elles avaient consentie eût été forcée. Or, ce
n'était pas le cas, puisqu'il leur aurait été loisible de la refu-
ser, étant donné que plus de trente ans s'étaient écoulés
depuis leur acquisition. Elles furent donc déboutées de leur
opposition par une nouvelle ordonnance de l'Intendant
datée du 18 novembre 1746 (1).
Les immeubles de Manzac ne furent pas moins que ceux
de Perigueux l'objet des soins de la communauté. Elle s'oc-
cupa d'améliorer les conditions d'exploitation des domaines
qu'elle possédait dans cette paroisse. Depuis longtemps elle
les donnait à travailler à moitié fruits, mais il lui sembla
qu’elle n'avait pas lieu de s’en louer. Elle se decida donc à les
affermer. Elle traita, le 3 juillet 1743 (2), pour ses deux mé-
tairies de Dolivou et des Pradecaux, avec Ronteix père et fils,
demeurant au lieu de Bas-Carenas, paroisse de Bru-de-Gri-
gnols. Le bail fut fait pour seplans et pour la somme annuelle
de 450 livres. Les preneurs payèrent comptant la ferme de la
première année. Pour les six autres, ils s'engagèrent à l'ac-
quitter annuellement en deux pacles, la Sl-Jean et la Noël.
J'ai dit que la communauté de Ste-Ursule acceptait parfois
comme pensionnaires libres des dames ou des demoiselles
du monde, Elle accueillit de la sorte, le 22 mars 1745, deux
sœurs, Suzanne et Madeleine Roche, filles d’un premier lit de
Jean-Damascène Roche (3), seigneur de Grangemarty, avocat
({) Arch. dép. de la Gironde. C. 2200.
(2) Arch. dép. de la Dord. Minutes Lavavé.
(3) Jean -Damascène Roche était fils de Léonard Roche et de Marie Vergnas.
Il avait un frère, Joseph, prêtre, el une sœur, Marcelle, mariée à Jean de
Bertin, écuyer, sieur de Loursarie. Un de ses oncles, Yrieix Rocbe, docteur
en théologie, après avoir été archiprêtre de Monboyer et de Chalais, en An-
goumois, Vint se retirer à Périgueux au faubourg Taillefer, dans une maison
qu'il possédait en face de l'hôpital de la Manufacture, Un autre oncle de Jean-
Damascène, Léonard Roche, chanoine régulier de St-Augustin, fut prieur de
Sablonceau. Un troisième Jean-Jacques, élail avocat et habitait au lieu de
Favolle, paroisse de Villetoureix.
Jean liamascène Roche avail eu le malheur, duns sa jeunesse, de tuer Jean
Recvurbier, de la paroisse de St-Jean de la Cité. Il obtint des lettres de grâce
et de purdon qui furent entérinées par sentence de la cour criminelle de Péris
gueux le 5 janvier 1724.
Hore
en la cour et bourgeois de Périgueux, demeurant paroisse
St-Silain.
Elles avaient, ce jour-là, vers les 5 heures du soir, quitté
furtivement la maison de leur père, se plaignant d'être en
butte à de mauvais traitements de sa part. Elles avaient, du
reste, immédiatement, par une requête adressée au lieute-
nant général de la ville, demande qu'il fût alloué une pension
à chacune d'elles, avec une provision de 1000 livres. Il fut
fait droit, par appointement du 31 mai suivant, à cette
demande fondée sur la jouissance, que retenait devers lui le
seigneur de Grangemarty, des biens de Suzanne de Mon-
tozon (1), mère des demoiselles Roche, depuis longtemps
défunte.
Le seigneur de Grangemarty interjeta, le 8 juin, appel de
cette décision ; et le lendemain, par exploit de M° Tem-
poure (2), notaire royal, il somma la supérieure de Ste-Ursule
de lui rendre sur le champ ses deux filles, sous peine d’être
poursuivie par toutes les voies de droit.
Quand l'acte fut notifié, la sœur portière qui le reçut (3)
refusa de signer, at même de décliner son nom. Le notaire
insista pour être introduit auprès de la supérieure. Mais on
l'évinça en lui déclarant qu'elle élait malade.
Le même jour, le seigneur de Grangemarty fit aussi donner
un exploit à ses deux filles. Il les accusail d’avoir profité d’une
fièvre violente qui le retenait au lit pour le dévaliser et pour
s'enfuir. Il les dénonçait comme n'ayant obéi aux sugges-
(4) Jean-Damascène Roche s'était marié avec Suzanne de Monlozon, dans
l'église St-Front, le 21 mars 1719. Dix ans après,le 15 janvier 1729, il épousa
en secondes noces, dans la même église, Marguerite Cathala-Chatard, demoi-
selle de La Verdenie. Il out de ce second lit un fils, Pierre-Gabriel, et trois
filles, dont uno s'unit, le 11 février 1755, en l’église St-Jean de la Cité, à
Pierre Brothier, sieur de Lavaud, orfèvre, fils de Jean-Jacques Brothier ct de
Marguerite Guilard.
(2) Jean-Baptiste Tempoure était marié à Julie Grandieu, fille de défunts
François Grandieu, en son vivant notaire royal, et Anne Chartroule. Il céda
son office, le 20 novembre 1747, à Antoine Sarlande, pour le prix de 1000 li-
vres, par acte devant M* Cournilh. 11 avait commencé par être huissier.
(3) 11 y avait, à ce moment, deux sœurs portières : Mère de la Nativité
(Marie-Marguerite de Lafaye) et Mère St-Stanislas (Anne du Caslaing\.
— 138 —
tions de ses ennemis que pour se soustraire à l'autorité pater-
nelle et mener une vie licencieuse. Enfin, se défendant de
songer à s'enrichir au moyen des revenus de sa défunte
épouse, il proposait à ses filles — si mieux elles n'aimaient
revenir en sa compagnie, sous l'offre qu'il leur faisait de les
nourrir et les entretenir comme auparavant suivant leur con-
dition — il leur proposait, dis-je, de leur laisser prendre la
moitié des fermages ct des loyers es immeubles comprenant
l'entière hérédité de Suzanne de Montozon, l’autre moitié lui
revenant à lui-même comme ayant la jouissance légale de la
part de ladite hérédité qui compétait à ses deux fils mineurs,
Yricix (4) et Dominique (?), frères germains des demoiselles
Roche.
Le conflit se denoua, ce semble, à la satisfaction du sei-
gneur de Grangemarty, en ce sens qu’au bout de quelque
temps les demoiselles Roche réintégrèrent le domicile pater-
ne}. J'imagine que les religieuses y contribuërent par leurs
avis conciliants, qui, d'ailleurs, ne furent nullement influen-
cés par les menaces contenues à l'adresse de la supérieure
dans l'exploit du 9 juin 1745.
L'incident n'en fut pas moins pénible sans doute pour la
communauté. Comme pour l'en consoler, des amis de la mai-
son se cotisérent, sur ces entrefaites, pour lui offrir un bel
autel du Sacré-Cœur. Le coût fut de 218 livres. La somme
paraitrait aujourd'hui modique. Mais elle était rondelette
pour l'époque. L'éreclion de l’autel dans l'église de Ste-Ursule
se fit cn 1747.
Sous ce supériorat, deux aspirantes sœurs converses,
Jeanne Conangle el Anne Mage, et quatre aspirantes religieu-
ses de chœur, Marie Favareille, Maric-Ursule Dalvy, Marie-
Bénigne de Nogaret, el Marguerite Meynard, vinrent sollici-
ter leur agrégation à la communauté.
(1) Pierre-Yrieix Roche avait déjà passé en Amérique comme pilotin. On
n'en eut plus de nouvelles.
(2) Dominique Roche entra dans les ordres. Il fut longtemps curé de Marsac.
— 139 —
. JRANNE CONANGLE, dile sœur Aguës. Elle naquit au village
de Vaudune, paroisse de Paunat, en 1727, Elle élait fille de
Guillaume Conangle et de Marie Lawville.
Elle fit sa profession le 30 septembre 1748.
Avant d’être reçue tourière, elle était au service du cou-
vent. Elle y était entrée sous les auspices d’une vieille tante,
Marguerite Linarës (1), servante elle-même à Ste Ursule
depuis une trentaine d'années. Faisant son testament le 15
septembre 1744 (2», Marguerite Linarès l'institua son héri-
tière, concurremment avec deux autres nièces, dont une,
Marie Linarès (3), encore mineure, était, elle aussi, domes-
tique du couvent. La testatrice décéda le 24 juin 1747. Le 7
juillet suivant, ses héritières procédèrent entr'elles au par-
tage de sa succession (4). Jeanne Conangle reçut dans son lot
des créances sur divers particuliers, créances s'élevant en-
semble, toutes charges déduiles (5) à 550 livres. C'est de cette
somme que, que le 8 septembre 1748, passant son contrat
d'aumône dotale (6) elle fit don à la communauté, mais en
s'en réservant les revenus, durant sa vie, pour son entretien.
La communauté dut même s'engager à lui payer, en plus, 15
livres par an à titre de gages.
(1) Marguerite Linarès, baptisée dans l'église de Paunat le 16 juillet 1674,
était fille d'Etienne Linarès et de Jeanne Delmontet. Elle vint de bonne heure
à Périgueux se meltre en condition. Elle entra d’abord chez une dame Boutin,
puis chez les Ursulines. |
Un de ses neveux, Jean Conangle, fils d'autre Jean Conangle et de Jeanne
Linarés, fut jardinier chez les prêtres de la Mission. Par contrat recu Chi-
nours le 24 juin 1746, il épousa Catherine Gesly, fille de Jean Gesty et de
Marie Lardy, demeurant aux Quatre-Chemins.
(2) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.
(8) Marie Linarès était fille de feu Léonard Linarès et de Marie Marfauvel,
celle-ci remariée à Pierre Labroube, du village de Milhac, paroisse de Man-
zac. Marie Linarës quitta le couvent pour épouser, le 20 février 1754, dans
l'église St-Jean de La Cité, Jean Champeau, journalier, fils d’Etienne Cham-
peau, et de défunte Marie Périer, de St-Aslier.
(4) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.
(5} Jeanne Conangle eut, entr'autres charges, celle de payer un legs de 300
livres fait par sa tante à une pelite nièce, Jeanne Nadal, épouse de Jean Pey-
naud, charpentier, au village de Mauris, paroisse de St-Médard de Mussidan.
Elle acquitta ce legs le 21 avril 1759. (Minutes Lavavt).
(6) Arch. dép. de la Dord. Minutes Lavavé.
— 140 —
À ce moment Guillaume Conangle vivait encore (1), mais il
ne larda pas à mourir, et,le 3 septembre 1749, sa fille disposa
par un nouveau contrat (2), en faveur de la communauté de
400 livres à prendre sur ses droits dans la succession de son
père, mais toujours sous la mème réserve en ce qui concerne
les revenus.
Trente ans après, la communauté n'avait pas encore touché,
du moins en entier, le capital promis par les actes du 8 sep-
tembre 1748 et 7 scptembre 1749. Aussi dut-on, pour empè-
cher ces titres de prescrire, les faire renouveler le 1° juin
1778 (3).
: Sœur Agnès, quand elle quitta le couvent lors de sa ferme-
ture par la Révolution, ne partit pas de Périgueux. Elle y
fut incarcérée conne insermentée. Elle avait été rendue à la
liberté depuis quelque temps, lorsqu'elle mourut le 2? ven-
démiaire an V (43 octobre 1796) dans sa 70° année.
ANNE MAGE, dite sœur Anne. Elle était fille de François
Mage (4), marchand de fer, et d'Anne Solier (5), mariés sui-
vant contrat retenu par M° Lavavé le 4 septembre 1733.
Elle naquit à Périgucux le 18 août 1723 et fut baptisée trois
jours après dans l’église St Front. |
Elle avait un frère consanguin, Antoine (6), au moins un
(4) Guillaume Conangle fut veuf de bonne heure de Marie Laville. Il se
maria en secondes noces avec Bertrande (Combrunie. 11 fit son testament le 13
janvier 1749. Cet acte fut reçu par M° Dartenset, nolaire royal à Paunat.
(2) (3) Arch. dép. de la Dord. Minutes Lavavé.
(1) François Mage étail établi dans la rue d’Enfer. Il s'était marié en pre-
micres noces avec Catherine Noël, dans l'église de la Cité, le 17 août 1714. 11
mourulle 29 juin 1751, ägé de OÙ ans
() Anne Solicr était fille d'Antoine Solier, marchand, et de Marguerite Dra-
peyroux. Elle avait un frère Bertrand, marie à Lucrèce Daniel, et une sœur,
Marie, épouse d'E‘ie Durieu, notiire à St-Astier. Anne Solier décéda lo 17
juin 1771, ägée de 68 ans.
(6) Antoine Mage épousa, suivant contrat du 16 juin 1718 reçu Chinours,
Marie-Anne Bussitre, fllle de Thomas Bussière maïître-chirurgien, et de Pé-
tronille Gagnerie. 11 testa (Minutes Lalande) le 1°° novembre 1765. Son épouse
lui survécut et mourut le 12 mai 1779, âgée de 50 ans. Elle avait une sœur
ainte, Maric, qui avait épousé Jean Borderon, maitre ëès-arts et arpenteur
juré.
— Ail —
frère germain, Louis (1), et plusieurs sœurs germaines, Marie-
Anne (2), Françoise (3), et Marguerite (4).
Elle passa son contrat d'aumône dotale le 3 novembre
1749 (5). Ses père et mère promirent conjointement et solidai-
rement au couvent la somme de 400 livres, payables dans un
délai qu'ils déterminèrent. Ils promirent, en outre, 20 livres
par an à titre de pension alimentaire, et 6 livres à titre de
pension viagère. Les quatre cents livres de capital étant
encore dues trente ans plus tard, le titre en fut renouer par
acte du 9 novembre 1779 (6).
De l'union d'Antoine Mage avec Mario-Anne Bussière provinrent neuf en-
fants, entr'autres Pétronille, qui, par contrat du 29 septembre 1771, s’unit à
Jean-Baptiste Gravier, greffier en chef du Présidial ; Anne, mariée le 4 août
1786 à François Lapouge, fils de Martial Lapouge, bourgeois, el de Marie
Chabane, demaurant au village de Lafarge, paroisse de Thenon ; autre Anne,
ursuline au monastère de Lavalette, en Angoumois ; Thomas, marié le 28
septembre 1783 à Julic Roubène du Meynot, fille de François Roubine du
Meynot et de Marie Mespoulède de Lamothe, mort vice-président du tribunal
de Périgueux le 28 mai 1846, à l’âge de 91 ans ; enfin deux autres qui se
firent prêtres, et ont leur nom inscrit au marlyrologe de la Révolation, car ils
périrent dans les cachots où elle les jeta.
Le plus âgé des deux s'était expatrié sous la Terreur, Au lendemain des
élections de l’an V, faites dans un sens contre-révolutionnaire, il crut pouvoir
rentrer en France. Il venait d'arriver à Bordeaux, lorsque fut exécuté le coup
d'Etat du 18 fructidor, qui marqua l'ouverlure d'une nouvelle ère de persé-
culion contre l'Eglise. L'abbé Mage fut appréhendé comme suspect de fanatisme,
traduit devant une commission militaire et condamné à la réclusion perpé-
tuclle. Enfermé au fort du Hä, il y succomba quatre aas après, à la veille de
la signature du Concordat qui l'aurait libéré.
(1) Louis Mage, baptisé à St-Front le 4 août 1733, embrassa l'état ecclésias-
tique. L'acte constitutif de son titre presbytéral fut passé devant M° Valette le
24 novembre 1759.
(2) Marie-Anne Mage 8e fit religieuse à la Miséricorde de Bergerac et devint
supérieure de la communauté.
(3) Françoise Mage épousa Pierre Sarrette, our et marchand épicier
de Périgueux. Leur contrat fat passé devant M° Fournier le 19 septembre
1712, el la bénédiction nuptiale leur fut donnée le 28 du même mois dans
l'église St-Front. Françoise mourut le 1°" février 1777.
(4) Marguerite Mage était sœur jumelle de Françoise. Toutes les deux
avaient été baptisées à St-Front le 19 novembre 1734. Marguerile fit son tes-
tament le 24 avril 1785 et décéda le 24 décembre 1787.
{S) (6) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.
— 142 —
Sœur Anne fut, par décision de la communauté du 30 juillet
1750, admise à faire sa profession.
.J'ai mentionné la règle d’après laquelle les religieuses de-
vaient, avant leur agrégation définitive, être examinées par
un, délégué de l’évêque. Cet examen eut lieu pour sœur.
Anne le 24 août 1750. C'est le vicairegénéral François
Declpy de St-Geyrac (1) qui le luifit subir. ll en dressa un
procès-verbal qui a été conservé, el que je crois devoir repro-
duire, ici, camme spécimen de la forme à peu près invariable
donnée aux documents de ce genre :
-Nous Francois Delpy de St-Geyrac, vicaire general de M6” lillus-
trissime et revérendissime messire Jean-Chrétien de Macheco de Pre-
meaux, évêque de Périgueux, conseiller du Roi en tous ses conseils,
en vertu de la commission à nous donnée par ledit seigneur évêque
pour procéder à l’examen de demoiselle Anne Mage, actuellement
novice dans le monastère des dames religieuses de Ste-Ursule, où elle
désire se consacrer à Dieu par les vœux de la religion, selon la règle
de St-Augustin,et où elle a été admise par Madame la supérieure et les
suffrages de sa communauté pour y faire profession, en qualité de
(1) François Delpy de St-Geyrac était fils puîné de Charles Delpy, conseiller
au Parlement de Bordeaux, dont j'ai parlé déja, et de Jacquette de Labrousse,
fille de Guillaume de Labrousse et de Maric de Comarque. Guillaume de La-
brousse, chevalier, seigneur de Veyrignac, Meyssès, Ressat, Lacombe et
autres places, président jau Présidial de Sarlat, subdélégué pour le Sarladais
de l'Intendant de Guyenne, possédait dans la parvisse de Proissans le château
des Barretles : c'est là qu'avait été passé lo 10 janvier 1712 le contrat de ma-
riage des pére et mère de François Delpy, et la bénédiction nuptiale leur
avait élé donnée le 12 avril suivant.
Charles Delpy et Jacquette de Labrousse firent leur résidence habituelle du
château de Monfericr, paroisse de St-Geyrac. Charles Delpy testa le 17 sep-
tembre 1717 et mouruten janvier 1719.
Quant à François Delpy, il devint chanoine de St-Front le 16 janvier 1741.
I prit possession d'un des archidiaconés du diocèse le 20 mars 1745. Il fut,
pendant quelque temps, titulaire de la vicairie perpétuelle de Nimes, qu'il
résigna, le G avril 1752, par acte devant Me Médlas. Il fut, en 1753, pourvu de
l'abbayc de St-Cybar, d'Angoulême. Il décéda le 17 septembre 1774, dans une
maison du quartier du Pont, à Périgueux, âgé d'environ 60 ans, en l'élat de
pauvreté qui sied à un disciple de Jésus-Christ, si bien que son frère ainé,
Guillaume Delpy, seigneur de £t-Geyrac, 8e fit autoriser, par lettres prises en
la chancellerie du Parlement de Bordeaux le 18 jenvier 1777, à n'accepter son
bérédité que sous bénéfice d'inventaire.
— 143 —
sœur converse, apres qu’elle en aura obtenu la permission ee
gneur évêque,
Nous nous sommes transporté dans le parloir desdites dames, avons
conféré avec Madame la supérieure et avec la directrice du noviciat
sur les dispositions et la conduite de ladite Anne Mage, pendant tout
le cours de son noviciat, et avons demandé à la voir en particulier,
Laquelle s’étant présentée, nous lui avons représenté l'obligation où
elle était de répondre à nos interrogations dans toute la vérité et la
simplicité qu’exige la conséquence de la démarche qu'elle désire faire,
en embrassant la vie religieuse: ce qu’elle nous a RESUME très expres-
sément.
_Kn suite de quoi, nous l'avons interrogée sur son Âge, qu elle nous
a dit être de 25 ans accomplis, et tout de suite sur la liberté de son
choix, sur les motifs et les vues de sa vocation, sur la connaissance
qu'elle a prise des règles de cette maison, sur l'expérience qu'elle en
a faite. sur sa santé, ses forces et son courage pour les austérités de
la règle qu’elle veut embrasser, et enfin sur la volonté sincere et cons-
tante où elle devrait être de se conformer en tout à l'esprit et aux
pratiques des religieuses, suivant les usages approuvés de ce monas-
tère.
Nous lui avons fait aussi quelques interrogations sur les prières et
bonnes œuvres qu’elle a faites, et si elle a consulté un directeur sage
et prudent pour s'assurer de sa vocation et ne pas se conduire par
ses propres lumières dans une démarche si intéressante pour son
salut. …_
Et, sur les réponses que ladite novice nous a faites à chaque arti-
cle, nous avons jugé qu’elle est parfaitement libre dans le choix
qu’elle fait de la vie religieuse ; que les motifs qu'elle dit l’avoir dé-
terminée à cet état sont selon Dieu, qu’elle connaît et a observé, pen-
dant qu’elle a été novice, les règles et les austérités de ladite maison,
qu’elle a employé tous les moyens que la religion nous enseigne pour
s’assurer de sa vocation, et qu'avec les secours de Ja grâce du Sei-
gneur il y a tout lieu d’espérer qu’elle sera toute sa vie fidèle aux
devoirs et à l’esprit de son état.
En conséquence, nous avons jugé la vocation de ladite ne Mage
bonne et accompagnée des dispositions que l'Eglise demande, et avons
déclaré à Madame la supérieure et à la novice que Msr l'Evêque con-
sentait et permettait qu'elle fût admise à faire profession dans le pré-
sent monastère, à tel jour qu'il plaira à ladite dame supérieure de
fixer, avec les cérémonies ordinaires.
Ensuite de quoi, nous ayons lu à ladite novice toutes les réponses
— 144 —
qu’elle venait de faire aux susdites interrogations, et après qu'elle
nous a eu déclaré qu'elles contenaient vérité et qu’elle voulait y per-
sister, nous avons exigé qu'elle signerait, ce qu'elle a accepté, et a
signé avec nous le 24 août 1750.
DELPY DE ST-GEYRAC, vicaire-général.
Sœur ANNE MAGE, novice.
Sœur Anne prononca ses derniers vœux le 8 septembre sui-
vant.
La Révolution, après l'avoir chassée du couvent, l'empri-
sonna. Peut-être les souffrances que sœur Anne endura pen-
dant sa réclusion abrégèrent-elles ses jours. Toujours est-il
qu'elle mourut peu de mois après sa libération, le 29 ther-
midor an II (16 août 1795). Il s'en fallait tout juste de deux
jours qu'elle eùt ses soixante-dix ans révolus.
MARIE FAVAREILLE, demoiselle de St-Florent, dite sœur
St-Georges. Elle était fille de défunts Jean Favareille, sieur
de Caveroque, et Françoise Dubail. Elle était nièce d'autre
Marie Favareille et de Jeanne Favareille qui, près de quarante
ans auparavant, avaient fait leur profession à Ste-Ursule sous
les noms de sœur de La Puritication el de sœur St-Basile.
Elle avait deux frères : Elie, sieur de La Coustète, demeu-
rant au lieu de La Coustèle, paroisse de St Georges-de-Mon-
clar, et Barthélémy, sieur de Rabard (1), habitant au licu de
Caveroque, paroisse de St-Félix de Villadeix.
Elle avait également une sœur, du prénom aussi de Marie (2),
qui ne larda pas à la rejoindre à Ste-Ursule, pour y vivre
(1) Barthélémy Favareille épousa Henrietie Chevalier. Uno de leurs filles,
Marie, s'’unit à Jean Valeton, fils d'un maïitre-"hirurgien, et de Pétronille
Rousset. -
(2) Par actes du 16 mars 1755, reçus Lavavé, Marie Favareille, bourgeoise
de St-Georges-de-Monclar, fit à ses deux frères la cession de deux contrats
do rente de 400 livres, moyennant l'obligation, pour les cessionnaires, de lui
servir la rente ga vie durant, le capital devant leur rester après son décès.
A Ste-Ursule, elle se plut à rendre à la rommunauté lous les services dont
elle était capable. Aussi la supérieure disposait-elle d’elle comme d’une reli-
gieuse, la chargeant tantôt de l'emploi de régente, tantôt du service de la
sacristie ou de la lingerie. Elle mourut le 2 février 1782, âgée de 50 ans. (Regis-
tres paroissiaux de St-Jean de La Cité).
_ A4 —
jusqu'à la fin de ses jours, non comme religieuse, mais comme
pensionnaire.
Sœur St-Georges, après étre restée postulante durant le
temps exigé par les réglements de la maison, et après avoir
fait, et au delà, ses deux années de noviciat, fut, par décision
de la communauté du 19 juin 1744, admise à prononcer ses
derniers vœux. Ils furent solennellement reçus le mois sui-
vant.
Le 22 juillet fut passé son contrat d’aumône dotale (1). Elie,
son frère ainé, l'y assista. S'engageant tant pour lui que pour
son frère, il fit à sa sœur une constitution de 4000 livres, avec
une pension annuelle et viagère de 15 livres. Il fut inséré
dans l'acte une clause, que nous avons relevée déjà dans plu-
sieurs autres contrats passés par le couvent : à savoir que le
paiement des 4000 livres ne pourrait se faire qu'en espèces
sonnantes, et non en billets royaux, nonobstant tous édits ou
règlements contraires.
J'ignore si la dette fut intégralement soldée. Mais il fut
versé plusieurs à-comptes, un notamment de 1000 livres le
12 septembre 1772.
Sœur St-Georges fut quelque temps régente, puis altachée
à la lingerie. Elle décéda le 24 saptembre 1776, âgée de 56
ans.
MaRI&-URSULE Davy, dite sœur de La Présentation. Elle
élait nièce de Mère de La Passion (Marguerite Dalvy), étant
fille de Guy Dalvy (2) avocat, et de Jeanne Bonnefon (3), ma-
riés, en 1721, dans l’église de Ste-Eulalie-d’Ans.
Elle naquit à Périgueux le 21 août 1729. Elle fut baptisée
(1) Arch. dép. de la Dord. Minutes Chinours.
(2) Guy Dalvy habitait rue Limogeanne. Il testa, le 3 octobre 1741, devant
M° Chaminade, en favour de Jeanne Bonnefon, son épouse, qui, de son côté,
testa par le même acte en faveur de son mari.
(8) Jeanne Bonnefon refit son testament le %0 juillet 1758 devant M° Four-
nier. Etant, à ce moment, en procès avec Jean Mérilhou, son gendre, dont il
sera parlé ci-après, elle dut, le 6 août suivant, faire dresser par le même no-
taire l'inventaire, un peu terdif, des meubles et eflets qu'avait délaissés son
défunt époux.
— 146 —
trois jours après dans l’église St-Front. Elle cul pour parrain
son oncle Pierre Dalvy, maitre-imprimeur, et pour marraine
sa grand'tante, Marie Dujarric.
Elle avait un ‘frère, Jean (1), et cinq sœurs, Anne (2),
(1) Jean Dalvy naquit le 17 décembre 170. IL n'avait pas tout à fait un an
au décès de son père. Il se fit avocat. Il épousa, par contrat’du 14 janvier
1:61, passé devant M° Laborie, notaire à Ligueux, Elisabeth-Suzanne Ra-
nouil des Alois, fille ainée de Joseph Ranouil des Alois et de Pétronille Bou-
chardières, demoiselle de La Bouchardie, mariés suivant contrat cu 22 avril
1733, reçu Mouleau, notaire à Thiviers,
* Elisabeth Ranouil avait une sœur, Marie-Françoise, mariée par contrat du
16 mars 1753 passé devant M° Versavaud, notaire à Négrondes, avec Pierre
Bourdinaud, sieur de Couchaud.
Jean Dalvy décéda le 20 avril 1770, âgé de 30 ans.
Son beau-père, devenu veuf en 1737, avait embrassé la carrière ecclésias-
tique. Il fut vicaire de Thiviers et mourut curé de Négrondes. Il est l’auteur
d'un livre de raison conservé aux Archives départementales de la Dordogne.
Suzanne-Elisabeth Ranouil, apres la mort de son pire et de son mari, continua
ce journal La première mention qui s’y trouve inscrite de sa main est du mois
d'août 1770, et la dernière porte la date du 13 nivôse an III (7 janvier 17%).
Guy et Jean Dalvy furent successivement propriétaires de la tannerie de
l'Arsault. Guy l'exploita même, quelque temps, en personne. Un an avant de
mourir — le 18 septembre 1740 — il s'était associé dans cette entreprise Ber-
trand Brou, sieur de La Chaize, et Jacques Beau. Jean vendit la tannerie le 19
juin 1768.
(2} Anne Dalvy naquit le 20 décembre 1722, Elle épousa le & mars 1738,
dans l’église St-Front, et après contrat retenu le 27 février par M° Cournilh,
Gratien Fargcot, sieur de Ralzac, avocat, fils de: Bernard Fargeot sieur de
Daille, aussi avocat, et de Marie-Gabrielle Guichard, mariés eux-mêmes en la
même église le 11 aout 1708.
Gralien Fargeot mourut le 20 juin 1759, âgé d'unc cinquantaine d'années. Il
avait fait son testament, trois jours auparavant, devant M° Beylot. Anne
Dalvy remit le sien à M* Chinours le 18 juillet 1781. Elle habilait alors rue
St-Georges, paroisse St-Front. Elle y décéda le 6 février 4786. os
De l’union de Gratien Fargeot avec Anne Dalvy étaient provenus deux fils
et une fille. |
Gratien Fargeot n'avait pas moins de sept frères ou sœurs. Un de ses frères
Jacques, fut successivement curé de Lachapelle-Montmoreau et fde Boulou-
peix. Un autre, Jean, d'abord chapelain do Château-l'Evèque, puis curé de
St-Félix de Bourdeille, finit par°se faire cordelier. Il prit l’habit au couvent
de Libourne. Parmi les sœurs, l'une se fit religieuse-hospitalière à Ste-Mar-
the ; une autre épousa Gaston Mercier, du lieu de Boulanger, paroisse de
Preyssac-d'Agonac, et une troisième s’unit à Joseph de Langlade, écuyer, sieur
de La Batut. Celte dernière décéda le 4 août 1759, ägée de 34 ans.
— 147 —
Françoise (1}, Catherine (2), autre Catherine (3%) et Jeanne (4),
Au moment de son entrée en religion, son père se trouvait
décédé depuis le 4 octobre 1741, et sa mère s'était remariée,
le 22 janvier 1745, en l'église St-Front, avec Pierre Juge (5),
(1) Françoise Dalvy naquit le 10 janvier 1726. Elle épousa, le {6 mai 1744,
dans l'église St-Martin, Jean Mérilhou, avocat, de Nailhac. Leur contrat avait
été passé la veille devant M° Chinours. Ils n'eurent pas d'enfants. ,
Jean Mérilhou décéda le 9 juin-1755. Il avait fait son teslament le 6 du
même mois. Le 10, sa veuve fit procéder, par le ministère de M° Fournier, à
l'inventaire des meubles et effets qu'il avait délaissés. A son tour, elle testa,
devant le même notaire, le 7 février 1758. Elle décéda à Périgueux dans a
rue de La Vertu le 10 messidor an XIII, (29 juin 1805).
(2) Catherine Dalvy aînée, demoiselle de Lagrange, naquit le 80 mai 1728.
Par contrat du 27 avril 1755 recu Lavergne, elle épousa, malgré l'opposition
de sa mère, Jacques Sudrie, sieur de La Porte, bourgeois, habitant da La Cité.
Elle décéda le 18 janvier 1780, âgée de 52 ans.
Une fille des époux Sudrie, Françoise, se maria, suivant contrat du 81
mors 1787, avec Annet Chaslenet, bourgeois de Périgueux, résidant à ce mo-
ment au lieu de Lestang, paroisse do Jaures. L'acte fut passé au lieu de La-
grange-de-Douville, De de Puy-de-Fourche, où la future avait son
domicile.
(8) Catherine Dalvy jeune naquit le 18 octubre 1730. Elle épousa le 4 août
1761, dans l’église St-Front, Antoine de Labrousse, scigneur de Lamonnerie,
fils de Jean-Baptiste de Labrousse, avocat, et de Jeanne Révolte. Leur con-
trat avait élé passé le 30 juillet précédent.
Catherine Dalvy fit son testament devant M° Sarlande le 21 septembre
1767. Elle mourut le lendemain. Elle laissait un fils et une fille.
. (4) Jeanne Dalvy naquit le 8 février 1737. Elle n'avait pas tout à fait cinq
ans au décès de son père. En raison de sa minorité, de celle de son frère, el
même au début de celle de deux de ses sœurs, plusieurs curateurs leur furent
successivement assignés. Ce fut d’abord Front Lavergne, procureur, puis
Pierre Montastier, et enfin leur cousin-germain par alliance Jean Latronche,
sieur de La Jarthe.
(5) Le sieur de Lagrèze était fils de Bernard dés et de Marie Bayne. Il
availun frère, Jean Juge, sieur de Lapeyrière, et deux sœurs, Marguerite et
Marie, bourgeoises, domiciliées dans la paroisse St-Front.
De son mariage avec Jeanne Bonnefon il eut une fille, Marie, qui par con-
trat du 98 juill:t 1767, épousa Pierre de Goumondie, sieur de Lachauzelie, fils
de François de Goumondie, conseiller au siège présidial-et Rae de Péri-
gueux, et de Madeleine Brousse.
Le sieur de Lagrèze était chevalier de St-Louis. 11 décéda le 14 mai 1759,
âgé de 84 ans. + :
Jeanne Bonnefon lui survécut. Elle testa le G février 1780, et il fut procédé
— 148 —
sieur de Lagrèze, alors capitaine d'infanterie dans le régiment
de Grillon-Rohan (1).
Le 18 novembre 1743, Maric-Ursule Dalvy rrassa son contrat
d'aumône dotale (2).Sa mère y comparut, assislée de son nou-
vel époux quis'était depuis peu retiré du service militaire.
Elle constitua 4000 livres à sa fille. Elle promit, en outre, pour
son ameublement et ses frais de vélure et de profession, la
somme de 500 livres, dont elle paya la moitié comptant.
Enfin elle prit l'engagement de servir une pension annuelle
et viagère de 12 livres.
Il fut versé 2500 livres, à valoir sur les 4000, le 31 janvier
17717 (3).
Sœur de La Présentalion fut reçue novice le 26 novembre
1743. Elle avait prononcé ses vœux définitifs depuis un an à
peine, quand, le 23 novembre 1750, sonna sa dernière heure.
Elle avait tout juste 21 ans.
MARIE-BÉNIGNE DE NOGARET, dile sœur St-Joseph. Elle était
fille de Pierre de Nogaret (4), chevalier, seiyneur de Laforêt
de Corbiac, paroisse d'Echourgnac, et de défunte Jeanne de
La Batut.
Elle reçut le baptème à Mussidan le 15 juillet 1728.
Elle était, depuis quatre ans environ, pensionnaire au cou-
à l'inventaire de ses meubles et effets le 23 décembre 1783 au requis de sa
bru, la veuve de Jean Dalvy, demoiselle des Alvies, procédant comme tutrice
de sa fille, Anne-Marie Dalvy, que Jeanne Bonnefun avait instituée son héri-
tière (Arch. dép. de la D. Minutes Sarlande).
Jeanne Bonaefon, par sun second mariage, avait, ce semb'e, vivement mé:
contenté plusieurs de ses enfants. Trois de ses filles lui faussèrent presque
immédiatement compagnie. Catherine aiïnée et Catherine jeune se retirèrent
comme pensionnaires libres au couvent de Notre-Dame, et Jeanne au couvent
de Ste-Ursule. Elles introduisirent en mème temps devant le juge ordiaaire
de la ville une instance tendant à se faire allouer une provision. Cette provi-
sion leur fut accordée par jugement du 12 mai 1749.
(1) Le sieur de Lagrèze lermina sa carrière militaire au régiment de Latour
du Pin-infanterie.
. (2) (3) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.
(4) Pierre de Nogaret était fils de noble André de Nogaret, écuyer, seigneur
de Thoumély.
-— 149 —
vent pour l'épreuve de sa vocation, quand elle fut admise aù
noviciat. Elle prit l'habit le 7 novembre 1749. Elle avait, trois
Le repaire de Thoumély dont André de Nogaret portait le nom élait situé
dans la paroisse de Moncaret. C'était là qu'était le berceau de sa famille, ou
du moins de la branche qu'il représentait, et c’est de 1 qu'en 1671 il était
allé s'établir à Echourgnac, à la suite de son mariage, contracté le 12 août de
ladite année, avec Jeanne Pichon, veuve de Pierre Giry, écuyer, sieur de La
Farrasse, dans le patrimoine de laquelle était compris le repaire noble de
Laforêt de Corbiac. Mais, bientôt devenu veuf, André do Nogarct se rema-
ria, et c’est de sa seconde union que naquit Pierre de Nuogaret le Ac mai
1682. Il fut baptisé le 25 du même mois (Registres paroissiaux d’Echour-
gnac).
1! épousa en premières noces Louise de St-Léger, suivant contrat retenu
ls % juin 1706 par M° Gory. 11 en eut un fils, Léon-Auguste de Nogarct, dont
il Sera question toul-à-l’heure.
Pierre de Nogaret s’unit en secondes noces avec Judith de Cosson, demoi-
selle de La Caze, de la paroisse de Sourzac. La bénédiction nuptiale leur fut
‘donnée le 19 septembre 1714, à Périgueux, dans l’église St-Front. Opposition
avait élé faite à ce mariage le 28 juillet précédent par noble Elisée d'Ozac,
écuyer, sieur de La Bussière, lieutenant-colonel d'infanterie française, en gar-
nison à Bordeaux, et faisant sa résidence habituelle à Villefranche-du-Péri-
gord. Mais cette opposition fut levée, le 18 seplembre, par sentence de
l'official.
Judith de Cosson mourut lo 22 novembre 1724, laissant un testament qui
invostissait son mari de son entière hérédilé. Pierre de Nogaret eut le tort de
vouloir trop amplifier cette hérédité, et pour cela de recourir à des manœuvres
réprébengsibles qui l’entraînèrent dans de longs et graves démêlés judiciaires
avec les héritiers naturels de sa défunte épouse, c’est-à-dire Jean-Baptiste de
‘Cosson, chevalier, seigneur de La Sudrie, habitant au repaire noble de La
Sudrie, paroisse de Bourrou, et scs quatre sœurs dont uncétait veuve d’Alexis
de Fayard, seigneur de Mallue, et les trois autres respectivement mariées à
Henri de St-Ours, chevalier, demeurant au château de La Jaubertie, paroisse
de Colombier, Jean-Baptiste de Montozon, seigneur de Lafaye, demeurant au
lieu d'Envaax, paroisse de Coursac, et François de Salleton, écuyer, seigneur
de St-Michel, demeurant à Brantôme. Ces démêlés avaient pour principal objet
la possession de l’importante propriété de La Melette. Grâce à la médiation de
Jérôme de Chiuiac, écuyer, seigneur de La Morelie, ils s'éteignirent dans une
transaction passée le 9 mars 1748, transaclion au résuliat de laquelle Pierre de
Nogaret se trouva complèlement ruiné. (Arch. dép. de la D. Minutes Laver-
gne). Voir aussi série B. 466, 487, 1108 et 1113.
Un peu moins de trois ans après la mort de Judith de Cosson, il avait cons
volé en troisièmes noces avec Jeanne de La Batut. Leur contrat s'était passé le
6 juillet 1727, devant M‘ Boussenot, notaire royal, au lieu de Lalevade, pa-
roisse de Monlagnac-ia-Crempse.
10
— 150 —
jours auparavant, passé son contrat d’aumône dotale (1), et
s'était constitué 4600 livres lant sur ses droits DRIRROS à
échoir que sur ses droits maternels déjà échus. Hire
Son père, à ce moment, élait absent du Périgord. Il se trou-
vait à Paris où il mourut. A Îa suite de ce décès, Marie de
Nogarct, fugcant inopérant le contrat du 24 novembre 1749,
comme ayant été consenti par elle seule, alors qu'elle était
encore sous la puissance paternelle, crut devoir eu passer un
second, le 1f août 4759 (2), pour ratitier et confirmer le pre-
mier dans toute sa teneur.
Le lendemain, la communauté l’admit à faire sa profession.
Celle-ci fut fixée au 14 septembre suivant. Ce jour-là, 1
frère consanguin de la jeune novice, Auguste-Léon de Noga-
ret (3), venu d Echourgnac, où il résidait habituellement pour
assister sa Sœur en cette occasion solennelle, tint à lui don-
ner un témoignage de sa particulière affection, en lui cons-
tiluant une dot supplémentaire de 500 livres (4).
Sœur St-Joseph débuta par être maîtresse des pensionnaires.
Plus tard elle remplit l'emploi de discrète. Enfin, en 1778,
elle devint conseillère-première assistante, et le resta jusqu'à
la fermeture du couvent par la Révolution. A ce moment, elle
continua de résider à Périgueux, où elle fut mise en réclu-
sion sous la Terreur, et où elle mourut, dans sa 67° année, le
28 ventôse an IV (8 mars 1796).
MAnCGERLEE MEyxaRD, dite sœur St-Paul. Elle était fille de
feu Sicaire-Robert Meynard, sieur de Javerzac, et de Char-
lotte Deschamps, de Vanxains.
Le 8 novembre 1749, Margucrite Meynard passa son contrat
d’aumône dotale (5). Sa mère, par acte devant M°* Dusolier et
Pourteyron, notaires royaux à Ribérac, donna pourvoir à son
gendre, Charles Cheyrade (6), sicur de Veynac, de la repré-
senter à ce contrat.
(1) (2, Arch. dép. de la Dord. Minutes Lavavé.
(3) Auguste-Léon de Nogaret épousa sur le tard Marie de La Crompe, d'une
noble fanille du Libournais sur laquelle j'aurai à revenir. Il mourul on 1791.
(4) (5) Arch. dép. de la Dord. Minutes Lavavé. |
(6j Le sieur de Veynar était marié à Marie-Rose Meynard. Il habitait
Combheronche. {
a 15l —
Marguerite Meynard s'y constitua 3000 livres que lui avait
léguées son père en son testament du 5 juin 1740 recu.Cons-
tantin. En vertu du mandat qu'il avait recu de sa belle-mère,
le sieur de Veynac promit,en plus, du chef de cette dernière,
Ja somme de 1000 livres : en tout, 4000 livres, payables dans
le délai de quatre ans.Il fut convenu qu'en attendant la veuve
Meynard fournirait une pension alimentaire de 20 livres,
susceptible de réduction au prorata des acomptes qui seraient
versés sur les 4000 livres, et qu'en outre elle servirait à sa
fille une pension annuelle et viagère de 20 livres.
Ultérieurement (43 juillet 1761) les époux Cheyrade majo-
rérent, pour leur propre compte, de dix livres cetle seconde
pension (4). |
Le 5 juin 4751, Charlotte Deschamps, veuve Meynard, paya
un acompte de 1500 livres sur le montant de laumône do-
tale (4).
Pour le surplus, ce fut son fils, Christophe Meynard (2),
frère de sœur St-Paul, qui tint les engagements pris dans
l'acte du 8 novembre 1749. IL opéra divers paiements partiels,
tantôt par les mains de Pierre de Rochon, sieur du Cluzeau,
(1) Arch. dép. de la Dord. Minutes Lavavé.
(1) Arch. dép. de fa Dord. Minutes Lavavé.
(2) Christophe Meynard fut d’atord garde du Roi, puis capitaine d'Invalides.
Il était marié à Thérèze Gérard. Ils eurent un fils, François Meynard, qui fut
un des juges de Louis XVI. C’est le seul représentant de la Dordogne à la
Convention qui n'ait point voté la mort de cet inforluné prince. Il fut ensuite
député au Conseil des Cinq-Cents, et sauf unc interruption de 1517 à 1820, à
toutes les assemblées législatives qui se succédèrent sous l'Empire et sous 1:
Restauralion jusqu’en 1827. Il vota constamment avec la Droite.
Au début de la Révolut'on, il avait été maire de Vanxains et accusateur
public au tribunal du Département. En 1811, il cumwula ses fonctions de député
avec la vice-présidence du tribunal civil de Périgueux. En 1817, il fut nommé
juge du tribunal de la Seine. I] mourut à Paris le 25 août 1828.
Il avait une sœur, Marie-Rose Meynard, qui, par contrat du 21 juillet 1783,
s’unit à Nicolas Charbonneau, sieur de la Trillardie, maître en chirurgie,
habitant au bourg de Chapdeuil.
Sous ce titre « Le Roman d'un Conventionnel » M. Gustave Hermann a
reproduit, dans une revue de M. Aulard, la Aévolution française, n° du 15
juillet 1900, un écrit où François Meynard raconte qu'étant en mission aux
armécs, sur les bords du Rhin, il aurait reçu l'hospitalité dans un monastère
— 15 —
juge de la juridiction de St-Vincent-de-Connezac, tantôt
par celles de Léonard Cheyrade, avocat. Le paiement pour
solde eu lieu le 183 mai 1778.
Le 18 avril 1751, la communauté vota l'admission à la pro-
fession de sœur St-Paul. Celle ci, le 44 mai suivant, subit,
devant le vicaire-général Delpy de St Geyrac, l'examen règle-
mentaire, dont le procès-verbal constate qu'elle avait à ce
moment 27 ans. C'est le 6 juin 1751 qu'elle prononça ses der-
niers vœux.
Elle fut d'abord procureuse-adjointe, puis chargée de l'in-
firmerie. Elle mourut le 27 février 1771.
Religieuses décédées sous ce supériorat : Marie Sarlandie,
Marguerite Lacroix, Elisabeth Teillet, Marie de Monferrand,
Charlotte Souc de Plancher ct Christine Delpy.
E. Roux.
(A suivre).
de femmes, et que son cœur y aurait été subitement subjugué tant par les
charmes extérieurs que par les grâces de l'esprit et l’aménité d'une jeune
nonne.
D'où M. Gustave Hermann tire la conclusion que ces conventionnels, dont,
selon lui, « la légende a fait un portrait si farouche » ne furent pas seulement
pour la plupart des âmes antiques et fières. Il furent aussi, dit-il, « des hom-
mes Capables des plus douces émotions et des plus tendres atiachements, »
Or, si c'est là ce que M. Gustave Hermann a voulu prouver, il a, semble-t-il,
mal choisi son exemple ; car lrançois Meynard ne saurait, on a pu s'en con:-
vaincre plus haut, être classé parmi les conventionnels « farouches », Il fut,
au contraire, un des rares conventionnels qui eurent le courage de leurs opi-
nions modérées, et surent, en un temps où le grondement des passions poli-
tiques déchaînées rendait tant de gens sourds à tout sentiment humain, en-
tendre et écouter constamment la voix de leur conscience, de leur raison et
de leur cœur.
LA LINDE ET MOLIÈRES
En 1766
AU BUIET DE LEUR COUR RESPECTIVE DE JUSTICE
Sous l’ancien régime, le droit de rendre la justice, qui est
un attribut de la souveraineté, était exercé sous la haute
juridiction du Grand Chancelier de France, par le Prince
d'abord, et puis par les chefs militaires à qui le Roi avait
donné des terres en récompense de leurs services. De là, la
Justice royale rendue au nom du Roi par des agents royaux, et
en second lieu, la justice seigneuriale rendue par chaque
seigneur dans l’élendue de ses domaines, divisés en juridic-
tions ou sièges de cour de justice, plus ou moins nombreux,
ayant chacun un juge et autres gens de loi qui exerçaient
leurs fonctions au nom du seigneur et pour son compte.
. Avec une telle organisation, les juridictions se multiplièrent
considérablement. D'où il résulta que le ressort ou l'étendue
du lieu, où chaque juge avait le droit, le pouvoir de prononcer
un jugement, était très restreint. Certaines juridictions ne
comprenaient qu'une seule paroisse ou commune, parfois un
petit nombre de communes et même quelques fractions de
communes, un, deux, trois villages, tandis que le reste de la
commune relevait d'une autre juridiction voisine.
‘Ainsi : La Linde, justice royale, étendait son ressort sur
Drayaux, Bourniquel (une portion du moins), Pontours-Bas,
une fraction de S'‘*-Colombe, dont une portion de territoire
dépendait de Clérans.
Ainsi : Molières, autre justice royale, s’étendait sur la
paroisse elle-même, fort peu dans les paroisses voisines ; et
même dans la paroisse de Molières, M. le marquis de Sainte-
Alvère et M. de Commarque y possédaient le fief de Sigoniac,
avec haute, moyenne et basse justice.
Entre ces deux justices royales La Linde et Molières, était
enclavée la justice seigneuriale de Badefols, appartenant aux
Gontaut de Biron ; elle englobait, avec Badefols, une fraction
des paroisses de Cussac el d’Alles, Cadouin en partie du
— 194 —
moins, et quatre ou cinq villages de Pontours, Ponlours-
Haut, les Pierres, Villeneuve et Couleyri..
Enfin, autour de ces cours royales ou seigneuriales rayon-
naient les justices de Bigarroque, Mauzac, Millac, Clérans,
Lanquais, Couze. :
D'une pareille organisation résultaient inévitablement
beaucoup de confusions, des abus et des désordres dont le
détail n'entre point dans mon sujet. Mais pour en venir ct
m'en tenir à la question qui nous occupe ici, on se demande :
est-ce à cause de ia confusion produite par cet ordre de
choses, cst-ce pour raison d'économie ou pour d’autres raisons
qui m'échappent, que vers le milieu du dix-huitième siècle,
on résolut en haut lieu une réforme, et que le Grand Chanceélier
de France mit au jour un projet qui proposait la suppression
d'un certain nombre de justices en en réunissant deux ou
plusieurs en une seule? Ou bien si cette mesure n'était pas
générale, le projet ne portait-il que sur La Linde et Molières
pour leur réunion en unc seule et même juridiction, mesure
provoquée peut-être par les menées de quelques IRPIBRNE:
comme il s'en trouve sous tous les régimes ?
Quoi qu'il en soit, le fait est que, en l'an 1766, fut agitée à
la Chancellerie la question de supprimer le siège judiciaire de
La Linde et de le réunir à celui de Molières, ou bien, à
l'inverse, de supprimer le siège de Molières pour le réunir à
celui de La Line. De là, un débat, un duel, pour ainsi dire,
où l’une des parties semblait devoir disparaître comme siège
de Cour royalc.
A Molières, comme à La Linde, et à La Linde, comme à
Molières, la nouvelle de ce projet fut accucillie avec une
émotion de grand mécontentement, et rien de plus naturel.
Aussi, des deux côtés jaillissent aussitôt des protestations
énergiques contre une pareille mesure. Tci et là on se concerte,
on organise la résistance, on dresse une opposition respec-
tucuse, mais vigoureuse contre l'exécution du dessein de
l'antorité supérieure judiciaire; on s'enquicrt des moyens à
mettre en œuvre pour obtenir du Grand Chancelicr le maintien
du stalu quo, de l'ordre ancien dont on a vécu pendant des
siècles.
e
— 135 —
Les habitants de la ville de Molières qui, peut-être, se
croient les plus menacés, les plus en danger de voir supprimer
leur juridiction, prennent l'initiative de l'opposition. Les
premiers, ils ont eu avis dudit projet; les premiers, ils font
rédiger par acte public de M° Douminjou, notaire à Cussac,
une supplique datée du 16 mars 1766, dont malheureusement
nous n'avons pas la teneur, mais dont il est fait mention,
comme on le verra, dans la délibération prise par les Lindois.
Ceux-ci, en effet, non moins patriotes et intéressés, autant,
sinon plus que les habitants de Molières, mis au courant de la
démarche empressée de leurs voisins, projettent, à leur tour,
une réunion à laquelle sont convoqués tous les principaux de
la juridiction, à la fin d'y dresser une opposition solennelle
et en forme, digne du passé de leur antique cité, une pièce où
seront exposées magistralement les hautes raisons qui militent
fortement en faveur du maintien du siège royal judiciaire de
La Linde.
La formule de cette pièce est un peu longue, mais complète,
el ne parait comporter aucune réplique. Elle offre, ce semble,
assez d’inlérèt pour mériter la publicité dans notre Bullelin,
que nous demandons pour cet acte empreint d'un vrai patrio-
tisme, tout en regrettant vivement de n'avoir pu trouver,
pour être insérée, la pétition, non moins interessante, sans
doute, de la bonne ville de Molières.
Ce fut donc le 7 avril 1766 que se tint à La Linde, la
solennelle et imposante réunion présidée par messire Joseph
de Montalembert, seigneur de la Bourlie, fondé de procuration
par haut et puissant seigneur messire Léonard d'’Arlot de
Frugie, seigneur de Saint-Saud, et seigneur cngagiste de la
ville et juridiction royale de La Linde.
De cetle procuration, nous donnons ici copie comme intro-
duction à l’acte d'opposition ou pétition dressée à La Linde
par la notable assemblée du 7 avril 1760.
A. GOUSTAT.
PROCURATION
Nous, soussigné. Léonard d'Arlot de Frugie, chevalier, marquis de
Frugie, seigneur de St-Saud, la Coussière, la Valouze, St-Romain,
_Sallebœuf, Ste-Marie de Frugice, Cumont et autres lieux, seigneur
— 156 —
engagiste de La Linde, et autrement seigneur de plusieurs fiefs situes
en la juridiction du dit La Linde, habitant en notre chiteau et bourg
de Cumont, étant bien et dûment informé qu'il a été présenté un
mémoire à Monseigneur le Vice Chancelier de France, garde des
sceaux. pour réunir l'office de juge royal de La Linde au siège royal de
Molières, nous aurions, par acte sous signature privée, formé notre
opposition particulière à un pareil projet, et, comme tous les justi-
ciables et tous les biens-tenants de notre susdite juridiction de La
Linde ont un intérèt commun à s'opposer à une pareille réunion,
ainsi que l'ont déjà fait les principaux justiciables et biens-tenants
dans la juridiction de Molièr-s, nous prions par ces présentes, signées
de notre main, M. le marquis de Montalembert, notre beau frere,
lieutenant de MM. les maréchaux de France, de se transporter inces-
samment en la dite ville de La Linde et partout ailleurs où besoin
sera, pour convoquer ou faire convoquer, en la forme accoutumée, les
principaux habitants. justiciables et biens-tenantsen la dite juridiction,
pour en délibérer, ainsiqu'ilsaviseront, sur les moyens à opposer pour
empêcher la dite réunion, faire dresser acte tant desdits moyens que
de l'opposition qui sera formée par lesdits habitants et biens-tenants,
signes en nos noms et qualités. et comme fondé de notre procuration
générale et spéciale à cet égard, la délibération quiinterviendra, et faire
à raison de ce tout ce qu'il jugera nécessaire, et promettant d'avoir
pour agréable, ferme et stable tout ce qui sera fait par notre dit pro-
cureur fondé.
Fait a Cumont le 25 mars 1766.
CUMONT DE FRUGIE.
DÉLIBÉRATION DE LA LINDE
Opposition faite par les principaux habitants de la ville de La Linde
à ce que la juridiction royale dudit La Linde ne soit pas réunie au
siege de Molieres.
Pardevant le notaire royal soussigné, presents les témoins ci-après
nommes, cejourd'hui, septieme jour du mois d'avril inil sept cent
soixantesix. avant midi,en la ville de La Linde. élection et sénéchaussée
de Périgueux, sont comparus : haut et puissant seigneur messire
Joseph de Montalembert, chevalier, seigneur de la Bourlie, Monmarves
et autres lieux, lieutenant de nos seigneurs les maréchaux de France,
habitant de son chäteau de la Bourlie, paroisse d'Urval, agissant au
nom et comme procureur fondé de haut et puissant seigneur messire
Léonard d’Arlot de Frugie, chevalier, marquis dudit lieu, seigneur de
St-Saud, la Coussiere, la Valouze. St-Romain, Sallebœuf, Cumont et
— 157 —
autres lieux, seigneur engagiste de la ville et de la juridiction de
La Linde, et autrement seigneur de plusieurs fiefs situés en ladite
juridiction, habitant de son château de Cumont, paroisse du dit lieu,
comme appert de la procuration du vingt cinq mars dernier, signée
Cumont de Frugie, dûment controllée à Belvès, le second du courant;
l'original de laquelle demeurera annexé à la minute des présentes pour
y avoir recours si besoin est ; — haut et puissant seigneur messire
Jean-Balthasar de St-Exupéry, aussi lieutenant de nos seigneurs lès
maréchaux de France, chevalier, comte de Rouffignac, seigneur de
Cardou et autres lieux, habitant de son château de Cardou, paroisse
de Bourniquel, présente juridiction ; — haut et puissant seigneur
messire Joseph Coustain de Caumont, chevalier, comte de Bourzolles,
seigneur de Lespinasse, habitant dela présente ville ; — haut et puissant
seigneur messire Raymond de Béchon, chevalier, seigneur de Caus-
sade, paroisse de St-Pierre de Belvès. aussi lieutenant de nos seigneurs
les maréchaux de France : — haut et puissant seigneur messire Guil-
laume de La Valette, chevalier, seigneur de la Finou, ka Borie-Basse,
le Peuch et autres lieux, seigneur direct de Ste-Colombe, présente
juridiction, habitant de son chäteau de la Finou, paroisse de Sainte-
Colombe, présente juridiction ; — haut et puissant seigneur messire
Pierre de La Palisse, chevalier, seigneur de Montdonnel, conseiller du
Roi en la Cour des aides et finances de Guienne, habitant de cette
ville ; — Georges d'Adhémar, écuyer, seigneur de la Capelle, habitant
du lieu du Saule, présente paroisse et juridiction ; — messire Joseph
Dufaure, chevalier de Montmirail, habitant de Bazet, paroisse de
Bourniquel, juridiction du dit présent siège royal de La Linde;
Antoine de Terme, sieur de Lafaye, bourgeois et premier consul;
sieur J. Fressanges, bourgeois et gecond consul, habitant le dit de
Terme au lieu de Lafaye, présente paroisse, et le dit Fressanges du
village de Sauvebœuf, paroisse de Drayaux; sieur Pierre Farganel,
m° chirurgien, troisième consul, du bourg de Pontours : sieur Pierre
Cluzel, quatrième consul, habitant du village de la Finou-Basse,
paroisse de Ste-Colombe, présente juridiction ; m° Marc-Antoine
Ansel, sieur du Maine, bourgeois, habitant de cette ville: Pierre
Macerouze, sieur de Birol, habitant du lieu de Birol, paroisse de
St-Sulpice, présente juridiction ; Elie Lespinasse, sieur du Poujol,
ancien officier militaire, habitant du bourg de St-Sulpice ; Jacques
Neyrat, sieur de Ste-Croix, habitant dudit St-Sulpice ; sieur Jacques-
Samuel Meynardie, bourgeois, habitant de la présente ville; sieur
Pierre Lacombe, négociant: Pierre Tibeyrant, sieur du Sable; sieur
Jean Cassan, bourgeois ; autre sieur Jacques -Samuel Meynardie ; sieur
Guillaume Lajoubie de Laplaine, tous habitants de la présente ville ;
— 158 -
m° Guillaume Mercier, procureur postulant de la juridiction royale de
La Linde ; m° Léonard Chassaigne, procureur dudit siege, habitants,
ledit sieur Mercier, du village du Maine, présente paroisse, et ledit
sieur Cihassaigne, du village du Rozier, paroisse de Pressignac;
François Vié, marchand; sieur Jacques Roger, marchand, habitants
de cette ville; m° Louis Faugere, greffier audit siege royal, habitant
de ladite ville ; sieur Raymond Blondel, bourgeois, habitant du village
de Sauvebœuf, paroisse du Drayaux ; Jean de Laly, sieur de Doursal,
habitant du dit lieu, paroisse de Bourniquel, le tout présente juridiction;
sieur Jacques Lacombe, habitant du village de Sauvebœuf, sieur
Antoine Gaillard, bourgeois, habitant du village de Sauvebœuf, dite
paroisse et juridiction ; sieur Marty Foulquier, habitant du dit Sauve-
bœuf; m° Jean-Baptiste Fontayne, notaire royal et juge de Mauzac,
habitant du lieu de Tandinat, paroisse de Ste-Colombe ; Jean Chante-
greil, maréchal; André Fontaine, marchand, habitant de cette ville ;
sieur Jean Vidal, bourgeois, habitant du Pcuch, paroisse de Sainte-
Colombe ; m° Jean Paravel, premier audiencier au dit siège royal de
La Linde, habitant de cette ville; Joseph Marty, sieur de Brunet,
babitant de cette ville; m° Jacques Taver Duterme, procureur au
siège de La Linde; sieur Jean Fontayne, bourgeois, habitant du
village de Lasserre, paroisse de Ste-Colombe ; me Pierre Billiard,
premier procureur postulant au siege royal de cette ville, habitant
du bourg de Calès; Antoine Cluzel, m° menuisier, habitant de la
présente ville: sieur Léonard Fressanges, bourgeois, habitant du
village du Mayne, présente paroisse et juridiction.
Tous lesquels comparants faisant la plus grande partie et la majeure
des principaux habitants etbiens-tenants de la dite présente juridiction,
s'étant assemblées au son de la cloche et en la forme accoutumée
pour délibérer sur les affaires concernant leur intérêt comme celui de
tous les justiciables et possesseurs debiens fonds en ladite juridiction,
nous ont dit et exposé qu'ils demeurent avertis qu'il a été présenté
un mémoire à Monseigneur le Vice-Chancelier. garde des sceaux de
France, dans lequel l'on demande la réunion de l'office de juge de La
Linde au siège de Molivres, de fa. on que les deux juridictions royales
ne seraient exercées à l'avenir que par un seul et même juge. Ce qui
aurait déterminé les principaux habitants et bienstenants de la
juridiction de Molieres, au premier avis qu'ils ont eu d'un pareil
projet d'y former leur opposition par acte du seize du mois dernier
reçu par Doumenjou, notaire rayal. Ce que les dits comparants nous
ont dit, et comme ils prétendent avoir un semblable et même plus
vif intérêt à s'opposer à une pareille union, apres avoir conféré entre
-eux, ils ont, de leur bon gré et volonté et unanimement délibéré de
— 159 —
s'opposer, comme ils s’opposent par ces présentes à toute espèce de
réunion, au moyen de laquelle il n’y aurait plus à l'avenir qu’un seul
juge royal pour rendre la justice dans les deux juridictions. .. -..
Pour moyen d'opposition, ils exposent : 7.
1° Que la ville de La Linde, dont la juridiction te prend gix
à sept paroisses, est située sur la rive droite du fleuve de. Dordogne,
en la sénéchaussée de la ville de Périgueux, dont elle est éloignée de
plus de huit heures de chemin, et où les sentences rendues entre
habitants de La Linde par le juge Toy al, ressortissent par appel;
2° Qu'elle est traversée par le grand chemin de Sarlat à Bordeaux
dans une plaine bien composée en habitants, qu'il y a souvent des
troupes en quartier, une belle halle et des foires dont l'établissement
est fort ancien, que quatre consuls électifs y exercent la police, ainsi
que dans le reste de la juridiction, que sa situation aupres du pas ou
du saut appelé de la Gratusse dans le fleuve de Dordogne, où il arrive
souvent des naufrages, demande la résilience du juge pour dresser les
verbaux et maintenir le bon ordre;
39° Que M. le marquis de Frugie est seigneur engagiste de la dite
ville et juridiction et qu'il présente aux offices de judicature ;
: 4e Que l'ancienne ville de Molières, qui par l'exécution du projet,
deviendrait le siège principal des deux juridictions, est réduite
aujourd’hui à une vingtaine de feux, que sa juridiction ne s'étend que
sur-la paroisse de ce nom et fort peu dans quelques parvisses voisines,
que même dans la paroisse de Molieres, M. le marquis de Ste-Alvère
et M. de Commarque ÿ possedent le fief de Sigouiac en toute, haute,
moyenne et basse justice, pour l'exercice de laquelle les dits seigneurs
ont un juge, un procureur d'office et autres officiers dont les
sentences sont portées par appel à Sarlat ;
5° Que ledit lieu de Molieres est one de la ville de La Linde de
deux bonnes heures de chemin et à une pareille distance de la rive
gauche du fleuve de Dordogne, point à portée d’aucun chemin royal,
qu’il est situé dans un lieu montagneux, en l'élection, subdélégation
et sénéchsussée de la ville de Sarlat, dont il est éloigné de sept lieues
de chemin, et où les sentences rendues par le juge royal de Molières
sont portées par appel :
6° Que Monseigneur l’abbe, duc de Biron,enest seigneur engagiste,
ainsi que de la juridiction royale de Montpazier, située dans ladite
sénéchaussée de Sarlat, et qu'il présente aux offices de judicature :
_ 7° Que de l'extrémité de la juridiction, de La Linde à l'extrémité de
celle de Molières il y a plus de quatre heures de chemin, et le fleuve
de Dordogne entre les deux, dont le passage en divers temps de
l'année est très souvent dangereux et quelquefois mêmiè impraticable :
— 160 —
8° Que n’y ayant qu'un seul juge pour les deux juridictions, sl
venait à fixer son domicile à l'une des deux extrémités, les justiciables
de l'extrémité opposée qui seraient dans le cas d'avoir besoin de son
ministere, perdraient un temps considérable en sc transportant chez
lui; ce qui leur serait même impossible pendant les jours de glaces
et d’inondations, et qu’il y aurait toujours nécessairement une des
deux juridictions mal servie :
9° Enfin cette reunion ne diminuerait point les degrés de juridiction
puisque le siège de Molières n'est qu'un bailliage ou juridiction royale
subalterne, ainsi qu'on l'a dit ci-dessus, de même que le siège de La
Linde, le premier situé dans la sénéchaussée, est à sept heures de
chemin de Sarlat et le second en la sénéchaussée est à plus de huit
heures de chemin de Périgueux.
D'apres ces moyens et une infinité d'autres qu'il est aisé d'y sup-
pléer, les comparants espèrent avec confiance que le projet enquestion
sera totalement rejetécomme contraire au bien public, préjudiciableaux
intérêts des deux seigneurs engagistes et à ceux des habitants et
possesseurs de biens fonds dans les deux juridictions.
En conséquence ils supplient treshumblement Monseigneur le Vice-
Chancelier. garde des sceaux, de proscrire pour toujours un pareil
projet, et de donner des ordres pour que le sujet présenté par
M. le marquis de Frugie, seigneur engagiste de La Linde, soit inces-
samment installé dans l'office de juge, ainsi que l'était le feu sieur de
Verdesme.
Au surplus, les comparants chargent le porteur d'une copie en
forme des présentes ou M. Griffé de la Genebière demeurant à Paris,
rue Neuve St-Médéric, proche la rue Ste-( \ auquel ( )
de faire à cet égard et aux frais de l'opposition contenue en ces
présentes, et pour empêcher la dite réunion tout ce qu'il jugera
nécessaire. De tout quoi les dites parties m'ont requis acte que leur
ai concédé sous le scel royal, en présence de P. Gontier, sieur de
Lestrade, habitant de la ville de Miremont, et de Léonard Perrot, clerc,
habitant du bourg de La Monzie-Montastruc, témoins connus qui ont
signé avec les comparants et nous
Béchon de Caussade, Montalembert, procureur fondé, Bour-
zolles, St-Exupéry de Rouftfignac, Des Landes de Des-
paignes, de la Valette, Farganel, De Termes, Blondel,
La Capelle d’Adhémar, Dufaure de Montmirail, Birol,
Doursal de Laly, Ste-Croix de Neyrac, Taver, Lacombe,
Lacombe, Brunet, Laloubie, Dusable, Chassaigne, Gail-
Jard, Foulquier, Fontayne, Fontayne, Chantegreil, Mey-
— 161 —
nardie, Roger, Vidal, Fogère, André Fontaine, Gaillard,
Perrot, Gontier, Cluzel, Fressanges, Mazet ou Maze,
notaire royal.
Pour copie conforme :
A. GOUSTAT.
CLAUDE-LÉONARD-JOSEPH CHASTANET
(1757-1794) | |
Dans un de nos derniers Bulletins (1), j'ai accompagné
d'une coûrte notice biographique la reproduction d’un ex-
tibris du chirurgien Chastanet. Suivant l'erreur générale, je
l'avais attribué à Léonard Chastanet, chirurgien-major de
l'hôpital militaire et professeur à l’Ecole de chirurgie de Lille.
Lorsque le libraire lillois Monsallut mit en vente l'ex-libris
acquis par M. Lespinas, il on fit suivre la description dans son
catalogue (n° 143 de 19192, p. 11, article 224) de cette annotlation :
« Léonard Chastanet, chirurgien lillois, né à Mussidan, en 1715,
pièce rare, vendue récemment à Paris 53 francs, et les frais ».
Cette attribution était, en effet, unanimement acceptée. Or,
l'ex-libris, gravé par Durig à Lille, n’est point celui de
Léonard Chastanet, mais du fils de ce maître en chirurgié,
Claude-Léonard-Joseph Chastanet. C’est M. le docteur Olivier,
de Paris, membre du Comité de la Société française des
collectionneurs d'ex:-libris, qui, dissipant toute confusion, à
eu le mérite de rétablir la vérilable attribution de cette jolie
pièce. Avant lui, personne n'avait pris garde aux trois initiales
C.-L.-J., qui, au bas de la vignette, précèdent le nom de
Chastanet. Au surplus, dans l'acte de baptême, rapporté per
moi d’après la copie que M. Hubert Thoré, sous-ingénieur des
ponts et chaussées, avait prise dans les registres paroissiaux
de Mussidan {2), Chastanet père n'était M qu'avec le
prénom unique de Léonard.
(1) Livraison de juillet-août 1912, pages 307-9.
(3) Le nom du prêtre”ayant procédé au baptême n'avait pu y être déchiffé,
C'était le curé Spert.
— 162 —
Lorsque ce dernier mourut, à la suite d'une longue maladie,
dans la paroisse Saint-Maurice, à Lille, le 24 avril 4790, il
laissa, de son mariage avec dame Maric-Marguerite-Cécile
Laurent, neuf enfants. L'un d'eux, qui fut le possesseur de
l'ex-libris; suivit également la carrière médicale. Il élait né à
Lille le 3 novembre 1557. Comme son père désirait vivement
avoir en lui un digne successeur, rien ne fut épargné pour que
l'instruction la plus soignée lui fût donnée.
Claude-Léonard-Joseph Chastanet sut profiter des leçons
de ses maîtres. Après de brillantes humanités à Lille, il vint
suivre, à Paris, le cours de philosophie du collège du Plessis.
On le voit ensuite élève de l'Ecole pratique de chirurgie et
maître és-arts en l'Université de la mème ville, chirurgien-
major en second et démonstrateur de l'hôpital militaire. de
Lille, membre de la Société des arts de Genève et associé
regnicole de l'Académie royale de chirurgie.
. il eut avec Léonard Chastanet, son père, cet autre point de
ressemblance que soir talent professionnel ct ses succès
précoces lui suscitèrent des envieux et des ennemis. Au début
de la Révolution, il eut quelques démélés avec l'éconame de
l'hôpital, où il professait la chirurgie. Ce dernier prétendait
jui avoir versé le montant d'appointements dont il réclamait
le paiement. C'est à celle occasion qu'il fit imprimer la
brochure suivante :
Observations du s° Chastanet, chirurgien major, Nelament
chargé des fonctions de premier aide-major, démonstrateur à l'h6-
pital snililaire auxiliaire de’ Lille, lieutenant de M. le premier
chirurgien du roi el professeur royal au collège de chirurgie de la
méme ville, sur un mémoire publié contre lui par M. Lefebvre,
économe dudit hôpilal, pardevant MM. les juges composant le
tribunal du district de Lille, in 8° de 75 pages.
‘ Le 3 octobre 1794, il fut frappé, chez sa mère, d'une “
one d'apoplexie. Il est qualifié daas son acte de décès
d'oflicier de santé de première classe de l'hôpital fixe de
Fhumanité de Litte. It avait 37 ans. Une fille, qu'il avait eue de
son union avec dame Madeleine-Bernardine-Dorothée-Justine
Souville, fut mariée à Pierre-Joseph Tison, chirurgien à Lille.
= 163 —
ti avait augmenté la bibliothèque paternelle. Les livres eh
furent vendus, à Lille, le 23 novembre suivant. é or
fut publié sous ec titre : |
Catalogue des livres de _ le ciloyen Chastanet, chi urgien de
{r° classe et démonstrateur à l'amphithédtre de Lille, dont la vente
se fera à la maison morluaire, rue des Américains (ci- -devant
Ste-Catherine), le 3 frimaire, 8° année républicaine. Ce catalogue
se distribue à Lille, chez Jacques, imprimeur libraire, Petite Place,
et chez Vassachère, libraire, rue de la Grande-Chaussée, in 8°, 60
Tous les ouvrages de la bibliothèque des Chastanet de Lille,
‘désignés sous lcs 2200 numéros du catalogue, étaient revêlus
de l'ex-libris, dont j'ai donné le dessin. Sans doute l'absence
de prénoms devant le nom de Chastanet, sur le titre du
catalogue, a été la cause de la confusion que je viens de
signaler et dans laquelle on ne tombera plus désormais.
A. DUJARRIC-DESCOMBES. : :
…
VARIA
BELLE ACTION
D'UN SOLDAT DE LA 86° DEMI-BRIGADE
47 Prairial, an VI
« Ames sensibles ! lisez et publiez partout le trait suivant : il est
digne de fixer votre attention et de recueillir vos applaudissements !.…
Ah ! qu'il seroit agréable de pouvoir en présenter souvent de sembla-
bles ! C’est un des enfans do la grande nation, qui, après avoir cueilli
des lauriers dans les combats, s'est illustré par une belle action.
L’humanité l’inspira, et la modestie, cette vertu si douce et si rare, en
laisse encore le nom du héros inconnu.
« Le 17 prete an 6, un enfant de six ans portant un autre enfant
de deux à trois ans, fait un faux pas et tombe dans la rivière à
Bergerac, à côté du bateau de passage établi sur la Dordogne devant
cette commune. Le courant entraîna bientôt ces deux victimes : elles
alloient infailliblement passer sous la gabarre et y trouver une mort
certaine, lorsqu’un soldat de la 86° demi-brigade, témoin de ce funeste
_ jé —
âccident, ne consultant que son courage et son amour pour l’humanite,
se jeta précipitamment à l’eau et ramena sur le rivage ces deux
infortunés. Il les délivra du danger imminent qui les menacoit, et dit,
en les remettant à un citoyen qui se trouvoit là : Que je suis heureux !
j'ai sauvé ces deux enfans. Prenez-en bien soin: pour moi je relourne à
mon posle. |
* ‘« L'administration municipale de Bergerac, désirant connoître le nom
de ce brave militaire et lui témoigner sa gratitude particulière, fit
inviter le citoyen Guérin, capitaine, commandant provisoire de la
place de Bergerac, à se rendre dans son sein. il se présenta bientôt.
Le président, apres lui avoir donné connoissance de l'action louable
d’un des militaires qu’il commandoit, lui demanda, au nom de l’Admi-
nistration, de donner le nom de ce vertueux citoyen. Guérin annonça
qu’il alloit, sur le champ, s'en occuper. Après avoir pris les informa-
tions les plus scrupuleuses, il revint à la inunicipalité, et dit que
toutes ses recherches avoient été inutiles, qu'il n’avoit pu découvrir
l'auteur de cet acte d'humanité. Alors l'administration municipale,
par l'organe de son président, l’invita à témoigner, à lu garnison
assemblée, toute l'étendue et la vivacité de sa reconnoissance, sa
sensibilité et ses sinceres regrets de ne pouvoir consigner dans les
fastes de la ville le nom d'un militaire aussi recommandable. Sur la
réquisition du commissaire du Directoire exécutif, l'Administration
ordonna l’insertion, en son proces-verbal, de cette belle action, et
l'envoi au Ministre de la guerre et à l'Administration centrale. »
(Extrait des Fasles de la Na!'ion franraise par Ternisien d'Haudricour!t).
LE CHEVALIER LANXADE
: Ce n'est pas une figure de premier plan, mais s'il ne mérite pas un
portrait en pied ni même peut-être en buste dans cette galerie des
Périgoardins notoires que l'Ancien Régime léguait au nouveau, à côté
des Maleville, des Sainte-Aulaire, des Verneilh-Puyraseau, des Delfau,
tous esprits d’élite et excellents serviteurs de l'Etat, il & droit, au
moins, à un médaillon qu'il serait injuste de lui refuser. Il intéresse,
en effet, par sa carrière publique, qui, nous le verrons, fut longue et,
diverse. Mais il prend toute sa valeur, comme type ou représentant
de ces nombreux bourgeois qui vécurent de 1789 à 1840, voyant se
dérouler successivement devant eux des évenements jusqu'alors inouis
et trouvant toujours, dans leur sagesse, d'excellentes raisons pour
‘xecepter le régime du moment.
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—— 163 —
Godefroy-Bondy Geoffre-Lanxade naquit au Bugue, non en 1762,
comme l’indique la Bibliographie du Périgord, mais en 1767 (1). Jeune
encore, il manifesta certains goûts littéraires. Nous n’avons pas lu
L'amour à la redoute, poème en deux chants, paru en 1783 (sans nom
d’imprimeur, in-8°, 10 p.)}, mais il n'est pas téméraire de supposer
que la muse du jeune Périgourdin, âgé alors de seize ans, se bornait
à y fredonner, sans originalité excessive, des paroles surannées,
imprégnées de la fade galanterie du temps, sur un air connu. Devenu
majeur, notre poète dut chercher une occupation moins futile, et
surtout plus profitable. que celle de rimer des bouquets à Chloris, ou,
si l’idée ne lui en vint pas à lui-même, ses parents y songèrent pour
lui. On sait qu'à cette époque les fils de la bourgeoisie aisée trouvaient
leur établissement le plus ordinaire dans les offices de judicature, si
nombreux alors qu'il y en avait, pour ainsi dire, à tous les prix.
Lorsque, beaucoup plus tard, sous la Restauration, Godefroy Lanxade
dut énumérer, dans son curriculum vilae, les diverses étapes de sa
carrière administrative, il n’omit pas de dire qu’il avait, avant la Re-
volution, exercé les fonctions de lieutenant du présidial de Libourne,
avec le titre, banal à ce moment, de conseiller du Roi (2).
(1) D'après son dossier aux Archives nationales (carton F'» 1, 166!°), où
nous avons puisé la plupart des éléments de cette notice.
(2) Nous devons à l'obligeance, toujours avertie, de notre confrère M. le
comie de Saint-Saud communication de quelques notes de lecture qu'il a
relovées dans l'Histoire do Libourno par Guinodie, et qui concernent le rôle de
Lanxade dans cette ville : T. I, p. 206 : « Geoffroy-Bondy Geoffre de Lanxade,
lieutenant particulier civil de 178% à 1790 ; cette année (1790 ?) il élait maire
de Libourne ».— Jbid., p. 3819 : « Les officiers municipaux éprouvèrent un
vif déplaisir en apprenant le 17 février (1790) que des citoyens de la garde
patriotique avaient romis à Geoffroy-Bondy Geoffre de Lanxade, lieutenant
particulier du présidial, une médaille d'or en reconnaissance de tous ses soins
pour rétablir la tranquillité dans la ville. Lanxade s'était uniquement occupé
de former la garde patriotique. Cette garde était allée en grande pompe le
4e septembre 1789 lui rendre les honneurs comme président de l'assemblée
générale du conseil patriote. On ignorait l'issue de cette visite dont les motifs
furent constalés par un acte passé devant Neau, notaire royal. Cet acte, gardé
dans le secret, fut enfin dévoilé et le conseil général de la commune ayant
donné mission à Desbarat, procureur syndic, de le faire annuler comme
injurieux pour des citoyens dont la conduite élait irréprochable, Lanxade alla
au devant des poursuites du procureur en donnant satisfaction complile aux
magistrats (Archives de Libourne, Registre de novembre 1789 à février 1790,
fss 39, 39). » — JZbid., p. 323 : Paroles de Lanxade en installant les nouveaux
magistrats, 22 novembre 1790. Il obtient que l’église des Cordeliers forme
11
— 166 —
La Révolution ne le trouve pas réfractaire à l'esprit nouveau,
et, des le début, Lanxade se jette activement dans la mélee. II
combat au premier rang et sa fougue le designe pour les charges
électives. Quand en germinal an VI (mars-avril 1798). son élection
au Conseil des Cinq-Cents fut attaquee sous prétexte que, varent
d'émigrés, il était inéligible, il put démontrer qu'il rentrait dans l'ex-
ception prevue par la loi du 3 brumaire, conime ayant, depuis la Ré-
volution, rempli constamment des fonctions publiques au choix du
peuple. La preuve qu'il en donna permet de suivre, sans interrup-
tion, les étapes de sa vie publique. Il fut, dit-il :
« 1° En juillet 1789, president de l'un des comités qui remplacerent
les municipalités ;
» 20 En 1390. maire ;
» 3° En 1791, maire et député extraordinaire pres le Corps législatif :
» 40 En 1792, réélu maire et, en même temps, juge d’un tribunal
de district (il opte pour cette derniere place) :
» 5° En 1793-1795, membre du même tribunal ;
» 6° Le 20 fructidor an III, lors de l'acceptation de la Constitution,
nommé électeur ;
» 7° En vendémiaire an IV, apres avoir concouru pour la législature
dans l’assemblée électorale, nommé par ladite assemblée juge du
tribunal civil: refus et reélu par la même assemblée suppléant au
Tribunal de Cassation ;
» 8° Brumaire an IV, président de l'assemblée primaire;
» 9° Brumaire an IV, commissaire provisoire du Directoire exécutif
pres le tribunal civil : | :
» 10° Pluviôse an IV, proposé par la députation de la Dordogne et
agréé par le Directoire pour la place de substitut du commissaire
pres les tribunaux ; refus :
» 11° An V,il a rempli les fonctions d'accusateur public provisoire
pour des procédures qui, d'apres la loi, devaient être instruites
d'apres les anciennes formes, attendu leur existence avant l’établisse-
ment des jurés ;
» An V.il assiste maintes fois le tribunal civil comme juge ;
une deuxième paroisse (mêmes archives, regislre septenibre à décembre, fe 38)
Tome II, p. 442 : Lanxade est dépulé à l'Assemblée nationale pour que
Libourne soit chef-lieu de département.
Ces renseignements complètent très utilement ceux que nous avons recueillis
et permettent d'entrevoir déjà dans Lanxade le personnage agilé qu'il devait
être pendant la plus grande parlie de sa carrière,
— 167 —
» 12° Vendémiaire an VI, nommé par le Directoire premier substitut
près les tribunaux civil et criminel ;
» 13° Pluviôse an VI, nommé par le Directoire président du tribunal
criminel :
» 14° Germinal an VI, nommé secrétaire de l’assemblée primaire et
électeur (1). »
On ne pouvait, de fait, attester plus pertinemment son dévouement
au nouvel ordre de choses que par cette énumération imposante des
mandats successivement remplis. Preuve superfiue, d'ailleurs, pour
qui se rappelait la fête civique et funèbre qui eut lieu à Périgueux. le
10 novembre 1793, « en l’honneur des représentants du peuple, Le
Peletier et Marat, morts victimes de leur patriotisme », et la part qu'y
prit Lanxade. Dans un livre très documenté qu'il vient de publier
sur L'Æspril public en Dordogne pendant la Révolution (2), notre
compatriote, M. Henri Labroue, a reproduit une description de cette
fête, empruntée aux documents de l’époque et que l’on nous permettra
de transcrire apres lui :
» Au milieu de l'édifice destiné pour la fête s'élevait une haute
montagne (une montagne en minialure, naturellement, puisqu'elle se
trouve au milieu d'un édifice). Au sommet de cette montagne était
placée la Liberté, sous l’embleéme d’une guerrière debout... tenant...
la Déclaration des droits de l’homme. Aux deux côtés étaient repré-
sentés Le Peletier et Marat, gravissant la montagne pour aller
couronner la déesse des Français... Au pied de la montagne étaicnt
placées, sur des autels votifs, deux urnes cinéraires ; au milieu, était
un vase où l’on brülait des parfums. Le représentant du peuple, les
autorités constituées et les membres des sociétés républicaines firent
partie du cortège. On voyait un groupe de jeunes citoyennes vêtues
de blanc, destinées à répandre des fleurs pendant la cérémonie.
L'orchestre exécutait une pièce de musique analogue à la circons-
tance. L’air retentissait des cris de... Vive la Montagne. Le citoyen
Godefroy Lanxade fit, dans un discours, l’éloge et le parallèle de Le
Peletier et de Marat » (3). |
Le temps passa et, peu à peu, calima cette ferveur. Le Consulat fit
(1) Arch. nat., C 531, dossier 23 bis. Lanxade fut élu député au Conseil
des Cinq-Cents, pour deux ans, par 282 voix sur 846 suffrages cxprimés,
mais les élections de la Dordogne furent annulées et il ne siégea pas.
(2) H. Labrouc, op. laud., p. 91-92,
(3) Paris, Alcan, 1911. In-8° de XIX-211 p., avec une préface de M. Gabriel
Monod.
— 168 —
de Lanxade le commissaire du gouvernement près le tribunal crimi-
nel du département (1). Membre de la Légion d’honneur depuis Ja
création de l'Ordre, il remplit ensuite les fonctions, analogues, d’ail-
leurs, à celles qu'il exercait auparavant, de procureur général près la
cour de justice criminelle. jusqu'à la suppression de cette cour. Napo-
léon tomba et les Bourbons furent restaurés. Lanxade ne savait être
de l'opposition ; il se rallia à eux sans hésiter. Le Gouvernement,
d'ailleurs, n'avait pas assez de caresses pour une recrue qui lui venait
de si loin. Créé chevalier, avec concession d’armoiries (2), par lettres
patentes du 9 mars 1816 (3, Lanxade, désormais le chevalier
Lanxade, inscrit comme avocat au barreau de Périgueux, reçut plu-
sieurs fois le bâtonnat de l'ordre et siégeait au conseil municipal et à
la commission administrative des hospices de Périgueux. Mais il
avait la nostalgie du fonctionnarisme. Bornant son ambition au titre
de conseiller de préfecture de la Dordogne, il obtint d'en être pourvu
par ordonnance royale du 12 décembre 1821. Il n’était pas de
ceux que les révolutions effrayent et, à plus forte raison, ébranlent :
il en avait tant vu ! Aussi survécut-il à la monarchie des Bourbons.
Celle de Juillet le maintint en fonctions, seul entre ses collègues,
comme il le faisait remarquer avec une ingénue fierté. Député par la
ville de Périgueux pour féliciter le roi Louis-Philippe après son avè-
nement, il profitait de son voyage à Paris pour postuler une préfec-
ture, qui lui avait été refusée, disait-il, « par le dernier Gouverne-
ment, à raison de ses principes d'indépendance ». I] ne l'obtint pas et
dut se contenter d'une simple délégation dans les fonctions de secré-
taire genéral. à la date du 8 juin 1832. Il mourut à Périgueux le
12 novembre 1834, y laissant, suivant l'appréciation d'un des préfets
qui l'avaient eu sous leurs ordres, la réputation « d'un jurisconsulte
distingué, d'un homme d'esprit à conduite modérée et qui n’avait
point d’ennemis ».
Qu'il n’eût point d'ennemis, on peut linduire de la constance de
sa fortune administrative, grâce à laquelle il réussit à durer, quoique
successivement engagé dans des partis fort opposés les uns aux
autres. Libre aux esprits pointus de lui reprocher ses variations,
mais c'est justement une question de savoir si, en ne s’attachant
pas exclusivement à un idéal politique, en affectant sur ce point un
(1) Delfau, Annuaire statistique du département pour l'an XI.
12) Ses armoiries sont reproduites dans l'Armorial du Périgord, t. LH, n° 107.
(3) C’est donc par erreur que la Bibliographie du Perigord le qualifie de
chevalier de l'Empire,
me. vu EE
— 169 —
scepticisme souriant, il ne fut pas de ces sages qui mesurent à leur
véritable prix le néant des choses humaines. fu
R. VILLEPELET.
DEUX VIEUX BIBLIOTHÉCAIRES DE PÉRIGUEUX
Un certain nombre de nos confrères se rappellent certainement
MM. Tixier et Fourteau, les deux vieux bibliothécaires qui s’hamorni-
saient si bien avec la vieille biblothèque municipale de la rue du
Petit-Séminaire. Bien qu’ils ne fussent pas Périgourdins d'origine, ils
ont acquis chez nous droit de cite, ayant accompli à Périgueux la plus
grande partie de leur carriere universitaire, au cours de laquelle ils
formèrent d'excellents élèves, notamment Léon Lapeyre. Pour cette
raison, M. Robert Villepelet a pensé qu’il pourrait étre intéressant de |
noter les diverses étapes de leur carrière, avant que leur souvenir soit
tout à fait évanoui, d'après Jeur dossier, aujourd’hui aux Archives
nationales.
Fourteau (Jean-Baptiste), né à Condom (Gers), le 14 février 1798.
Bachelier ès lettres. Maître d’études au collège de Meaux du 1°" octo-
bre 1819 au 3 avril 1820. Régent de 4e audit collège du 3 avril 1820 au
29 décembre 1820. Régent de 2° au collège de Périgueux à titre provi-
soire, du 29 décembre 1820 au 5 octobre 1825. Idem, à titre définitif du
5 octobre 1825 au 15 février 1829. Régent de philosophie audit collège
du 15 février 1829 au 3 octobre 1842. Charge, en outre, des fonctions
de sous-principal du 3 octobre 1842 au 10 octobre 1846. Admis à la
retraite le 20 avril 1847. L
(Arch. nat. F°CF51)
Tixier (Jacques-Christophe), né à La Borie, commune de Saint-Sul-
pice-les-Champs (Creuse), le 20 frimaire an III (10 décembre 1794).
Bachelier ès lettres. Régent de 6° au collège de Magnac-Laval du 26
septembre 1816 au 18 octobre 1818 (l'arrélé de nominalion le qualifie
d'abbé; serait-il entré dans les ordres ?). Régent de 7° et 8° au collège de
Brive du 13 octobre 1818 au 17 octobre 1820. Régent de 6° audit collège
du 17 octobre 1820 au 18 septembre 1821. Régent de 7° au collège de
Périgueux du 18 septembre au 15 décembre 1821. Régent supplémen-
taire audit collège du 15 décembre 1821 au 30 octobre 1823. Régent de
5° audit collège du 30 octobre 1823 au 9 novembre 1824. Régent de 4e
audit collège du 9 novembre 1824 au 15 février 1829, Régent de 3° audit
— 150 —.
college du 15 février 1829 au 1°" octobre 1846. Kn congé du 1°" octobre
1846 au 19 juin 1847. Admis à la retraite le 8 juin 1847.
(Arch. nat. FC T 36.)
NÉCROLOGIE
LE GÉNÉRAL SERMENSAN
Dans la séance du mois d'octobre, la Société m'a confié la tâche
d'écrire l'article nécrologique que, par une pieuse coutume, elle publie
à la mort de ceux de ses membres que Dieu rappelle à lui.
C'est un honneur pour moi de résumer la carriere d’un glorieux
soldat, qui, après avoir rendu à son pays d'éminents services, a
voulu mourir dans le nid familial, avec la simplicité du sage et la foi
du chrétien.
. Léopold Sermensan naquit le 9 novembre 1830 à Puissegeney, pres
Clermont d’Excideuil. Sa mere appartenait à la famille de Lignac-
Puissegeney ; elle était la propre niece du maréchal Bugeaud, l’une
des illustrations de notre province. Le jeune Sermensan commença
ses études au collège d’Excideuil ; puis, son père ayant été nommé
receveur des finances, il quitta le pays et termina ses études à Paris.
il y prépara avec succès les examens de l’Ecole spéciale militaire, où
il entra en 1848.
En 1854, lieutenant au 3° bataillon de Chasseurs à pied, il prend
part à la guerre d'Orient. Il revient de cette pénible campagne: capi-
taine, chevalier de Légion d'honneur, médaillé de Crimée et décore de
l'ordre du Medjidié de Turquie ; il avait 24 ans.
En 1859, le capitaine Sermensan est à l'armée d'Italie ; ses services
sont récompensés par la médaille de la valeur militaire de Sardaigne,
et la medaille d'Italie.
En 1864, le capitaine S:rmensan, à peine âgé de 34 ans, est promu
chef de bataillon au 1°" régiment de Tirailleurs Algériens, et, pendant
cinq ans, prend part aux expéditions d'Algérie.
_ En 1870, son régiment est rappelé en France pour faire partie du
corps du maréchal de Mac-Mahon. où les troupes d'Afrique firent
preuve d’une vigueur et d'un courage que nos advervaires ne purent
maitriser que par leurs manœuvres coutumieres d’enveloppement,
nécessitant une supériorité numérique écrasante.
= = nn. me le nn nm, Merle en. ER
_— nn. ne. uns RE eee ne
ne
Ce fut d'abord à Wissembourg, que le 12° Tirailleurs eut à déployer
ses qualités militaires. Mais ce fut à Freschwiller qu'il sut atteindre les
sommets de l’héroïsme, et tracer en caractères sanglants l’un des
plus glorieux épisodes de notre malheureuse guerre.
M. Emile Olivier a fait paraitre l’année dernière une relation de
cette mémorable journée, où il raconte en détail la charge du 1ef Ti-
railleurs. | |
« Les Bataillons de Lanmerz. Sermensan, Coulanges, aoms à ne
» jamais oublier », dit-il, « se rangent en bataille. Ce n'est pas une
» masse considérable, comme l'a dit la relation prussienne. Ils sont
» 1700 contre environ 15000 ..…. Les 1700 bondissent sur les 15000 du
» saut de la panthère : ils les secouent, les culbutent et les piétinent…
» Nos Turcos, dé à si glorieux à Wissembourg se surpassent. » (1)
A la suite de ce glorieux fait d'armes, le commandant Sermensan fut
promu Lieutenant-colonel et recut la rosette de la Légion d'honneur.
11 fut ensuite fait prisonnier à Sedan, regagna l’Algérie en 1871, où il
resta jusqu'à sa promotion au grade de Colonel, en 1873.
L'année suivante, il fut nommé au 50° de ligne, revenant ainsi,
après avoir parcouru une brillante carrière, qui semblait devoir se
continuer, dans le pays qui avait toutes ses affections. Tous ceux qui
vécurent à Périgueux à cette époque ont conservé le souvenir de cette
physionomie sympathique et de ce caractère éminemment courtois
qui distinguaient le colonel Sermensan. Fidèle habitué du Cercle de
la Philologie, il s'était fait de nombreux amis qui le virent partir
avec regret quand, en 1883, il reçut les étoiles des généraux de bri-
gade. Pendant ce séjour à Périgueux, il s'était marié à M'e Guinard,
telle-fille du commandant de gendarmerie Morel (2).
En 1885, il fut nommé au commandement de l'une des brigades de
la Division de Réserve du Tonkin, formée au camp du Pas des Lan-
ciers. Cette division fut bientôt dissoute, et il ne put couronner sa
brillante carrière par une campagne qui lui aurait probablement valu
un grade supérieur. Il reçut la croix de commandeur en 1889.
Le général Sermensan prit sa retraite en 1891. 1] se ‘retira à Exci-
deuil, dans sa demeure de famille, où il mena une vie simple et retirée,
consacrant une partie de ses loisirs aux soins assidus qu'il donnait à
son jardin et à ses fleurs. Mais sa nature généreuse demandait des
occupations plus capables de lui donner satisfaction. Il fut pendant
dix années président de la Société de Secours mutuels ; il resta jusqu'à
(1) La guerre de 18730. — Wærth, par M. Emile Olivier.
(2) Etant colonel au 508, il fut nommé officier de l’Instruction publique,
— 179 —
sa mort président du Cercle catholique et de la Société des Vétérans.
Il est mort, à Excideuil. le 11 septembre 1912 laissant des regrets
unanimes, et la mémoire d'un brave soldat n'ayant jomais transigé
avec l’honneur et le devoir. Il ne voulut à ses obsèques ni discours.
ni honneurs d'aucune sorte.
Ce périgourdin patriote s'intéressait tout particulièrement aux tra-
vaux de la Societé archéologique, dont il faisait partie depuis de
longues années. Je me fais l'interprète de tous nos confrères pour
adresser à sa famille, et spécialement à son fils M. le docteur
Sermensan l'expression des plus sympathiques regrets de la Société.
A. DE MONTIFAULT.
Deuæ planches accompagnent cette livraison : la 1" représente les sileæ
découverts dans la station des Grèses, commune de Lussas-Nontronneau ;
la 2e, le Sauvetage de deuæ enfants à Bergerac par un soldat de la 86°
demi-brigade.
Le gérant responsable, H. Erourneau.
BULLETIN
DE LA SOCIÉTÉ
HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE
DU PÉRIGORD
PARAISSANT TOUS LES DEUX MOIS
TOME XL. — TROISIÈME LIVRAISON
PÉRIGUEUX
Imprnimene RIBES, Rue Anroixe-Grapauv, 14,
Mai-duin 1913
— 173 —
SÉANCES MENSUELLES
DE LA
SOCIÈTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DU PÉRIGORD
Séance du jeudi 3 avril 1913.
Présidence de M. le marquis de FAYOLLE,
président.
” La séance est ouverte à midi et demi au Château-Barrière.
Sont présents : MM. Charles Aublant, Dujarric-Descombes,
Jean Dupuis, le marquis de Fayolle, Féaux, Géraud Lavergne,
Lespinas, Manhès, le docteur Moreaud, Pellisson, Ribette et
Villepelet.
S'excusent par écrit MM. Charles Durand, du Soulas ce le
comte de Saint Saud.
Le procès-verbal de la précédente réunion est lu et adopté.
Notre bibliothèque a reçu, dans le courant du mois
dernier, les ouvrages suivants : :
De l’Institut Smithsonien de Washington, six plaquetles
extraites du Rapport de 1911,in-8° avec planchesetillustralions,
Washington, Government printing office, 1912, intitulées :
1° The value of ancient Mexican manuscripts in the study of
_the general development of writing, by Alfred Tozzer ;
2 The discoverers of the art of iron manufacture,by W.Belck ;
3° The Kabyles of north Africa, by A. Lissauer ;
4° Chinese architecture and its relation to Chinese culture, by
Ernst Boerschmann ;
ÿo The lolos of kientchang, Western China, by d' A.-F. Legen-
dre;
6° Robert Koch, 1843-1910, by C. J. M. ;
Bulletin de la Sociélé des Antiquaires de Picardie, année
12
— 174 —-
1912, 3° et 4 trimestres, un fascicule in 8°, Amiens, imprimerie
Yvert et Tellier, 1913 ;
Mémoires de la Sociélé d'archéologie lorraine el du Musée
historique lorrain, tome LXII (4° série, 12° volume), 1912, in-8°,
avec planches, Nancy, imprimerie Crépin-Leblond ;
Comptes rendus des séances de l'année 1912 de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, bulletin de décembre, in-8°,
Paris, librairie Auguste Picard ;
Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais,
tome XVI, n° 203, 3° et 4° trimestres de 1912, un fascicule
in-8°, Orléans, librairie Marron ;
Revue historique et archéologique du Maine, tome LXT, année
1912, 1° semestre, et tome LXII, année 1912, 2° semestre,
deux fascicules in-8°, avec planches, Mamers, imprimerie
Fleury ; Le Mans, de Saint-Denis, libraire ;
Bulletin de la Société archéologique de Nantes et du déparle-
ment de la Loire-Inférieure, année 1912, tome LIII, 2° semestre,
in-8°, Nantes, imprimerie Dugas; où p. 160, M. Alcide Leroux,
dans son mémoire sur Les Buttes de Nozay et d'Abbarelz, dit
qu'on trouve dans la Dordogne des traces d'anciennes exploi-
tations de l'étain et que ces exploitations ont été reprises
depuis longtemps ;
Bulletin de la Société Nivernaise des leltres, sciences el arts,
tome XIV, (3° série), 3° fascicule, in-8°, à Nevers, chez
Gremion, libraire, 1912 ;
Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais, lettres,
sciences et arls, juillet à décembre 1912, n‘* 7-10, quatre
fascicules in-8° avec planches, Moulins, imprimerie Etienne
Auclaire ; |
Bulletin de l'Union des Syndicats agricoles du Périgord et du
Limousin, n° 3, 10 mars 1913, in-8&, Périgueux, imprimerie
Cassard frères ;
Lou Bournat, bulletin mensuel de l'Ecole félibréenne du
Périgord, tome V, 15° livraison, mars 1913, in-8°, Périgueux,
imprimerie Cassard frères ; où notre érudit confrère M. Géraud
Lavergne publie le carnet de jeunesse de Jean Fournier, daté
de la Charmie en 1709;
— 115 —
Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze,
4° livraisou, octobre-novembre-décembre 1912, in-8°, Tulle
imprimerie du « Corrézien Républicain » ;
Revue de l'Agenais, bullelin de la Société d'agriculture,
sciences et arts d'Agen, 40e année, janvier-février 1913, in-8°
avec une gravure, Agen, Imprimerie Moderne ; où p. 80 est
reproduite la circulaire du 28 décembre 1912 du Délégué
Central de l’Union historique et archéologique du Sud-Ouest,
M. Habasque, invitant les Sociétés de notre région à assister .
au Congrès de Périgueux qui se tiendra à la fin de juillet et à
y apporter de nombreuses communications ;
Bulletin mensuel de Biarrilz:-Association, Société des sciences
lettres et arts, 18° année, n° 2, février 1913, in-8°, avec
gravures, Biarritz, typographie Soulé ;
Congrès de Biarrit:-Bayonne, IV° congrès de l’Union histo-
rique et archéologique du Sud-Ouest, un volume broché in-8o
avec plan et planches, Biarritz, imprimerie typographique
Soulé, 1912; contenant p. 268 une communication de notre
érudit vice-président M. Dujarric-Descombes sur Le bréviaire
de l'église de Périgueux, imprimé à Venise en 1487 par Jean-
Antoine Birel;
Bulletin de la Société des sciences, leltres et arts de Pau,
Ile série, tome 88, in 8°, Pau, veuve Léon Ribaut, libraire,1910 ;
Bulletin périodique de la Société Ariégeoise des sciences,
leltres el arts el de la Société des Etudes du Couserans,
13° volume n° 5, in-% avec trois planches, Foix, typographie
Gadral aîné, 1913 :
De M. Jean Clédat, son mémoire sur les Fouilles à Qasr-
Gheil, (mai 1911), grand in-8 avec planches, Le Caire, impri-
merie de l’Institut français d'Archéologie orientale;
De M. Emile Rivière, ses Notes d'histoire sur Nigeon, Chaillot,
Passy, Auteuil, Boulogne, anciens villages-lez- Paris, brochure
in-8°, avec une planche; Paris ;
De M. le comte Charles de Beaumont, le Catalogue des
artisles angevins, manceaux, lourangeaux, vendômois et blésiens,
qui ont exposé aux salons de 1912, brochure in-8’, La Flèche,
imprimerie Eugène Besnier, 1912; — et une Tr'ansaction faile
par messire René d'Espinay, 6 juillet 1694, extrait des Annales
»
— 116 —
Fléchoises, brochure in-8°, La Flèche, typographie Eugène
Besnier, 1913 :
Et de M. Dujarric-Descombes. deux numéros du 28 fevrier
et du 7 mars 1913, du Journal de Ribérac, contenant ses
articles sur Le chäteau de Ribérac.
Des remerciments sont votes aux donateurs.
M° Gabriel Charavay nous envoie sa Revue des Autographes,
de mars, dans laquelle figure une pièce sur vélin signée à
Périgueux le 3 novembre 1597, qui est la légalisation par
Pierre de Marqueissac, conseiller du Roi, président au Prési-
dial, juge mage et lieutenant général de la sénéchaussée de
Périgord, de la copie du testament de Jean Bertin de la
Vidalie, daté du 10 novembre 1485.
M. DusaRRiIC-PESCOMBES nous apporte le catalogue d'un
libraire de Londres où sont offertes des aquarelles sur Péri-
gueux.
M. Charles Vellay, directeur de la Revue historique de la
Révolution française et de l'Empire, nous demande d'échanger
son recueil périodique avec notre Bulletin, à la charge pour
nous de payer en outre un abonnement annuel de 10 francs.
L'assemblée consultée n'accepte pas cette proposition.
Le Secrétaire gencral apprend à la Société qui l'entend avec
plaisir la récente promotion de notre laborieux confrère, le
lieutenan£i DE CARDENAL qui passe capitaine à Périgueux, où il
pourra continuer commodément ses interessants travaux sur
l'époque révolutionnaire.
L'assemblée lui envoie ses sincères félicitations.
En s'excusant de ne pouvoir venir à la réunion, notre zéle
confrère M. DuBur veut bien nous signaler la découverte d'un
nouveau cluseau, dont il nous envoie le croquis, dans la com-
mune de Bourg-du-Bost, à 4 kilometres du bourg de Fesla-
leimps, à 100 mètres environ du village de la Bourgeade, hors
de toute habitation, dans un champ cultivé, sur un plateau au
pied duquel serpente le Vindoux, petit affluent de la Drône.
— 171 —
Les détails descriptifs que veut bien nous donner M. Dubut
seront publiés avec son croquis.
M. le docteur Moreau» nous signale aussi la découverte
d’un cluseau à Montagrier.
« Des ouvriers, nous dit-il, en posant un as de trans-
mission d'électricité dans le bourg de Montagrier, sur le bord
de la route, en contrebas de l’escarpement où est situé le
bâtiment appelé « le château », à une quinzaine de mètres au
sud-ouest de la croix, ct en face du presbytère, avaient
remarqué que le sol résonnait, en cet endroit, comme s’il y
avait un creux au-dessous.
__» L'un d’eux, René Laveaud, intrigué par ce fait, en voulant
sc rendre compte de ce qu'’ilen était, se mit dans la journée
de lundi dernier, 81 mars, à creuser, près de ce poteau, une
tranchée d’une profondeur de près de soixante centimètres.
Après avoir fait sauter une mince couche de rocher, il mit à
jour une cavité d’une profondeur d'environ quatre mètres,
s'étendant sous la plate-forme du château et sous la route sur
une longueur de cinq ou six mètres.
» Cette excavalion, creusée dans le rocher parait appartenir
à un cluseau qui viendrait s'ajouter à ceux que l’on connait
déjà dans le bourg de Montagrier. Elle n'a pu être examinée
que tres superficiellement parce qu'il y a une couche d’eau
de plus d'un mètre de hauteur.
» M. Nadal, maire de Montagrier, a fait fermer la tranchée ;
il se propose de la faire rouvrir à la belle saison ; l’eau s'étant
alors probablement retirée, il sera possible d'explorer à fond
cette excavation. »
M. LE PRÉSIDENT nous fournit ensuite quelques indicalions
intéressantes sur l'origine de la petite mosaïque qui a été
donnée au Musée pour notre confrère M. le docteur Charles
Lafon. Ces détails feront l’objet d'une notice qui sera jointe à
l’aquarelle que veut bien préparer pour notre Bulletin le
colonel de Montlifault.
M. Dusarric-DESCcouBEs nous rappelle ensuite que le baron
Alphonse do Ruble, dans une note de son édition de l'Histoire
(8
universelle d'Agrippa d'Aubigné (tome V, p. 356), a annoncé
qu'il se disposait à publicrles Mémoires du sieur d'Ussac, vieux
capitaine renommé dans le parti huguenot. Quelqu'un de nos
confrères pourrait-il savoir ce qui est advenu do ce projet de
publication ?
Le s° d'Ussac, dit Jurignat, chambellan ordinaire du roi de
Navarre, avait été investi du gouvernement de La Réole,
l'une des places de sûreté, données par le Roi, en vertu du
dernier trailé de paix, au parti réformé en Guyenne. Trahis-
sant son maitre, il livra cette ville en 1578, à Jean de Dur-
fort, vicomte de Duras. Il a laissé des mémoires manuscrits,
dans lesquels il essaie de justifier sa défection.
Ce qui serait de nature à nous inléresser dans ce person-
nage du xvi siècle, c'est que M. de Ruble en fait un « gen-
tilhomme du Périgord ». M. Dujarric déclare n’avoir ren-
contré, dans ses recherches, aucun document qui permette de
rattacher d'Ussac à notre province.
M. DE SaiNT-SAUD nous envoie les deux photographies
de Pierre Eyma, né à Bergerac en 1707, mort à Amsterdam
en 1748, et de sa femme Marthe Nairac, née à Bordeaux en
4714, morte à Amsterdam en 1768, elil ajoute :
« Les émigrations de Périgourdins à l'étranger lors de la
Révocation de l'Edit de Nantes, ou comme suite à cet acte, ne
sont pas très connues. Mon attention a été appelée dernière-
ment sur un nom bien périgourdin et estimé dans la haute
bourgeoisie de Bergerac, le nom d'Eyma,très honorablement
porté de nos jours en Hollande. Je vous soumets la gravure
du portrait de Pierre Eyma, qui fit, par le commerce, con-
naître et apprécier à Amsterdam les vins du Bergeracois et
de Monbazillac en particulier, et celui da sa femme, née
Nairac. Je tâcherai, si la Société le juge à propos, d'écrire
quelques lignes sur ce compatriote, fixé aux Pays-Bas, pour
accompagner la reproduction de ces gravures, dontles clichés
m'ont été aimablement prêtes par le possesseur des tableaux,
M. Pierre-Joscph Eyma, président du polder d'Ankeveen.
« Pierre Evma, baptisé à Bergerac en 1707, mourut à Ams-
terdam, où il était exportateur de nos vins, en 1748. C'est là
— 119 —
qu'il épousa une Bordelaise, Marthe Naiïirac, née à Bordeaux
en 1714, fille de Pierre de (sic) Naïrac, négociant devenu
membre de l'Eglise Wallonne de Harlem. On peut se deman-
der si le départ de Pierre Eyma pour l'étranger ne fut pas
motivé par des poursuites exercées contre lui, à l'occasion
de désordres commis à Bergerac en 1722 ».
L'assemblée accepte avec empressement la proposition.
M. Duzanric a recu de M. Firmin Polydore, de Ribérac,
une lettre concernant les cloches de Ribérac et de quelques
paroisses voisines. Il lui indique la cloche du château qui dut
sonner autrefois les offices de la collégiale, « à moins, lui
écrit son correspondant, que cette cloche se soit perdue à
l'époque où on les descendit des clochers pour en faire des ca-
nons.
» L'église de Saint-Sulpice de Roumagnac, au clocher de
laquelle se trouve la cloche porte l'inscription suivante :
Très haut, tres illustre, très puissant seigneur Armand de Chapt de
Rastignac, comte d’Aydie, parrain ;
Très haute, très illustre, très puissante dame Ariette de Javerlhac,
comtesse de Die, marraine, 1780.
» Cette cloche ne pourrait-elle pas avoir été transportée
plus tard à St-Sulpice, la paroisse étant une dépendance de
la juridiction de Ribérac ?
» À Saint-Martial de Drône, petite section de la commune
de Ribérac, la cloche porte l'inscription suivante :
Saint-Martial, priez pour nous.
Messire Lageard de Cherval, grand senéchal d’'Angoumois, seigneur
de Cherval, de Lafeuillade, de Saint-Martial de Viveyrols et autres
lieux, parrain ;
Madame Marguerite Cras des Cottes, marraine, 1770.
A ces cloches, on peut en ajouter une troisième, la jolie
petite cloche de Segonzac, aux bords très évasés, portant des
guirlandes de fleurs de lys et celte inscription à grands jam-
bages :
Sainte Marie, priez pour nou*.
Elle n'est pas mentionnée dans l’Exploralion campanaire en
Périgord de MM. le chanoine Brugière et Berthelé,
— 180 —
» On avait transporté beaucoup de cloches au Chalard, près
de Ribérac, continue M. Polydore. Il dit avoir entendu ra-
conter par des anciens que l'une des cloches du Grand Bras-
sac tomba ou fut jetée dans l'abime qui se trouve dans la
prairie de Villetoureix.
» Une fille qui vit encore ct s'appelle Meinardille Meynard,
habitant à la Faurie, dans cette section, m'a raconté que son
grand-père alla réclamer la cloche de Saint-Martial au Cha-
Jard. On lui donna celle qui est actuellement au clocher ; il
la plaça sur une brouelte, lemmena chez lui et la rendit à
celte église quand le culte fut rétabli. Mais il est de toute évi-
dence que celle cloche venait de St-Martial de Viveyrols.
Le bonhomme ne sachant pas lire prit celle qu'on lui
donna, ayant pour inscription : Saint-Martial, pries pour
nous. »
Notre érudit confrère, M. PELLISSON nous communique une
série de feuilles d'impôts trouvées dans les papiers de son
grand-oncle, l'abbé Giraud, curé de la paroisse de Celles,
commune faisant aujourd'hui partie du canton d’Archiac,
(Charente -Inférieure).
« Ces quittances dont quelques-unes ont clé perdues, s'éche-
lonnent de 1734 à 1744.
» En voici une à titre de spécimen :
Reçu de Monsieur Ze Curé de Celles pour le terme de /érrier 1744, Ja
somme de vixgt livres onse sols pour les decimes ordinaires et autres
impositions aussi ordinaires.
Plus celle de quatre livres cing sols pour l'intérét des cinq millions
du Don-Gratuit de 1723.
Plus celle de vingt-cinq sols pour le supplément des rentes de Paris
ct de Toulouse.
Plus celle de guatre livres quainse sols pour le Don-Gratuit de 1734
tenant lieu du dixième.
Plus celle de six livres pour les huit millions faisant partie des dix
millions du Don-Gratuit de 1735. |
Plus celle de xeuf licres pour le Don-Gratuit de 1742 tenant lieu du
dixième.
Le tout revenant à la somme de guarante cing litres saise sols et
ce pour le dit lerme de Février de la présente année.
— 18! —
: Fait à Saintes au Bureau de la recette des décimes le deux Juin mil
sept cent quarante gualre.
PICHON.
» Suivant un usage praliqué encore aujourd'hui par beau-
coup de contribuables, l'abbé Giraud payait ses impôts en
deux fois. Üue seconde quittance identique au passe-partout
ci-dessus transcrit, lui fut délivrée le 81 décembre 1744.
Ainsi, ce curé de campagne payait en 1744 des impôts s'éle-
vant à 91 livres 12 sols, ce qui, en tenant compte de la valeur
comparative de l'argent, ne doit guère être évalué à moins
de 350 francs de notre monnaie ».
Cette communication, dont l'assemblée remercie M. Pel-
lisson, est instruclive.
En s’excusant de ne pas assister à la réunion, M. DE SAINT-
SAUD nous envoie une notice sur l'ex-libris de la vicomtesse
Henry de Ségur, fille de Louis de Portelance, d'une famille
de bourgeois de Paris ; il nous aîresse en même temps le
fac-simile de cet éx-libris qui sera reproduit.
Notre érudit confrère M. Joseph DuriEux nous apprend
ensuite que « le grand Frédéric, roi de Prusse, qui savourait
la cuisine du périgourdin Noël en buvant du vin de Bergerac,
était non moins amateur de musique. A ce dernier titre, ïl
reçut à Berlin quelques leçons du compositeur Lemoyne qu'il
tenait en grande estime et auquel le Prince royal accorda une
tabatière en or pleine de ducats.
» Jean Moine dit Lemoyne, né et baptisé à Eymet le 3 avril
1781, était fils de Louis, maître perruquier, et de Homase Ar-
tigoue ; il eut pour parrain Jean Artigoue, son grand-oncle,
et pour marraine Jeanne Artigoue, sa tante, tous habitants
de la ville d'Eymet. Les mots « maître perruquier » ont été
remplacés par ceux de « ancien consul » longtemps après, car
l'écriture ne paraît pas être de la main du curé Pomeret.
» Il fit ses études musicales à Périgueux où son oncle était
maître de chapelle de la cathédrale. Après avoir été chef
d'orchestre dans différents théâtres, il passa en Allemagne et
ensuite à Varsovie, Puis il revint en France et composa de
— 182 —
nombreuses pièces jouées à l'Opéra ou académie royale de
musique.
» C’est ainsi qu’en 1790, d'après l’Almanach général des spec-
lacles, il fit représenter Nephlé, tragédie Iyrique en trois actes,
paroles de Hoffman ; les Pommiers et le Moulin, un acte, pa-
roles de Forgeot ; Louis IX en Egypte, trois actes, paroles de
Guillard et Andrieux.
» On lui reproche alors sa fécondité qui ne lui permet pas
de donner à chacune de ses productions le temps nécessaire
pour la rendre digne du suffrage non seulement du public,
mais des connaisseurs. Il se croit plus de talent qu'il n’en a,
paraît-il : « Aucun auteur n’a moins de politesse et de mo-
» destie. Tout homme à talent qui manque de ces deux qua-
» lités n'a réussi qu'à moilié »,
» Il ne devait pas être très lettré non plus, si j'en juge par
une lettre qu’il adressait do Périgueux le 17 octobre 1790 au
chanoine Lespine et conservée au tome 102 do la Collection
Périgord. Voici l'appréciation portée dans le Testament d'un
électeur de Paris (an IV, p. 186) par L. A. Beffroy de Reigny
surnommé le Cousin Jacques : « Auteur des opéras ds Phédre,
» Nephté, Louis IX, Electre, Les Prélendus, Milliade à Marathon,
» Toute la Grece, Silvius, etc., artiste supérieur, philosophe
» profond, ami chaud, bien calomnié et bien persécuté, comme
» c’est l'usage. L'Opéra tient avec lui la conduite la plus lâche-
+ ment perfide ».
» Beffroy léguait à son cher Lemoyne et à deux amis son
papier rayé, destiné à noter de la musique, pour les remer-
cier d'avoir bien voulu se casser la Léle, ainsi qu'il le disait,
à lui apprendre la composition el de l'avoir mis à même
« d'observer que les accords de septième, tout dissonants
» qu'ils sont, le sont moins que la société humaine, et que
» d'ici à longtemps on ne connaïitra en France d'accord par-
» fait qu’en musique ». Mais il arriva que le légataire mourut
à Paris le 30 décembre 1796, avant le lestateur.
» D'après le Diclionnaire historique des musiciens par Cho-
ron et Favolle (1810), Lemoyne cst le seul compositeur fran-
cais dont les ouvrages se sojent soutenus à côté de ceux de
— 183 —
Gluck, Piccini, Sacchini, etc, qui ont régénéré notre théâtre
lyrique.
» Son fils, Gabriel, né à Berlin le 14 octobre 1772, pianisie
célèbre, applaudi aux concerts du violoniste Lafont, composa
diverses romances, entre autres le Tombeau de Myrthé, et deux
opéras- comiques qu'il ne signa pas, dit-on, par respect pour
le nom de son père ».
Par cette lettre M. Joseph Durieux instruit plusicursd’entre
nous.
Enfin M. RABols-BOUSQUET envoie de Châteauroux au Sccré-
taire général un mémoire intéressant sur les élections légis-
latives en Dordogne pendant la Révolution, mais manquant
de références, aujourd’hui où il en faut tant.
Le Secrétaire général répondra que notre Bulletin n'est
ouvert qu'aux membres de la Société et que le sujeta été
excellement résumé par notre regrelté confrère M. Bussière,
dans ses Eludes sur la Révolution en Périgord.
La séance est levée à trois heures un quart.
Le Secrétaire-général, Le Président,
FErRD. VILLEPELET. M'° DE FAYOLLE.
Séance du jeudi 8 mai 1913.
Présidence de M. le marquis de FAYOLLE,
président.
La séance est ouverte à midi et demi au Château-Barrière.
Sont présents : MM. Charles Aublant, le capitaine de Car-
denal, Delugin, Dubut, Dujarric-Descombes, le marquis de
Fayolle, Féaux, Géraud Lavergne, Lespinas, Pellisson, Ri-
bete et Villepelet.
S’excusent MM. Charles Durand, le colonel de Montifault et
le comte de Saint-Saud.
Le procès-verbal de la réunion d'avril est lu et adopté.
M. LE PRÉSIDENT énumère rapidement les ouvrages qui ont
— 184 —
élé offerts à la bibliothèque de la Société pendant le mois
dernier :
Par M. le Minisire de l'nstruction publique le Dictionnaire
lopographique du département de l'Aude, comprenant les noms
de lieu anciens et modernes, rédigé par l'abbé Sabarthès,
curé de Leucate, membre non résidant du Comité des Tra-
vaux historiques cet scientifiques, un volume broché in-8°,
Paris, Imprimerie nationale, 191? ;
Comptes rendus des séances de l'année 1913 da l’Académie
des Inscriptions et Belles-Letlres, bulletin de janvier-février,
in-8° avec illustrations, Paris, librairie Auguste Picard ; où
p. 71 se lit une communication de notre savant correspondant
M. l'abbé Breuil sur les découvertes nouvelles de peintures
préhistoriques en Espagne ;
Bulletin du Comilé des Travaur historiques et scientifiques.
— Section des Sciences Aconomiques et sociales. — Congrès
des Sociéles savantes de 1910 tenu à Paris, in-8, Paris, Im-
primerie nationale; Ernest Leroux, éditeur, 14912 ; où p. 69
dans un mémoire de M. Alexandre Nicolaï sur la vieet Île
coût des subsistances à Bordeaux et en Guyenne, au cours du
XVIII siècle, l’auteur écrit qu'il a releve, dans les Mémoires
manuscrits et inédits de l’abbé Bellet, « que dans la subdelé-
» gation de Périgueux (elle relevait de l’Intendance de Bor-
» deaux) le vin ne se vendait que fort mal en tout temps, de
» 87à 10% la barrique ; sa qualité était médiocre. Qu'arri-
» vait-il ? C’est que le paysan en buvait beaucoup, et même
» trop, et, écrivait l'abbé Bellet, « c'est ce qui le rend pares-
» Seux à la culture des terres » ;
Revue des Eludes grecques, tome XXI, n° 116, janvier-mars
1913, in-89, Paris, Ernest Leroux, cditeur ;
Bullelin 1912, et Mémoires, tome XXXIX 11919), de la Société
de l'histoire de Paris et de l'Ile de France, deux volumes bro-
chés in-8° sur papier de fil, avec planches, à Paris, chez
H. Champion, libraire ; |
Répertoire d'Arl et d'Archéologie, 3° année 1912, quatrième
trimestre, fascicule 14, grand in-8° carré, Paris, Bibliothèque
d'Art et d'Archcologie, 19, rue Spontini, 1912 ; où p. 316 est
— 18b —
signalée la découverte d’une crypte funéraire dans l’église de
St-Germain du Salembre (Dordogne) en novembre 1912 ;
Le Bulletin historique, archéologique et héraldique, mars et
avril 1914, fascicules 3 et 4, un fascicule grand in-8°, avec figu-
res, Paris, quai d'Orléans, 30 ;
Bulletin de la Sociélé « les Amis des Sciences et Arts de Roche-
chouart », tome XX, n°1, in-8, Rochechouart, Imprimerie
Dupanier, 1911 ;
Bulletin de l'Union des syndicals agricoles du Périgord et du
Limousin, n° 4, 10 avril 1913, in-8°, Périgueux, imprimerie
Cassard frères ;
Lou Bournal, bullelin mensuel de ' Ecole félibréenne du Pé-
rigord, tome V, 16° livraison, avril 1913, in-&, Périgueux,
imprimerie Cassard frères ; contenant Lous Counteis de la Gra-
bielou par M. Léo Borne, et une pièce de vers touchants de
M. Roquillon, Regrets sur la mort de son fils ;
Bulletin de la Sociélé des lettres, sciences et arts de la Cor-
rêxe, 1"° livraison 1913, jauvier-février-mars, in-8°, Tulle, im-
prirnerie du « Corrézien Républicain » ;
Bulletin de la Soriélé scientifique, historique el archéologique
de la Corrèze, siège à Brive, tome XXXIV, 4° livraison, octo-
bre-décembre 1912, in-8, avec illustrations et planches,
Brive, Roche, imprimeur ;
Revue de Saintonge et d'Aunis, bulletin de la Société des
Archives historiques, XXXIIT volume, 2° livraison, 1° avril
1918, in-8°, avec deux portraits, Saintes, librairie Prévost ;
Bulletin de l'Union hislorique et archéologique du Sud-Ouest,
5° année, n° 2, avril 1913, in 8°, Bordeaux, Feret et fils, Mou-
nastre-Picamilh, éditeurs ; où p. 39 sont résumées nos deux
séances de décembre 1912 et de janvier 1913 ;
Archives historiques du département de la Gu'onde, tome
XLVII, un volume broché in-4, PORERU Feret et fils 1912,
(abonnement) ;
Bulletin mensuel de Biarril:-4ssociation, Société des sciences,
lettres et arts, 18° année, n° 3, mars 1913, Biarrilz, lypogra-
phie Soulé ; où p. 79 est l'annonce du Congres des Sociétés du
Sud-Ouest qui doit se tenir à Périgueux du 27 au 81 juillet ;
Bulletin trimestriel de la Sociélé des sciences, lettres el arts
— 186 —
de Bayonne, année 1913, n° 1, in-8°, avec illustrations et un
plan de la ville de Saint-Jean Pied-de-Port, Bayonne, impri-
merie Foltzer ;
Bulletin périodique de la Socièlé Ariégeoise des sciences, lettres
et arts et de la Société des Eludes du Couserans, 13° volume,
n° supplémentaire, in-8° avec planches et illustrations, Foix,
typographie Gadrat aîné, 1913 ; contenant le mémoire de
M. Robert Roger sur Les églises romanes du Pays de Foix el du
Couserans ;
Annales de la Facullé de droit d'Air, tome V, n° 1-2, janvier-
juin 1914, tome V, n° 3-4 juillet-décembre 1914, deux fasci-
cules in-8° et Annales de la Facullé des lellres d'Aix, tome V,
n°* 3-4, un fascicule in-8°, Marseille, imprimerie Barlatier,
1911 et 1912 ;
Bullelin de la Société d'Archéologie et de Statistique de la
Drôme, année 1913 (avril), 185° livraison, in-8, avec une carte,
Valence, imprimerie de Jules Céas et fils ;
Le fascicule IX de l'Ephemeris campanographica, 4° année,
mars 1913, in-8°, Montpellier, librairie Louis Valat ;
Par M. Robert-Delagrange, un volume in-4° sur beau pa:
pier, luxueusement cdilé, Cadouin, histoire d'une relique el
d'un monastere, ouvrage orné de 78 belles phototypies à la
presse à main, Bergerac, imprimerie Paul Noguëé, 1912. Notre
confrère M. Jouanel voudra bien nous en faire le compte-
rendu bibliographique dans le Bulletin ;
Par M. le vicomte de Gérard du Barry, notre vice-président,
un volume intéressant qu'il vient de publier : De Bergerac à
Quiberon (1789-1795), Souvenirs d'Edme de La Chapelle de Béar-
nes, lieutenant-colonel commandant le bataillon de garnison
de Guyenne, petit in-8°, avec deux portraits, Paris, librairie
Plon-Nourrit, 1913. M. de Saint-Saud sera prié de nous en
rendre compte dans le Bulletin ;
Et par M. Dujarric-Descombes, le tiré à part de sa commu-
nicalion au Congres de Biarritz, Le bréviaire de l'Eglise de
Périgueux, 1487, in-8° de * pages, Biarritz ; — le journal Le Pér'i-
gourdin de Paris, du 13 avril 1913, contenant son article sur
Lagrange Chancelel l'Académie de Bordeaux; — et Le Journal du
— 131 —
Périgord, du 27 avril, où est publié son article sur Le colonel
Ardant du Picq.
Des remerciements sont votés aux donaleurs.
Mue Gabriel Charavay nous envoie sa fevue des Autographes
d'avril 4913, dans laquelle figurent des noms qui nous tou-
chent :
4° Une importante lettre politique du brave général Jean
Révérend marquis de Bougy à Mazarin, datée de Limeuil lo
23 septembre 1652, où il donne des renseignements sur les
troupes qui doivent agir contre Bordeaux à l’époque de la
Fronde :
2° Une lettre de l'amiral Fourichon, né à Thiviers, à M.
Weyer ;
Et 3° une lettre de l'architecte Le Bas, membre de l'Acadé-
mie des Beaux-Arts, à M. Bouillon, peintre d'histoire, datée
de Paris le 5 mars 1827.
M. Charles AUBLANT place sous nos yeux deux petites
haches en silex, retaillées et repolies à plusieurs reprises, qui
ont été trouvées dans un jardin du bourg des Eyzies et qui
lui ont paru intéressantes. |
M. Dusur nous communique ensuite une étude qu'il vient de
faire sur une curiosité d’Aubeterre, la fontaiñe souterraine dite
La Muscadière que peu de personnes connaissent en raison
des difficultés d'accès qu'elle présente.
« En partant du champ de foire et en remontant les douves
du château, on voità gauche, au lieu dit du Parterre, une
énorme masse de rochers de 14 à 15 mètres d'épaisseur, cou-
verts de lierres séculaires. C'est là sous ces rochers qu'est la
fontaine de La Muscadière.
» On en distingue aisément du reste l'entrée restaurée à
une époque relativement récente.
» A l'intérieur, on trouve d'abord une sorte de vestibule où
l'eau est distribuée par moitié entre la ville et le propriétaire
du château, en vertu d'un usage de lemps immémorial. »
Ce mémoire intéressant sera publié avec un croquis.
— 188 —
En s'excusant de ne pas venir à la séance, notre zélé vice-
président M. Charles DüraAND veut bien nous apprendre l'in-
tervention généreuse de M“ Secrestat, qui en deux fois,
depuis le mois d'octobre dernier, a donné 600 francs au Ser-
vice des Fouilles de Vésone pour la continuation de ses re:
cherches.
M. Durand ajoute : « Sa dernière allocalion de 300 francs
m'est bien utile, car elle va me permettre de voir certains dé-
tails de la conduite que j'aurais dù négliger sans cela, la re-
cherche de l'aqueduc entre Grand-Font et le Lieu-Dieu, dont
la direction était tombée dans l'oubli, ayant fortement ébré-
ché les crédits qui me restaient à ce moment disponibles ».
« Je suisinfiniment reconnaissant à M"° Secrestat de sa gé-
nérosité éclairte. »
L'assemblée y joint ses compliments.
De son côté, M. le Président nous confirme que par l'obli-
geante intervention de M.nE ViLLEFOSsE, il a obtenu du
Comité des Monuments historiques une allocation de 300
francs pour commencer les fouilles du village de Goulas près
Nontron.
Notre honoré confrère M. l'abbé Dusois nous signale un
document assez intéressant, concernant l'évêché de Sarlat,
conservé dans les minutes de Chadirac, notaire royal à Bor-
deaux, aux Archives départementales de la Gironde (3 E
n° 3098, fe 480 .
Par acte du 14 mai 1338, Jean du Tauzin, banquier de Bordeaux, pra-
met à Charles de Malvin, conseiller au Parlement, à Jean Ozaneau, pré-
sident aux Knquêtes, à François de Sireuilh, archidiacre de Blaye,
agissant au nom de François de Salignac, évèque de Sarlat, Arnaud de
Salignac,seigneur de La Motte-Fénelon, Bertrand de Salignac, conseiller
au Conseil privé, frères, de leur délivrer les bulles et provisions de
l'évêché de Sarlat, expédiées en Cour de Rome, en favenr de Louis de
Salignac,en vertu de la résignation à lui fuite par son oncle. La remise
desdites bulles sera faite dans quatre mois, à partir du jour où M° Oli-
vier Levesque, commettant dud. Tauzin, aura pu recouvrer par les
mains de M. Sorde, les lettres de nomination du Roi, deux procura-
tions et lettres de postulation du Clergé, de la Noblesse et du Tiers-Etat
— 189 —
de Sarlat, et autres lettres en faveur dudit sieur de Lamothe. Et cé
moyennant 1160 écus sol, dont ledit Tauzin recoit comptant 773 écus 1/3.
Si en Cour de Rome, il était fait quelque rabais sur la taxe dont ledit
évêché est frappé, le banquier tiendra compte de cette réduction.
M. DE SainT-SAUD s'excusant de ne pas assister à la séance
nous écrit :
« Comme M. Bussière s’est occupé, il y a quelque lemps,
des Bertin dans notre Bulletin el que M. Vindry a donné une
liste très détaillée et annotée des membres du Parlement de
Bordeaux au xvi* siècle, je crois intéressant de signaler le
point suivant :
» M. Bussière a cilé, d'après un inventaire de 1716, Francois
de Bertin, époux de Françoise de Laporte, conseiller aux re-
quêtes du Palais, à Bordeaux, comme transigeant avec son
père, Barthélemy, chanoine, le 10 novembre 1574.
» M. Vindry ne donne pas ce Bertin parmi les conseillers
du xvi° siècle ; il le signale simplement comme ayant épousé
en 1562 Françoise de Laporte et ayant eu François de Bertin,
sieur de Saint-Martin, conseilier au Parlement de Bordeaux
de 1600 (au moins) à 1609 (résignation). Décédé après 1627, il
aurait épousé Lucrèce Gravier, puis Souveraine de Vars.
» [l y a certainement là une erreur, et nous pourrions nous
trouver en présence de deux François, tous les deux conseil-
lers. Je viens en effet de retrouver aux Archives départe-
mentales de la Gironde (série E, familles ; classement pro-
visoire) le testament du 4 juin 1588 de Jehan Berlin, bour-
geois et marchand de Périgueux, où il nomme ses trois fem-
mes : {° Anne Duchesne, dont Pierre, héritier universel et
Jeanne ; 2° Hilaire Pindray, dont Jacques, jésuite deshérité
pour cela, Barthélemy, François qui hérite la terre de Saint-
Martin, et Noretle ; 3° Marie Jay. Or François devint conseiller
au Parlement de Bordeaux, car, sur le point d’aller à Rennes
pour soutenir un procès, il donne procuration à son cousin
germain, Foucauld de Pindray, pour résigner son office de
conseiller, le cas échéant. L'acte est du 10 avril 1602. En
outre il teste le lendemain, 11 avril, instituant héritier uni-
versel Barthélemy Bertin, son frère germain ; il proteste
13
— 190 —
contre les 1000 livres promises à l'instigation de Pierre, frère
ainé, à leur sœur Norette, lorsqu'elle se maria,et ce « à raison
de la trop grande facilité de mon aage ».
« Ce testament présente en outre, par les cachets qui Île
scellent, une variante sensible avec les armoiries connues :
au lieu d’un lion c'est un griffon, il tient dans ses griffes une
épée, alors que lépée étail Le premier quartier des armes con-
nues ; les plantes qui formaient le 2° etle 3° meuvent ici de
la pointe de l'écu ; car le griffon est surmonté d'un croissant
entre deux étoiles. Soit donc : de... au griffon de . tenant une
épée entre ses pattes, surmenté d'un croissant entre deux éloiles
de, et soutenu de plantes (?) de. . mouvant de la pointe de l'écu. »
M. le Président nous signale, dans le Semaine religieuse du
diocèse, du 3 mai, une note de M.DESAINT SAUD relatant deux
fondations pieuses en Périgord au XVIII siècle : 1° l'élablisse-
went à Sarlat, en janvier 1760, d'une maison de refuge pour
repenties, dépendant de l'hôpital, fondée par la dame Chapt de
Rastignac, veuve du marquis de Gaubert ; 2° l’élablissement,
en février 1762, d'un petit séminaire à Mussidan, où, dès 1745,
M. Pierre-Robert du Barailhavait fondé un petit collège ecclé-
siastique.
M. DuJarnic-DESCOMBES demandeensuile à compléter les ren-
seignements que, dans son Mémoire sur la Danse en Périgord, il
a donnés sur la « Périgourdine », qui, d'après le Dictionnaire
de musique d'Hugo Riemann, est en mesure ternaire (3/8) ou
binaire composée (6/8), d'un mouvement entrainant, se distin-
guant de la gigue par l'absence de rythmes pointés.
Notre érudit vice-président « rappelle que notre regretté
confrère Georges Bussière, après avoir parlé du grand succès
de cette ancienne danse, sœur de la bourrée d'Auvergne, à
là Fédération du 1#juillet 1790, où 195 gardes nalionaux du
Périgord en firent admirer l'originalité et l'entrain, signalait,
comuie la plus notable consécration de la « Périgourdine»,
l'adaptation qu'en aurait faite Verdi dans la Traviata.
« Or deux musiciens très appréciés à Périgueux, M. le cha-
noine Chaminade et M. l'abbé Faure-Muret, ont fait observer
que dans cel opéra, contrairement à ce qu'a prétendu M. Bus-
— 191 —
sière, on ne rencontrait aucune trace de la « Périgourdiné ».
Au deuxième acte, scène 11, ils ont bien remarqué un chœur
de matadors espagnols, allegro à quatre parties, qui pourrait
avoir quelque parenté avec les airs du Périgord, et, vers la
dernière scène, un air de valse en la bémol, dans lequel on
pourrait reconnaître presque une bourrée auvergnate ; mais
ces mélodies n’ont aucun lien musical avec celles reprodui-
tes par M. de Montifault d’après la Clef du caveau. Dans Rigo-
letto, au contraire, la « Périgourdine » est réellement dansée
au milieu des seigneurs et dames de la Cour de François [I
(acte I, scène 2). Dans ses deux opéras, Verdi a fait subir à
l'air de ce branle fameux tels changements que son génie a
cru devoir y apporter ».
M. le capitaine DE CARDENAL nous signale ensuite un pam-
phlet de l’époque révolutionnaire attribué à Suzanne La-
brousse, de Vanxains.
La Dinde aux truffes ou le don patriotique des Périgourdins à
l’Assemblée nationale, 16 pages, in-8°, à Paris, chez les mar-
chands de nouveautés, prix 6 sous.
«“ [a dinde que nous envoient MM. nos compatriotes du Périgord,
n'est autre chose que Jeanne de la Brousse. Ils prétendent que, dans
la crise actuelle que nous éprouvons, un prodige seul peut opérer notre
salut : et ce prodige est le mème qui délivra la France du joug des
Anglais sous Charles VII, c'est-à-dire un pucelage. Ils se hâlent en
conséquence de nous envoyer celui de leur prophétlesse âgée seule-
ment de quarante ans. On imagi:e qu'un tel bijou ne saurait manquer
de faire fortune à Paris, vu la rareté et la disette que l'on en éprouve.
Cette bagatelle est assez bien tournée et peut un instant dérider le
front de nos graves Calons qui rèvent toujours politique jusque dans
le boudoir de nos dames (tome II, p. 189).
Annonces de bibliographie moderne ou catalogue raisonné et
analytique des livres nouveaux. Paris, chez Lavilette, hôtel
de Bouthillier, rue des Poitevins, 1790, 2 volumes ?
Le Secrétaire général croit se rappeler qu'autrefois notre
bibliophile confrère M. ne MoNTÉGUT nous a montré cette pla-
quette qu'il a en sa possession.
M. le chanoine GOUSTAT nous envoie un mémoire intéres-
_ 192 =
sant sur La Maison où ie château des Baudies, dans la coni-
mune de Mauzac, qui à appartenu, dansles siècles précédents
aux Gonthier de la Garrigue, aux Moreau de Pemillac, aux
de Gontaul-Biron-Saint-Geniès, aux Morand-Dupuch, aux
Bourson, aux Vizerie el enfin aux Cantellaube.
Apres lecture, l'assemblée pense qu'avant de publier ce
ménioire, il y aura licu d'en distraire quelques passages un
peu longs.
M. Jules PEzLissoN fait passer ensuile sous nos yeux un
coilier de chien, large de 0 m. 04, faisant partie de sa collec-
tion, et portant cette inscription :
I APPARTIENS. A. M.". HVMIER. EMPLOYÉ. DANS. LES.
FERMES. DV. ROY. | |
« Ce collier, nous dit-il, en parfait état de conservation, au-
quel il ne manque que le cadenas, est en cuivre et porte des
ornements figurant des feuilles et des fleurs de lys. On pourra
lire, dans la Revue de Saintonge et d'Aunis d'avril dernier, des
notes généalogiques pleines d'intérêt sur la famille Humier,
établie à Cognac et dont le plus ancien membre connu esl
Pierre Humier, né dans cette ville en 1565, époux de Marie
Bourguignon, fille de Pierre, chirurgien, et de demoiselle
Charrier, fille d'Antoine, procureur du Roi à Cognac.
> Ces notes ont été publites à l'occasion du décès de leurs
arriére-petits-fils : Marie-Paul-Gabriel Baudry-Lacantinerie,
doyen honoraire de la Facullé de droit de Bordeaux, membre
du Comité consultalif de l'enseignement public, chevalier de
la Légion d'honneur, et Hippolyte larat, pharmacien de ma-
rine démissionnaire, ancien maire de Rochefort. à
» Nous extrayons de cet article nécrologique ce qui suit :
» Humier (Jean) né à Cognac, le 16 août 1658, ful amené, par sa for-
tune et ses relations de famille à la haute situation de contrôleur-gé-
néral des fermes du Roi et son conseiller à l'Election de Cognac, où il
épousa, le 10 juillet 1685, Marie-Jarquette Morandel, fille de Jacques
Morandel, grand chambellan du marquis de Jonzac et de Marie Le
Coq, sœur de Jean, chirurgien des vaisseaux du Roi.
Philippe Humier, né à Cognac le 21 juillet 1534, de Jacques Humier,
notaire royal, et de Marguerite Nimier, est qualifié le 7 février 1735,
capilaine général des fermes du Itoi. Il mourut en 1810, à Surgères ».
— 193 —
« C'est à l’un de ces deux personnages qu’appartenait le
chien porteur du beau collier acheté à Cognac par M. Pellis-
SON. »
Notre érudit confrère nous communique aussi une lettre de
voiture de sa collection, dont voici le début :
Lacoste, commissionnaire à DIEU CONDUIT TOUT.
Bergerac, reçoit et expédie pour
toutes les villes du royaume, et
donne exacteinent avis.
À Bergerac, le premier sep-
tembre 1787.
Monsieur,
À la garde de Dieu et sous la conduite de Lafond, voiturier, vous
recevrez pour votre comple et risque...
« Cette pièce est intéressante par la formule Dieu conduit
tout, imprimée en gros caractères. Elle est d'un emploi très
rare dans les vieilles lettres de voiture. M. Pellisson en a
trouvé cependant un autre exemple dans une lettre de voi-
ture datée de Montauban, le 10 avril 1812, avec cette particu-
larité que la dite formule n'est pas suivie des mots : (4 la
garde de Dieu) toujours employés dans les lettres de voiture
de cette époque. »
Au sujet de la notice qu'il a consacrée au chevalier Lanxade
dans le dernier numéro du Bulletin, M. Robert Villepelet
nous écrit qu'il a reçu de notre obligeant confrère M. Joseph
DuriEeux quelques renseignements sur ce personnage qui la
complètent heureusement :
« Le véritable nom des Lanxade est Bondy. Les noms de
Geoffre, Lanxade, sont des noms de biens, ajoutés pour dis-
tinguer plusieurs frères. Godefroy Bondy Geoffre de Lanxade
est né au Bugue le 31 janvier 1763, de Léonard et Marie d'Ar-
tenset. Il était chevalier de l'Empire. Les lettres patentes lui
accordant des armoiries furent signées à Bayonne le 2 juillet
4808 (Arch. nat. (OC 241, fo 87, 134) celles du 9 mars 1816
ne devaient être que des lettres de confirmation. Le Petit
Almanach de nos grands hommes pour 1788 (tome 5 des Œu-
vres complètes de Rivarol) lui attribue un poème intitulé :
_Le barreau français. On a aussi de Jui un long discours qu’il
prononça le 8 février 1798 à la pompe funèbre de son ami le
— 194 —
général Duphot célébrée à Périgueux: le texte en a été repro-
duit naguère par M. Boulot dans son volume sur le général
Duphot.
« Membre de la Légion d'honneur le 14 juin 1804, il prêta
serment devant le tribunal de Périgueux le 7 août suivant. II
eut plusieurs enfants de son mariage avec Léonarde Gonthier-
Montirat, néc en 1772 : notamment deux fils et, entre autres
filles, M" Antoine Charles de Peyssard, Pierre Picot et la
Mise d'Hautceiort. Son frère Mathieu, né au Bugue en 1768, vi-
caire, émigra en 1792 et fut curé de Falinde depuis 1802 jus-
qu'à sa mort, survenue en 1829. »
Notre confrère, M. Robert VILLEPELET, a retrouvé dans un
rapport du préfet de la Dordogne, baron Maurice, au Minis-
tre de l'Intérieur, à la date du 22 juin 1814 (Arch. nat., F“ III
Dordogne 9) le récit de la fète donnée à Périgueux, comme
dans toutes les communes de France, le 9 juin précédent, à
l’occasion de la naissance du Roi de Rome. Il nous en en-
voie un court extrait qui pourra, a-t-il pensé, trouver place
dans le procès-verbal de la séance :
A Périgueux, la fète annoncée la veille etle matin, au point du jour,
par le son de toutes les cloches et le bruit de l'artillerie, a commencé
par la célébration civile du mariage de deux militaires dotés par la
commune, à laquelle ont assisté les fonctionnaires de tous les ordres.
A deux heures, un Te Deum solennel a été chanté dans l'église ci-
devant cathédrale de Saint-Front, en présence de toutes les autorités.
M. le maire à la cérémonie du matin, M. le curé à celle de l'après-
midi, ont prononcé des discours analogues à la circonstance. A six
heurss, l'ascencion d'un aérostat orné d'emblèmes et de devises allé-
goriques, a donné Île signal des Jeux et des divertissements. Les exer-
cices du tourniquet el du mât de cocagne, présidés par MM. les adjoints,
ont offert le spectacle amusant d’une jeunesse folâlre et disputant le
prix de l'agilité. Des danses vives ct légères, au son des instruments
champètres,animaient encore cet agréable spectacle.Le vin, qui coulait
à grands flots sur loutes les places, excitait et entretenait la gaité du
peuple, qui jamais peut-être ne prit une part plus franche à aucune
fète publique. À huit heures, au bruit d’une décharge d'artillerie,
toute la ville fut spontanément illuminée. La façade de la maison com:-
mune, celle de l'édifice occupe par le tribunal de commerce, les mai-
sons de plusieurs particuliers se dislinguaient par des transparents et
— 195 —
des devises ingenieuses. On admirait surtout une colonne pyramidale,
élevée sur la place de la Clautre, surmontée d’un globe lumineux
couronné, entourée de huit colonnes ornécs de feuillages de chène :
de sa base découlaient des flots de vin que le peuple se partageait dans
le plus grand ordre.A neuf heures, tous les fonclionnaires et les prin-
cipales familles de la ville se sont réunis dans les appartements de
l'ancien évèché, où un bal aussi brillant que nombreux, coupé à mi-
nuit par un élégant ambigu, a terminé la fète qui s'est prolongée jus-
qu'au jour.
Enfin notre laborieux confrère M. Joseph Durreux écrit au
Secrétaire général :
« À propos d’une dépense de 24 livres payée en 1772 par les
maire et consuls de Périgueux pour souscription au Déction-
naire topographique, historique de la France, où M. Douat de-
vait mentionner, d’après un mémoire circonslancié qui lui
avait été rernis à cet effet, tout le passé relatif à la ville de
Périgueux et à la province de Périgord, vous vous êtes autre-
fois demandé si cet ouvrage avait jamais paru. Vous ajoutiez
que le Manuel du libraire, de Brunet, ne l'indique pas et que
les dictionnaires biographiques ne connaissent pas davantage
le nom de l'auteur.
» Je vous adresse aujourd'hui les renseignements que j'ai
pu retrouver à la Bibliothèque nativnale. Le Dictionnaire
topographique, ecclésiastique, historique, généalogique, etc. de
la province de Languedoc et des autres provinces qui sont
dans le ressort du Parlement de Toulouse, etc., était dédié à
Mer le Dauphin par Dominique Donat, avocat au Parlement,
auteur de plusieurs ouvrages et membre de quelques acadé-
mies. Annoncé en six volumes in-8°, il comportait, en effet,
une souscription de vingt-quatre livres et devait ensuite
coùter trente-six livres. Mais on ne connaît de ce Diction-
naire que le prospectus imprimé à Avignon chez Joseph
Bonnet en 1767 (in-8° de 32 pages), et dont la Bibliothèque
nationale possède un exemplaire sous la cote L K'818. »
Le Secrétaire genéral, qui avait un peu oublié la question,
remercie M. Durieux de son indication.
La séance est levée à trois heures et demie du soir.
Lo Secrétaire géneral, Le Président,
Ferd. VILLEPELRKT. M' DE FAYOLLE.
— 196 —
FONTAINE SOUTERRAINE D'AUBETERRE
LA MUSCADIÈRE
A Aubeterre, localité comprise autrefois dans le diocèse de
Périgueux, il existe, auprès de l'ancien château féodal, une
fontaine souterraine.
Bien peu de personnes ayant pu la visiter, en raison des
difficultés d'accès qu'elle présente,on me permettra d’en faire
une description succincte.
Si l'on part du champ de foire, en remontant les douves du
château, on voit, à gauche, au lieu dit du Parterre, une
énorme masse de rochers de 14 à 15 mètres d'épaisseur, cou-
“verts de lierres séculaires. C'est là, sous ces rochers, qu'est la
fontaine de « La Muscadière. »
On en distingue aisément, du reste, l'entrée restaurée à une
époque relativement récente.
A l'intéricur, on trouve d’abord une sorte de vestibule, où
l'eau est distribuée par moitié entre la ville et le propriétaire
du château, en vertu d’un usage de temps immémorial.
Cette répartition s'opère à l’aide d'une boîte inétallique
divisée en deux compartiments auxquels correspondent des
tuyaux abducteurs. Celui de la ville conduit l'eau dans un
grand réservoir souterrain, sur le bord de la tranchée, puis
à la borne-fontaine de la place Ludovic Trarieux. Le débit est
de 3 à 4 litres par minute.
L'eau arrive au distributeur par deux rigoles, ou canaux,
de 0715 à 020 de large, creusés au pied des galeries latérales
semblables, sous certains rapports, aux cluseaux nouvelle-
ment découverts dans le voisinage (1).
Le canal de gauche est le plus important. La galerie me-
sure d’abord un mètre environ de largeur. Puis. elle se rétré-
cit, et, au bout de 9 mètres, elle fait un coude à gauche. A cet
endroit, on remarque une branche de prolongement de 0"80
de largeur, dans laquelle est élevée une construction en voûte
cintrée en forme de guérite et portant deux encoches aux
(1} Ceux de la commune de Feslalemps, à 8 kilomètres d'Aubeterre.
Et] = s —
TR = NS ANR D 139
2V0/97/,79
NE \ . ge
es
— 197 —
parois latérales. Un filet d’eau sort des empierrements dispo-
sés à l'extrémité.
A une distance de 3"50 au delà, le couloir oblique à droite
sur une longueur de 4"80 environ; après quoi, il s’élargit,
forme une cuvetie quadrangulaire, oblique de nouveau à
droile, puis à gauche. Au dernier coude, il y a un autre em-
branchement impénétrable qui laisse filtrer un peu d'eau. A
quelques mètres plus loin, on arrive enfin à la fontaine, après
un parcours de plus de 33 mètres dans un couloir où les
voûtes, en maints endroits, ne sont pas à hauteur d'homme,
fréquenté par quelque hideuse chauve-souris affolée subite-
ment aux lueurs d'une lampe dont l'emploi est nécessaire,
encombré de matériaux d'extraction, de telle sorte qu'on ne
sait parfois où mettre le picd pour éviter de tomber dans la
rigole creusée à pic à une profondeur de 0"80 à 1 mètre.
À en croire une opinion généralement répandue à Aube-
terre et aux environs, il y aurait là une source très abon-
dante, une nappe d'eau « insondable. «
Or, rien n'est moins vrai. Tout au plus, si le niveau de
l’eau s'élève à 0"12 au-dessous du canal d'écoulement. Aucune
source ne jaillit du fond uniquement constitué par le rocher.
L'eau provenant des infiltrations à travers les roches envi-
ronnantes est simplement captée dans un bassin circulaire
de 2"35 de diamètre, comme on peut s'en assurer en le vidant
momentanément (1). Elle y pénètre par des orifices ménagés
a la parlie inférieure, sur le pourtour du mur en pierres de
taille de 0"50 sur 0"30, identiques à celles des constructions
encore debout à l’antique manoir. La voûte, en forme de
dôme, est admirablement conservée.
Dans les parois de ce mur, à 0"80 de hauteur, deux ouver-
tures ont été pratiquées : l’une à l'extrémité de la galerie
principale décrite plus haut et d'où l’on descend dans la fon-
taine ; l’autre, en face, fermée par des éboulements. A celte
dernière, correspond une autre galerie, parait-il, conduisant
(1) L semble donc que le terme fontaine est impropre. Citerne serait pre-
férable. Néanmoins, je conserve l'appellalion de fontaine, communément em-
ployée à Aubeterre pour désigner celte curiosité,
— 198 —
aux Minimes, à l’ancien couvent des religieux fondé au XVT°
siècle par un des seigneurs d'Aubeterre.
Comme on remarque dans les murs du chäteau, de l'autre
côté de la douve, en regard de l'entrée de La Muscadiére, la
porte d'une semblable galerie. on peut dire qu'une voie sou-
terraine mettait en communication le château avec les Mini-
mes, ct s'ouvrait dans la dite douve 1). La constatation de ce
fait eut licu, du reste, fortuitement lors de la construction de
la route avoisinante.
Le second canal du déversoir, déjà mentionné, fournit tres
peu d’eau. Le couloir mesure d'abord 1"50 de large. A en
juger par la voite seulement, on est tenté de croire que cette
partie a été creusée après coup.
A 7 mètres de distance, un couloir très élroit se relie au
précédent. Il communiquait autrefois à l'extérieur et devait
être l'entrée primitive, Des concrétions calcaires d’un blanc
mat superbe recouvrent les parois sur une épaisseur de plus
d’un centimètre.
Un pilier monolithe à base circulaire à été taillé à cet em-
branchement. Dès lors, les deux galeries sont réunies et con-
fondues en une seule, de 0"80 de large, qui forme un coude
à 2"50 ou 3 mètres au delà. En cet endroit, elie est surplom-
bée par un dôme allongé, en pierres de taille tombant de vé-
tuslé, assis sur les parois du rocher. La hauteur de cette
salle souterraine est d'environ 3 métres.
On remarque, un peu plus loin, une porte avec des empier-
rements, et une flaque d’eau assez profonde.
Telles sont les dispositions de celte curiosité peu connue,
très suggestive aux amateurs d'archéologie, et, sans doute,
contemporaine de l’ancien castel en ruines du moyen âge.
A mon humble avis, lorsqu'on fit les douves, on rencontra
un filet d'eau filtrant dans le rocher. O1 le suivit ainsi que ses
ramificalions, en y creusant des galeries et des canaux ; puis,
on établit des empierrements au fond des canaux secondai-
res, afin de faciliter l'écoulement de l'eau, et un bassin prin-
(1) Cette voie n’est pas la seule à Aubeterre où la plupart des soulerrains
sont encore inexplorés,
— 199 —
cipal pour capter celle des infiltrations les plus abondantes,
cacher la nudité du rocher, assujettir les couches supérieures,
et peut-être aussi, pour utiliser cette eau à des pratiques de
dévotion.
Qui sait ? Dans tous les cas, je laisse à d’autres mieux infor-
més le soin de fournir de plus amples explications, et de faire
connailre, notamment, l'origine du nom donné à cette fon-
taine « La Muscadière » que se transmettent, de génération
en généralion, les habitants de cette coquette cité si riche en
souvenirs
A ces notes écriles à bâtons rompus, je joins un croquis
que j'ai dressé sur place, dans ces profondeurs solitaires,
avec le bienveillant concours de M. Brignon, agent-vovyer
cantonal. Cela permettra d’avoir une idée plus nette de l'en-
semble et des principaux détails.
| DUBUT.
Em GP RE amener
LES URSULINES DE PÉRIGUEUX
(Suite)
XX
SUPÉRIORAT DE JEANNE-ELISABETH DE FOUCAUbL
(Aer avril 1748 — 19 avril 1751)
Une nouvelle supérieure fut à nommer le 1 avril 1748.
Mère St-Xavier (Jeanne-Elisabelth de Foucaud de Cubjac)
rallia tous les suffrages. Ms de Macheco de Premeaux élait,
comme toujours, present aux opérations du vote. Séance te-
nante, il cn ratifia et confirma les résullats.
Par exception, au bout de trois ans,les pouvoirs de Mère
Saint-Xavier ne furent pas prorogés. Elle même déclina cet
honneur, pour raison d'âge, et surtout pour raison de santé,
car elle était malade à ce moment, si malade qu'elle mourut
une donzaine de jours après l'élection de sa remplaçante.
Le supériorat institué par le scrutin du 1° avril 1748 fut
donc de courte durée. Il s’ouvrit, comme c’était l’usage, par
Ja désignation des officières. Jeanne de Lambert, supérieure
— 200 —
sorlante, Yzabeau d'Hautefort et Marie Delpy furent choisies
comme Conseillères. La première reçut, en outre, la charge
de préféle, et la troisième celle d'économe. Jeanne Chancel
de La Chalupie fut nommée discrète ct maitresse de chœur,
et Marguerite Dalvy, procureuse.
La brièéveté du supéricrat de Mère Saint-Xavier explique le
pelit nombre de créances nouvelles établies pendant son
cours, en faveur du couvent pour cause de prêt d'argent. Si
j'exclus, en eftet, quelques obligalions souscrites en réglement
d'intérêts arriérés (1),et une autre obligation consentlie en re-
nouvellement d'un ancien titre (2), il ne reste à citer que
quatre contrats (3), dont trois portant acquisition par la com-
nmunauté de rentes constituées, lesquelles nécessitérent dans
leur ensemble un débours de 1500 livres, dont, d’ailleurs, un
peu plus de 600 sont à déduire, comme étant provenues d’en-
caissements de créances anciennes (4), effectués durant la
nième période.
(1) Par Bernard de Gontaud de Monferrand, chevalier, seigneur de St-
Orse ; Guillaume Reynaud, clerc lonsuré, et Francois Merlet, bourgeois
d'Excideuil habitant au Roc, paroisse de Ste-Eulalie.d'Ans. (Arch. dép. de la
Dord, Minutes Lavavé, 10 juin 1748 et 17 avril 1750 ; Minutes Lavergne,
4 <seplembre 17438).
(2) Par Gabriel-Joseph de Taillefer, licencié de Sorbonne, chanoine de St-
Front, et vicaire-général du diveèse. Arch. dép. de la Dord. Minutes Lavavé,
12 novembre 1750, Cf. remboursement, 24 décembre 1752.
{3) Ces contrats furent passés, devant M° Lavergne, le 12 décembre 1750,
et, devant M° Lavavé, les 9 août 1738, SU juillet et 1°" oclobre 1749 avec
Pierre Gareau, meunier au moulin du Itou<seau ; Jean-Louis de Froidefond,
écuver, seigneur du Châtenet et de Bouix, conseiller du Roi et son premier
président au siège présidial et sénéchal de Périgueux, demeurant paroisse
St-Front ; Léonard de Béleyme, greffier et secrétaire de l'hôtel de ville ;
François Roumy, sieur du Repaire, bourgeuis de Périgueux, demeurant pa-
roisse St-Silain.
Cf. actes portant extinction ou renouvellement de quelques uncs de ces
créances : Minutes Lavavé, 31 décembre 1778 et 28 novembre 1787. Arch.
dép. Série Q : 25 messidor an 3.
(4) Ces encaissements résultent de quittance délivrées, le 17 août 1748, de-
vant M° Lavergne, —à Français du Ricu, seigneur de La Couture, habitant en
son repaire noble de Marsaguet, paroisse de Coursas, ct les 21 juillel et 6
saoul 1700, devant M° Lavavé, à Antoine Dalbancu, maitre sargeur, et Jean-
François de Salleton, écuyer, seigneur de Luborie de Mounard.
— 901 —
Pas de transactions bien importantes, non plus, en ce qui
concerpe les immeubles de la communauté. C’est pour ne rien
omettre que j'indique les deux suivantes.
On se rappelle le bail de ferme consenti par les Ursulines
en 1743 pour leur propriété de Manzac. Il expira en 1750.
Elles en profilèrent pour changer une fois encore le mode
d'exploitation de leur domaine de Dolivou. Elles y remnirent
des colons. Elles traitèrent à cet effet le 9 novembre 1730 (1),
pour cinq années, avec Elie Dumas, laboureur de la localité,
et sa femme, Jeanne Rebière.
On se rappelle, d'autre part, trois chambres basses où logeait
la famille Grenier, avant d'aller occuper l'appartement tout
neuf que le couvent avait fait construire pour elle. Ces pièces
étaient, depuis, restées vacantes. Les religieuses songèrent à
en tirer parti, et, le 14 mars 1749 (2), elles les louèrent, pour
cing ans, à Pierre Gergoyen, journalier, natif du bourg de
Montory, en Béarn. Elles lui affermèrent, en mème temps, la
terre qui, joignant, sur le couchant, un champ de la famille
Défieux, avait occasionné jadis une querelle de voisinage que
j'ai relatée. Pour le tout, le locataire devait payer annuclle-
ment quarante livres.
J'aurai, je crois, dressé d'une façon suffisamment complète
le bilan du supériorat de Mérc St-Xavier, quand en plus,
j'aurai constaté la nomination, à la date du 3 avril 1751, de M. de
Valay (3, comme aumônier du couvent, et noté l'entrée à
(11(2) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.
(3) C’est le nom sous lequel était communément désigné l'abbé Frédéric
FrarÇois du Monteil. Ce nom était celui d'une propriété que possédait sa
famille dans la commune de Douzillac.
Frédéric-Françsis du Monteil ne tarda pas à aller remplacer comme archi-
prètre de Vanxains un oncle qui portait les mêmes préooms que lui et avait,
depuis de longues années, la direction de cette paroisse.
Cet oncle avait été lui-même en rapports très suivis avec la communauté
de Ste-Ursule. M. Xavier de Monteil conserve dans ses archives de famille,
et a bien voulume communiquer, une leltre qu'écrivait à ce prètre,le 17 oclo-
bre 1726, la supérieure d'alors, Marie de Soufron, pour recommander à ses
prières, outre sa personne et sa communauté, deux de ses religieuses récem-
ment décédées, et une autre en grave danger de mort.
— 202 —
Ste-Ursule comme postulantes de deux aspirantes religieuses
de chœur : Jeanne Saunier et Marie de Tessieres.
JEANNE SAUNIER, dite sœur St-Francois. Elle était fille de
Joseph Saunier (1), bourgeois et marchand de Périgueux,
et de défunte Marie Dalvv.
Elle était, par sa mère, nièce de Mere de La Passion (Mar-
guerite Dalvy) et cousine germaine de sœur de La Présenta-
tion (Maric-Ursule Dalvy). Elle était apparentée, de plus, avec
sœur Aimée de Jésus (Anne de Vétal) en raison d'un second
mariage contracté par son père avec Marguerite Bonheure (2),
précédemment mentionnée comune fille d’Etienne Bonheure,
sieur du Barry, et d'autre Anne de Vétal.
(1) Joseph Saunier suppléa plusieurs fois comme syndic de Ste-l'rsule Pierre
Dalvy, son beau-frère.
H fut syndic de la corporation des marchands. 11 fut aussi consul de Péri-
gueux. Il mourut le 16 mars 1754, âgé de 55 ans.
11 était fils de Pierre Saunier, aussi marchand, et de Marthe Beau.
Un frère de sa mère, Pascal Beau, fut successivement curé de Léguilhac-
de-Lauche, chanoine de la collégiale de Sl-Astier, et chanoine de St-Front. Il
se démit de ce dernier canonicat le 11 janvier 1739. I mourut le 30 du mème
mois.
Josepb Saunier avait deux frères prètres.
L'ainé, Guillaume, sucréda à son oncle, Pascal Beau comme curé de Lé-
guilbac-de-l’Auche. Après avoir dirigé cette paroisse durant de nombreuses
années, il démissionna le 7 octobre 1751 et fut nommé curé de St-Sulpice de
Mareuil. 11 fut aussi quelque lemps curé de St-Gevrges de Rilancaneix. Titu-
laire, dès 1731, de la chapellenie de St-Mathieu, établie dans la cathédrale St-
Front, il fut, de plus, pourvu le 4 juin 1757, du pricuré de Lafaye, dans son
ancienne paroisse de Léguilhac-de-Lauche,
Le plus jeune, Front, fut en remplacement également de son oncle Pascal
Beau, investi d'un canonirat à StFront le 95 janvier 1739. 11 fit son testament
le 3 septembre 1782. Il y inserivit un legs de 100 livres de pension viagère en
faveur de sa nièce ursuline. 11 mourut le 17 octobre 1782, âgé de 79 ans.
Joseph Saunier avait aussi deux sœurs : l’une, Jeanne, épousa, comme on
l'a vu, Joseph Routinaud, médecin, et en eut une fille unique, du prénom de
Francoise, mariée à Claude Vidal, avocat.
L'autre s'unit, suivant contrat du 20 juillet 1726 reçu Chinours, à Pierre
Kouxguillen, orfèvre, fils de Pierre Rouxguillen et de Suzanne Mourniac.
(2) Le contrat de mariage de Marguerite Bonheure, demoiselle de Lage,
avec Joseph Saunier fut passé, le 20 novembre 1737, devant M° Lajugie, no-
taire à Sorges.
Marguerite Bonheure décéda le 14 février 1763, âgéo d'environ 45 ans.
— 903 —
Jeanne Saunier naquit le 16 février 1729. Elle fut baptisée
lé lendemain, à Périgueux, dans lPeéglise St-Front. Elle eut
pour parrain son oncle materrel, Guy Dalvy, et pour mar-
raine sa tante paternelic, Jeanne Saunier, veuve Planque.
_ Elle avait une sœur germaine, Françoise, qui, (baptisée le 27
septembre 1727) fit, le 20 janvier 1749, sa profession de reli-
gieuse à l'hôpital Ste-Marthe.
Elle avait aussi nombre de demi-freres ct de demi-sœurs.
Une de ces dernières, Anne, baptisée le 19 août 1750, épousa,
le 27 avril 1773, dans l’église St-Silain, Raymond Estrade,
bourgeois, fils d'Antoine Estrade et de Marguerite Périer.
Reymond Estrade mourut en 1776, et sa veuve, par contrat
du 30 mai 1790, reçu Sarlande, se remaria avec Marie-Bona-
venture-Roland Ladvérie, contrôleur ambulant des domaines
du Roi (1).
Parmi les demi-frères de Jeanne Saunier, l'ainé, Pascal-
Etienne, baptisé le 21 octobre 1739, entra dans l'administra-
lion des Domaines. Il fut d'abord contrôleur au bureau de
Lisle, puis contrôleur à Sarlat, ct enfin receveur à Péri-
gueux.
Un autre, Louis-Front, se destina au sacerdoce. Il était, en-
core tout jeune clerc lonsuré, quand, par acte du 23 décem-
bre 1763 passé devant M° Giry, il prit possession des chapelle-
nies qui étaient établies dans la cathédrale sous les vosables
de St-Thomas, St-Mathieu et du Saint-Esprit, et dont son
oncle, Guillaume Saunier, curé de Saint Sulpice-de-Mareuil,
s'élait, quelque temps avant, démis en sa faveur. A son tour,
Je 3 mars 1772, il resigna ces bénéfices au profit de sou cou-
sin, Etienne Bonheure, aussi clerc lonsuré.
Un autre, ou peut-être le même qui aurait renoncé à la prè-
trise, prit part comme volontaire, sous la Révolution, à
la campagne de Vendée. Il assista, notamment, à la bataille
CR CRE,
(1) En l’an V, Roland Ladvérie fut nommé directeur du droit d'enregisire-
ment à Mende. Le 12 brumaire de ladite année, (2 novembre 179,6), songcant
à gagner son nouveau poste, il se fit délivrer par la municipalité de Péri-
gueux trois passe-ports, un pour lui, un pour Anne Saunier, son épouse, et
le troisième pour une fille de celle-ci, Marie Estrade (Arch. mun, de Peri-
gueux).
— 904 —
de La Chataigneraie, et mérita d'être loué pour sa bravoure
par le général de division Chalbos.
Enfin, il en est un quatrième auquel les péripéties de son
existence me paraissent donner droit à une ample mention :
je veux parler de Nicolas-Joseph, sieur de La Chaumardie (1),
que sa sœur, la future ursuline, tint sur les fonts baptis-
maux le 11 novembre 1745.
Engagé comme cadel à 15 ans, il devint assez rapidement
lieutenant au régiment de Boulonnais. Il avait depuis peu,
je ne sais pourquoi, rendu ses galons, quand en 17351, le soir
de Noël, à Périgueux, dans un café de la place du Coderc,
dont le tenancier s'appelait Maurice, il eut une altercation avec
Pierre Roche (2), seigneur de Puyroger (3), fils aîné de Pierre
Roche, seigneur de Guilhaumic (4), et de Catherine du Chey-
ron.
Au mépris des édits qui défendaient le duel sous les peines
les plus sévères, ils se battirent, et lc seigneur de Puyroger
fut tué.
Le sieur de La Chaumardie dut d’abord fuir et se cacher pour
se soustraire à des poursuites ; mais comme il fut reconnu
que c'était son adversaire qui avait eu les principaux torts (5),
(1) Il était ainsi appelé du nom d’un village de la paroisse de Trélissac où
la famille Saunier posstdait une métairie.
(2) Pierre Roche avail deux fréres : Théophile, d'abord curé de Gabillou,
puis chanoine de St-Front, puis encore vicaire-général de Lombez, et enfin
abbé de St-Astier ; et Philippe-Henry, qui servit comme oflicier au régiment
de Saintonge et émigra pendant la Révolution. Il avait aussi plusieurs sœurs.
Une d'elles, Marguerite-Ursule, fut mariée à Jarques Lecomtle, seigneur des
Clauzures, conseiller en l'Election, et une outre, Jeanne-Léonarde, à Jean-
Baptiste Chabrier de Lajaubertlie, seigneur de Rigolas.
(3) La terre de Puyrogor était située dans la paroisse de Champcevinel.
Elle consistait en un domaine noble, une métairie et un borderage.
(4; Ce nom était tiré de celui d'un village de la paroisse de Marsaneix.
(5) On a,sur ce puint, un témoignage d’une impartialité et d’une autorité
indiscutables : c’est celui de l'Intendant de la Généralité de Bordeaux qui,
dans un rapport à la Chancellerie, rend compte du duel dans les termes sui-
vanis :
« Dans une ville où le moindre bourgeois se croit le droit de porter les
armes et d'être oisif, le jeu doit être une ressource nécessaire et une occupa-
tion principale. Le feu sieur de Puyroger, capitaine réformé, et le sieur Sau-
— 205 —
des lettres royales de grâce lui furent bientôt accordées (6).
Ce résultat fut dû, pour partie tout au moins, aux démar-
ches faites par sœur St-François, auprès semble-t-il, d’un
haut fonctionnaire de sa connaissance, ayant sans doute, par
son emploi, qualité pour apostiller le placet en réhabilitation
présenté par son frère. |
Voici la lettre qu'elle lui écrivait, à la date du 15 avril
1772 :
Monsieur,
Le seul avantage que m'ait procuré la malheureuse affaire de mon
frère avec M. de Roche-Puyroger estde merenouveler dans votre sou-
venir.
nier, ancien officier d'infanterie, s'y livraient sans mesure depuis qu'ils étaient
revenus dans Je sein de leur famille. Ils se trouvaient, soir et matin, aux
mêmes assemblées et aux mêmes rondez-vous. Des propos légers, indiscrets,
et des sarcasmes, d’une part ; de la hauteur et de la rudesse de l’autre, ren-
diront leur liaison dangereuse pour tous les deux. Leur animosité bientôt ne
connut plus de bornes, et elle éclata en plusieurs occasivns et dégénera publi-
quement en reproches, en menaces et en injures.
» Le sieur de Puyroger crut être en droit d’enterrer le premier la raison, et
huit jours avant la scène tragique dont il a été la malheureuse victime, il
provoqua son adversaire et le forga de 8e battre. Ils furent séparés l'un de
l'autre par des amis communs, mais ils ne se virent que pour se défler et
pour s’insulter de nouveau.
» Le sicur de Puyroger cherchait l’occasion d’une vengeance éclalante,
mais la crainte des peines infligées par les ordonnances lui faisait éviter avec
soin tout ce qui portait le caractère d’un duel formel. Le sieur Saunicr ne
voulait pas se battre en place publique, mais il offraïl témérairement à son
adversaire une prompte satisfaction pourvu qu'il se prêtat à déguiser le duel
sous le nom malheurousement trop connu de rencontre.
» Cette diversilé d'opinions opposées sur la forme de se batlre et sur le
moyen de se détruire excita plusieurs jours entr’eux de vifs débats ct des
railleries sanglantes, Enfin, le 25 décembre de l’année dernière, le sieur de
Puyroger, enfermé dans le même lieu public avec son adversaire, ne se peut
contenir. Il l'en fait sortir de vive force, lui crie de mettre l’épée à Ja main,
et avant qu'il puisse êlre en garde, il le frappe sans règle ni mesure, le blesse,
et en lui portant un second coup, il se précipite inconsidérément sur lo fer de
son adversaire et reçoit une large blessure dans la poitrine et dans toule la
capacité du cœur. 11 nage bientôt dans son sang el il expire ». (Arch. dép,
de la Giroade, C. 108).
(6) Il les présenta pour être entérinées, le 2 décembre 1772, à l'audience du
présidial. (Arch. dép. de la D. Série B. 941.)
14
— 906 —
Je eonnais assez la bonté de votre cœur pour vous supplier avec
confiance de m'obliger en pratiquant un acte de justice. M. l'Inten-
dant (1) a demandé à M. Evdely (2), les procédures qui se sont our-
dies ici. 11 les a envoyées à M. Yard depuis le 25 mars. Il est bien
triste pour ma famille que vous soyez si occupé. Cela nous cause un
préjudice notable, d'autant que M. Esmangard est surpris des délais.
J'espère, Monsieur, que vous voudrez bien faire diligence et nous
donner un avis favorable. Nous avons lieu ‘de l'attendre de vos lu-
mieres et de votre équité pour l'affaire la plus juste qui fût jamais.
Ma reconnaissance égalera toujours la considération avec laquelle j'ai
l'honneur d'être
Votre très humble et tres obcissante servante,
S' Saunier de St-Francois, religieuse Ursuline {3).
Réhabilité, le sieur de La Chaumardie ne tarda pas à rentrer
dans l’armée. Quelques annces plus lard, devenu capitaine, il
alla guerroger aux Antilles. À son relour, une fois de plus, il
donna sa démission d'officier. Il reprit à nouveau son épée
sous la Révolution. Commandant élu en 1790 de la garde na-
tionale de Montlieu, en Saintonge, où l'avait fixé, dès 1778,
son mariage avec une riche héritière de la localité (4), il bri-
gua la place de lieutenant de gendarmerie du district et
l'obtint en juin 1791. Deux ans apres, la Convention ayant dé-
(1) L'Intendant de la Géntralilé de Bordeaux était alors Charles-Françuis
Yacinthe Esmangard.
(2) Jean Eydely, avocat en la Cour, avait succédé à Joseph-Elienne Maignol
comme subdélégué de l'Intendant de Guyenne au département de Périgueux.
Il était bourgeois de la ville, et en avait été le Maire. Il habitait paroisse St-
Front. 1l était marié à Elisabeth de Bertin.
(3) Arch. dép. de la Gironde.
(4) L’épouse de Nicolas-Joseph Saunier s'appelait Jeanne Marchand. Elle
était fille de François Marchand, sieur des Homines, et de Jeanne Florence.
De l'union de Jeanne Marchand avec Niculas-Joseph Saunier naquit un fils,
Jean-Louis-Nicolas qui fit, comme officier, toutes les premières campagnes
de l'Empire et reçut, à 20 ans, la croix de la légion d'honneur. Il dut, en
1809, pour se remettre des fatigues qu'il avait endurées el des blessures qu'il
avait reçues, se résigner à une vie moins active. On le nomina capitaine de
gendarmerie. Chef d'escadron, aux Cent-Jours, il fut, suus la Restauration, mis
à la demi-sulde Il ne reprit du service qu'à l'avènement de Louis-Philippe,
Il fut appelé, le 6 septembre 1830, à commander l’escadron de gendarmerie de
l'urdeaux. Deux ans aprés, il reçut la rosette d'uflicier de la légion d'hon-
= 207 —
claré la patrie en danger, il s'offrit pour marcher à l'ennemi,
à la tête de ses gendarmes. On fit droit à sa demande et on
l'achemina vers la Vendée, où l'un de ses frères, dont j'ai
parlé tout-à-l'heure, vint le rejoindre pour combattre à secs
côtés dans son propre escadron.
En 1398 nous le trouvons lieutenant de gendarmerie à
Saintes. Puis il passe à Angoulême, où il est mis à la retraite
comme capilaine le 30 octobre 1814. Il meurt à Montlieu le
1° février 1826.
Sœur St-François eut, comme religieuse, une carrière
moins mouvementée, mais tout aussi longue, plus longue
même, et je dirais volontiers mieux remplie, que celle de son
frère.
Elle fut reçue novice en 1719.
La communauté l’admit, par décision du 4 mai 1751, à
faire sa profession. Cependant elle ne prononça ses derniers
vœux que trois mois plus tard, le 18 août.
La veille, elle avait passé son contrat d'aumône dotale (1),
Elle s'y constitua 4000 livres, avec une pension annuelle et
viagère de 15 livres.
Contre l'engagement pris par son père de payer le tout, elle
lui fit abandon de l'excédent des droits qu’elle pouvait amen-
der dans la succession de sa mère.
Après avoir occupé divers emplois secondaires, elie fut, en
1778, promue à la dignité de conseillère. Elle le conserva
jusqu'à la fermeture du couvent par la Révolution.
Insermentée, elle fut mise eu réclusion sous la Terreur.
Quand, en mai 1818, la communauté se reconstitua, elle fut
neur, et en 1837 fut mis définitivement à la retraite. Il mourut le 7 juillet
1851.
Il avait en 1811, épousé Jeanne-Marie-Eugénie de Chevreuse des Valluns,
dont la famille habituit Nexon (Haute-Vienne).
Il eut une sœur mariée à M. Préveraud de Sonneville.
Un érudit de la Charente-Inférieure, M. Charles Vigen, considérant Saunier
père et fils comme de grandes figures saintongeaises, leur à consacré des nu-
tices détaillées qui ont paru dans le Progrès de la Gharente-Infericure, nu-
méros des 29 avril et 1°" juillet 1909.
(4) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.
— 908 —
des premières à venir y reprendre sa place, mais ce ne fut pas
pour longtemps, car elle mourut six mois après (le 7 novem-
bre), àgée de 89 ans.
MARIE DE TESSIÈRES, demoiselle de La Bertinie, dite
sœur Saint-Michel. Elle étuit fille de Jean-Louis-César de
Tessières (1), chevalier, seigneur de La Bertlinie, du Pont,
Chaumont et autres places, et d'Anne de Malbec (2), mariés
suivant contrat retenu le 13 octobre 1726 par M° Boussenot.
Marie de Tessières naquit le 12 juillet 1728. Elle fut bapti-
sée trois jours après dans l'église de Montagnac-de-Monclar.
Elle avait, entr'autres steurs, Elisabeth, qui, comme nous
ne tarderons pas à le voir, la rejoignit à Ste-Ürsule pour y
embrasser la vie religieuse, et autre Marie, qui fit sa - profes-
sion, dans l’abbaye royale de Notre-Dame le La Règle, à Li-
moges.
Elle avait aussi plusieurs frères, notamment François, l'aîné,
baptisé le 9 juillet 1727, ot mort célibataire à La Bertinie en
mai 1789 ; et Jean-François (3), dont elle avait élé la mar-
(li Jean-Louis-César de Tessières était fils de François de Tessières, écuver,
seignour de Maisonneuve, et de Marie de La Rigaudie. Il habitait au moment
de son mariage, au village de La Bertinie, parvisse de Campagnac, juridic-
tion de Monclar. Mais il alla bientôt établir sa résidence au château du Pont,
parvisse de Vallereuil, où il mourut vers 1747.
Le château du Pont était une vaste et très belle demeure. Les seuls ves-
tiges qui en subsistent sont le salon et la salle à manger, d’un cachet antique
fort remarquable, que leur a soigneusement conservé le possesseur actuel,
M. Sicaire Lamy. s | |
(2) Anne de Malbec était fille de Reymond de Malbec, écuyer, sieur de La
Rivière, et de Jeanne Cusson-de-Lisle. Elle était orpheline quand elle épousa
le seigneur de La Bertinie. Le 21 mars 1774, elle acquit d'Ilenri-Jacques de
Taillefer la seigneurie de Roussille. Elle mourut en sa maison noble du Pont
le 26 octobre 1777, âgée d'environ 74 ans. Le 6 mai précédent, elle avait fait,
devant M*° Pontou, notaire royal, un dernier testament léguant à sa fille,
Marie, urguline, une pension viagère de 50 livres.
(3) Jean-Francois de Tessivres, chevalier, vicomte de Roussille, seigneur du
Pont et de Chaumont, épousa Anne-Françoise-Elisaheth de Lafaye, fille de
François de Lafaye, chevalier, seigneur de La itenaudie, ancien capitaine de
cavalerie, et de Louise-Damicnne de Laurent, et petite-fllle d'Augustin de
— 919 —
raine, le 28 juin 1746 (1), en l'église paroissiale de Vallereuil :
d'où peut-être la sollicitude un peu exceptionnelle qu'il lui
inspira, et qui se traduisil, certain jour, par une démarche
qu'il est permis de trouver singulière. Marie de Tessières ne
s'avisa-t-elle pas, en effet, d'écrire, le 27 mars 1760, à l'In-
tendant de Guyenne 2), pour solliciter contre « sa chère
mère » une lettre de cachet, à seule fin de la forcer à mettre
son jeune frère à Pontlevoy (3), « pour y recevoir une éduca-
tion en rapport avec son âge et avec sa naissance ? ».
Marie de Tessières fut reçue novice en 1749. Elle fit son tes-
tament devant M‘ Lavergne le 29 avril 1751. Elle y inscrivit
en faveur de sa mère un legs d’une modicité qui peut paraitre
dérisoire et former comme le pendant de l'appel ultérieur à
la lettre de cachet. Elle y institua pour héritier universel
Francois, son frère ainé. Par un codicille daté du 13 décem-
bre suivant, elle lui imposa l'obligation delui servir une pen-
sion annuelle et viagère de 15 livres (4).
Admise, par décision de la communauté du 31 octobre de la
même année, à faire sa profession, elle prononça ses derniers
vœux le 14 décembre.
Elle avait, deux jours auparavant, passé son contrat d’au-
mône dotale (5). Du consentement de sa mère, elle s'était
constitué 4000 livres à prendre sur ses droits paternels. Anne
de Malbec en assuma le paiement.Il fut entendu que, jusqu'à
Lafaye de La Renaudie, dont j'ai mentionné le mariage avec Francoise Delpy,
sœur de Mère St- Benoit.
Jean-François de Tessières atleignit un âge lrès avancé. Il décéda le 4
août 1839 à La Bertinie. Il fut lo bisaïeui de M. Ie vicomte Max-Isle de Beau-
chaine, naguère propriétaire de la terre de La Bertinie, et de l’eminent érudit
M. Paul Huet, qui a bien voulu me communiquer de précieux renseignements,
dont je liens à le remercier ici.
(1) Registres paroissiaux de Vallereuil.
(®%) L'original de la lettre de sœur Marie de Tessières à l’Intendant de
Bordeaux so trouve aux Archives départementales de la Gironde.
(3) Pontlevoy, aujourd'hui commune du canton de Montrichard, dans l'ar-
rondissement de Blois, à 25 kilomètres de cette dernière ville, possédait un
collège très flurissant dirigé par les Bénédictins. Nombre de familles de la
noblesse périgourdine y firent élever leurs enfants.
(4) (5) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé,
— 210 —
sa libération de cette dette, elle servirait pour sa fille une
pension alimentaire de 200 livres. Elle promit, en outre, de
lui verser, chaque année, pour ses besoins personnels, sur sa
simple quittance, deux pensions viagéres de 15 livres cha-
cune, en exécution de legs faits à la jeune novice dans le tes-
tament de son père et dans celui de son aïeule paternelle.
Anne de Malbec fut quittancée d'un acompte de 2000 livres
le 15 novembre 1752 (1). Elle effectua le 29 janvier 1754 lo
paiement final (2).
Marie de Tessières débuta par l'emploi de régente. Après
avoir occupé pendant quelque temps les fonctions de dis-
crêle, elle était devenue conseillère, quand la Révolution la
chassa du couvent.
Alors elle quitta Périgueux. Elle se retira probablement
auprès de son frère Jean-Francois qui, depuis un an, avait
établi sa résidence à Bordeaux (3).
Religieuses décédées sous ce supériorat, Françoise Orfaure,
Marie de Cugnac, Marguerite Haussire, ct Marie-Ursule
Dalvy.
XXI
DEUXIÈME SUPÉRIORAT DE JEANNE DE LAMBERT
(19 avril 1751. — 20 mars 1757)
A l'expiration des trois années pour lesquelles Jeanne-
Elisabeth de Foucaud de Cubjac avait été nommée supérieure,
on ne se pressa noint de réunir les religieuses vocales. On
attendit plusieurs semaines, dans l'espoir que l'état de santé
de cette digne el vénérée Mère pourrait s'améliorer et lui
permettre d'accepter, pour trois années de plus, le fardeau de
la direction de la Maison. Mais cel espoir ne se réalisa pas,
(1) (, Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.
(3) C'est exactement à compter du 25 octobre 1791 que Jean-François de
Tessières habita Bordeaux. Il logeait rue du Hà, 44. Il se fit, à plusieurs re-
prises, délivrer par la municipalité de cette ville des certiticats de résidence.
Dans l'un deux, en date du 8 foréalan 11, (22 avril 1794),il est qualifié « culti-
valeur américain ». (Arch. dép. de la D. Série Q. 22).
= {Le
et force fut à la communauté de procéder sans plus tarder, le
19 avril 1751, à l'élection d’une nouvelle supérieure.
Le nom qui sortit de l’urne fut celui de Jeanne de Lam-
bert (Mère St-Martin). Ce choix fut aussitôt ratifié par Mt de
Macheco de Prémeaux, présent au scrutin avec scs deux
grands vicaires, Henri-Claude de Bourdeille (1) et François
Delpy de St-Geyrac, et avec M. de Valay, confesseur du cou-
vent.
Trois ans après — le 20 mars 1754 — Mère St-Martin fut
réélue pour un second triennal, par un vote auquel assista
Mt de Macheco de Prémeaux, suivant son habitude tellement
constante que la mention en sera désormais superflue.
Le 30 avril 1751, eut lieu la distribution des emplois de la
communauté. Furent nommées conseillères : Marie Delpy, en
même temps préfète ; Marie-Elisabeth d'Hautefort ; Jeanne
Chancel de La Chalupie, en même temps maîtresse des
sœurs converses et économe. Anne du Castaing fut désignée
comme discrète.
Deux de ces dignitaires, Marie Delpy et Elisabeth d'Haute-
fort, étant décédées au cours du premier triennat, Mère St-
Martin dut, pour le second, s’adjoindre comme conseillères
Jeanne Chancel de La Chalupie, aussi préfète et économe,
Marguerile de Lafaye et Anne du Castaing ; comme discrète,
Madeleine de Boucher de Laroque, et comme procureuse
Marguerite Dalvy.
Dès le début de son supériorat, Mère Saint-Martin s’occupa
d'améliorer le service religieux du couvent. A cet effet, elle
traita le 21 avril 1751 avec deux prêtres attachés à la cathé-
drale conmime prébendiers, MM. de Gaubert (2) et Canta-
(1) Malgré son nom bien périgourdin, Henri-Joseph-Claude de Bourdeille
était né dans le diocèse de Saintes, le 7 décembre 1720. I] fut, au mois de mai
1762, nommé cvèque de Tulle, d'où deux ans plus tard, on le iransféra sur
le siège de Soissons. Il émigra pendant la Révolution, et, lors du Concordat,
accepta, sur la demande qui lui cn fut faile par la cour de Rome, de résigner
sa charge épiscopale. 11 mourut à Paris le 12 décembre 102.
(2) Elie Lamy, sieur de Gaubert, était, non seulement prébendier, mais titu-
laire d’une des chapellenies établies dans la cathédrale. Le chapitre la lui
avait conférée le 15 décembre 1749. (Arch. dép. de la D. Contrôle, Registre
— 212 —
loube (1). Ils se chargèrent, moyennant une indemnité de
100 livres par an, de dire tous les jours une messe à Ste-Ur-
sule. Il fut entendu que les honoraires des messes leur appar-
tiendraient, et que, si la communauté voulait leur en faire
célébrer à son intention spéciale, elle aurait à les leur payer
supplémentairement.
Quelques mois plus tard — le 12 août 1751 — l’évêque
remplaça l'aumônier de l'établissement, M. de Valay, par
M. Dubois (2), vicaire à St-Front, dont les émoluments annuels
furent aussi fixés à 100 livres.
71). 11 fut par la suite premier chantre de St-Front. Il était fils de François
Lamy, maître-apothicaire, et de Margucrite Labrousss. [l fit son testament le
27 novembro 1774. (Minutes Jaly.) Il mourut peu de jours après.
(1) C'est le 5 décembre 1750 qu'Antuine-Christian Cantalouhe avait été
pourvu d'une prébende à St-Front. (Contrôle, Registre 70).
(2) Cet abbé Dubois s'appelait Aignan de son prénom, Il étaittils d'Elie Du-
bois, marchand-teinturier en fil, bourgeuis de Périgueux, et de Catherine
Brelon. Son père lui avait constitué pour son litre presbyt(ral le 25 novembre
1749, quand il n'était encore qu'acolvthe, une pension viagère assignée sur une
métairie sise au village de Chabanier, paroisse d'Atur.
Aignan Dubois avait un frère ainé, Guillaume, qui était prêtre également, et
qui avait reÇu pour son litre presbytéral, le 14 novembre 1748, une pension
viagère assignée sur une métairie sise à Puvady, paroisse de St-Pierre-is-
Liens. Guillaume Dubois, après avoir été, pendant plusieurs années, vicaire
à Montigaac le-Comie, devint chanoine de la collégiale de St Astier le 26 avril
1764. (Contrôle, Registre 87). 1] fut mis en réclusion à Périgueux sous la Révolu-
tion. Vu sesinfirmités,on lui permit le 8 pluviäse an VI (23 février 17%) de so
retirer chez lui pour se soigner. Il habitait alors rue de la Loi. Il ÿ mourut
le 18 prairial an X (7 juin 1802), ägé de 76 ans.
Les frères Dubois avaient plusieurs sœurs : Une d'elles, Honorte, épousa
Seguv, chirurgien ; une autre, Catherine, Michel Touvenelle, bourgeois et
marchand ; une troisième, Antoinette, restée “élibalaire, tint successivement
la maison de ses deux frères Aignan et Guillaume. Elle suivit de très près ce
dernier dans la lombe. Elle mourut le 8 messidor an X, (27 juin 1802,
âgée de 68 ans.
Aignan Dubois remplaca le 20 novembre 1759 comme curé de St-Cilain
Jean Malet jeune, appelé le 19 avril précédent, à faire partie du chapitre de
St Front. Il fut en mème temps chargé des fonctions de vice-promoteur du
diocèse et pourvu de la chapellenie de Notre-Dame de Pitié dont il prit pos-
session le 15 août 1761, par acte recu Mourgoin. {Controle, registre 84). I] fit le
5 août 1767 son testament, dont l'ouverture eut lieu le 12 avril suivant devant
M° Lavergne.
Ses deux successeurs immédiats à la cure de St-Eiluin ne firent qu'y passer,
— 213 —
Tout en donnant sa première pensée et ses premiers soins
aux intérêts spirituels de la Maison, Mère Saint-Martin ne
négligea pas les intérêts temporels. Sous son supériorat, la
communauté consentit des prêts, à ma connaissance, pour
environ 23000 livres (1). Ces placements, toutelois, n'étaient
pas dus à des économies. Ils ne constiluaient, en totalité, que
des remplois (2). |
Le premier, Bertrand Audinet, son ancien vicaire, avait à peine pris posses-
sion de ce poste (27 août 1767) qu'il mourut. Le second, François Délugin des
Valons, chanoine d Aubeterre, nommé le 9 octobre 1767, démissionna le 2
août suivant. Il fut remplacé le 29 décembre 1768 par Reymond Guy d'Agout.
(Contrôle, registre 92).
(1) Ces prêts résullent d’un billet privé souscrit le 17 juillet 1754 par un
sieur de Lacombe et d'obligations consenties devant M° Lavavé les 6 juin
1751, 19 avril, 28 avril, 19 septembre et 25 décembre 1752, 8 avril, 20 mai,
23 août, 2, 3, 15, 19 et 20 décembre 1758, 29 janvier, 14 février et 283 avril
1704, 18 avril 1755, et devant M° Guy, le G août 1750, par Joseph Delpy,
écuyer, conseiller du Roi, receveur alternatil des tailles de l'Election de Péri-
gueux ; André Goumondie, avocat ; Arnaud Privat de La Côte ; Marguerite
de Beyly, veuve d’Adrien-Blaise de Cugnac, chevalier, seigneur de Trigo-
nant ; Guillaume Merveilles, conseiller du Roi, président en la cour prési-
diale de Périgueux, et Mathieu Fournier, sicur du Fardeil, avocat, juge de
la ville ; Jeanne Dalvy, veuve d’Etienne C«æuilhe, en son vivant président en
la Cour de l’Election ; Dominique de Brochard, écuyer, seigneur de Puymorin,
habitant en son repaire de Puyjoly, paroisse d’Eyvirat ; Antoine Peytoureau,
sieur de Laborie, bourgeois de Lisle; Jeanne Goumondie, veuve Gros de
Beler, en son vivant sieur de Giraudon, et avocat ; Jean Moulinard, avocat,
juge de la juridiction du marquisat des Borics, habitant au bourg de Savi-
gnac-les-Eglises ; les religieuses de l'abbaye do Ligueux ; Adrien Faure,
sieur de La Redondie, conseiller-secrétaire du Roi, Maison et Couronne de
France, demeurant au village d'Excideuil, parvuisse de St-Astier ; Antoine
Chambon, sieur de Lavergne, receveur des domaines du Roi, demeurant quar-
tier Taillefer, paroisse St-Front ; François-Louis Fruidefond, écuyer, seigneur
du Châtenet, premier président au présidial ; Jean Desmoulin, seigneur do
Leybardie, conseiller du Roi, greffier en chef du bureau de l’Election ; Jean
Thibaud de Montozon de Lafaye, habitant au lieu de Moncouche, paroisse de
St-Paul de Serre ; Jacques Sudrie, bourgeois de Périgucnx.
Cf. actes portant renouvellement ou extinction de quelques-unes de ces
créances : Minutes Lavavé, 5 avril 1768, 31 décembre 1778, 16 mai 1781, 27
juillet 1785 et 28 novembre 1787. .
(2; Les fonds remployés provenaient d'encaissements effecluës suivant quit-
tances devant M° Robert du 18 avril 1798, devant Me Lavergne du 31 juillet
de la même année, devant M° Guy du 30 juillet 1755, et devant Me Lavavé des
— 214 —
D'autre part, la communauté ne laissa pas improductifs les
immeubles qu’elle possédait à l'extérieur de sa clôture.
J'ai mentionné le bail consenti à Pierre Gergoyen en 1749.
Les religieuses durent, au boul de deux ans, en accepter la
résiliation, mais les objets loués trouvèrent immédiatement
preneur aux mêmes conditions, dans la personne même du
beau-père de Gergoyen, c'est-à-dire de Pierre Nadaud, jour-
nalier. Quand la convention conclue avec lui, le 25 juin
1751 (4), pour une durée de cinq ans, arriva à expiration, elle
ne fut pas renouvelée. Mais le locataire sortant fut aussitôt
remplacé par Pierre Roubert, chaudronnier, suivant contrat
du 28 juin 17350 (2).
La maison dite « Le bâtiment neuf » délaissée par la fa-
mille Cathue, ne resta pas non plus inoccunée. Elle fut affer-
mée, par acte du 7 juillet 1752 (3), à Guillaume Castaing,
bourgeois (4).
En temps ordinaire, le souci des inlérèts moraux et maté-
riels dela Maison suffisait à remplir l'existence des Ursulines.
Elle aurait été peut-être ainsi quelque peu monotone, si elles
o juin 1751, 19 seplembro et 24 décembre 1702, 27 mai 173, 12 et 29 janvier,
7 février, 23 avril el 7 août 1554, 22 avril, 10 mai, #8 et 21 juin, et 90 juillet
1795 ; 23 mai 1756 et 31 janvier 1737, lesdites quittances délivrées au seigneur
de Boreau ; à Jean Favolle, bourgevuis, Front Fayolle, curé do Saint-
Pierre-de-Chignac, et Lotharic-Catherine Favolle, frères et sœur ; Ber-
trand Malet, heutenant-civil et eviminel ; Marguerite-Charlotte Deschamps,
veuve Meynard ; Leblanc de St-Just ; Françoise Magontier, veuve Orfaure :
Gabricl-Joseph de Taillefer, chanoine de St-Front et vicaire-général du dio-
cèse ; Pierre Bouchier, docteur en médecine ; Guillaume Dupérier ; Jean
Cantelauve, sieur du Peux, habitant au lieu de La Rahète, paroisse de Saint-
Mayme de Péreyrol ; Jean de Leymarie, écuyer, seigneur du Pleyssac, de
Lachapelle-Gonaguet ; Guillaume Merveilles, seigneur de Lapouretie, prési-
dent au présidial ; le scigneur de La Chalupie ; Jean Mater ; Jean Desvignes,
sieur de Fonfroide ; Jacques Rafaillac ; Antoine Peytoureau, sieur de Labhu-
ric ; Rertrande Bordas ; Guillaume Fauchber, curé de St-Laurent-de-Gogabaud.
(1) (2) (3) Arch. dép. de Ia Dord Minutes Lavavé,
(4) J'ai déja mentionné Guillaume Castaing comme beau-père de Picrre
Villereynier, sieur de La Gäline et de Pouzateau, fit, le 8 mai 1765, sun
testament dont l'ouverture fut opérée, le 21 du mème mois, devant M° La-
vavé. Son épouse, Française Monrihot, qui le précéda dans la tombe, avait
testé devant M° Lavergne le 9 avril 1705.
— 215 —
n'avaient eu, de loin en loin, à s'intéresser à des incidents de
la nature de celui que je vais raconter.
Le 21 mars 1752, Madeleine Roche (1), fille de l'avocat Jean-
Damascène Roche, seigneur de Grangemarty, vint, — ce n'était
pas, comme on sait, pour la première fois, — leur demander
_de la recevoir comme pensionnaire. Elles y consentirent,
quand elle leur eùt exposé qu’il lui était devenu impossible
de continuer à cohabiter avec son père. Elle lui reprochait
l'opposition qu'il faisait à son mariage avec Jean Arvieux (2),
(1) Madeleine Roche n'avait plus pour la soutenir, dans son conflit avec son
père, Sa sœur ainée, Suzanne, dont il a été précédemment parlé, et qui, depuis
quelque temps, se trouvait décédée. Mais il lui reslait son frère Dominique,
curé de Marsac. Il prit délibérément parti pour sa sœur, ce qui lui valut de
partager par la suite avec elle l'animadversion de son pire. Jean-Damascène
Roche ne parait pas non plus avoir nourri des sentiments bien tendres pour
la demi-sœur de Madeleine, l'épouse Brothier de Lavaud, ni surtout pour son
mari, qu'il accusait de lui avoir « extorqué » un écrit important.
Ce Jean-Damascène Roche devail être d’un caractère hien difficile ! 11 avait
toujours quelque mauvaise affaire sur les bras. Nous le trouvons, à quelque
temps de là, détenu dans les prisons royales de Périgucux, avec les fers aux
pieds. C’est lui-même qui le constate en son testament rédigé le 1° juin 1755
dans son cachot, où le notaire Guy dut aller quérir cet acte pour le placer au
rang de ses minutes.
Pour quel méfait avait-il été mis en prison et aux fers ? Etait ce pour avoir,
le 9 janvier 1754, de complicité avec Francois Dalby, sieur du Périer, aavien
garde du corps, roué de roups de bâlons Pierre Monfumat, sieur de Maram-
baud, et lui avoir même mordu le doigt annulaire de la main droite ? ou bien
était-ce pour avoir, lo 26 avril de la mème année, injurié et assailli près de la
porte Taillefer Jacques de Jay, chevalier, seigneur de Beaufort et de Bar-
rire ? J'ai trouvé trace de sa citation devant le lieutenant criminel en raison
de celle double inculpation {[Arch. dép. de la D. Série B. 501). Mais j'ignore
quelle fut l'issue des poursuites.
Toujours c:t il qu'après sa sortie de prison il ne jugea pas pouvoir rester
à Périgueux, et que, ses pouvoirs donnés à M° Garlandier, procureur aux
sièges royaux de la ville, pour vendre ses immeubles et régler tous ses in-
térêts, il alla se fixer à Paris, d’abord rue St-André-des-Arts, paroisse du
même nom, puis rue Ste-Anne, paroisse St-Roch.
(2) Jean Arvieux était fils d'autre Jean Arvieux et d'Anne Virideau. 1]
avait perdu son père et habitait avec sa mère au lieu d'Eylimanie, paroisse de
Clermont-d'Excideuil. 11 avait deux fréres ; autre Jean, sieur de Laburie, et
Aubin, sieur de Lapierre, grenadier au corps de France. Il avait aussi plu-
sieurs sœurs, entr’autres Catherine, mariée à François Monfanges, sieur de
La Chantelleris,
— 916 —
sieur d'Eytimanie et de Clermont. Ce mariage, Jean-Damas-
céne Roche avait été, six mois auparavant, le premier à le
proposer. C'élail avec son consentement que les deux jeunes
gens s'élaient fréquentés, qu'ils s'étaient plu, qu'ils avaient
échangé les doux serments d'usage. Or, c'est au moment où
la fille avait engagé sa parole et son cœur que le père avait cru
devoir modifier ses dispositions. Madeleine Roche ne pouvait
pas admettre ce revirement, et elle était bien résolue à n'en
tenir aucun compte. D'ailleurs, étant nèc le 10 mars 1727, clle
avait atleint ses 23 ans. Elle se considérait donc comme mai-
tresse de se marier à sa guise.
Inconltinent un notaire, M° Sarlande (1), fut mandé au par-
loir du couvent. Il fut chargé d'y dresser des actes de respect,
ce qu il fit sous les dates des 8, 12 et 17avril 1332.
Lorsqu'on les lui signifia, Jean-Damascène Roche déclara
persister dans son opposition notifiée à l'évêque et au curé
de St-Front. Il ajouta que, quant aux motifs, il se réservait
de les faire connaitre en temps et livu.
Il saisit, en effet, de son opposition le sénéchal de Peri-
gueux.Débouté par cette juridiction (2), il fit appel à Bordeaux.
(1) Il y avait moins de deux ans qu'Autoine Sarlande avait acquis de Jean-
Bapliste Tempoure son oflice de notaire royal, quand, atteint d'une maladie
grave, il crut devoir faire son testament. Cet acte qui porte la düte du {5 sep-
tembre 1749, (Arch. dép. de la D. Minutes Guy}, nous apprend que la mère
d'Antoine Karlande s'appelait Madeleine Chabanne, qu'il avait deux freres,
Bernardet Jean, et deux sœurs, loutes deux du prénom de Jeanne, mariées
l'une à Jean Sarlat, et l'autre à Martin Vergnaud, de St-Rabier.
Antoine Sarlande épousa par la suite une de ses cousines «u côté maternel,
Antoinette Chabanne. Il en eut un fils, Jean-lrancois, qui le 16 juin 1788, fut
uni, dans l’église St-Front, à Marie-Louise Dachary, du diocise de Dax, et
pourvu, quelques années apres, de la charue de trésorier receveur des impo-
sitions à Perigueux.
Auimoment de la R'volution, tous les ofliciers ministeriels furent tenus de
se munir d'uncertiticat de civisme, Ceux qui avaient pouvoir de le conferer
l'accordèrent à Antoine Sarlande « à langnimité ».1l se montra digne de cet
honneur, si honneur il y avail, par son zèle révolutionnaire. Il fut un de ecux
qui recurent et remplirent la mission de pratiquer des visites domiciliaires
chez les suspects. Il etait possesseur de la terre, {dite avant la Révolution,
repaire nuble) de Puvdumont, paroisse de Bassillac. 1 mourut en l'an HT.
(2} Arch. dép. de la D. Série B. 488,
_01t—
Par arrêt du 18 juillet, le Parlement, avant faire droit, pres-
crivit une consultation des plus proches parents, tant pater-
nels que maternels.
La composition de ce conseil de famille souleva de nou-
velles difficultés, chacune des parties prétendant pratiquer
certaines exclusions que l’autre n'acceptait pas. Cependant, à
cet égard, l'accord finit par se faire, et, le 31 juillet, le conseil
se constitua de la façon suivante : Marc Roche, écuyer, sei-
gneur de Beaufort el de Fontenille, demeurant paroisse St-
Silain ; Joseph Roche, prètre, ancien curé de Cornille et de
St-Paul-la-Roche ; François de Montozon, seigneur de St-
Cirq, habitant paroisse St-Front ; Pierre de Montozon, écuyer,
seigneur de Léguilhac, demeurant dans sa maison nob'e de
Launodie, paroisse de Mensignac ; Jean Laborie, sieur du
Claud, chirurgien juré, habitant au bourg de Cornille ; Joseph
de Laborie, sieur de La Rousille, juge de Ligueux.
Le père énonça ses griefs contre le sieur de Clermont,
griefs dont le principal paraissait être la parenté de ce jeune
homme avec Jean Thomasson, sieur de Lenclave et de St-
Pierre, qu’il accusait de l'avoir, un soir, dans la boutique d'un
marchand, insulté et gifflé, et de nourrir à son égard des
desseins homicides.
Madeleine Roche, autorisée pour la circonstance à sortir du
couvent pur le vicaire-général François Delpy de St-Geyrac,
combattit les allégations de son père, qu'elle qualitia de
moyens dilatoires, ajoutant qu'au surplus elle s'en remeltait à
la décision de ses proches.
La délibération de ceux-ci ne fut pas longue. Ils reconnu-
rent à l'unanimité que le sieur de Clermont était un parti très
sortable pour leur parente, qu'il élait d’une excellente famille
bourgeoise, qu'ilétait de bonne vie et mœurs, et que sa for-
tune étail en rapport avec celle de Madeleine Roche. Ce der-
nier point fut particulièrement attesté par l’ancien curé de
St-Paul-la-Roche, voisin du sieur de Clermont, et par consé-
quent plus que tout autre en mesure d’ètre bien renseigné
sur sa situation.
Au vu de la délibération du conseil de famille, la Cour de
Bordeaux, par arrêt définitif du 17 août, confirma la sentence
— 218 —
de Périgueux, et ordonna la célébration du mariage, nonobs-
tant toutes oppositions faites ou à faire.
L'idylle eut donc le dénouement qu'elle comportait. La bé-
nédiction nuptiale fut impartie le 22 août au sieur de Cler-
mont et à Madeleine Roche. Ils avaient tant de hâte de la
recevoir qu'ils ne se donnèrent pas le temps d'établir par
contrat leurs conventions matrimoniales. Ce n'est qu'ultérieu-
rement qu'elles furent rédigées. L'acte qui les contient porte
la date du 14 mars 1753 (1).
Une autre pensionnaire de Ste-Ursule, fut, à quelque temps
de là, directement conduite aussi du couvent à l'autel. En
lui-mème, d'ailleurs, le cas n'était pas très rare, et cette fois
il n'ya nul besoin, pour l'expliquer, de constatation d'un
orage de famille. Cette autre pensionnaire était Marguerite de
Cassius, fille de défunts Charles de Cassius, écuyer, chevalier,
seigneur de La Grave, et Marie de Meynardie. Ses parents,
de leur vivant, résidaient au château de Fargeot, paroisse de
St-Martin de Bergerac. Marguerile de Cassius épousa, le 6
janvier 1357, en l'église St-Jean-de-la-Cilé, Pierre de Malet,
écuyer, seigneur de Chälillon, fils de défunts René de Malet
et Françoise Bordier, ledit Pierre de Malet demeurant au chà-
teau de Chapellat, paroisse de Lacoussière St-Saud. Leur con-
trat avait été passé, la veille, devant M° Giry (2).
(1) Arch. dép. de la Dord, Minutes Pierre Rolin, notaire royal à Excideuil,
(2) François Giry demeurait rue Limogeanne. [1 était à la fois notaire royal
et notaire apostolique, Il ne semble pas que le premier de ces offices füt d'un
bien gros rendement. Il ne lui coùtait, d'ailleurs, que 2C0 livres. François
Giry l'avait acquis de Jean Constant le 2 octobre 17438 par acte reçu Lavavé.
L'ayant revendu le 28 janvier 1704 à Jean Lalande de Laborie, qui avait élé
déjà litulaire d'un autre ofll:e de notaire royal, il 8e burna désormais à ex-
ploiter son office de notaire apostolique.
Vivail à la méme époque, à Périgueux, autre François Giry, procureur aux
sièges royaux, juge de la ville et greflier garde minutes de la chancellerie du
présidial. 1 était frère du nutaire. Tous les deux étaient fils de Joseph Giry
et de Marie Limousin, de la parvisse de St-Privat. Joseph Giry, le procureur,
épousa, le 30 mai 1744, Jeanne (:lément, fille de Reymond Clément, sieur du
Claud, et de Louise Poulard, de la parvisse d’Allemans. 11 mourut le 20 août
1786, laissant deux filles : 1° Marie, qui, le 93 août 1785, s’unit à Pierre
Poumeyrol, fils de FranÇuis Poumeyrol, en sun vivant greffier en chef de
l’Election de Périgueux, et de Marie Labonne, demeurant au repaire noble de
— 219 — D
Sous ce second supériorat de Mère Saint-Martin la commu-
nauté ne fit pas moins da dix recrues nouvelles : deux aspi-
rantes converses, Marie Dalesme des Brunies et Marie-Elisa-
belh Gaultier ; et huil aspirantes-religieuses de chœur, Anne
de Brochard, Marie Mater, Jeanne d’Amelin, Marguerite Bou-
lonnier, Elisabeth de Tessières, Jeanne Maignol, Anne de
Lafaye, et Marie Courtois.
MARIE DALÉSNE DES BRUNIES. Elle était fille de Charles Da-
lesme (1), écuyer, seigneur des Brunies, ou des Burnies, et de
Laguionnie, paroisse de Villetoureix ; 2° Anne, épouse de Pierre Chillaud de
La Rigaudie.
Son neveu, Joseph Giry, praticien, traita, peu de jours après, avec la veuve
ct les deux filles, pour l’acquisition de l'office de procureur, mais il dut con-
descendre ensuite à l'extinction de cet office, poursuivie par la corporation des
procureurs qui, de 20 qu'ils étaient, cherchaient depuis longtemps à faire ré-
duire leur nombre à 12.
Quant à l'office de greffier-garde minutes, ce fut un des gendres du titulaire
défunt, c’est-à-dire Pierre Chillaud de La Rigaudie, qui le recueillit.
Pierre Chillaud de La Rigaudie joua par li suite un rôle important. Natif
de Cherval-Grésignac, il fut, en 1790, membre du Directoire du département
en l'an 111, président de l'administration centrale de la Dordogne, et en l'an
[IV juge au tribunal civil de Périgueux.
Entre temps on l'incarcéra plusieurs fois comme suspect d’opinivns royalis-
tes ou contre-révolutionnnaires. Ce lui fut, après le 18 brumaire, unlitre pour
devenir député. 11 obtint donc, en l'an XI, un siège au Corps législatif et le
conserva, sauf deux in'erruptions de quelques anntes, jusqu’en 1831,
L'Empire en fit en mème temps un conseiller à la Cour de Bordeaux et la
Restauration, d'abord un président de chambre à la même Cour, puis un con-
seiller à la Cour de Cassation.
Il prit sa retraile comme magistrat en 1833 et mourut l’année d'après
(4 octobre 1834), âgé de 85 ans.
(1) Charles Dalesme était 1: fils aîné d'Antoine Dalesme, conseiller garde-
minutes de la chancellerie du présidial, et de Marie-Anne d# Belcier, mariées
suivant contrat du 22 août 1697, retenu par M* Bergues.
Charles Dalesme avait à peine 17 ans quand, en 1716, mourut son père,
laissant une siluation fort embarrasste ; laissant aussi deux autres fils, Pierre
et Antoino, et une fille, Marie-Anne.
Pierre mourut jeune. Antoine prit du service dans l’armée. Il élait devenu
lieutenant d'infanterie dans le régiment de la Reine, lorsque, vers 1740, il
disparut de France ; on n'en eut plus de nouvelles. Marie-Anne s’unit à Pierre
de Médas, bourgeois de Périgueux, et en eut un fils, Joseph, noble citoyen de
— 920 —
Jeanne de Clémentis (1).
Elle avait une sœur ainée, Marie-Anne (2), religieuse de
chœur au couvent de St-Benoît, dont une de leurs grand'tan-
les, Marguerite Dalesme des Brunies, fut plusieurs fois supé-
rieure.
Elle avait une autre sœur portant comme elle le prénom de
Marie (3), et un frèro, Pierre-Ignace (4).
la ville, marié avec Anne Gareau, swur de Jean Gareau, procureur ès-sièges
royaux. .
Charles Dalesme eut, de plus, une demi-sœur, Rose Duval ; car sa mere,
Marie-Anne de Belcier, n'etait pas restée longtemps veuve et s'était remarice
avec François Duval, avocat. Rose épousa Chambon de La Feuillade.
Quant à Charles Dalesme, nous savons, par les registres paroissiaux de St-
Front, parfois bien indiscrets, qu'il eut, vers ses 18 ans, avec Marguerite An-
deal, une liaison d'où provint une fille baptisée le 2 5 septembre 1718.
Quatre ans plus tard — le 7 juillet 1722 — il épousa dans l'église Saint-
Front, Honvorée Dupuy, fille de Laurent Dupuy, maître tailleur d'habits, et de
Miuie Constant. Aprés lui avoir donné un fils qui ne vécut que 24 heures,
Honorée Dupuy décéda des suites de ses couches le 11 avril 1728.
Le seigneur des Brunies eut, par la suite, avec ses beaux-parents, au
sujet de comptes à régler entr'eux, de longues contestations judiciaires. Elles
se terminèrent par une transaction datée du 18 septembre 1750. (Arch. dép. de
la D. Minutes Giry.)
C’est par contrat du 6 juin 1724 que Charles Dalesme convola en secondes
noces avec Jeanne de Clémentis.
11 mourut octogénaire vers la fin de 1798.
(1) Jeanne de Clémentis, demoiselle de Larcherie, était fille de François de
Clémentis, seigneur de Lamothe et de Lambertie et de Marie Dupin. Jeanne
de Clémentis et sa famille habitaient Périgueux, aussi bien que le seigneur des
Brunies. Néanmoins le contrat du 6 juin 1724 fut passé au hourg de Manda-
cou, où était curé Francois Dupin, oncle maternel de la mariée, qui intervint
à l'acte pour faire une donation en faveur de sa nièce,
(2) Le contrat d'aumône dutal:: de Marie-Anne Dalesme fut reçu par M° La-
vavé le 5 novembre 1745.
(8) Marie Dalesme des Brunies jeune épousa, par contrat du 8 juin 1778
passé devant M° Rev, Picrre Pasquet du UChazeau. Celui-ci testa devant
M° Saunier le 2 septembre 1786. I flt à Marie Dalesme, son épouse, un legs
de 3000 livres en capital, avec l’usufruit de son domaine de Puychautu, pa-
roisse d'Eyvirat,et de sa maison et jardin de la Cité à Périgueux. Il mourut
en septembre 1787.
(4) Pierre-Iguace Dalesme et sa plus jeune sœur, la future épouse da Cha-
zeau, avaient été émancipés par leur père, suivant appointement du juge ordi-
naire de Périgueux en date du 3 juillet 1778.
— à —
J'ai bien trouvé trace de son postulat, mais non de sa pro-
fession religieuse. Peut-être ne la fit-elle pas. J'incline à
croire qu'avant de se lier par des vœux définitifs elle quitta
le couvent, vraisemblablement sur les instances de son père
qui, devenu veuf, et se trouvant âgé, fut désireux de la re-
prendre auprès de lui pour entourer sa vieillesse, à un mo-
ment où ses deux autres enfants étaient encore trop jeunes
pour lui prêter une assistance efficace.
MARIE-ELISABETH GAUTIER, dite sœur Marie. Elle était fille
de François-Martial Gautier (1), bourgeois de Périgueux, et
de Marguerite Dalesme (2), mariés (3) suivant contrat du 14
juin 1727 reçu Lavavé.
Le 14 février 1779, tous les deux, et une de leurs sœurs, - demoiselle Ma-
rie », qui devait être l’ancienne ursuline, reçurent, par acte passé devant
M:° Elie Soulier, notaire royal, la quote-part qui revenait à leur père, alors
défunt, dans la succession de leur oncle Antoine, présumé mort, succession
restée jusque-là dans les mains de la famille de Belcier, du château du Ver-
dier, paroisse de St Astier.
(1) Les époux Gautier demeuraient au faubourg de Tournepiche, paroisse
de St-Georges.
François-Martial Gautier était fils d'Antoine Gautier et d’Elisabeth Cheva-
lier. Antoine était mort jeune, après avoir testé le 22 novembre 170% devant
Me Dupuy, notaire à Salers, en Auvergne. Il avait un frère, du même pré-
nom que lui, qui était curé de Fanlac, et qui intervint au contrat de mariage
de son neveu, François Martial, pour faire une donation en sa faveur.
Elisateth Chevalier atteignit un âge avancé. Son testament est du 8 mai
1745 (Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé),
François-Martial Gautier avail un frère, Annet, sieur du Defeix, qui sui-
vant contrat du 22 octobre 1746, épousa Thérèze Bulle, veuve d'Etienne Bon-
heure, sieur du Ülaud, frère du conseiller en l’Election, Etienne Bonheure
sieur du Barry. Thérèze Bulle avait eu de sa première union, outre
une fille, deux fils qui s’expatrièrent après le second mariage de leur mére.
Annet Gautier mourut dans la paroisse St-Front le 18 avril 1771. Sun
frère était décédé quelques années auparavant — le 27 mars 1767 — dans sa
maison de campagne du Defeix, paroisse de Blis et Born.
(2) Marguerite Dalesme était fille de Jacques Dalesme, écuyer, seigneur de
Meycourby et de Marguerite de Chalup, mariés en l’église St-Silain le 2 juil-
let 1709.
(3) Cette union de François-Martlial Gautier et de Marguerite Dalesme n'était
pas la première alliance contractée entre ces deux familles, puisqu'un siècle
auparavant, Annet Dalesme, sieur de Vige, avait, on se le rappelle, épousé
Marguerite Gautier,
15
Elle naquit en 1729.
Elle avait, entr’autres frères, Guillaume (1), Jean (2, An-
toine (3), et Front (4), et entr'autres sœurs, Anne (5), Hono-
ree (6). et Marie (7).
Après plusieurs années de postulat, elle fut reçue novice en
1597 et pr'ononca ses derniers veux le 10 août 1759.
Elle avait, l’avant-veille, passé son contrat d'aumône do:
tale (8), où lui avait été faile par ses pere et mere, sous la cau-
tion de Joseph de Martin, écuver, seigneur de Vaure, doc-
teur en théologie, chanoine de la cathédrale, et prieur de St-
Sauveur de l’île de Reë (9), une constitution de 1000 livres,
payables seulement au décès de Marie Vaquelin, et non pro-
ductives d'intérêt jusque-là.
Il convient d'expliquer que Marie Vaquelin était une an-
(1) Guillaume Gautier entra dans les ordres et fut curé de St-Trujan. L'acte
constitutif de son titre clérical fut passé le 22 avril 1772 devant M° Giry.
(3) Jean Gautier naquit le 6 aout 1536. 11 fut baplisé le 10 du même mois
dans l’église de Blis. [Il épousa Anne Delage.
(3) Antoine Gaulier fut baptisé le 98 juin 1741. Il s'unit à Marie-Anne
Bertrand.
(4) Front Gautier servit dans l'armée royale el reçut la croix de St-Louix.
Par contrat du 6 pluviôse an XI, (25 janvier 1803), reçu Richard, notaire à
St-Pantaly-d’Ans, il se maria avec Anne Deschamps. 1! en eut une fille qui se
fit ursuline, quand la communauté, dissouto par la Révolution, 8e fut reconse
tituée. [1 mourut le 20 février 1841.
(o: Anne Gautier naquit le 6 juillet 1733. Ello reçut le baptème le surlen-
demain dans l'église de Blis. Le 25 septembre 17%, elle fit sa professivun
conune religieuse converse au couvent des Ursulines de Lavaleite, en
Angoumois. À la Révolution, elle revint à Périgueux et y fut mise en réclu-
sion “comme insermentte.
(6) Tout ce que je sais d'Ilonoréte Gautier, c'est que, le 24 octobre 1784, elle
donna sa procuralion, par sous-seing privé, à sun frère Jean, à l'effet de pour-
suivre le recouvrement de loutes les sommes dues à la succession do leur
mère par la famille de Martin.
(7 Marie Gautier se maria dans la paroisse de Teyjat. Par contrat du 20
avril 1765, recu Lagorce, ses père et mère constiluèrent comme leur inanda-
taire pour consentir à sun mariage, Pierre Andrieux, sieur de Lalinde, bour-
gevis, habitant d'Abjat.
(8) Arch dép. dela D. Minutes Lavavé.
(9) Joseph de Martin échangea, le 20 février 1781, son prieuré de l'ile do Ré
contre l’archidiaconat de Bergerac, par perimutation avec Juachim-Thadée
Lermvoyne du Gassel (Minutes Giry).
— 993 —
cienne gouvernante de Marguerite de Chalup, celle-ci veuve
d'autre Joseph. de Marlin, seigneur de Serviéres, et tante ma-
ternelle de l’épouse de François-Martial Gauticr..
Par son testament en date du 8 juin 1739, et par un codi-
cille en date du 8 mai 1743, Marguerite de Chalup avait fait
en faveur de sa nièce des legs importants, en même temps
qu’elle avait constitué une forte pension viagère au profit de
Marie Vaquelin.
‘Toutefois, afin de diminuer pour son héritier universel
(encore un Joseph de Martin (1), sieur de Vaure, conseiller
du Roi et son premier avocat au siège présidial, père du sus-
dit chanoine et frère du défunt seigneur de Servières), le
poids de la double charge qu'elle se trouvait ainsi lui impo-
ser, elle ne fixa l'échéance des legs qu'à ABHENON de la
pension.
Marie Vaquelin décéda le 12 août 1770, âgée de 101 ans,
mais la veuve Gautier ne put pas utiliser, pour se libérer en-
vers le couvent, le montant des legs dont elle avait été grati-
fiée, car de son vivantelle ne loucha rien, et encore en 1788
— nous le savons par un contrat du 15 juillet de ladite année,
reçu Bourcin-Dubouché — ses héritiers étaient en instance
devant le Conseil du Roi pour faire condamner la famille de
Martin au paiement dont elle était tenue vis-à visd’eux.
Les intérêts seuls des 1.000 livres de la dotation de Marie-
Elisabeth Gautier furent réguliérement servis aux Ursulines,
Le capilal leur resta dù même après la Révolution. Cetle
créance est une de celles qui furent, au début du XIXe siècle,
transférées à l'hospice de Périgueux.
Marie-Elisabeth Gautier, sortie du couvent quand il fut
(1) Ce Joseph de Martin s'étrit marié, dans l'église de Sorges, en 1706,
avec Elisabeth de Chassarel, demoiselle de Jaillac, habitant ie chüteau de
Jaillac, dans ladite paroisse de Sorges. 11 fit son testament le 14 nuvembre
1752. 11 y instilua pour son hérilier universel le chanoine, son secund flls. Il
avait deux autres fils : Michel, l’ainé, seigneur de Jaillac, marié à Suzanne
Patoureau, et Michel-François-Louis, seigneur de Laudinie, qui remplaca sun
père comme premier avocat du Roi.
Joseph de Martin et Elisabeth de Chassarel avaient également une file,
Anne, épouse de Jean du Fraysse, seigneur de La Ribeyrie. |
— 92 —
fermé par la Révolution, ne s'en alla pasde notre ville. Elle
y fut mise en réclusion sous la Terreur, et y mourut peu de
temps aprés.
ANNE DE BRoCHARD, demoiselle de Puymorin, dite sœur St-
Siméon. Elle était fille de François de Brochard (1), écuyer,
seigneur de Puymorin, et de Marie d'Amelin (2;.
Elle avait un demi-frère, Marc (3), une demi-sœur Ma-
SE
(1) François de Brochard naquit le 5 Juillet 4671 au chäteau de Brochard,
poroisse de St-Front d'Alemps Il était fils de Marc de Brochard, écuyer,
seigneur de Brochard et d'Henriette de Saunier. Il épousa en premières noces
Angélique de Vilard, demoiselle de La Baudrière, du village de Puybareau,
paroisse d'Eyvirat. I] fit son testament le 9 juillet 1724 devant M° Lajugie,
notaire royal à Sorges, en faveur de Marie d'Amelin, sa seconde épouse, et de
ses eufants. |
Il périt, à quelque temps de là, d'une facon tragique. Un soudard ivre,
porteur d'une épée, l'ayant rencontré dans un chemin, se précipita sur lui et
le larda de coups de son arme. Le sieur de Puymorin succomha le lendemain
à ses blessures.
Plus tard, son meurtrier, Antoine Durouchail de La Meynardie, saisit,
comme une foule d'autres condamnés, l'ozcasion de la aaïssance du Dauphin,
pour sollititer des lettres de rémission. Elles durent lui être refusées. En
tout cas, l'Intendant de Bordeaux opina formellement dans ce sens. (Arch.
dép. de la Gironde, C. 154).
(3) Marie d'Amelin, devenue veuve de Francis de Brochard, se remaria
avec Antoine de Loulme, écuyer, seigneur de Courlay, ancien lieutenant en
premier des gendarmes de la garde du Roi, chevalier de l'ordre de St-Louis,
qui avait été marié lui-même uno première fois avec Marie de Courlay.
Elle était veuve à nouveau depuis quelque temps au moment de l'entrée de
sa fille Anne en religion. Elle n'avait pas eu d'enfants de son second mariage.
Anloine de Loulme, par contrat du 12 juillet 1749, passé devant M° Léonard
Dubut, avait disposé de sa fortune en faveur d'un neveu, François de Loul-
me, sieur de Lapoumarède, époux de Marie de Champagnac, demeurant au
lieu de Lapoumarède, paroisse de St-ltomain. De son côté, Marie d’Amelin,
fit par acte du 20 janvier 1700, reçu Lavavé, donation à Dominique de Bro-
chard, son fils du premier lil, de la totalité de ses biens immobiliers, moins
une métairie qu'elle possédait au village de Fontaines, paroisse de Ligueux.
(3) Marc de Brochard, chevalier, dit seigneur de La Gourdonnie, du nom
d'un domaine provenant d'Angélique de Vilard, 8a mère, naquit à Brantôme
en 1713. Il s’unit, en 1731, dans l’église de £urges, avec Marguerite Authiat,
veuve de Maximin de St-Martin, écuyer, seigneur de Puygereau, du village
de La Peyzie, parvisse de St-Paul-la-loche. De ce mariage provint, entr’autres
enfants, Murc de Brochard, mousquetaire du Roi, qui, le 21 juillet 1761,
U
=
10
25 —
rie 1) et un frère germain, Dominique (2).
Elle avait près de trente ans quand, en 1750, elle ful reçue
novice. La communauté, par décision du 27 décembre 1752,
l’admit à faire sa profession ; au nom de l'évêque, le vicaire-
général Claude de Bourdeille y donna son assentiment le 15
février 1753. Cependant ce n'est que le 21 mai suivant qu'elle
prononca ses derniers vœux.
Elle avait, la veille, passé sou contrat d’aumône dotale (3).
Sa mère y avait comparu et lui avait constilué 4090 livres,
savoir 500 livres de son chef personnel, 1500 livres à prendre
sur les droits échus à sa fille du chef de feu le seigneur de
épousa dans l’église St-Front (contrat, l'avant-veille, duvant Me Laborie, no-
taire à Ligueux) Louise-Marguerite de Taillefer, tante de l'éminent érudit pé-
rigourdin, Ullgrin de Taillefer. Il mourut le 23 octobre 1781, âgé de 47 ans.
(1) Marie de Brochard se maria, Suivant contrat du 3 juillet 1740 reçu La-
jugie, avec Michel de Malet, seigneur de Villevialle (ainsi appelé du nom d'un
domaine situé dans la paroisse de Quinsac). Elle décéda fin janvier 1747.
(2) Dominique de Brochard, écuyer, scigneur de Puymorin, demeura d’abord
avec Marie d'Amelin, sa mère, au château de Puyjoly, paroisse d'Eyvirat. Lo
18 mai 1754, par acte devant Me Laborie, notaire à Ligueux, i! vendit au sci-
gneur de La Gourdonnie la terre de Puyjoly. Il lui vendit aussi le lendemain
une rente foncière et directe sur le domaine de La Fauquetie, situé dans la
même paroisse d'Eyvirat. Puis il alla s'établir au château de La Rivière, pa-
roisse de St-Sulpice d’'Excideuil.
Là, quand vinrent les mauvais jours de la Révolution, il fut mis sur la
liste des suspects de sa localité et consigné dans son habitation. Il demanda
la dessus des explications à sa municipalité. Elle lui répondit que la mesure
prise contre lui n'avait pas d'autre motif que sa qualité de ci-devant noble.
Alors, s'adressant au Comité de Salut public d'Excideuil, il cssaya de lui dé-
montrer que sa naissance n'était point de son fait, et qu'il n'y avait pas à lui
en faire un grief. Il invoqua, de plus, le serment de fidélité à la Nation qu'il
avait prèté, ainsi que ses deux filles, ci-devant religieuses. (Arch. dép. de la
D. Série Q. 513).
Son plaidoyer n'eut pas, je pense, grand succès. En tout cas, ses filles,
malgré lo serment qu’elles avaient prèté, n’eurent pas à se louer du gouver-
nement révolutionnaire. Il ne leur paya pas les pensions qu'ilavait pris l'en-
gagement de leur servir, si bien que, le 18 thermidor de l’an Il, (31 juillet
1794;, le citoyen Tilleul Ribière, au nom de l'agent national du district d'Excie
deuil, écrivit au Directoire du département pour signaler leur profonde mi-
sère, et celle de quelques autres, et demander qu'on avisät d'urgence aux
moyens de les assister, (Arch. dép. de la D. Série Q. 13).
(3) Arch, dép. de la D. Minutes Lavavé,
— 220 —
Puymorin, son père, et 2000 livreslui provenant de l’hérédité
de Marie de Brochard, sa sœur consanguine (1).
Sur les 4000 livres, 3500 étaient payables en quatre pactes
échelonnés de trois en trois ans. Quant au reliquat de 500 li-
vres, il était exigible seulement après le décès de la dame
d'Amelin, et ne devait pas, en attendant, produire d'intérêts.
Dominique de Brochard intervint à l'acte pour garantir
exécution des engagements pris par sa mère.
De plus, il se chargea personnellement des frais à faire
pour la profession de sasæur, et, pour en couvrir de suite les
Ursulines, il leur consentit le même jour, par acte séparé,
une obligation de 300 livres (2).
Les 4000 livres n'étaient pas encore soldées le 15 avril 1783,
puisqu'il y eut, à cette date, renouvellement par Dominique
de Brochard du titre de la créance (3).
Sœur St-Siméon fut, aussitôt après sa profession, investie de
l'emploi de régente. Elle l'occupait encore quand elle mourut,
le 23 mars 1756, âgée de 35 ans.
E. Roux.
(A suivre).
C1
| (1) Le réglement de l'hérédité de Marie de Brochard, dame de Malet, fut
opéré le 17 mai 1748, devant M° Lavergne parc une transaction intervenue en-
tre, d'une part, François de Malet, chevalier, scigneur de Lagarde, manda-
taire de son fils, autre Francois de Malct, hevalier, scigneur de Chätillon,
héritier testamentaire du seigneur de Villevialle, et, d'autre part, Marc de
Brochard, chevalier, seigneur de La Gourdonnie, procédant tant pour son
compte que pour celui de Dominique, son demi-frère, et d'Anne, sa demi-sæur,
tous héritiers naturels de la dame de Malet.
François de Malet de Lagarde était frère du seigneur de Villevialle.
(2) (3) Arch. dép. de la D. Minutes Lavavé.
— 221 —
NOTES
SUR L'HISTOIRE DU CULTE DANS LA DORDOGNE
de 1789 à 1802
La liasse cotée F' 420 des Archives nationales contient
quelques documents utiles pour l'histoire du culte dans la
Dordogne pendant les époques révolutionnaire, consulaire
et impériale. Nous citerons, entre autres, des listes d’ecclé-
siastiques « qui ont déclaré vouloir sortir du royaume en
-exécution de la loi du 26 août 1792 » (proscrivant de France
dans la quinzaine tous les ecclésiastiques insermentés, sous
peine de déportation à la Guyane), pour les cinq districts de
Belvès, Excideuil, Montignac, Nontron, Ribérac. Ces listes
donnent les noms des prêtres tombant sous le coup de la loi
‘et indiquant leur destination (1). Elles complèteront utilement
les données, forcément fragmentaires, que notre excellent
confrère M. le chanoine Brugière avait sous la main quand il
a composé son Livre d’or du clergé du Périgord pendant l'époque
révolutionnaire, surtout si, comme nous le pensons, on peut
trouver dans la série L des Archives de la Dordogne les listes
correspondantes des autres districts. |
La même liasse comprend aussi des pièces d'une aulre
nature, parmi lesquelles trois nous ont semblé surtout capables
d'intéresser les lecteurs du Bulletin. Nous les avons donc
reproduites à leur intention.
La première est une lettre écrite au Ministre de la Maison
du Roi par les sœurs de la maison des Dames de la Foi à
Périgueux (2), au sujet du décret de l’Assemblée constituante
sur les vœux monasliques.
(1) La liste du district de Belvès contient 14 noms (destination incon-
nue); celle d'Excideuil 45 (32 prètres vont en Espagne, 1 en Angleterre,
12 sexagénaires seront emprisonnés à la maison communo du département à
Périgueux); celle de Montignac 18 (4 vont en Espagne, 3 à la maison commune,
la destinalion des autres n’est pas indiquée); celle de Nontron 21 (20 en Espagne,
4 à la maison commune) ; celle de Rihérac 39 (tous en Espagne).
(2) Sur les Dames de la Foi, voir H. Brugitre, ouv. cité, p. XXV. Leur
maison était située dans la rue des Farges,
— 928 —
À La Foi de Périgueux, le 1* décembre 1789.
Monseigneur,
Nous avons reçu, tant pour notre maison de Périgueux que pour
celles de Tisle et de Saint-Astier de sa dépendance, avec l'honneur
de votre lettre, les ord.es du Roi et le décret de l'Assemiülée nationale
concernant l'émission des vœux monastiques. Ces ordres, Monseigneur,
ne peuvent point nous regarder, puisque nous ne sommes pas unies
par de semblables liens. Nous formons un corps séculier de filles
consacrées par des vœux simples à l'éducation de la jeunesse, soit
par des écoles pour les externes de la ville, soit par un pensionnat où
nous recevons celles qui désirent s'y former aux objets capables de
les fixer dans le monde comme dans la religion. Si nous sommes
dans l'erreur à cet égard et que vous pensiez, Monseigneur, que tout
ceci nous concerne comme les communautés cloitrées, veuillez avoir
la bonté de nous en instruire et nous nous y conformerons avec
exactitude.
= Nous avons l'honneur, etc.
(Signé :) Faune, supérieure ; FAGETTE, assistante;
LABorie, économe, faisant pour toutes.
Voici maintenant un document postérieur de dix-huit mois
au précédent. Le direcloire du district de Périgueux est chargé
de présenter des proposilions à l'Assemblée nationale « sur
la circonscriplion de l’église paroissiale de la ville de
Périgueux ».Ila pris l'avis de l'évêque constilulionnel Pontard,
et cet avis, qu'il adopte, tend à supprimer, comme inutiles,
les vieilles paroisses de Saint-Silain, Saint-Martin, Saint-
Hilaire, Saint-Georges, et à conserver seulement, mais à litre
de succursule, celle de La Cité. Délibération est prise en ce
sens le 9 juin 1791. Nous détachons du procès-verbal la cir-
conscriplion de la paroisse, désormais unique, de Périgueux :
La rivière lui servira de limite en partant du licu appelé Ladrerie
et descendant du côté du midi jusqu'à l'embouchure du ruisseau du
Toulon, lequel ruisseau servira aussi de limite à la circonscription, à
partir de son embouchure jusqu'à sa source appelée le Gouflre, de
manière que le moulin qui existe dans ce lieu fera une dépendance de
la paroisse, Depuis ce moulin jusqu'à la Combe de Notre-Dame, cette
circonscription sera bornée par la chaine des montagnes qui se
— 229 —
trouvent du côté de Champcevinel, et renfermera, par conséquent,
ce qu’on appelle la plaine des Terrières et du Pont St-Nicolas. Ensuite,
la limite se prolongera en suivant la Combe Notre-Dame. Montant
sur le coteau de la Croix-Ferrade, elle viendra aboutir en droite
ligne à la tannerie de l’Arsault, ce qui doit contenir et englober
les possessions des sieurs Du Cheyron, Crémoux, Merveille, Montas-
lier, Giry, Trarieux, les dépendan::es de la ci-devant chapellenie de
N.-D. de la Garde, ainsi que tout ce qui dépend de la paroisse de
Tiélissac à prendre de la Croix-Ferrade jusqu'à la tannerie de
l’Arsault, qui reste elle-même renfermée dans la paroisse de Périgueux.
Depuis cette dernière borne et en traversant la rivière, la circons-
cription s'étendra dans la plaine et restera bornée par les lieux appelés
du Pavillon et du Tuloux, iceux compris dans la paroisse, et par le
pied des collines qui aboutissent au lieu de Ladrerie, d'où l'on est
parti pour indiquer les limites.
Dix ans et plus sont passes. C’est le calme après la temple :
le Concordat a rétabli une Eglise d'Etat. La troisième pièce que
nous avons annoncée, une lettre du préfet Rivet au Ministre
de l'Intérieur, datée du 14 thermidor an X (2 août 1802),
apporte quelques renseignements sur l'instauration en Dor-
dogne du nouveau régime cultuel. N'oublions pas que notre
département ressortissait alors à l'évêché d'Angoulême,
Citoyen Ministre,
Je crois devoir vous informer que M. l'évêque d’Angoulème (1) a
commencé le 2 de ce mois(21 juillet):sa visite pastorale dans mon dé-
partement. Il est arrivé le 3 dans cette ville et est descendu à l'hôtel de
la Préfecture, conformément à l'invitation que je lui en avais faite:
Il avait reçu des diflérents maires sur son passage un accueil propre
à le convaincre que la bienveillance et la considération précèdent
dans mon ressort les hommes revêtus de la confiance du Gouvernement.
A son arrivés à Périgueux, il en a vu une nouvelle preuve dans l'em-
pressement des fonctionnaires publics, et, durant le séjour qu'il y a
fait, je l'ai constamment entouré des hommes les plus capables de lui
faire connaitre l'esprit et les espérances de mes administrés.
Presque tous les ecclésiastiques en élat de voyager sont accourus
pour lui remettre leur déclaration d'adhésion au Concordat et il a
(1) Mer Dominique Lacombe, ancien évêque constitutionnel de la Gironde.
— 930 —
partagé avec moi la satisfaction de voir que, ainsi que j'avais eu
l'honneur de vous l'annoncer, tous les esprits étaient prêts pour le
recevoir, Cette disposition a été cimentée par un Te Z/eum dont la
cérémonie a été environnée de loute la pompe que les localités
pouvaient permettre.
M. l’Evêque est parti le 9 (98 juillet) pour se rendre à Sarlat et à
Bergerac, d'où il doit revenir terminer, de concert avec moi, le
travail de la division du département en cures et en succursales,
travail dont je me suis déjà beaucoup occupé et sur lequel tout
annonce que nous serons parfaitement d'accord.
Salut et respect,
River.
Les temps étaient bien changés depuis 1789! Rien, semble-
til, n'est plus signiticatif que la lettre que l'on vient de lire
pour mesurer à la fois la distance parcourue et la nouvelle
situation faite à l'Eglise par le régime concordataire. Tant il
est vrai qu'une simple pièce d'archives peut être parlois plus
éloquente qu'un savant traité ; à tout le moins elle le complète
en lui servant d'illustration. L |
| R. ViLLEPELET.
— 231 —
.VARIA
LES POMMES DE TERRE ,
Note sur un « Rapport fait à la Faculté de Médecine. de Paris sur
l'usage des pommes de terre ». Brochure in-, de {6 pages. Bordeaux
chez Michel Racle, imprimeur de l’Intendance et de l'Hôtel de Ville,
rue St-James, 1711.
La culture de la pomme de terre pour Ja nourriture des hommes
et des bestiaux, était, déjà en 1771, époque de ce rapport, beaucoup
plus répandue (1) qu'on ne serait porté à le croire d’après la renom-
mée conquise. quelques années plus tard, par Parmentier, aux dépens
de ceux qui, comme notre compatriole le ministre Bertin, l'avaient
précédé dans la lutte pour la propagation de cette plante.
On peut en voir la preuve dans ce passage du Rapport, soite d'ex-
posé des motifs,qui avaient donné lieu à la consultation de la Faculté.
« Tant d'éloges donnés unanimement aux pommes de terre, el même
» prodigués par tous les écrivains : les champs immenses dans pres-
» que tous les pays d'Europe, couverts de cette plante, l'expérience
» que fournit cette multitude d'hommes qui en font un usage journalier,
» auraient dû mettre ces racines à l'abri d’être soupçounées de pou-
» voir jamais être nuisibles : cependant, un auleur anonyme expose
» dans une lettre qu'il adresse aux médecins, et qu'il a fait insérer
» dans la cinquième des feuilles hebdomadaires qui s’impriment à
» Rouen, et qui est datée du 1°" février 1771, qu'il y a lieu de douter
» que cel aliment si préconisé, soit aussi salubre qu'on veut le faire
» croire ; les raisons qu'il rapporte, ont paru avec justice à M. le
« Contrôleur général, mériter ‘que vous fussiez consultés, Messieurs,
» pour savoir si les doutes de cet auteur sont fondés, et s’il y aen effel
» quelque danger à craindre pour ceux qui font usage des pommes
» de terre » page 2.
(1) L'article de la Grande Encyclopédie (édition de 1778; intitulé : Truffes
(articles nouveaux sur les truffes communément appelées pommes de terre),
montre également que ce lubercule était très commun à celte même époque ;
il aurait déjà préservé de la disetteles populations de l'Allemagne et des Etats
du Nord ; indépendamment des mets dont il constituait la base, on en faisait
du pain et même des fromages ; on cherchait déjà des procédés permettant
d'en retirer de l’eau de vie,
— 232 —
L'auteur de l'article des feuilles hebdomadaires reprochait à la
pomme de terre : {° d'être « un aliment épaississant » ne convenant
pas « aux personnes obslruées » : — % de contenir des impurctés
suspecles qui se révélaient en donnant une teinte « verdètre sale »
à l’eau dans laquelle on malaxait la farine de ce tubercule pour en
faire du pain ; — 3° de ne pouvoir se conserver au delà du mois de
mai ; — 4° d'être une cause de propagation de la scrofule qui se mul-
tipliait là où l’on en faisait usage.
La (Commission nommée par la Facuité pour l'examen de cetle ques-
ton se composait de six membres parmi lesquels se trouvait le chi-
miste Darcet, Elle mit un grand empressement à répondre ; son
rapport fut approuvé par la Faculté de Médecine, réunie en assemblee
générale pour en entendre la lecture, le 23 mars 1711.
Les commissaires réfutent sommairement et un peu dédaigneuse-
ment les allégations formulées par les feuilles de Rouen. Ils en mon-
trent toute l’inanité en citant les observations de deux d’entr'eux, mes-
sieurs Gevigland et Sallin, tous deux médecins de la paroisse St-Roch,
qui ont constaté les excellents résultats de la consommation par les
pauvres d'une préparation connue sous le nom de riz économique où la
pomme de terre entre pour trois cinquièmes. Ces deux médecins ont
publié une brochure où ils assurent «que cet aiimentest non seulement
» plus propre à la santé que tous ceux que peuvent se procurer Îles
» pauvres ; mais encore qu’il prévient beaucoup d'infirmi'és auxquelles
» sont sujels les enfants et qui en font périr un grand nombre, telles
* que le carreau ou gros ventre, les ulcères, maux d'yeux. l'atrophie et
»s autres maladies ; nous ne pouvons ajoutent-ils, trop recommander
» l'usage d’un aliment si avantageux, qui est agréable, et sur lequel
» l'expérience a prononcé par le succes le plus constant ».
D'après ces deux médecins la consommation des pommes de terre
uméliorerait la qualité et augmenterait la quantité du lait des nour-
rices ; la même constatation avait été faite chez des femelles d'ani-
maux.
Cette consullation de la Faculté de Médecine, dont la réponse était
facile à prévoir, était un moyen habile d'arrèter, dès ses débute, une
campagne de presse qui commençiit contre l'usage des pommes de
terre et qui n’élail peut-être pas absolument désintéressée. [a propa-
gation d’une plante, avec laquelle on faisait du pain, devait en eflet
porter ombrage à certains producteurs de blé qui pouvaient craindre
qu'il n'en résultât une diminution de leurs bénéfices.
Tout le mérite parait en revenir au ministre Bertin ; 11 y avait la
en effet une question essentiellement agricole el l’agriculture rentrait
Jans ses attributions,
— 933 —
Bertin avait en plus un droit supérieur de surveillance et de di-
reclion sur plusieurs provinces parmi lesquelles se trouvait la Nor-
mandie, celle qui lui donnait le plus de préoccupations (G. Bussière,
Bulletin 1908, tome XXXV page 15). L'article paru à Rouen ne pou-
vait avoir échappé à son regard fureleur, toujours à l'affût de tout ce
qui concernait son ministère.
N'y a-t il pas plus qu'une simple coïncidence, n'existe-t-il pas plu-
tôt une corrélation presque évidente entre le Rapport du 23 mars 1771
et la lettre du 5 avril suivant, par laquelle Mademuiselle Bertin de
Bellisle, vraisemblablement sous l'inspiration de son frère, le Minis-
tre, recommande au fils ile son fermier de Rossignol de planter des
pommes de terre ? (G. Bussière, Bulletin 1909, tome XXXVI, page
231).
Bertin n’ayant pas la Faculté de Médecine dans ses atlribulions ne
pouvait la consulter, mais il ne dédaignait pas d'entrer en collabora-
tion avec les autres ministres et purliculièrement avec le Contrôleur
général (G. Bussière, Bullelin 1909, page 235). Si ce fut ce dernier
qui porta la question devant la Falculté de Médecine, ce ne fut que
sur la demande et pour le compte du chef du Petit Ministère.
Il n’est pas aussi surprenant que cela peut le paraitre au premier
abord qu’un Rapport de [a Faculté de Médecine de Paris ait été im-
primé à Bordeaux. Cette réponse devait ètre ampleinent répandue
dans toute la France pour combattre parlout les diverses accusa-
tions portées contre les pommes de terre. L’impression élant faite
au chef lieu de chaque province, les exemplaires élaient répartis rapi-
dement entre les diverses autorités régionales qui devaient en rece-
voir. On évitait ainsi les frais et les longueurs du transport de Paris
dans tout le royaume.
L’habileté pleine de finesse, l'ordre et l’économie que l’on retrouve dans
la façon dont celte affaire fut menée jusque dans les moindres détails,
sont bien caractérisliques de l'esprit pondéré, vulgarisateur et mé-
thodique de notre éminent compatriote, de celui que (Gr. Bussière,
(Bulletin 1909, page 215) appelle « l’âme vivante de l'agriculture dans
toutes ses branches ».
Dr MOREAUD.
Tocane St-Apre, 24 mars 1913.
— 931 —
BIBLIOGRAPHIE
Cadouin. — Histoire d'une relique et d'un monastère, par Robert-
Delagrange. Grand in-8°, orné de ‘x phololypies à la presse à
. main. Imp. Nogué, Bergerac, 1912.
-La bibliographie de Cacouin est déjà importante: sans parler des
trois introuvables Histoires du Saint-Suaïre de 1644, 164% et 1682, le
dernier siècle nous a laissé un nombre respectable d'ouvrages consa-
crés à la curieuse abbaye. C’est, tout d'aboid, l'intéressante notice de
l'abbé Audierne, publiée dans la première année des Annales agricoles
‘et littéraires de la Dordogne (1840) et dont il existe aussi un tirage à
part ; puis, en 1847, une étude de M. de Guilhermy dans les Annales
archéologiques do Didron. En 1868-1870 parut l'ouvrage de fond sur
le sujet Le Sant-Suaire, du vicomte de Gourgues (Périgueux, Bounet)
et, en 1868-1835, deux Histoires du Saint-Suaïre, par le P. Carles,
également très documentées. Enfin, en 1838, Mile de Boauregard
publia un Guide. |
_ Le sujet se trouvant ainsi très étudié, bien que non épuisé, notre
Bulletin contient à peine quelques pages du baron de Verneilh (1.XV)
accompagnant un dessin qui donne du préau des Clottres une opinion
quelque peu amplifiée.
La plupart des ouvrages cités dans celle énumération, qui n'a pas la
prétention d'être complète, avaient envisagé (‘adouin soit au point de
vue historique, soit au point de vue apolngélique. Les meilleures
descriptions des cloîtres demeuraient froides et inertes. Il manquait à
notre abbaye périgourdine la description la plus tangible, la plus
adéquate, celle par l'image exacle, précise, en même temps qu artis-
tique, au moyen des procédés modernes que fournit la photogra-
phie,
Cette lacune vient d'être comblée avec un rare bonheur d'exécution
par un de nos compatriotes bergeracois, M. G. Védrène, en collabo-
ration avec un de ses amis. [a modestie des deux auteurs se dissimule
sous le pseudonyme de Robert-Delagrange,
Ce livre est une véritable œuvre d'art. Il est superbement imprimé,
CLOITRE DE CADOUIN
Fenestrage de la 20° travée, dans la Galerie Royale.
= 7 ——
CLOITRE DE CADOUIN
Le Siège Abbatial
Ditteahe Google
— 933 —
mais surtout magnifiquement illustré par M. Védrène lui-même qui a,
non seulement, créé les clichés, mais encore opéré personnellement
les tirages à la presse à main, avec un soin amoureux. Toute la riche
sculpture des cloitres, toutes les clefs de voûte, lous les dais sjourés,
toutes les consoles aux figures de moines malicieuses ou grimaçantes,
tous les flamboyants fenestrages, toutes les voûtes aux délicates
nervures qui font de Cadouin le plus riche monument de l'architecture
gothique en Périgord, se retrouvent dans ce livre, reproduits sous leur
jour le mieux choisi, avec un souci des jeux de lumière qui est d'un
véritable artiste. À côté des grandes planches hors texle, l’auteur a
intercalé dans les pages de ravissants détails de sculpture et d’archi-
tecture, ou encore il en a formé des têtes de chapitre qui sont de
véritables merveilles. E! les mots ne sont point ici excessifs : ils ne
font que rendre exactement l'impression éprouvée en parcourant cette
belle publication qui constitue un recueil de documents artistiques de
premier ordre. |
Mieux que toule description, les deux planches, qui accompagnent
cette notice, donneront une idée de la valeur documentaire et arlistique
de l'illustration de l'ouvrage. M. Védrène a bien voulu en opérer un
tirage spécial pour le Bulletin. L'une reproduit, avec un effet saisissant
de lumière, le fénestrage d’une travée du cloitre. L'autre représente
ce magistral morceau de sculpture qu'est le siège de l'abbé, blasnnné,
aux armes parlantes de Cadouin (d'argent au cognassier de sinople) (1)
avec, à droile, la procession des moines, à gauche le porlement de
la croix.
Le texie de l'ouvrage soutient le rapprochement de cette riche
illustration. Ecrit d'une plume alerte et, clle aussi, très artiste, il
condense, en des pages d'une leclure facile et attachantle toute la
moëlle des ouvrages historiques déjà écrits sur le sujet. Ue n’est plus
le style souvent aride des ouvrages d'érudition, c'est une écriture
élégante et très moderne, pleine d'urt et de poésie, en même temps
que très avertie et très soucieuse de l'étude archéologique.
Le livre de Kobert-Delagrange a enrichi d'une œuvre unique la
littérature archéologique du Périgord. Aussi, bien que les auteurs
(1) Ces armes sont, à peu de chose près, celles décrites par Lespine, (Bibl.
Nat., Fonds Périgord, t. 12, f° 262) : d'argent au cognussier de sinople sur
une terrasse de même, accompagné de deux fleurs de lis (1305), Ce blason
n'avait pas été déterminé par le P. Carles ni par les auteurs antérieurs.
— 236 —
n'apparliennent pas à notre Société, et c'est un regret que nous
exprimons, il nous a paru que leur publication devait être signalée
dans notre /?ulletin et louée comme elle le mérite.
P. A. JoUuANEL.
Trois planches accompagnent cette lioraison : la 1" représente ta Mus-
cadière, fontaine souterraine d'A ubetlerre ; — la 2°, le Fenestrage de la
26° tracée du cloitre de Caïouin ; — et la 3° le Siège abbatial.
Le gérant responsable, H, Erournzau.
8 U L'En
DE ‘LA SOCIÉTÉ |
H\. ORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE
DU PÉRIGORD
PARMAISSANT TOUS LES DEUX MOIS
|
TOME XL. — #°, 5° ET 6° LivRAISONS
»
PÉRIGUEUX.
Iuerumene RIBES, ruë Anroine-Gavauv, 14.
21
a!
Le
Juillet-Décembre 1913
SOMMAIRE
DES MATIÈRES CONTENUES DANS LES 4°, 5°
Assemblée générale du 27 mai 1913...
Séance mensuelle du jeudi 3 suillet...,.,....1...
#7 — du jeudi 4 septembre. .....,...1.."2604
_— — du jeudi.2 oCctobre....s..11,64,... RCE Le
_— _— du jeudi 6 novembre...i.2..,...2..2120000
Cluseau de La Bourgeade (M. A. Dusur).....:....,..20% 305
L'ex-libris de la vicomtesse Henry de Ségur (M, le comte
DS AINT-SADO) cho. déesse ets te NT IT DOTE
Nécrologie. — M. Jean Beaudet-Vitel (M. Gabriel Larox). 327 7
— M. Julien Crédot (M. E. Roux)... 3497
— M: Prerre Meller (M. SSSR SR
_— M. Sarlande, ancien député de la Dordogne
(M. E. Decoux-LAaGouTTE)..,..... ess 31022
Table aiphabétique et analytique des principaux noms ét
matières contenus dans le tome XE (M. le comte px
SAINT-SAUD) ss vuse 2: 51
...…. ..
nu NA
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
DE LA
SOCIETÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DU PÉRIGORD
Du 27 Mai 1913.
Présidence de M. le marquis de FAYOLLE,
président.
La séance est ouverte à huit heures du soir, dans la salle du
Château-Barrière.
Sont présents : MM. Charles Aublant, le capitaine de Car-
denal, Louis Didon, Dujarric-Descoinbes, Jean Dupuis, le
marquis de Fayolle, Féaux, Fourgeaud, le docteur Charles
Lafon, Géraud Lavergne, Manhès, Renri Millet, le colonel de
Montifault, Gabriel Pasquet, du Pavillon, Ribetle, Eugene
Roux et Villepelet.
Se font excuser MM. de Biran, Charles Durand et Délugin.
Le procès-verbal du 8 mai est lu et adopté.
M. LE PRÉSIDENT nous rappelle qu'aux termes de l'article 8
de nos statuts, il y a lieu je procéder aujourd'hui à l'élection
des membres du bureau soumis à la réélection, leurs pou-
voirs étant épuisés. Il invite nos confrères présents à venir
voter immédiatement pour ne pas troubler l'ordre de la
séance et quoique l'urne doive rester ouverte jusqu'à la fin
pour les retardataires.
Chacun apporte successivement son bulletin de vote.
Notre bibliothèque a recu, depuis les premiers jours du
mois, les ouvrages suivants :
De l’Institut Smithsonien une plaquette tirée du Rapport
de 1911, Sir Joseph Dallon Hooker, 1817-1911, by lieut.-col.
D. Prain, director of the Royal Botanic Gardens, Kew, in-8°
16
— 238 —
avec un portrait, Washington, government printing office ;
Bulletin trimestriel de la Societé des Anliquaires de Picardie,
année 1913, 1* trimestre, in-8° avec planches, Amiens, impri-
merie Yvertet Tellier ;
Un numéro spécimen do la Revue Epigraphique, qui vient de
paraitre, publiée sous la direction de Emile Espérandieu, cor-
respondant de l'Institut, et Adolphe Reinach, ancien membre
de l'icole francaise d'Athènes, nouvelle série, tome [,janvier-
avril 1913, in-8° avec illustrations, Paris, Ernest Leroux, édi-
teur ;
Mémoires de la Société Eduenne, nouvelle série, tome XL, un
volume broché in-8° avec planches, Autun, imprimerie De-
jussieu et Demasv, 1912 ;
Bulletin de l'Union des syndicals agricoles du Périgord et du
Limousin, n° à, 10 mai 1913, in-8, Périgueux, imprimerie
Cassard frères ;
Lou Bournat, bulletin de l'Ecole félibréenne du Périgord,
tome V, 17° livraison, mai 1913, in-8°, Périgueux, imprimerie
vassard frères ; contenant une biographie de Lucinde Para-
dol, de la Comédie francaise (1798-1813) par M. Joseph Du-
rieux, avec son portrait fourni par M. Ile colonel de Monti-
fault; et la suite de Lous counteis de la Grabielou par M. Borne :
Revue de l'Agenais, bulletin de la Société d'agriculture, scien-
ces et arts d'Agen, 40° année, mars-avril 1913, in-8° avec un
portrait, Agen, Imprimerie Modcrne (association ouvricre) ;
où dans un article sur Montaut par M. Benaben, est indiqué
p. 171 :
Montaut à la Quinta, pres Issiweac (Dordogne) avait aussi un sei-
gneur. Eugene de Montaut, seigneur de Saint-Front, rendit hommage
au comte de Périgord. (Archives de Pau. E. 611) :
Bulletin de la Société de Bordu, Dax (Landes), 37° année (1913),
Le" trimestre, in-8° avec un portrait, Dax, imprimerie Labe-
que ;
Un numéro du 18 mai du journal L'Adour, où est publiée
notre circulire relative au Congrès des Sociétés du Sud-
Ouest, qui doit se tenir à Périgueux à la fin de juillet ;
Bulletin de Biurrils- Association, Société des sciences, lettres
— 239 —
et arts, 18° année n° 4, avril 1918, in-8° avec planches, Biar.
ritz, typographie Soulé ;
Bulletin de la Sociélé archéologique de Provence, année 1912,
n° 18, in-8° avec planches, Marseille, imprimerie Barlatlier ;
Bullelin de lu Société lilléraire, historique el archéologique de
Lyon, juillet-déceinbre 1912, in-8°, Lyon, imprimerie Jeanniu
à Trévoux ;
De M. Dubut, sa brochure sur les Evénements religieux dans
le Ribéracois pendant la Révolution francaise, troubles et
émeutes, in-12, Ribérac, imprimerie Gabriel Langaret ;
Et de M. Dujarric-Descombes, le journal Le Périgourdin de
Paris, du 41 mai 1913, qui contient son article sur le Suicide
du Conventionnel Lidon à Terrasson, et le tiré à part de son mé-
moire sur La Danse en Périgord, in-8° avec deux planches, Pé-
rigueux, imprimerie Ribes.
Des remerciments sont votés aux donateurs.
En s'excusant de ne pas assister à la réunion, M. Charles
DuRrAND écrit au Président :
« Le service des fouilles de Vésone a, ainsi que vous le
savez, reconau sur toule sa longueur l'aqueduc qui, de Grand-
Font, amenait les eaux à Vésone.
» Quelques détails restaient toutefois à reconnaître ct cette
reconnaissance m'a permis de faire à l'Amourat la plus inté-
ressante des découvertes.
« L'Amourat est une des sources qui alimentaient l'aqueduc
et je désirais retrouver son exutoire antique, le point d'émer-
gence actuel de cette source 8e trouvant à 4 m. 50 environ en
contre-bas du radier de l’'aqueduc.
_ L’Amourat est exactement situé à la borne 57 de la route
de Lyon à Bordeaux et là une sorte d’enlonnoir au pied de la
montagne, paraissant fait de main d'homme, avait attiré mon
attention.
» La route en ce point longe ou emprunte l'assiette de l'aque-
duc qui lors de la construction de celle-ci, en 1813, — Îles
ingénieurs de cette époque n'étant pas archéologues — le
détruisirent en partie.
— 910 —
» Je partis alors sur cette donnte que l'aqueduc devait lon-
ger la roule au droit de la borne 57, face à la source actuelle
de l’'Amourat, et qu'un branchement special devait amener
les eaux de cette source à la conduite principale.
» Une premiere fouille ne donna aueun résultat.
» Mais en élendant la recherche vers l'amont, un fragment
de radier fut découvert et ce radier se dirigeait perpendicu:
lairement à la route, directement sur la montagne. Un peu
plus loin le radier était surmonté de débris de piédroits, puis
de ses piédroits entiers et enfin apparut une section complète
de l’'aqueduc avec ses dalles recouvertes de la chape qui a
été rencontrée partout où cet ouvrage a été trouvé intact.
» Je supposai tout d'abord que ce conduit était le branche-
ment cherché ; mais en continuant la fouille, je reconnus vite
que l'aqueduc, par une courbe à court rayon, venait s'adosser
à la montagne entaillée pour le recevoir, puis reprenait, en
affectant dans son ensemble la forme d'un « chapeau de gen-
darme » la direction de la ligne longeant la roûte.
» On se trouvait donc là, non pas en présence d'un bran-
chement, mais d'une inflexion de la conduite principale que
seule pouvait motiver l'intention du constructeur, de prendre
à leur griffon même les eaux de la source de l’'Amourat.
» J'espérai pouvoir mettre au jour les travaux de captage ;
mais au droit même de la source, un effondrement ancien
avait certainement modifié le sous-sol. La conduite en effet
sous la charge supérieure de l'éboulis (nos sondages ont
jusqu’à 3 m. 50 de profondeur) avait cédé, se brisant au point
de moindre résistance, c'est-à-dire au niveau du radier et en
laissant plaqué à la roche le piédroit qui y élait adossé. Le
complément de l'ouvrage s'était cflondré verticalement sur
une hauteur d'environ 0 2. 50, en eutrainant les dalles de
couverture et leur chape rompues au droit du vide de l'aque-
duc.
» Je pense bien que ces travaux, quoique déformés et peut-
être ruinés, existent encore sous les terres, et mon désir était
grand de les rechercher, bien que, dans mon esprit, aucun
doute ne subsistât au sujet de l’utilisation antique des eaux de
l'Amourat. Mais des déblais très importants étaient à exécu-
eo
ter et malheureusement nos crédits limités ne s'y prétaient
pas. Je me suis donc contenté d’une très suftisante quasi cer-
titude.
» Au surplus M. Deschamps, maire de Boulazac et proprié-
taire du sol, a exprimé le désir de conserver à découvert
l'aqueduc ainsi mis au jour, et on ne saurait, je pense, trop le
féliciter de cette décision.
» J'ai pensé, mon cher Président, que ces quelques détails
— en attendant le compte-rendu plus complet des fouilles —
pourraient intéresser la Société, et en m’excusant de ne pou-
voir les lui transmettre moi-même, je me fais un plaisir de
vous les écrire en vous priant de vouloir bien, si vous êtes de
mon avis, lui en donner communication ».
L'assemblée est intéressée par le récit de cette découverte
de monuments romains.
De son côté M. Joseph MaLLaT écrit également au Prési-
dent sur ce qu’il appelle « Un sceau anonyme ».
» Le petit objet dit-il, qui, par un pur effet du hasard tomba
en ma possession, il y a une vingtaine d'années, aurait une
certaine valeur documentaire s’il jouissait d’une identité pré-
cise. Cependant, malgré son anonymat, bien fait pour exer-
cer la sagacité des archéologues, il me paraît mériter une
description un peu détaillée.
» C'est une indigente matrice de cachet ou de sceau à la
cire, à deux empreintes, grossièrement taillée dans un mor-
ceau de bois dur, peut-être du noyer (4). Par sa forme naïve
et peu a main, on voit tout d'abord qu'il estl’œuvre d’un sculp-
teur inexpérimenté. La tige de 0"11 de hauteur et de 0.20 de
diamètre moyen n'est point tournée. Elle a été taillée à la
lame et finie à la râpe. Les extrémités, coupées en biseau pour
donner un champ plus étendu à la gravure, n'ont même pas
élé planées et attestent le manque d'habitude de ce genre de
travaux chez celui qui l'exécuta. Quant à la gravure, quoique
grossière, elle doit avoir coûté bien de la peine à celui qui en
(1) De très larges taches d'encre qui le recouvrent en grande partie ne per-
mettent pas de reconnaitre la texture du bois.
— 242 —
fut l'artisan et la fit au moyen d'une simple lame de couleau.
Jl ne saurait y avoir de doute à ce sujet.
» Ce sigillum a-t-il beaucoup servi ?
» C'est peu probable, car il devait mal démouler et les frag-
ments de cire d'Espagne, qui restent attachés au fond de ses
creux raboteux, lémoignent des ennuis que son usage dut
causer à celui qui l'emplova.
» Quel âge peut-on lui attribuer ?
» [l'est ancicn. La personne qui mcle donna était très âgée.
Elle l'avait loujours vu dans le même coin du tiroir où sa
famille conservait ses papiers précieux. Elle ne connaissait
aucun fait susceptible de déchirer le voile de mystère qui en-
tourait ce bout de bois auquel elle n’attachait aucune valeur
et dont elle ignoraitmême l'usage. Cette personne appartenait
à une famille mi-nontronnaise, mi-limousine et habitait sur
les confins de la Dordogne.
» L'une des matrices de ce sceau (1) donne pour empreinte
le monogramme du Christ ou plutôt les troislettres IHS, celle
du milieu surmontée d'une croix. Au dessous, deux clous à
tèle conique dont les pointes convergent vers le bas. Entr'eux,
quelque chose qui peut avoir voulu être un cœur, le tout,
entouré de rayons ou, pour parler le langage héraldique,
d'une gloire.
» Ces attributs, présentés de facon exactement semblable
sont depuis bien longtemps sinon les armes, du moins l'in-
signe d'un certain nombre de maisons religieuses d'enseigne-
ment, tout comme A.M.D.G. fut l'insigne de la Compagnie
de Jésus et J. M. J. celle des disciples de J.-B. de La Salle.
» De nombreuses paroisses emploient des sceaux qui n'ont
pas d'autre motif au centre de Icur exergue.
» L'empreinte de l'autre malrice de ce cachet, nous pour-
rions dire le contre-scear, est également ovale, mais plus
allongée de 0,043"" sur 0,028. Son champ est coupé d’une tra-
verse aux deux tiers de la hauteur. La partie supérieure re-
présente une mitre sans orncment, accostée de deux crosses,
(4) Ovale de 0,036" sur 0,0%.
Te 5 te mr
— 213 —
les volutes tournés en dehors. La mitre est surmontée d'une
fleur irrégulière à six pétales.
» La partieinférieure représente un niveau triangulaire bien
caractérisé, accompagné, à droite et à gauche, de deux gros
points.
» Après celte description, se pose de nouveau et plus pi-
quante que jamais la question : À qui appartient cet objet ?
» À quelque pauvre prieur-curé ?
» Faut-il jamais prieur si pauvre qu'il n'eùût un cachet gravé
dans le cuivre ?
» Eh ! qui sait ? Et si je ne craignais de passer pour un
imaginatif, je ne répugnerais pas à dire qu’il y eut peut-être,
pendant la tourmente révolutionnaire, parmi ces curés pros-
crits qui, ainsi que les apôtres traqués aux premiers siècles
du christianisme, exerçaient leur ministère au plus sombre
des forêts, célébraient la messe dans les clairières, mariaient
et baptisaient dans les grottes souterraines, il püt se trouver,
dis-je, quelqu'un de ces hommes à la foi vive qui, ayant
égaré ou oublié d'emporter le cachet qui lui servait à authen-
tiquer les certificats des actes de son ministère, s'ingénia à
en façonner un dans un morceau de bois.
» Et celte seule supposition suffit pour rendre vénérable à
mes yeux celte relique anonyme et, la contemplant, je me
demande si elle ne fut pas l'œuvre d’un martyr confesseur
de la foi ».
M. LE PRÉSIDENT et plusieurs de nos confrères seraient
conduits à voir simplement, en ce petit objet de bois, une
marque semblable à certain moule de pâtissier.
M. Mallat veut bien l’offrir au Muste.
M. le Conservateur l’en remercie.
M. Dipon fait passer ensuite sous nos yeux un grand nom-
bre de fragments de poterie et de verrerie qu'il est allé re-
recueillir lui-même dans les décombres provenant de la dé-
molition dela maison patrimoniale des de Bertin, située au
coin de la rue Aubergerieet de la rue Taillefer. Ces fragments
se composent de toute sorte d’ustensiles de ménage en pote-
— 944 —
rie peinte, de verrerie d’Angoulème ou de Venise du xvr*
siècle, bouchons de carafes, coquetiers, de petits pots d'on-
guents, de morceaux de réchaud, de bouteilles d'encre, etc.
M. Didon offre le tout au Musée.
M. le Conservaleur remercie vivement M. Didon.
De son côte, notre ancien confrère M. Roger DROUAULT, qui
quitte Nonlron pour aller à Aubusson, donne à nos archives,
cinq pièces dont trois sur parchemin :
Une pièce sur parchemin,manuserile de la chancellerie pon-
lficale, de 1779, qui est une dispense pour mariage entre
parents consanguins, Jeannic Luguetl et Marie-Thérése Chas.
SaigNON ; |
Deux pieces sur parchemin, qui sont des provisions d'oflices
de notaires accordees, l'une en 1610, à M° Gérault Gaultier, no-
taire au comte de Périgord et vicomté de Limoges ; l'autre,
en 1787, au sieur Marc-Antoine Rastineaux, de la ville de
Nontron, pour remplir ses fonctions dans l'étendue des terres
et juridictions de Nontron et du Bourdeix et leurs dépendances.
Ces dernières provisions sont octroyées par Louis-Gabriel de
Laramiere, chevalier, comte de Laramière, baron de Champ:
niers, seigneur de Pivgut, Pluviers, St-Barthélemy, St-Etienne
le Droux, Peuchärneau et autres lieux, agissant pour messire
Paul-Marie-Arnaud de Lavie, chevalier, conseiller du Roi,
baron de Nontron, marquis du Bourdeix, etc ;
Un placard imprimé de l’imprimerie Martial Barbou, à Limo-
ges, qui servait de chemise à des minutes de notaires, et qui
est l'annonce d'un exercice littéraire sur l'histoire sacrée et
la géographie soutenu à Nontron, le 22 septembre 1760, à
deux heures, par les élèves de linstitution Lavallette MM. du
Reclus, Parcelhier, Paloureau et Pastourcau de la Ménardie ;
Et un discours manuscrit prononcé en la ci-devant grande
église de Nontron ie 20 thermidor an VI.
M. l'Archivisle départemental remercicra M. Drouault.
Au moment où la ville de Ribérac vient de commémorer
l'entrée de Charles IX, notre érudit conirère M. Joseph Dc-
RIEUX voudrait nous relracer, d'après un livre imprimé en
— 245 —
1566, l'itinéraire qu'a suivi dans notre région le jeune roi
CharlesIX, au cours de ses voyages à travers la France, en vue
de connaître ses bons et loyaux sujets et « pour soi donner à
connaître à eux ».
« Parti de Lauzun le mercredi 8 août 1565, le jeune souve-
rain passa la Dordogne sur un pont de bois, tout couvert de
belle toile blanche, fit son entrée, dina et soupa à Bergerac,
« qui est une belle et bonne petite ville et première ville de
Périgord ».
» Le lendemain, il dina el coucha à Laugal, qui estun petit
château dans un bois, à quatre lieues de Bergerac, (Longua,
commune de Saint-Médard de Mussidan). Le vendredi 40 août,
il alla, en passant, faire son entrée dans la belle petite ville
de Mussidan. Au sortir d'icelle, il franchit la rivière de l'Isle et
alla dîner et coucher à Ribérac, « un beau et grand village et
château sur montagne »; pour ce jour, 4 lieues. Et le samedi,
11, il se rendit à La Rochebeaucourt, « petite ville et beau chà-
teau » ; pour ce jour également, 4 lieues. Le dimanche 12, il
demeura tout le jour audit lieu. Il entra, le 13, à Angoulême,
visita la Touvre le 16, se trouva le 18 à Chäteauneuf-sur-Cha-
rente et continua son voyage par Cognac, Saintes, Marennes,
etc. |
» Ces indications sont empruntées au Aecueil el discours du
Voycge du Roy Charles IX de ce nom, à présent régnant, en ses
pays et provinces... ès années 1564 et 1565, faict et recueilli
par Abel Jouan, l’un des serviteurs de Sa Majesté. Paris, Jean
Bonfons, 1566, petit in-8°, 80 pages.
» Outre le sûmier en sa cuisine de bouche, diverses per-
sonnes accompagnaient le Roi : si mère Catherine de Médicis
et plusieurs princes, notamment le futur Henri IV, ainsi que
des princesses et des gentilshommes.
L'assemblée avait oublié cet itinéraire de Charles IX.
M. Dusarnic croit qu'il est aussi indiqué dans les Pieces
fugilives du marquis d’Aubais.
Notre érudit confrère M. Géraud LAVERGNE nous commu-
nique ensuite une étude sur Les cabarets du Sarladais au XVII
— 215 —
siècle qui vient compléter le travail publié par M. Villepelet,
dans le Bulletin en 1909, sur les hôtelleries et cabarets péri-
gourdins de l’ancien temps. Il y joint une énumération de
documents, concernant 80 paroisses qui empruntent surtout
leur intérêt à leur caractère statistique. C'est à l'application
d'une taxe sur les cabareliers, imposée par arrêt du Conseil
du 30 juin 1693 et affermée par Michel Adam, bourgeois de
Paris, que l’on doit ces précicux renseignements. Le greffier
de la sénéchaussée de Sarlat, Jean Leydis, chargé de recou-
vrer cette aide, dut se livrer à uñe enquétc pour répartir la
taxe en question.
« Pour 80 paroisses, on compte 193 cabaretiers, traiteurs ou
aubergistes ; mais en fail il y a 11 villages absolument dé-
pourvus de cabaret, et si le voyageur peut espérer trouver
partout du pain et du vin, ilne sera logé, lui et son cheval,
qu’assez difficilement, sauf dans dix huit endroits ».
Ces remarques intéressantes seront publiées.
Le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL dit que le dernier Bullelin de 1912
de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile de France con-
tient une liste des tavernes de Paris d'après des documents
du xv'siècle.
M. LAVERGNE nous communique également deux lettres,
tirées du fonds de Mèredieu d'Ambois aux Archives de la
Dordogne, de J. Bovd, marchand de vin de Bordeaux, écrites
en 1179 et 1781, où il se plaint des conséquences de la guerre
de l'Indépendance des Etats-Unis sur le commerce des vins
de Bordeaux, qui ne se vendent pas et restent à des prix tout
à fait bas. En outre la guerre, que les Anglais ont recemment
déclarée aux Hollandais, empêche le transport par le pavillon
hollandais que les Anglais ne respectent plus. Dans le nom-
bre des vaisseaux pris Se trouve celui qui avait à bord notre
récolte de Bergerac.
Ces lettres seront aussi publiées.
En s’excusant de manquer à la séance, M. Elie DE BinAx
communique à la Société l'extrait suivant d'un ancien regis-
— 247 —
tre en sa possession, concernant la Grande Peur de 1789 à
Bergerac.
« Le 30 juillet de l’année 1739 fut principalement remarquable en ce
que, vers les neuf heures du malin, il se serait répandu une fausse
alarme dans cette ville de Bergerac, annonçant que l'ennemi, les uns
disaient les Espagnols, les autres des seigneurs attroupés, les autres
des brigands, ravageaicnt, brûlaient et saccageaient partout où ils
passaient ; que Ste-Foy élait déjà en cendres ; toutesles cloches, lantde
la ville que des paroisses voisines, se seraient mises à sonnerle tocsin.
À midi, il y avait déjà plus de douze mille hommes dans la ville ou
aux environs, armés de fusils, de faux, de haches, de fourches et gé-
.néralement de tout ce qui avait pu leur tomber sous la main, qui cou-
raient çà et là sans savoir où ils allaient. À une heure après-midi,
tout fut tranquille, parce qu'on fut assure qu'il n’y avait rien de réel.
Cette même alerte a eu lieu presque le même jour, ou tout au plus
dans deux ou trois jours de différence, dans toutes les provinces du
Nord du royaume jusqu'aux provinces du Midi, où elle n’a pu péné-
trer ».
M. de Biran offre ensuite à la bibliothèque de la Société un
exemplaire imprimé du mémoire adressé, le 10 ventôse an V,
par un grand nombre d'habitants de Bergerac au Directoire
exécutif, pour défendre l’administration municipale de cette
ville contre les accusations du parti jacobin ayant à sa tête
l'ancien conventionnel Pinet.
Puis, M. le capilaine DE CARDENAL nous rappelle que Pon-
tard avait écrit au club des Jacobins de Tulle pour faire part
de son mariage, at le président, à la suite de cette lettre,
avait été chargé de le féliciter au nom de la Société, le 8
septembre 1793.
« Au sujet de ce mariage, Jumel, vicaire général de l'évêché
de la Corrèze et membre de la Société dont il fut même le
président à un moment donné, adressa à l'évêque de la Dor-
dogne les vers suivants que M. Forot vient de publier dans
une note de son livre Le club des Jacobins de Tulle (Tulle 1912)
p. 276.
» Cette pièce avait été publiée pour la première fois dans un
journal tullois l’Observateur montagnard n° du 1° octobre 1793.
A Pierre Pontard, évéque de la lordogne, sur son mariage, par
J.-C, J.
Eh quoi ! d'honneur, sans raillerie
L'hymen te dicte ses serments !
La fulure a des yeux charmants
Enfin Pontard tu te marie
Le lieu, le jour, l'instant esl pris,
Hymen, 10, fils de Cypris,
Accourez donc troupe brillante
Du bon prélat amours et ris,
Charmez la soutane ondovante
Et folätrez dans son surplis.
Nai-je point lu qu'aux murs de Trente
Dontles saints canons sont lombés
L'Eglise un jour intolérante
Interdit l’hymen aux abbés ?
A coup sûr l'Esprit-Saint qui pense
Très sagement sur tout cela
N'honorait point de sa présence
Le sanhédrin qui proposa
Celte impolitique abstinence,
Et quand il eut d'un lon discret
Rendu cel oracle imbécile,
Les temps sont changés, un concile
Ne lutle point contre un décret ?
Poursuis donc ta noble entreprise
Trop tard hélas tu la conçus.
Des coups mortels qu'elle a revus
L'hymen eût garanti l'Eglise.
Ce sénat dont l'autorité
Ressaisit des biens solilaires
N'en doute pas, eût respecte
Des richesses héréditaires.
Son arrèt n'a deshérité
Que d'impuissants célibataires
Incroyable fatalité !
Les prètres sans la chasteté
Seraient encore propriélaires.
Toi qui n’as point à l'accuser
Des rigueurs de leur destinée
— 249 —
Dans les douceurs de l'hymeënée
Tu dois bicntôt Le reposer.
Quel sort l'attend ? quel sort prospère !
Bon mari, bon prètre, bon père
Aimant beaucoup, rimant un peu,
Unis l'autel et le Permesso
Le plaisir, la gloire et la messe,
Massillon, David et Chaulieu.
Qu'à l'inquiète jalousie
Ton cœur jamais ne soit ouvert
Ta sainte épouse est à couvert
D'une coupable fantaisie.
Abuser Messieurs les maris
N'est point rare, et même au mépris
De ces profanes Île dirai-je ?
C'est ce qui se fait sans éclat ;
Mais troubler d'un léger ébat
La couche auguste d'un prélat,
C’est commettre un noir attentat
C'est effleurer le sacrilège.
Songe surtout que désormais
Le nœud très chrétien qui l’engage,
De ton cœur léger pour jamais
Doit chasser lout penchant volage.
Ce libertin qu'on nomme Amour,
Quand son joug nous semble trop lourd,
En affranchit par un caprice,
Sur d'autres cœurs nous fait régner ;
Mais l'hymen est un bénefice
Tres difficile à résigner.
En dépouillant dernièrement le carton coté F° 8426 des Ar-
chives nationales, notre confrère M. Robert VILLEPELET à ren-
contré un extrait d’une délibération du conseil municipal de
Périgueux du 10 janvier 1806, décidant l'érection à Périgueux
d’un monument triomphal en l'honneur de Napoléon I‘ (1).
11 lui a paru intéressant d'y relever, à l'intention du Bullelin,
({) Assistaient à la séance : MM. Bethou, Moyrand, Lacrousille, Lanxude,
Dufraisse, Crémoux, Thouverez, Dubouché, Forestier, Dauriac, Ser, Mage,
Mie, Reveilhas, Germilhac, Chambon, Brothier, Conil, Cluzeau, Giry, Bel'evme
jeune et Vidal, maire.
— 950 —
quelques détails sur l'économie de ce projet, qui ne devait,
d'ailleurs, jamais aboutir.
Le conseil se proposait de commémorer l'éclatante et rapide
victoire de l'Empereur pendant la campagne de 1805. Il fallait
pour cela un monument. Mais ce monument, où le prendre,
car la ville est pauvre ? qu’à cela ne tienne, il y a des ruines à
Périgueux.
« Au milieu des monceaux d'architecture, parimi les statues, Îles
bas reliefs, les inscriptions, les mosaïques, on peut réunir les blocs
énormes d’une colonne de dix-sept mètres qui, avec le socle et le
piédestal correspondant, s'élèverait à vingt-six metres. Ce monument
triomphal, érigé au centre de la Pelouse, deviendrait l'ornement de la
ville et un objet d'admiration pour les étrangers ».
Sur cette colonne, on placerait un buste colossal de l’'Em-
pereur, buste que l’on demandera au Gouvernement.
«“ Après ce don précieux, les habitants de la Dordogne s'empresse-
ront de fournir aux frais des fouilles et de l'enlèvement de ces maté-
riaux antiques, par une souscription volontaire, les frais d’érection
de la colonne devant être supportés par la commune qui en fait la dé-
dicace. Deux des faces du piédestal retraceront les fastes du Conqué-
rant, la clémence et la modération de l'Empereur. La troisième con-
tiendra les noms des souscripteurs. La quatrième enfin indiquera,
par une inscription laline, que ces augustes débris, consacrés jadis au
dieu Mars et témoins des triomphes de Césars, serviront désormais
à publier la gloire d'un Prince qui les surpasse par ses vietoires
comme par ses vertus. Ainsi, l’Antiquité sortant aujourd'hui de ses
ruines,pour transmettre aux générations à venir le nom du vainqueur
d’Austerlilz, rendra tous les siècles contemporains de la gloire de
Napoléon-le-Grand ».
L'inscription proposée étail celle-ci :
PRISCO DEO MARTI
SACRVM
NAPOLEONI MAGNO
NOV. MART.
PETROCORII GRATI
DICAVERVNT
AN. M. D.C.cC.C. VI.
[2
= O1 ==
Enfin M. Dusarnic-DESCOMBES nous signale la publication
que poursuit, à d'assez longs intervalles, le journal Le Matin,
sous la rubrique : « Contes des mille et un matins », du Car-
net du capitaine Damploux.
« Get officier, de Saint-Jean-de-Côle, ayant obtenu du prince
Eugène, le & février 1813, un congé de semestre à cause de
ses blessures, retourna, dans la seconde moitié du mois sui-
vant, au pays natal. Les deux derniers extraits, parus dans Le
Matin, sont remplis de détails curieux à plus d’un titre.
» Le premier est consacré à la relation d’un jour de foire ou
de marché, à Périgueux, vers la fin d'avril. Damploux, qui y
était venu pour vendre une paire de bœufs et des canards,
s'étonne « de trouver si peu de monde sur le Coderc ». Il dé-
peint les femmes vendant leur beurre et leur volaille, et ra-
conte son déjeuner à l'auberge du Chêne Vert, où on lui servit
« l'omelette au lard, de la daube, poulet à la poële, grillades,
le confit, un pâté, du vin de Bergerac ». L'aubergiste, le père
S., « est soucieux et quasi muet. Peut-être un neveu, un cou-
sin, resté en Russie. Non. — Triste foire, grogne-t-il. Ce
n'est plus ca !.. »
_ » Le mémorialiste nous fait enfin assister à son entrevue
avec le baron Maurice, qui, ayant appris son arrivée, l'avait
fait mander à la préfecture par un gendarme. Celui-ci fait un
pressant appel à son concours pour la levée des Gardes d’hon-
neur, « quine va pas sans difficulté ». Le Préfet serait heu-
reux si un officier, qui vient de l’armée, qui a vu, voulait ex-
pliquer à certains jeunes gens les avantages promis par l'Em.
pereur à ses Gardes d'honneur. « Vous comprenez, dit-il au
capitaine, j'ai bien assez d'ennuis avec ces sacrés conscrits….
Et je voudrais avoir un bon département !...»
» Dans le second extrait, Damploux nous initie à l'état d’es-
prit des paysans au milieu desquels il vit, et fait connaitre le
mauvais effet produit par les nouvelles levées d'hommes et
par la guerre qui recommence en Allemagne.
» Ce carnet ne peut manquer d'intéresser les compatriotes
de son rédacteur. Il serait à souhaiter que tous les extraits
donnés ou restant à donner par Le Matin fussent réunis en une
brochure ».
_— 959 —
ll reste à procéder à l'élection d’un candidat qui demande à
entrer dans notre compagnie.
Après un vote à main levée, M. le Président déclare admis
membre titulaire de la Sociité historique et archéologique du
Périgord :
M. Louis Puigaraun, docteur en droit, grefficr en chef du
Tribunal civil de Nontron, y demeurant rue Notre-Dame,
présenté par M. Dujarric-Descombes et M. Charles Aublant.
Après un dernier appel aux votants, M. LE PRÉSIDENT dé-
clare clos le scrutin pour l'élection du bureau el procède au
dépouillement des bulletins qui donne les résultats suivants :
Sont élus pour 1913-1914 :
Président : M. le marquis de Fayolle ;
Vice-présidents : pour l'arr' de Périgueux, M. Ch. Durand ;
_ Bergerac, M. Élie de Biran :
— Nontron, M. Lespinas;
— Ribérac, M. Dujarric-Des-
combes ;
— Sarlat, M.le vicomte Gaston
de Gérard ;
Secrélaire yénéral : M. Villepelct ;
Secrélaire-ad joint : M. Charles Aublant ;
Trésorier : M. Feéaux.
M. LE PRÉSIDENT se faisant l'interprète des sentiments du
bureau tout entier remercie l'assemblée du nouveau témoi-
gnage d'estime et de sympathie qu'elle veut bien lui donner.
Il continuera à faire de son mieux pour les mériter.
La séance est levée à dix heures et demie du soir.
Le Secrétaire général, Le Président,
FERN. VILLEPELET. M'° DE FAYOLLE.
: 4
ALL
= JS ee
Séance du jeudi 3 juillet 1913.
Présidence de M. le marquis de FAYOLLE,
président.
La séance est ouverte à midi et demi dans la salle du
Chàteau-Barrière.
Sont présents : MM. Charles Aublant, Dubut, Dujarric-
Descombes, le marquis de Fayolle, Féaux, Gabriel Lafon, le
colonel de Moulifault, le docteur Moreaud, Jules Pellisson,
Ribette et Villepelet.
MM. de Biran et de Saint-Saud se font excuser.
Le procès-verbal de l'assemblée générale du 27 mai est lu
et adopié.
M. le Président nous annonce la rmort de deux de nos con-
frères : de M. BEAUDET-VITEL, ancien entrepreneur de travaux
publics, qui a pris des dispositions généreuses à notre égard
cn chargeant ses hériliers de nous remeltre une somme de
500 francs. Il s’intéressait aux vieux monuments; il avait
coutribué, dans la mesure de ses moyens, à la conservation
et à La restauration de l’ancien pont de Terrasson, et il avait
donné au Musée le plan du cluseau silué sous l'église de Beau-
regard.
Notre autre confrère M. CRÉDoT, récemment décédé à Arca -
chon où il était journaliste, s'intéressait également aux
vieilles choses, aux livres et aux papiers. Il s'était rendu
acquéreur des papiers de l'abbé Audierne : la Société les lui
acheta pour les offrir aux Archives du département. Il avait
été pendant quelques années secrétaire-adjoint de la Sociélé
et il est l’auteur d’un ouvrage sur Pontard, évêque conslitu-
tionnel de la Dordogne.
L'assemblée exprime de sympathiques regrets.
Notre bibliothèque a recu, pendant le mois de juin, les
ouvrages suivants :
De la Société royale d'Archéologie de Bruxelles, une pla-
quette sur papier de fil, in-8° carré, XÂV années d'aclivile,
17
dt
1887-1912, avec figures, Bruxelles, Rossignol et Vandenbril,
imprimeurs, 1913 ;
Bulletin de l'Académie royale d'Archéologie de Belgique,
1912, IV, un fascicule in-8° avec une planche, Anvers, impri-
merie Van Hille de Backer, 1913 ;
Les Cathédralss de France publiées par MM. de Baudot et
Perrault-Dabot, fascicules 6 ct 7, in-folio, planches en porte-
feuille, Paris, librairies Laurens et Charles Schmid, éditeurs ;
Comptes rendus des séances de l'année 1913 de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, bulletin de mars-avril, in-8°,
Paris, librairie Auguste Picard ; contenant, p. 424, une com-
munication de MM. le docteur Capitan, Pevrony et Bouysso-
nie, sur L'art des cavernes : les dernicres découvertes faites en
Dordogne ;
Bulletin de la Sociele nalionale des Antiquaires de France,
3912, un volume broché in-8, avec illustrations, Paris,
Klincksieck, libraire ;
Congres archéologique de France, LXXVHE session Lenue à
Reims en 1914 par la Société française d'Archéologie, tome f"
Guide du Congrès, tome II Procès-verbaux et Mémoires, deux
volumes brochés in-8° avec de nombreuses illustrations, Pa-
ris, Picard, libraire; Caen, Delesques, imprimeur-éditeur,
1919;
Bibliotheque de l'Ecole des Chartes, iome LXXIV, {re et 2° li-
vraisons, janviecr-avril 1913, un fascicule in-8°, Paris, librairie
Auguste Picard ; contenant, p. 137, un compte-rendu biblio-
graphique par M. Ernest Langlois du Diclionnaire élymologique
de la langue francaise de notre savant confrère M. Léon
Clédat;
Bulletin el Mémoires de la Socielé archéologique du departe-
ment d'Ille-et- Viluine, Loime XLIT (2° partie), un fascicule in-8°,
Rennes, imprimerie du « Journal de Rennes »;
Bulletin de la Sociélé archéologique et historique du Limousin,
tome LXIT, 2 livraison. in-8, avec planches, Limoges, impri-
merie Ducourtieux et Gout; conlenant, p. 237, une nouvelle
série de Mélanges d'archeologie limousine, par notre érudit
compatriote M. Franck Delage; et, p. 436, Deux documents
concernant l'abbé Nadaud, fournis par M. Roger Drouault, le
—— 2,0) ——
procès-verbal de la prise de possession de la cure et de l’église
de Teyjat, à la date du 2 janvier 1754, et son testament ologra-
phe en date du 10 août 1755;
Bulletin de l'Union des syndicals agricoles du Périgord et du
Limousin, n° 6, 10 juin 1913, in-8°, Périgueux, imprimerie
Cassard frères ; |
Bulletin de la Société des lettres, sciences el arts de la Corréxe,
2° livraison, 1913, avril-mai-juin, in-8°, Tulle, imprimerie du
« Corrézien Républicain » ;
Lou Bournat, bulletin mensuel de l'Ecole félibréenne du
Périgord, tome V, 18° livraison, juin 1913, in-8°, Périgueux,
imprimerie Cassard frèrss ; contenant un résumé de l’histoire
de Montignac-le-Comte par M. Géraud Lavergne, et la suite de
Lous Counteis de la Grabielou par M. Borne;
Revue de Saintonge et d'Aunis, bulletin de la Société des
Archives historiques, XX XIII volume, 8° livraison, {+ juin
1913, in-8°, Saintes, librairie Prévost ;
De M. le Maire de la ville de Bordeaux, le tome III de
l'inventaire sommaire des archives municipales, Période.
révolutionnaire ({789-an VIIT), par Gaston Ducaunnès-Duval,
archiviste de la ville, un volume broché in-4°, Bordeaux,
Imprimerie nouvelle, Pech et Ci, 1913;
Bulletin mensuel de Biarril:-Association, Société des scien-
ces, lettres et arts, 18° année, n° 5, mai 1913, in-8o, Biarritz,
typographie Soulé ;
Annales du Midi, 25° année, n° 98, avril 1918, in-8, Tou-
louse, imprimerie Edouard Privat; où est publié, p. 217, le
compte rendu critique par M. Alfred Leroux du grand ouvrage
couronné par l’Académie française, Les vieilles églises de la
Gironde de M. Brutails :
Bulletin de la Sociélé d'Etudes des Hautes-Alpes, 32e année,
4° série, n° ÿ et 6, premier et deuxième trimestres 1913, deux
fascicules in-8°, Gap, Louis Jean el Peyrot, imprimeurs ;
De la Ci° du chemin de fer d’Orleans, son guide illustré par
Fraipont, Auvergne et Limousin, histoire, tableaux pittores-
ques, poésies, chansons populaires, contes et légendes, avec
une préface el des notes par Ad. van Bever, in-8°, édité par la
Cie des chemins de fer de Paris à Orléans;
= 056:—
De M. Edouard Decoux-Lagoutte, maire de Trélissac, sa
brochure De la faillite du Régime Parlementaire, nécessité du
relour au principe d'aulorité, in-8, Périgucux, imprimerie
Ribes, 1913;
Le journal Le Périgourdin de Paris, du & juin, contenant la
suite de l'étude de M. Gabriel Lafon sur Montignac-le-Comle :
Et de M. Dujarric-Descombes, le Journal de Ribérac, du 27
juin, qui publie son article sur Joseph Poincaré en Périgord.
bes remerciements sont votes aux donateurs.
Mme Gabriel Charavav nous envoie sa Revue des Autographes
de juin et de juillet, dans lesquelles on retrouve des souve:
nirs périgourdins. Dans la premiere :
{° Une pièce signée à Périgueux le 10 octobre 1766 par
l'évèque Jean-Chrétien Macheco de Prémeaux ;
2o Une pièce latine sur vélin, datée de Châleau-Bouchet,
1327, qui est le testament de Jeanne de Levssine, veuve
d'Etienne de La Borderie ;
Dans la seconde :
4e Unc lettre du général Armand, vicomte de Bclzunce, au
comte de Langeron, au Cap, du 18 mars 1763, datée Aubrou
(Saint-Domingue);
2° Deux lettres datées de Paris, 10 mars 1822 et 15 décembre
1823, de Michel-Francçois Diamame-Demartrais, ancien profes-
seur à l'école centrale de la Dordogac, peintre et graveur
francais distingue, relatives à ses vues à Paris ;
8& Une pièce signée par Jacques Pinet aîné, député de la
Dordogne à la Convention, comme délégué près l'armée des
Pyrénées-Occidentales et datée de Sainte-Foy le 27 brumaire
an IL. «Il prie et ne requiert point {car il sait que la réquisi-
» tion n'est pas nécessaire) la municipalité sans culote de
» Sainte-Foy de lui fournir sur le champ pour aller à Berge-
» rac trois chevaux avec leurs selles et leurs brides ; »
4° Une pièce signée au camp de Marly le 23 février 1704 par
le général Louis-Charles d'Iautefort, marquis de Surville,
gouverneur de Tournai.
M. PurBaraub, élu membre lilulaire dans la dernière réu-
nion, adresse ses remerciements à la Societé.
site
Le Secrétaire général a la satisfaction d'apprendre à l'assem-
blée que notre savant confrère M. Léon CLÉDAT vient d'obte-
nir récemment de l’Académie Française un prix Saintour de
1.000 francs pour son Dictionnaire étymologiqne de la langue
française.
L'assemblée lui vole de sincères félicitations.
M. le Ministre des Beaux Arts a informé M. le Président
qu'il mettait à sa disposition une somme de 300 francs pour
les fouilles à entreprendre au village de Goulas près Nontron.
Le Secrétaire général rappelle au Président qu'il a été
choisi pour être notre délégué au Congrès de Gand le ÿ août.
M. le Président ne l'oublie pas. A ce propos, il revient du
Congrès de la Société francaise d'Archéologie et il nous donne
quelques détails intéressants sur les monuments qu’il a visités
à Moulins, Ebreuil, Riom, Mauzat, Paray-le-Monial, Cluny,
Nevers, Prémery, Varzy, La Charité, Saint-Satur et Sancerre.
L'Associalion française pour l'avancement des sciences
nous envoie une circulaire, en date du 15 juin, pour nous
faire connaître les moyens de resserrer les liens intellectuels
entre toutes les personnes qui, en France, s'occupent à un
degré quelconque de science. Les deux moyens scraient :
1° des cartes impersonnelles de membres associés à toute
Société savante qui en fera la demande ; 2° des conférences
que l'Association se chargerait de faire faire par des savants
compétents.
La Sociélé examinera quelle suite pourrait être donnée à
ces propositions.
M. le colonel DE MOoNTIFAULT à en sa possession une petite
plaque de verre qui pourrait être un des ornements du tom-
beau de saint Front par Guinamond, moine de La Chaise-
Dieu ; il voudrait voir quelque fragment du mêms monument
qui pourrait lui servir de pièce de comparaison.
M. le Conservaleur dit qu'il y a, en effet, au Musée, un
fragment en verre représentant un ange qu'on attribue à ce
monument.
_ DR
M. Dusanric-DESCONRES offre au Musre une belle thèse espa-
gnole de 1729 imprimée sur de la soie jaune avec encadre-
ment noir.
M. le Conservateur du Musée le remercie.
Jl nous rappelle ensuile que, dans la séance du 1° février
1912, il a fourni l'analyse d’un procès-verbal, dressé à Lisle,
en 1701, à l'occasion du tirage au sort d'un soldat pour la mi-
lice. FH apporte aujourd'hui la copie de l'original, qui est en
sa possession, de l'acte de nomination des milices pour Bras-
sac, en l’année 1691.
Il constale cette dilference centre les opérations, dans ces
deux paroisses voisines. A Lisle, le sort désigne, parmi les
jeunes gens dont les consuls ont dressé la liste, celui qui doit
étre enrôûlé. A Brassac, ce sont les syndics et cotisaleurs qui
désignent eux-mèmes les soldats, qui auront à se mettre à la
disposilion du capitaine des milices et à recevoir ses ordres.
Cet acte sera également inséré dans le Bulletin.
Notre zélé confrere M. Joseph Duriecx veut bien nous
signaler un récent travail de M. Georges Berthomier sur les
Régiments de Saint Germain Peaupré (Limoges, Ducourtieux,
1913, in-8° de 140 pages, extrait du Bulletin de la Société ar-
chéologique et historique du Limousin), où se trouvent di-
verses indications concernant des Périgourdins.
« Un régiment d'infanterie de ce nom, créé en 1702 et in-
corporé dans le régiment de Picardie en 1715, comptait deux
officiers natifs du château de Losse : le capitaine vicomte de
Losse, commandant de compagnie depuis 1502, entré primi-
tivement aux Gardes du corps du Roi, mais trouvé alors trop
jeune, étant né en 1635, et le sous-lieutenant de Losse, né en
1689) servant au régiment depuis 1708, « avant du bien et de
condition, joli et bon à devenir capilainc, si jeune qu'on ne
sait ce qu’il sera ».
» À la compagnie de Losse servait le soldat Jérôme Agel-
land dit Labory, originaire de Vallengaud, évêché de Sarlat
(probablement Valojoux, canton de Montignac), qui fut arrêté
en 1705 par l'exempt du prévôt de Longwy comme coupable
— 959 —
de désertion. Au major chargé de l'enquête, Labory répondit
qu'il cherchait un endroit dans les terres de Lorraine où il
pt travailler et gagner quelques écus pour retourner chez
lui dans le Périgord. Les témoins entendus déclarèrent qu'ils
ignoraient les motifs de cette désertion, qu'ils n'avaient pas
remarqué que le capitaine eût chagriné le soldat et qu’ils con-
naissaient l'accusé, comme fable d'esprit ou tout au moins
ne raisonnant pas en homme bien sensé. Labory, condamné
par le conseil de guerre au camp de Neerhick, subit la dégra-
dation des armes et les peines de l'ordonnance : on lui coupa
le nez et les oreilles, on lui appliqua sur les deux joues la
fleur de lys ardente, et il fut conduit sur les galères du Roi
comme forçat à perpétuité.
» Un régiment de cavalerie de Saint-Germain Beaupré
exista à la même époque, de 1704 à 1717. Son major à partir
de 1709 s'appelait Jacques de Mares, ancien volontaire aux
régiments de Mélac ct de Montgomery, ex-aide major au régi-
ment de Larrard, qui avait combattu en Flandre, Italie et
Aragon. Il y avail aussi le capitaine Jean Denois, volontaire
de 1694 et capitaine depuis 1703. Tous les deux étaient nés à
Montcaret, juridiction de Montrevel en Périgord, diocèse de
Périgueux. »
A l’occasion du voyage problémalique de Joseph IT, empe-
reur d'Autriche, en Périgord, dont il a été parlé page 109 du
présent Bullelin, notre confrère M. DE Saivr Saup nous fait
connaître que ce voyage n'est pas si douteux que cela.
D'après diverses réponses insérées dans l'Intermédiaire des
Chercheurs, à la suite de la question posée par lui, il résulte
bien qu’en 1777 Joseph de Habsbourg fit un voyage incognito
en France. Il se présentait souvent sous le nom de comte de
Falkenstein.
« Voici ce qui est connu de son itinéraire : 18 avril, Stras-
bourg ; puis Paris qu'il quitte le 31 mai ; Rouen; Caen. Le
3 juin, Dol en Bretagne. En quittant la Bretagne, il se rend à
Saumur, puis à Tours et La Rochelle. Un curieux petit livre
intitulé : Anecdotes intéressantes et historiques de l'Illustre
Voyageur, pendant son séjour a Paris. Dédiées a la Reine, a
— 9650 —
comme émprhnalur la date du 9 juillet 1777; il se terminepar
cette phrase : « Bordeaux et Marseille ne devaient pas être
» oubliés sur la carte du Prince... il sortira du royaume par
» Geneve. »
» Puisqu'en quittant La Rochelle il comptait passer par
Bordeaux, puis se diriger vers l'Est, il n’y a rien d'impossible
à ce qu'il füt le 18 juillet près de Sarlat. « Sa visite à Biron
» s'explique d'autant mieux, dit l'Intermediaire, que, pendant
» son séjour à Paris, il avait témoigné au maréchal de Biron
» touto sa salisfaction à la suite des exercices exécutés au
» Champ de Mars par le régiment des Gardes Françaises. .…
» Quant à l'aventure arrivée au château de Meyssès, elle se
» place logiquement à la date indiquée et s'accorde tout à
» fait avec la tournure d'esprit du personnage. En effet, les
» historiettes de ce genre abondent dans le cours de la rela-
» tion que je possède... » (Ges lignes sont signées Cardenal
et émanent peut-être de notre érudit confrère.)
» En résumé, il est très possible, sinon probable, que
amusante mystification du châleau de Meyssès est exacte.
M. de Saint Saud a interrogé la famille de Labrousse à ce su-
jet ; mais il n’a pas été honoré d'une réponse. »
M. Robert ViLLEPELET nous apprend qu'il a retrouvé dans
les papiers du Ministère de la Police générale, aujourd'hui
aux Archives nationales, une lettre du Périgourdin Roux-
Fazillac, l’ancien conventionnel, et il nous en envoie la co-
pie. Gette lettre, classée dans la liasse F°8426, fut écrile sous
le premier Empire, à une époque où Roux, redevenu simple
particulier et retiré dans sa propriété de Fazillac, commune
de Saint-Germain-des-Prés, payait, en subissant nombre
d'avanies de la part de son voisinage, la notoriété qu'il te-
nait de son passé révolutionnaire. Ne s’avisail-on pas de pré -
tendre indüment que ses chiens élaient enragés ? Roux, qui
venait d’essuyer de la part du Journal de l'Empire, ancètre des
sages Débuls, une attaque relative, probablement, à sa tra-
duction de l'Histoire de la guerre d'Allemagne pendant la
guerre de Sept Ans, parue en l’an XI, vovait déjà tout le parti
que le rédacteur de la feuille officielle pourrait tirer de cette
— 961 —
imputation. Celui-ci aurait alors beau jeu pour prétendre qué
la rage venait à ces innocentes bètes de Roux lui-même.
Roux-Fazillac écrivit donc à Réal, l'un des quatre conseillers
d'Etat chargés de la police de l'Empire, qu'il avait dû connaî-
tre sous la Révolution, au moment où Réal, ami de Danton,
exerçait à Paris une magistrature importante, pour le prier
de le garantir contre les morsures de la presse. Voici ce do-
.cument qui, on peut le constater, exprime assez bien le ca-
ractère ferme et digne de notre compatriote :
De la campagne pres Excideuil, département de la Dordogne.
le 1°r décembre 1806.
Monsieur le Conseiller d'Etat,
Lorsque le journal empirique Vient de m'invectiver de nouveau à
l'occasion d'un ouvrage publié depuis plusieurs années et dont je ne
suis que l'éditeur, il m'est permis de supposer que la malveillance a
aussi quelque part à un bruit répandu dans cette contrée : Que (es
animaux qui veillen! à ma sureté pendant la nuil ont été atteints de la
rage, qu'ils ont fait des déyüts affreu.c sur les bestiaux el méme sur les
honines; que j'ai écrit à lous les maires des environs pour les en prévenir,
etc., etc. Les abonnés à ce journal, qui sont en grand nombre dans ce
pays, pourraient bien donner au rédacteur comme certains, des faits
qui sont peut-être l'ouvrage de leur imagination et lui, s'égayant sur
ce sujet, supposer charitablement que moi-même j'aurais été
atteint de ce mal, etc. Je me plais à croire, Monsieur, que ce dépar-
tement est un de ceux confiés à votre surveillance, et je prends la
liberté de vous écrire pour vous prévenir que tout est faur dans ces
bruits répandus avec trop de circonstances, pour ne l'être pas avec
de malignes et peut-être perfides intentions, et vous prier de me ga-
rantir au moins dans cette circonstance des effets de la rage de AMes-
sieurs de la rue des Prètres (1), car celle-là n'est pas imaginaire.
Je suis avec respect, Monsieur le Conseiller d'Etat, votre tres hum-
ble et très obéissant serviteur.
Roux (I"AZILLAC), propriélaire-agriculleur.
» Réal ne demandait pas mieux que d'obliger Roux-Fazillac.
Malheureusement il n'avait pas dans sou arrondissement de
(1) Rue des Prêtres Saint-Germain-l’Auxerrois, où, aujourd'hui encore, le
Journal des Débats a sun imprimerie el ses bureaux.
18
— 262 —
police — le premier — la Dordogne, qui ressortissail au se-
cond. Tout ce qu'il put faire fut de transmettre à son collè-
eue, en l’appuyant, la requête dont il était saisi. Nous devons
dire qu'elle n'eut, auprès de celui-ci, aucun succès. La che-
mise du dossier porte la simple mention À classer, ct l'on
sait ce que, d’après les usages administralifs, cela veut
dire.
» Cette mème liasse, soit dit en passant, contient un autre
dossier relatif à la mort au Bugue le 5 floréal an XHIF (15 mai
1805), d'un autre conventionnel Jean-René Gomaire, ancien
vicaire général constitutionnel du Finistère, représentant de
ce département à la Convention, où il siégeait sur les bancs
girondinse, ensuite député au Conseil des Cinq-Gents jusqu'en
l'an VI, époque à laquelle il vint, on ne sait trop pourquoi,
échouer au Bugue. Gomaire s'était marié durant l’accomplis-
sement de son mandat législatif. Etait-il veuf quand il se
relira au Bugue? On ne sait. Toujours est-il qu'il y vivait
dans des condilions irrégulières. Il mourut terrassé par une
attaque d'apoplexie. La personne chez quiil vivait se plaignit
au Ministre de la Police géncrale que le curé du Bugue,
M. Laporte, eût refusé de l'administrer. Une cnquète
ful prescrite qui désavour la fausselé de cette alléga-
tion. »
M. Jules PKLLISSON nous signale ensuite, dans le Gaulois du
22 juin dernier, un article de M Frédéric Masson analysant
un livre de M. Gigon, paru récemment et consacré au général
Malet, chef de la célèbre conspiration de 1812 contre Napo-
leon.
« Malet était d'une famille noble, originaire du Périgord et
qui avait constamment exercé le métier des armes. Il naquit
à Dôle (Jura), le 26 juin 1354. Nommé général de brigade,
vers 1801, il eul un commandement à Bordeaux, puis
à Périgueux, et, dès qu'il v arriva, il réclama d’abord
un congé de deux mois. I fut ensuite envoyé à Angou-
léme. » .
Notre érudit confrère nous communique aussi une lettre
autographe de sa collection dont voici la teneur :
— 963 —
Au quartier général, à Bastia. le 10 messidor an 13.
Morand, général de division, inspecteur et commandant en chef,
A Monsieur Le Uler, procureur général impérial, près le tribunal
cruninel du Liainone.
J'ai recu, Monsieur le Procureur général, votre lettre du 8 du cou-
rant ; lorsque le Gouvernement m'aura autorise à lever un bataillon
en Corse, je ne perdrai pas de vüe la recommandation que vous me
faites pour un de vos parents.
J'ay l'honneur de vous saluer. ._. MoRaAxD.
s.[Le signalaire de cette lettre est le baron Joseph Morand,
né à la Rivière, commune d'Allemans, près Ribérac, le 18
juillet 1757; mortellement blessé et fait prisonnier à Lune-
bourg, le 2 avril 1814, il mourut le 5 à Boizcenbourg.
» La Corse où il commanda pendant longtemps, compre-
nait, à la date de sa lettre, trois subdivisions de la 23° division
militaire : le Liamone, le Golo, l'Ile d'Elbe et dépendances. »
Il reste à procéder à l'élection d’un candidat qui demande à
entrer dans nolre compagnie. |
Après un vote à main levée, M. le Président déclare admis
membre titulaire de la Société historique ct archéologique du
Périgord :
M. Guillaume BEAUDET-VITEL, ancien entrepreneur de tra-
vaux publics, à Terrasson, présenté par M. Gabriel Lafon et
M. Dujarric-Descombes.
La seance est levée à lrois heures et demie.
Le Secrétaire-général, | Le Président,
FERD. ViILLE&PELET, Mie DE FayulLe.
2064: =
Seance du jeudi 4 seplembre 1913.
Présidence de M. le marquis de FAYOLLE,
président.
La séance est ouverte à midi et demi dans la salle du Chà-
teau-Barrière.
Sont présents : MM. Amadieu, le marquis de Fayolle,
Féaux, le colonel de Montifault, le docteur Moreaud, Jules
Pellisson, Ribette, le comte de Saint-Saud, Vigié et Ville-
pelet. |
Se font excuser : MM. Dujarric-Descombes, le capitaine de
vardenal et Géraud Lavergne.
Le procès-verbal de la séance de juillet est lu et adopte.
M. le Président nous annonce la mort de trois de nos confrères,
de notre savant correspondant M. Reinhold DEezeYMERIs, d'une
famille originaire du Périgord, helléniste distingué, membre
de l’Académie de Bordeaux, correspondant de l’Institut depuis
1878, auteur de plusicurs études sur les célébrités littéraires
du Périgord, Etienne de La Boëtie et Michel Montaigne. Son
discours de réception à l'Académie de Bordeaux avait pour
sujet La renaissance des lettres à Bordeaux.
Le second de nos confrères qu'on enterrait hier à Cham-
pagnac de Bel-Air est M. Albert SARLANDE, ancien député de
la Dordogne, qui s'intéressait aux choses anciennes et s'em-
ployait, quand il le pouvait, à leur conservation. Un juste
cloge de son caractere et de l'unité de sa vie a été fait sur
sa toinbe par M. Edouard Decoux Lagoutle, qui voudra bien
nous le communiquer.
Eutin, dans les premiers jours d'août, nous perdions l'érudit
Pierre MELLER, ancien vice-président de la Société des archi-
ves histeriques de la Gironde, membre associé, qui, par sa
mére, se rallachait au Périgord, aux anciens papetiers de la
vallée de la Couze.
L'assemblée exprime de sympathiques regrets.
oi —
Notre bibliothèque a recu, pendant ces deux derniers mois,
Ics ouvrages suivants :
Annuaire de la Société royale d'Archéologie de Bruxees, tome
XXIV,1918, in-8&, Bruxelles, rue Ravenstein, 3 ;
Comilé archéologique de Senlis, comptes rendus et mémoires,
5° série, tome IV, année 1912, un volume broché in-8, Senlis,
imprimerie Vigron fils, 1913 ;
Académie des Inscriptions et Belles-Leltres, comptes rendus
des séances de l’année 1913, bulletin de mai, in-8°, Paris, .
librairie Auguste Picard ; où il est relaté p. 205, que l’Acalé-
mie décerne le 1° prix Gobert à M. Brutails, pour sun ouvrage,
Les vieilles églises de la Gironde (Bordeaux, 1919, in 4);
Bulletin de la Sociélé pour la protection des paysages de lu
France, juin et juillet 1913, deux fascicules in-8°, Paris, siège
social, 26, rue de Grammont ;
Répertoire d'art et d'archéologie, 4° année, 1913, premier tri-
mestre, fascicule 16, in-4, Paris, Bibliothèque d'art ct d'ar-
chéologie, rue Spontini, 19 ;
Revue des Eludes grerques, tome XXVI, n° 417, avril-juin
1913, in-8°, avec illustrations, Paris, Ernest Leroux, éditeur ;
Mémoires el documents publiés par la Sociélé nationale des
Antiquaires de France, Mellensia VI, in-8, avec un fac-simile
et une carte, fascicule 4, Paris, Klincksicck, libraire, 1912 ;
Annales de la Société hislorique et archéologique du Gätinais,
19 et 2° trimestres de 1913, un fascicule in-8° en feuilles, Fon-
tainebleau, Maurice Bourges, imprimeur breveté ;
Bulletins de la Sociélé des Antiquaires de l'Ouest, 3° série,
tome IT, n°=11 ct 12, troisième et quatrième trimestres de
1912, deux fascicules in-8° avec planches, Poitiers, Lévrier
et Bonamy, libraires-editceurs ; le premier contient un mémoire
intéressant de M. Alfred Richard, Du caractère confessionnel
des tombes mérovingiennes du Poitou ;
Revue de Saintonge et d’Aunis, bulletin de la Société des
Archives historiques, XXXIII volume, 4° livraison, {°° août
1913, in-8°, Saintes, librairie Prévost ;
Bulletin de la Sociélé « Les Amis des sciences el arts de Roche-
chouart », lome XX, n°11, in-8°, Rochechouart, imprimerie.
Dupanier, 1912 ; |
— 266 —
Lou Bournat, bulletin mensuel de l'Ecole félibréenne du
Périgord, tome V, 19° livraison, juillet 1913, in-8°, Périgueux,
imprimerie Cassard frères ; contenant un article de M. Joua-
nel, Nos précurseurs, Jules de Termes ;
Bullelin de l'Union des syndicats agricoles du Périgord et du
Limousin, n° des 10 mai, 10 juillet ct 10 août 1913, trois
fasciculcs in-8°, Périgueux, imprimerie Cassard frères ;
Bulletin de la Sociélé s’ientifique, historique et archéologique
de la Correxe, Siége à Brive, tome XXXV, {"livraison, janvier-
mars 1918, in-8° avec planches, Brive, Roche, imprimeur ;
où, dans un mémoire de MM. l'abbé Albe et Viré sur Le prieu-
ré-doyenné de Carennar, il est dit, p.94, qu'Alain de Ferrières,
clerc du diocèse de Cahors. dont la famille résidail à Salignac,
possédait, au xvi* siécle, en commende la petite abbaye de
chanoines réguliers de St-Amand de Coly (diocese de Sarlat)
et la prévôlé de Paunat (diocèse de Périgueux). Il garda le
premier de ces bénéfices avec celui de Carennac ;
Bulletin de l'Union historique et archéologique du Sud-Ouest,
ÿe année, n° 8, juillet 1913, in-&, Bordeaux, Fcret ct fils; où,
p. 58, cst annoncé le Congrès de Périgueux ;
Revue de l’Agenais, bulletin de la Société d'agriculture,
sciences et arts d'Agen, 40° année, mai-juin 1918, in-8° avec
une planche, Agen, Imprimerie Moderne ;
Bulletin de la Soriélé de Borda, Dax (Landes), 37° annéc
(191), deuxième trimestre, in-8°, Dax, imprimerie Labèque ;
Société des sciences, lellres el arls de Bayonne, bulletin tri-
mestriel, année 1913, n° ?, in-8°, Bayonne, imprimerie Foltzer ;
Bulletin mensuel de Biarrils-Associalion, Société des sciences.
lettres et arts, 18° année, n°‘ 6 et 7, juin ct juillet 1913, deux
fascicules in-8°, avecillustrations, Biarrilz, typographie Soulé ;
Bullelin périodique de la So'iélé Ariégeoise des sciences, let-
tres el arls el de la Sociélé des Etudes du Couserans, XII
volume, n° 6, in-8° avec portrait, Foix, typographie Gadrat
aîné, 1913 ;
B'ullelin de la Société d'archéologie el de stalislique de la
Drome, année 1913 (juillel), 186° livraison, in-8° avec une
planche, Valence, imprimerie de Jules Céus et fils :
Et de M. le Préfet de la Dordogne le Réperloire numérique
dr
de la série T (Instruction publique) des Archives de la Dordo-
gne, rédigé par M. Lavergne, archiviste départemental, in-4°,
sur deux colonnes Périgueux, imprimerie Cassard frères,
1913.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
Me Gabriel Charavay nous envoie sa Revue des Autographes
d'août, dans laquelle deux pièces se rattachent à notre pro-
vince :
1° Une pièce signée de Jacques Nompar de Caumont, époux
de Marie de Saint-Simon, à Paris, le 30 août 1683, relative à
la vente de la terre du Troussay, appartenant à Marie de Saint-
Simon, sa femme ;
2° Une pièce signée deux fois par Claude-Pierre Patu
Deshautchamps, avocat, auteur de comédies, à Paris, le 19
avril 1787, qui est une quittance à M. et M"° de La Selle, comme
propriétaire d'une maison sise à Paris, rue Notre-Dame de
Nazareth.
M. BEAUDET- ViTEL, élu membre titulaire dans une de nos
dernières réunions, adresse ses remerciements à la Société.
M. le Ministre de l'Instruclion publique nous envoie la cir-
culaire et le programme du 52° congrès des Sociétés savantes
de Paris et des départements qui se Liendra à Paris, à la Sor-
bonne, du mardi 14 avril 1914 au samedi 18. Les communi-
cations destinées à ce Congrès devront être adressées avant
le 31 janvier, au 3° Bureau de la Direction de l'Enseignement
supérieur.
A'i sujet de la 23° question du programme de la sous-sec-
tion d'histoire moderne et d'histoire contemporaine, M. DE
SAINT-SAUD exprime le vœu que les archives anciennes des
ministères, et notamment du Ministère des Affaires étran-
gères, soient plus ouvertes aux chercheurs. On lui a refusé
communicalion de documents antérieurs à la Révolution.
M. LE PRESIDENT se plait à constater que le congrès de
l'Union des Sociétés savantes du Sud-Ouest, qui s’est tenu à
Périgueux du 29 juillet au 3 août, a parfaitement réussi et il
est juste de voter des remerciements aux organisateurs,
— 268 —
MM. Feaux et Aublant. Nous avions d'ailleurs les meilleures
conditions pour réussir : M. le comte de Lasteyrie, membre
de l'Instilut, homme éminent, a bien voulu venir le présider,
et on sait avec quel succès. M. le docteur Capitan a consenti
à venir nous faire une conférence du plus haut intérêt et a
dirige les congressistes aux Eyzies avec une parfaite obli-
geance. Toutes ces circonstances devaient assurer un succès.
complet. Voici, du reste, l'impression qu'en à emportée le dis-
tingué Délégué central de l'Union historique et archéologique
du Sud-Ouest M. Habasque :
« Monsieur le Président el cher collègue,
» Le Congres auqucl la Société historique el archéologique
du Périgord avait convoqué l'Union historique ct archéologi-
que du Sud-Ouest, et qui à été tenu à Périgueux, du 29 juillet
au 3 aoûl 1913, sous la présidence de M. le comte de Lastey-
rie, membre de l'Institut, vicut de terminer ses assises avec
un plein succès.
» Représentant de l'Union, c'est pour moi un devoir pri-
mordial d'adresser tous secs remerciements pour le cordial
accueil qu'elle à reçu, laut à la Société du Périgord elle-
même qu'au chef qui, depuis longtemps, la dirige d'une façon
si distinguée.
» Grâce à vous, Monsieur le Président, et à vos collègues,
notre fédération vient, pour la cinquième fois, d'affirmer sa
cohésion par le concours empressé des représentants de ses
nombreuses compagnies et d'attester son utilité scientifique
par la portée et la variété des mémoires qui ont été lus au
cours des séances de travail. Celles-ci, conduilcs avec sa
haute compétence par le savant éminent dont votre initialive
avait obtenu le précieux concours, celles-ci ant pris une am-
pleur inaccoutumée, et des discussions animées sur des ques-
tions d'ordre général ont mis en relief la valeur des érudits
qui v ont pris part. |
» Je ne saurais passer sous silence les fêtes si réussies, offer-
tes aux congressistes par la municipalité périgourdine et la
Socicté du Périgord. Mais il est un autre côté du Congrès,
Monsicur le President, qui n’a ‘pas élé son moindre attrait et
— 269 —
dont vous revient tout l'honneur. Je veux parler des visites
et des excursions organisées et dirigées par vous avec tant de
science et d'autorité à travers les merveilles gallo-romaines
et médiévales de Périgueux et au milicu des sites les plus
grandioses et des monuments les plus renommes du Périgord.
Dans une Iccon infatigable d'histoire et d'archéologie, vous
vous êtes prodigué ; et l'impression profonde produite sur vos
auditeurs n’a pu qu'augmenter l'admiration pour votre beau
pays que sa seule vue leur avait, dès l’abord, inspirée.
» En vous redisant encore, pour vous et vos collègues, les
sincères et reconnaissants remerciements de l'Union, je vous
prie personnellement, Monsieur le Présideni, de vouloir bien
agréer l'expression de ma haute et confraternelle considé-
ration. »
En s'excusant de ne pas venir à la séance, M. Géraud LAvER-
GNE nous envoie une Nole sur la prise de Domme en 1347 par
les Anglais dont, jusqu'à présent, on n'avait pas précisé la
date. Il résulte d’une pièce de comptabilité, conservée aux
Archives de la Dordogne, que c'est à la Fète-Dieu, 31 mai
1347, qu'on doit placer la prise de Domme.
Cette Note importante sera publie.
M. DE PEYRONY nous adresse une liste des chevaliers hospi-
taliers de Saint-Jean de Jérusalem qu'il a relevée dans l'abbé
de Vertot. |
Un de nos confrères fait remarquer que ces noms ne sont
pas inédits et que M. de La Foque a publié, il y a quelques
années, une liste complète des hospitaliers originaires du
Périgord.
M. DE SAIxT-SAUD nous dit que : « Puisque nous sommes
allés, il y a quelques semaines, en congrès visiter le château
de Bourdeille, que répare avec tant de soin notre confrère,
le marquis de Bourdeille, et dont il nous a fait si bien les
honneurs, il pense qu'il sera intéressant pour ses confrères
de connaître une curieuse redevance, due aux seigneurs de
celte baronnie et qu'il relève dans un important aveu et dé-
norbrement de 1624 de cette châtellenie, qui lui futcommuni-
270 — :
qué, il y a quelques années, par le D' Vigen, de Montlieu, dont
le neveu assistait à notre congrès ct à l'excursion de Bour-
deille.
« Sont tenus tous les nouveaux marics de lad. terre ct jurisdiction
» de venir le jour deSaincet Jehan Baptiste, ou limanche après, recognois-
lrelesd seigaeuret dame desd, lieux en leur diet chasteau, avec fleurs
» el guirlandes et une pelosts des livrées desd. seign:ur et protesta-
» Lions de leurs sermens et filélités. Et ceux qni se sont mariés deux
» où (rois fois et plus doivent, avec leurs susd, devoirs, porter des
» pots de terre avec aulant d'anses qu'ils sont entrés de f)is en ma-
» riage, avec {3 bastons de divers bois. »
=
>
En s'excusant de ne pouvoir assister à la séance, M. Dusar-
ric-DEscomBEes demande à compléter l'article qu'il a publié
dans notre Bulletin (tome XXIX, p. p. 569-575, sous le litre :
La comédie au collége de Périgueux.
« Il y a montré que chez nous, comme ailleurs, les Jésuites
se servaient du théâtre à la fois comme exercice de déclama-
tion, comme école morale cet comme divertissement, et que
plus d'un Périgourdin avait figuré comme acteur dans les
pièces jouées dans leurs élablissements. Il cite parmi n05 plus
célébres compatriotes, Montaigne, qui, durant les sept années
qu'il passa au collège de Guyenne, obtint des éloges qu'il
n'avait pas cacore oubliés quand il écrivait ses Essais, et La-
grange-Chancel, qui puisa, sur le théâtre des collèges de Péri-
gueux ct de Bordeaux,des connaissances qui ne lui furent pas
inuliles plus tard, pour la composition de ses tragédies. Fran-
çois de Salignac de La Mothe-Fenuelon, qui fit ses études au
collège roval de La Flèche, parul aussi dans un intermède,
représenté sur la scène de celte maison. I fut le père du futur
archevéque de Cambrai, dont on signale la présence à une
repélilion faile sans décors ni costumes, Île 22 février 1691, à
Saint-Cyr, de l’Athale de Racine, et à laquelle se trouvaient
le roi et la reine d'Angleterre.
» Le plus fecond ct le plus estimé des auteurs dramatiques
de la Suciéle de Jésus fut sans contredit le P. du Cerceau,
dont on posséde plusieurs œuvres variées en français et en
vers, comme Esope au college, L'école des peres, La défaite du
solécisme, Le point d'honneur. Celle qui eut le plus.de vogue
— 271 —
dans la plupart des collèges de l’ordre, fut précisément la
pièce dont notre vice-président a communiqué le programme
imprimé, ayant également servi de lettre d'invitation : Les
incommodilés de la grandeur.
» Cette comédie héroïque en cinq actes, avant d'être repré-
sentlée au collège de Périgueux, avait été jouée, le 8 mai 1721,
par les pensionnaires du collége de Clermont, à Paris, etavail
eu, deux jours après. l'insigne honneur d'être représentée
devant Louis XV, âgé de de onze ans. Le jeune Charles-Ar-
naud de La Trémouille figurait en tète des élèves qui vinrent
jouer la pièce aux Tuileries. »
M. DBujarric nous donne une courte analyse de cette piece,
qui excila les applaudissements des Perigourdins de 1766.
« Philippe le Bon, duc de Bourgogne (représenté par Jean
Laroche, de Montignac), voulant montrer à son fils Charles
(François Lapeyrière, de Périqueu.r) les inconvénients de la
grandour, fait prendre en plein sommeil un paysan du nom
de Grégoire (Nicolas Sarlandie, de Périgueur), ct le fait trans-
porter dans son palais. Le paysan, à son réveil, se voit en-
louré de courtlisans. La journée est pour lui pleine de tribu-
lations. [l doit écouter des discours, lire des placets, recevoir
des ambassadeurs, entendre des vers en son honneur, etc.
Au moment de se mettre à Lable, apparaît son docteur (Etien-
ne Moyrand, de Corgnac\, qui, sous prétexte de maladie, lui
permet seulement de prendre de l'eau et des fruits. Il renvoie
ce médecin ; mais, au imnéme moment, il reçoit une lettre qui
lavise d’un complot tramé contre ses jours et l'avertit que
les aliments qu’il va prendre sont empoisonnés. Sa grandeur
commence à lui peser. Enfin, la journée se passe, il est enivré,
et s'élant de nouveau endormi, est reporté à l'endroit où on
l'avait pris. Sans aucun regret, il redevient Grégoire et finit
ses jours au service du Duc.
» Dans son livre : Le théatre au collège du moyen âge a nos
jours, M. Gofflot a fait remarquer que les épisodes de celle
comédie élaient empruntés à l'Histoire de don Quichotte, où le
P. du Gerceau s'était inspiré des aventures de Sancho Panza
dans son gouvernement de l'ile de La Baraterie.»s
M. Robert ViLLEPELET nous envoie deux adilitions à sa liste,
— 272 —
des Périgourdins condamnés à mort par le Tribunal révolution-
naire, publiée et Faria dans le tome XXXIX (4919), p. 514-518,
du Bulletin. Cette liste n'avait pas la prétention d'être défi-
nilive. On a bien voulu signaler à notre confrère deux victi-
mes, deux prêtres, qui n'y figuraient pas. Cette lacune, qui
n'est pas, sans doute, la derniére, sera comblée par les deux
notires qui suivent :
BLarT (Joseph), âgé de 47 ans, natif de Sarlat, ex-curé de la paroisse
de Sireuil, demeurant lors de son arrestation à La Calvie, commune
de Tayac, « prévehu de provocation au rétablissement de la royauté,
d'avoir cherché à avilir la représentation nationale et à discréditer les
assignats ». Condamné à mort le 3° sans-culottides an Il (14 septembre
1394). (W 451, d'121.) (V. H. Brugivre, Le livre d'Or. , p. 28-29 )
Fourier (Joseph), âgé de 31 ans, nalif du Puridier, commune de
Saint-Cernin-de-Reillac, y demeurant, ci-devant instituteur et curé
constitutionnel de Saint-Avit de Vialard, « prévenu de correspondance
révolutionnaire et d'avoir calomnié la (Convention nationale ». (On
avait saisi chez un M. de la Sicardie, une lettre de l'abbé Fournier,
alors vicaire de la paroisse de Journiac, à M. de la Sicardie. en date
du 16 octobre 1790, dans laquelle il éluit dit : « Le peuple est un ani-
mal sans raison qui se laisse conduire par d'autres animaux qui n’en
ont pas plus que lui»). Condamné à mort le {8 prairial an IT (8 juia
1794). (W 380, d° 836.) (V. IE. Brugière, ouvr. cilé, p.4.)
M. le capitaine DE CARDENAL veut bien nous signaler un
ar.icle « de M. H. Labrouc, paru dans le numéro de la Révolu-
tion française du 14 avril 1913 ct ayant pour titre Les origi-
nes mesmériennes du club des Jacobins de Bergerar. Cette
contribulion documentée à l’histoire de l’origine des clubs
révolutionnaires scra très utile à ceux qu'inléresse l'étude de
l'influence sur le courant d'opinion publique qui précéda le
mouvement de 1789, des Socictés littéraires ou autres se récla-
mant plus ou moins des principes de l'Encyclopédie.
» Comment ces cénacles, dont beaucoup d'ailleurs étaient
favorables à la monarchie, se rattachaient-ils aux loges ma-
eonniques, aux groupements marlinistes et à la secte des
illuminés de Weishaupt ? L’établir serait un travail long et
difficile ; il ne serait ni plus aisé ni moins intéressant de
chercher à connaître l’oricntation politique des travaux de
ces divers ateliers.
— 213 —
» Dans cet ordre d'idées et pour ouvrir la voie à ceux quê
dans notre région pourrait séduire l'étude de cette question, je
rappellerai deux passages particulièrement caractéristiques,
tirés d’un ouvrage qui fil grand bruit à l'époque. (Mémoires
pour servir à l'histoire du Jacobinisme, par M. l'abbé Barruel,
3° édilion, Augsbourg (1799).
» Le premier concerne Suzanne Labrousse :
» C'était là ce qu'on peut appeler la maçonnerie mystique. C'était
celle de tous ces imbéciles pour qui les arrières-maçons ont mis en jeu
cette prétendue prophétesse Labrousse qui a fait lant de bruil au com-
mencement de la Hévolution ».
» Le second concerne Elie Lacoste et d'autres personnages
de Sarlat :
« Dès l’année même, où le comité régulateur fut établi, un très
grand nombre de ces vénérables reeurent leurs instructions accom-
pagnées d’une leltre conçue en ce sens » : « Aussilôt que vous aurez
reçu le paquet ci-joint, vous en gccuserez la réception. Vous y join-
drez le serment d'exécuter fidèlement et ponctuellement tous les
ordres qui vous arriveront sous la mème forme sans vous meltre en
peine da savoir de quelle main ils partent, ni comment ils vous arri-
vent. Si vous refusez ce serment ou si vous ÿ manquez, vous serez
regardé comumne ayant violé celui que vous avez fait à votre entrée
dans l'ordre des freres. Souvenez-vous de l’Agua Tophana (le plus effi-
cace des poisons). Souvenez vous des poignards qui attendent Îles
traitres ».
» C'est à peu près en ces lermes qu'élait conçue la lettre reçue par
un homme, jadis zélé maçon, et par qui j'ai su que les mêmes ordres
avaient êlé envoyés aux aulres présidents des loges maçonniques.
Depuis près de deux ans, js suis en possession d'un mémoire qui me
mettrait à môme de nommer quelques-uns des vénérables qui reçurent
ces instructions et qui les ont fidèlement remplies. De ce nombre est
plus spécialement le sieur Lacos'e, médecin de Montignac-le-Comte, en
Périgord, d’abord fondateur de la loge établie dans celte ville, ensuite
député à la seconde assemblés et enfin votant la mort du roi dans Ja
troisième. Je puis encore nommer Île sieur Gairaux, procureur, qui n’a
pas montré moins de zèle pour la Révolution. Celui-ci n'était point
d'abord vénérable de sa loge lorsque les premières instructions arri-
vèrent ; le paquet lui fut remis par M. le chevalier de la Calprade
tenant alors le maillet dans la loge maçonnique de Sarlat, mais qui,
— 974 —
sentant à quoi ces premières leltres pouvaient l'engager, eut l'art de
décliner la commission en cédant à (uiraux sa place de vénérable.»
A propos des familles proteslantes du Bergeracois émigrévs
en Hollande ou y avant eu des relations commerciales au
xvure siecle, et dont il nous a parlé an congres de juillet der-
nier, M. DE SAINT-Saub nous signale une famille de celte
région, éteinte depuis peu, dans la personne du baron Mes-
clop, décédée au château des Merles, dans Mouleydicr, en mai
1904. « M. Mesclop élait fils d'un général de l'Ernpire, Jean-
Zacharie, né en 1776 et décédé en 1844 à Bergerac, fait baron
par décret du 25 novembre 1813, mais sans concession d'ar-
moiries parce qu'il ne retira pas ses leltres patentes. Le 17
mars 1806, il avail reçu une rente de 500 francs sur le Mont-
de-Milan, qui perinit de doter tant d'officiers. M. Durieux, qui
connaît si bien les services rendus à la patrie par les officiers
de cette époque, pourrait peut-être nous dire quelque chose
de la carrière du général Mesclop.
» Notre regretté confrere, M. Pierre Meller, enlevé le mois
dernier par une cruelle et longue maladie, dit dans son
Armorial du Bordelais que les Mesclop furent recus bourgeois
de Bordeaux en 1617. Je les trouve marchands et bourgeois de
Bergerac à ia fin du xvu* siècle. Au xvnr* ils étaient bourgeois
de cette ville. Le général pourrait bien être petit-fils de
Jean Mesclop, marié à Marguerite Valleton de Garaube et
décédé en 1761. De ses lettres, adressées à un de ses cousins,
Gabriel Ferrière, négociant à Amsterdam, portent comme
armoiries: un chevron surmonté d’un croissant el accosté de
deux éloiles, accompagné en pointe d’un croissant. Ma note n'a
pour but que d'appeler l'attention de nos confrères sur un
officier général périgourdin peu connu. » |
M. Robert ViILLEPELET à éludié, d'apres deux dossiers de
police aux Archives nationales, et nous en envoie le récit sous
ce litre : Une aventure de jeunesse du général Fournier-Sarlovése
(1802-1805), un incident de la carrière mililaire du glorieux
Sarladais, incident qui faillit tourner mal et cependant ne
le corrigea pas de son attitude opposante à Bonaparte qui
devait lui valoir par la suite d’autres déboires de même sorte.
— 975 —
« Au début de l'année 1802, Francois Fournier, alors chef de
brigade ou colonel du 12° hussards à Lanciano, dans les
Abruzzes, vint à Paris pour demander de l’avancement. Dou-
blement suspecl au Premier Consul, à cause de son passé
révolutionnaire et de ses relations avec des généraux notés
comme faclieux, il fut arrêté à l'Opéra le 14 floréal an X (4 mui
4802), échappa le lendemain à la police, fut repris le 17 floréal
(7 mai) chez une amie, Mn° Hamelin, et incarcéré le même
jour à la prison du Temple dont il sortit le 26 floréal (16 mai),
mais réformé et envové ea surveillance dans la Dordogne, à
Sarlat, sa ville natale. Il resta à Sarlat jusqu'au 22 ventôse
an XIII (13 mars 1805), epoque à laquelle il fut réintégré dans
l'armée et nomimé adjudant-comimandant à La Rochelle. On
pourra se convaincre parles documents qu'a reproduits notre
confrère, que Fournier donna de ja tablature. aux fonction-
naires du département qui l'avaient sous leur garde. Cette
aventure, sommairement retracée daus une notice que le
général lhoumas a consacrée à notre compatriote, l’a été plus
longuement, en mêine temps qu'un peu arrangée, dans le
dernier roman de M. G. Augustin-Thierrv, Conspiraleurs et
Gens de police : L'aventure du colonel Fournier et la mystérieuse
affaire Donnadiru. Notre confrère s’est altache à démèler
l'armalure documentaire de cet épisode et il a complété sa
notice par quelques renseignements sur le début et la fin de
la carrière du valeureux oflicier. Il a pensé qu'elle pourrait
figurer dans le Bulletin, avec, comme illustration, trois plan-
ches. »
Notre laborieux confrère M. Joseph Durteux, qui vient
d'être nommé secrétaire du Conseil de l'Ordre de la Légion
d'honneur et que nous félicitons à cette occasion, nous rap-
pelle « que les journaux ont annoncé, ces jours derniers,
qu'une habitante de Saint-Remy, Melle Dambier, se porte lou-
jours bien à l'âge de cent-deux ans. A cette occasion, écrit-il,
je signalerai plusieurs cas de longévité qui intéressent aussi
le Périgord. |
» L’historien Branlôme rapporte que M"* de Mareuil, mere
de la marquise de Mézières et grand'mère de la princesse
— 916 —
Dauphin, mourut à cent ans « aussi fraische, aussi dispote,
saine et belle » qu'en l'âge de cinquante ans.
» Les archives communales du Vieux-Mareuil mentionnent
que Jean de Bourzès, ancien gentilhomme de Saint-Affrique
en Rouergue, décéda en 1732 à l'âge de 101 ans, 6 mois et 19
jours, et qu'on l'inhuma dans l'église paroissiale Saint-Pierre.
s Un siècle après, nous savons qu'une femme de Saint-Mar-
cory, canton de Monpazier, mourut à 107 ans et qu'à la même
époque, fevrier 1803, il v avait à Capdrot une femme de 104
ans qui se porlait bien.
» Le Journal des Débats de ladite année a relalé qu'un sieur
Antoine Decaley, natif de Mortemart, âgé de 110 ans, suc-
comba à l’hospice de Montignac pendant la nuit du 19 au 20
vendémiaire an XII. Ces exemples nous paraissent dignes
. d'être nolës. Il est certain, du resle, qu'on pourrait en relever
beaucoup d'autres qui attestent la salubrilé et l'air santeux
de notre province ».
M. Robert ViLLEPELET nous envoie, comme contribution à
la bibliographie de Joubert, un extrait d'un article paru dans
le n° du 21 juillet dernier du journal Le Temps sous le litre :
Notes et leclures, revue des Revues. Cet exlrait vise la récente
publication dans la Revue hebdomadaire par M. Caumes, pro-
fesseur d'histoire au lycée de Cahors, 1le trois lettres de notre
illustre compatriote à Claude Grancher, principal du collège
de Tulle. Notre confrère a pensé qu'il pourrail étre intéres-
sant de le reproduire :
JOUBERT PÉDAGOGUE
Ce n'est pas l’auteur de l’ensées que ressuscite la Revue hebdoma-
daire, en publiant trois lettres inédites de Joubert, exhumées par
M. E. Caumès, professeur d'histoire au lycée de Cahors, C'est l'uni-
versilaire et le pédagogue. Joubert, ami de Fontanes, devient Île
collaborateur du grand-maître de l'Université. Ses fonctions le fai-
saient influent et les lettres dont il s’agit ici montrent qu'il usait de
son pouvoir en faveur de ses amis. L'homme à qui elles sont écrites,
Claude Grancher. était principul du college de Tulle ; il voulait lu di-
reclion d’un nouvel établissement scolaire, créé à Montignac, patrie
de Joubert. Il l’obtint grâce à ce dernier, comme on peut le voir par
ces trois épiîtres ; mais c'est moins à ce titre que par les aperçus
— 271 —
qu'elles contiennent sur l'instruction et sur l'éducation qu'elles offrent
quelque intérèt,
Joubert était en pédagogie un traditionaliste. £a formule qu'il se
plaît à répéter deux fois en écrivaut à Grancher, à qui, au surplus, il
a confié son neveu et filleul, l'exprime on ne peut plus clairement :
«“ 11 faut enseigner jies leltres et la morale comme autrefois et les
sciences comme aujourd’hui ». Et il insiste en ajoutant : « Ne prenez
des nouveautés que ce qui est éprouvé ; c’est peu de chose. » L'édu-
cation proprement dite lui apparaît comme un élément essentiel :
« Je vous recommande encore, ce qui est trop négligé partout, les
* manières de nos enfants. [cs manières ont sur l'âme et les senti-
» ments une puissance qu'on ne reconnaît pas assez. Qu'on reconnaisse
» vos élèves à leur extrême honnètelé. L’urbanité française se perdra
» si l'Université ne la relève. Autrefois elle était partout ; elle ne sera
» plus nulle part si on ne la trouve pas chez nous.
»* Soyez ferme et rigoureux, quand il le faudra, autant que bon ; faites-
» vous craindre autant qu'aimer. C’est le train qu’il faut au pays ainsi
» qu’à la nature humaine. Moquez-vous des mollesses à la mode. Soi-
gnez dans tous les sens l'éducation autant et plus que l'instruction,
» car ce sont deux choses distinctes, »
Dans la dernière lettre, qui date de 1815 — les deux autres sont de
1812 — il revient sur le mème sujet ; il renouvelle son conseil tou-
chant les lettres et la morale ; et pour ce qui est des méthodes d’en-
seignement, il ne néglige pas de montrer qu'il a peu de goût pour les
nouvelles : |
« Quant aux mathématiques, écrit-1l, et à tout ce grossier savoir que
» la nécessité d'échapper en partie à la conscription a introduit dans les
» écoles, même dans celles du bas âxe, livrez aux nouvelles méthodes
* ceux qui voudront en être instruils, car ces méthodes sont meilleures,
» comme tout ce qui est mécanique, mais conservez intactes dans votre
» pratique les traditions anciennes du beau et du bon. Celles-là ont àé-
» généré. » | |
Il a d’ailleurs confiance en son ami à qui il dit, en manière de com-
pliment :
« Vous avez, j'en suis sûr, un goût, un esprit et un caractere du bon
temps ».
Jean-Claude Grancher, le correspondant de Joubert, n’est
pas un inconnu pour les Périgourdins. Né le 3 mars 1779 à
Paris, mort le 3 mars 1842, il fit toute sa carrière dans l'en
19
— 218 —
seignement et cette carrière l'amena à deux reprises en Péri-
gord. Principal du collège de Montignac du 2 octobre 1812 au
2 octobre 1816, il fut nommé le 7 octobre 1820 principal du
collège de Périgueux en remplacement de M. Delmillac, dé-
missionnaire. Il quitta Périgueux pour devenir, le 80 septem-
bre 1824, inspecteur de l'académie de Besançon. Il fut, par la
suite, recteur de l'académie de Limoges, puis de celle de
Cahors. Il était docteur ès lettres (Arch. nat., F 17° G 78).
La séance est levée à trois heures.
Le Secrétaire géneral, Le Président,
Ferd. VILLEPELET. Mt Dex FAYOLL&.
SE
Séance du jeudi ? octobre 1918.
Présidence de M. le marquis de FAYOLLE,
président.
La séance est ouverte à midi et demi dans la salle du Châ-
teau-Barrière.
Sont présents : MM. Charles Aublant, le marquis de Bour-
deille, Dujarric-Descombes, le marquis de Fayolle, Féaux,
l'abbé Jarry, Jules Pellisson, Ribette et Villepelet.
Se fait excuser : M. Délugin.
Le procès-verbal de la précédente réunion est lu et adopté.
M. LE PRÉSIDENT énumère les ouvrages qui ont été ofterts à
notre bibliothèque dans le courant du mois dernier :
Par la Smithsonian Institution, le Report on the progress and
condition of the United States nalional Museum for the year
ending june 30, 14912, in-8, un volume relié, Washington,
government Printing office, 1913;
Cincinnati Museum associalion, thirlty-second Annual Report
4919, in-8° broché, avec une planche;
Bulletin lrimestriel de la Société des Antiquaires de Picardie,
année 1913, 2° trimestre, in-8°, avec portrait et planche,
Amiens, imprimerie Y vert et Tellier; contenant une Note sur
— 279 —
une Matrice mérovingienne en bronse, trouvée à Roussent (Pas-
de-Calais) par M. le vicomte de Calonne ; — et un mémoire
de M. Oct. Thorel Su un vieux tolon ;
Comptes rendus des séances de l’année 1913 de l’Académie
des Inscriptions et Belles-Leltres, bulletin de juin, in-8° avec
deux portraits, Paris, Auguste Picard, éditeur ; où, p. 288,
dans un Rapport de M. Jean Maspero sur les fouilles récem-
ment poursuivies à Bäouil (Moyenne Egypte) est signalée la
part heureuse qu'y prit notre érudit confrère M. Jean Clédat ;
Liste des membres du Comilé des Travaux historiques et seien-
tifiques du Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-
Arts, in-8°, Paris, Imprimerie nationale, 1913 ;
Ecole libre des sciences politiques, Conférences de province
4913-1914, programme, note sur l'organisation des conféren-
ces, plaquette in-8°, Paris, imprimerie Brunet ;
Bulletin de la Sociélé Nivernaise des lettres, Sciences et arts,
XXIVe volume, 4° fascicule, in-8°, avec deux planches, à Ne-
vers, chez Gremion, libraire, 1913 ;
Bulletin de la Sociélé d'Emulation du Bourbonnais, lettres,
sciences el arts, année 1913, janvier-juin, six fascicules in-8°,
avec illustrations, Moulins, imprimerie Etienne Auclaire ;
Mémoires de la Sociélé des sciences naturelles et archéoloyiques
de la Creuse, tome XVIII, ?° partie, in-8°, avec illustrations,
Guéret, Imprimerie régionale, 1912 ; où, p. 367-369, il est ques-
tion, à plusieurs reprises, à l'occasion de l'expédition de
Dantzig, dans un mémoire de M. Georges Berthomier sur
Le régiment d'infanterie de la Marche du régiment de Périgord.
« Le 4 mai 17384, le régiment arrive à Copenhague à bon port
et en excellente santé ; on déplore cependant la perte de
M. de La Palme, lieutenant colonel de Périgord, décédé pen-
dant la traversée... Une lettre du chevalier de La Luzerne,
commandant le régiment de Périgord, fait connaître les mo-
tifs du retour en Danemark...»);
Bulletins el mémoires de la Société archéologique et historique
de la Charente, année 1912, 8° série, tome III, un fascicule
in-8°, avec planches, à Angoulème, chez Constantin, libraire,
1943 ;
Bulletin de l'Union des Syndicats agricoles du Périgord et du
— 280 —
Limousin, ne 9, 10 septembre 1913, in-8°, Périgueux, impri-
merie Cassard frères ;
Lou Bournat, bulletin mensuel de l'Ecole félibréenne du
Périgord, tome V, 20e et 21° livraisons, août-septembre 1913,
in-8, avec illustrations, Périgueux, imprimerie Cassard
frères; contenant le compte rendu de La félibrée de Montignac
par notre confrère M. Louis Simon ;
Revue de l'Agenais, bulletin de la Société d'agricullure,
sciences et arts d'Agen, 40° année, juillet-août 1913, in-8e,
avec planches, Agen, Imprimerie Moderne ;
Bulletin mensuel de Biarrils-Associalion, Société des sciences,
lettres et arts, n° 8, août 1913, in-8°, Biarritz, typographie
Soulé ;
De M. Emile Riviere, sa brochure sur Les sablières de Bil-
lancourt-Boulogne (Seine), extrait du volume des comptes-
rendus de l’Associalion française pour l’Avancement des
sciences, — Congrès de Tunis, 1913, plaquette in-8°, Paris,
imprimerie Gauthier-Villars.
M. Ernest Dannery, architecte, membre de la So‘iété des
Architectes diplômés par le Gouvernement, membre de la
Société française d'Archéologie, veut bien nous offrir aussi sa
Première Lellre ouverle au conseil municipal de Périgueux,
sur le passé, le présent et l'avenir de notre ville brochure
in-8°, Périgueux, imprimerie Joucla, 1913.
1! nous envoie en méme temps le Bullelin hebdomadaire de
la Société des Architectes diplomeés par le Gouvernement, du 30
août 1913, où, p. 375, il a somimairement résumé les séaness et
les excursions du Congrès de l'Union des Sociétés historiques
et archéologiques du Sud-Ouest, tenu à Périgueux du 29
juillet au 3 août dernier.
Des remerciments sont votés aux donaleurs.
M. le Ministre de l'Instruction publique nous envoie de
nouveau la circulaire et le programme concernant le 52° Con-
grès des Sociétés savantes de Paris et des départements, qui
s'ouvrira, à la Sorbonne, le mardi 14 avril 1914. |
Il nous prie de porter ce document à la connaissance des
membres de notre Société et d'insérer dans notre Bulletin les
— 281 —
questions suivantes qui se raltachent plus étroitement à nos
études.
SECTION DE PHILOLOGIE ET D'HISTOIRE
JusQU'A 1715
1° Indiquer les manuscrits exécutés au moyon âge dans un établis-
sement ou dans un groupe d'établissements d'une région déterminée.
Rechercher les particularités d'écriture et d'enluminure qui carac-
térisent cos manuscrits, et en présenter des reproductions photo-
graphiques. |
2 Signaler les cartulaires, les obituaires et les pouillés conservés
en dehors des dépôts publics.
30 Critiquer les actes apocryphes ou interpolés, publiés ou inédits.
Rechercher la date et les motifs des fraudes de ce genre.
40 Etablir et justifier la chronologie des fonctionnaires ou dignitai-
res, civils ou ecclésiastiques, dont il n'existe pas de listes suffisam-
mentexactes.
Ces listes seront utiles pour fixer la chronologie des documents dépourvus
de date et pour identifier les personnages simplement désignés par le
titre de leurs fonctions. Les documents financiers peuvent alder à les
établir.
5° Signaler dans les archives et dans les bibliothèques les pièces
maauscrites ou les imprimés rares qui contiennent des textes inédits
ou peu connus de chartes de communes ou de coutumes,
Mettre à la disposition du Comité une copie du document, coliationnée et
toute préparée pour l'impression selon les règles qui ont été prescrites
aux correspondants, avec une courte notice indiquant la date certaine
ou probable du document, les circonstances dans lesquelles il a été
rédigé, les dispositions qui le différencient des textes analogues de la
même région, les noms modernes et la situation des localités mention-
nées, etc.
6° Signaler les anciennes archives privées conservées dans les fa-
milles ; indiquer les principales publications dont elles ont été l'objet
et, autant que possible, les fonds dont elles se composent.
Indiquer les livres de raison qui ne figureralent pas dans les bibliographies
publiées jusqu'à ce jour.
1" Exposer, d’après les registres versés récemment par l'Adminis-
ration de l’Enregistrement aux Archives départem'ntales, comment
était organisé et fonctionnait, sous l’ancien Régime, le service de la
perception des droits domaniaux du Roi (contrôle des actes, insinua-
tions laïques, centieme denier, etc.).
. Indiquer 1e partiqu'on peuttirer de ces registres pour les études historiques.
— 9282 —
8° Etudier l'administration et les tinances d'une localité sous l'ancien
Régime, à l’aide des registres de délibérations et de comptes com-
munaux. Définir les fonctions des officiers municipaux et déterminer
le mode d'élection, la durée des fonctions, le traitement ou les privilè-
ges qui y étaient attachés.
9o Signiler, pour les xui°, xive et xv° siècles, les listes de vassaux
ou les éclats de fiefs mouvant d'une seigaeurie ou d'une église quel-
conque ; indiquer Île profit qu'on en peut tirer pour l'histoire féodale
et pour la géographie historique.
10° Itechercher dans les pieces d'archives, et nolammenat dans les
chartes, les plus anciennes traces de l'emploi du français pour les
noms d'hommes et de lieux.
11° Etudier les terriers et autres dncuments qui font connaître Île
morccllement de la propriété rurale dans plusieurs de nos provinces
à la fin du moyen âge.
. 12° Rechercher dans quelles circonstances de grandes propriétés se
sont constituées en France à parlir du xvie siècle.
13° Rechercher, pour une région ‘Jléterminée, les phénomènes mé-
tévrologiques anormaux, hivers rigoureux, inondations, sécheresses,
orages, tremblements de terre, etc., signalés ancicnnement dans les
chroniques locales, livres de raison, registres de délibérations de
corps municipaux, registres paroissiaix, correspondance des inten-
dants, journaux, etc.
14° Etudier l'administration temporelle d’une paroisse sous l’ancien
Régime (marguilliers, fabriciens, elc.).
189 Chercher, pour une région, dans les registres de délibérations
communales et dans les comptes communaux les mentions relatives à
l'instruction publique : subventions, nominations, listes de régents,
matieres et objet de l'onseignement, méthodes employées.
16° Signaler les feuillets d'anciens manuscrits vu d'anciens impri-
més qui ont été découpés et qui sont conservés, comme objets d'art
ou de curiosilé, dans les collections particulicres ou exposés dans les
musées.
159 Etudier, dans une région, la fabrication et le commerce du pa-
pier, et rechercher les anciens documents relatifs aux différentes fabri-
ques de papier.
45° Origines et histoire des anciens ateliers t'Ypographiques en
France.
. Faire connaître les pièces d'archives, les mentions histcriques et les an-
ciens iniprimés qui peuvent jeter un jour nouveau sur la date de l'éta-
blissement de l'imprimerie dans une localité, sur les migrations des
premiers tyYpographes et sur les productions sorties de chaque atelier.
— 283 —
Signaler les parties de matériel ancien, antérieures au xvitie siècle, con-
servéesencoie dansles imprimerieset les collections publiques ou privées.
19° Donner des renseignements sur les livres liturgiques (bréviai-
1es, diurnaux, missels, antiphonaires, manuels, processionnaux, etc.),
imprimés avant le xvin‘ siècle, à l’usage d'un diocèse, d’une église ou
d’un ordre religieux.
20° Etudier, dans une région, les documents qui pourraient servir
à l’histoire de la presse sous l'ancien régime (fraudes, contrefaçons
françaises ou étrangères, impressions clandestines, imprimeries do-
mestiques, etc.).
21° Recueillir les renseignements qui peuvent jeter de la lumière
sur l’état du théâtre dans uno région, sur la production dramatique
ainsi que sur la vie des comédiens depuis la Renaissance.
22° Etudier la vie littéraire dans une ville ou une région de la France,
au xvie et au xvu siècle.
23e Rechercher, pour une région déterminée, dans les inventaires
et autres documents, l'estimation et les prix courants des objets usuels
en monnaie du pays.
SECTION D'ARCHÉOLOGIE
Le Comité examinera très volontiers les propositions qui pourraient être
faites de joindre, à titre d'illustration, des projections à la lecture de certains
mémoires et à l'exposé de certaines communications. Mais il est indisper-
sable que, dans ce Cas, une épreuve des clichés proposés lui parvienne en
même temps que ie mémoire manuscrit,
1. ARCHÉOLOGIE PRÉROMAINE
1° Rechercher et signaler les gravures et peintures préhistoriques
sur les parois des grottes, les rochers isolés ou les dolmens ainsique
les nouvelles découvertes de statues-menhirs.
2 Etudier la construction des dolmens, en déterminer les diverses
variétés et signaler les vestiges de constructions antiques autour des
doimens.
3° Décrire les divers aspects de l’industrie néolithique dans une
région déterminée.
49 Etudier dans chaque département les sépultires préromaines en
décrivant systématiquement leur mobilier funéraire.
5° ladiquer et décrire les trésors de monnaies gauloises.
6° Signaler dans chaque arrondissement les monnaies gauluises
que l'on y recueille habituellement dispersées sur le sol.
Cette question a pour but de préciser l'attribution des monnaies recueillies
à tels ou tels peuples gaulois. Se référer, pour traiter les 5° et6° questions,
— 284 —
à l'Atlas der monnaies gauloisers, publié par Henri de la Tour, et à l’ou-
vrage de M. Adrien Blanchet, 7'railé de la numiemaltique gauloise, 2? vol.
in-8°.
Il. ARCHÉOLOGIE ROMAINE
3° Etudier les divinités indigètes d'après les monuments figurés et
les monuments épigraphiques. S'gnaler ceux de ces monuments qui
seraient encore inédits ou imparfaitement publiés.
Signaler particulièrement les autels portant les images de plusieurs divi-
nités et en étudier Ie groupement. Sc référer, pour les monuments figurés,
au Catalogue des bronzes de la (iaule romaine, par M. Salomon Reinach,
au Rerueil des bas-rclicfs de la Gaule romaine, par M. le commandant
Espérandicu, et, pour l'épigrapliie, à ia liste donnée par M. Allmer dans
la ecue épigraphique du midi de ia France (LI, p. 298 et suiv.), sousle
titre Les dieux de la Gaule.
8° Etudier les monuments figurés, votifs ou funéraires, relatifs à
l'armée romaine.
9 Décrire les mosaïques antiques non relevées jusqu'à présent en:
France ct en Afrique. Rechercher et étudier les anciens dessins con-
servés dans les collections publiques ou particulières et qui repro-
duisent des mosaïques aujourd'hui détruites.
Se référer au Catalogue des mosarques romaines de la Gaule, âe MM. A.
Blanchet et J. Lafaye, publié par l'Académie des Inscriptions et Belles-
- Lettres. |
16° Signaler les peintures antiques découvertes en Gaule, les des-
sins ou les aquarelles qui les reproduisent.
Se référer à l'Essai d'inventaire de ces peintures donné par M. A. Blan:-
chet dans son ÆEtudesur la décoration des édifices de la Gaule romaine.
Paris, 1913.
11° Rechercher les centres de la fabrication de la céramique en Gaule
et en Afrique aux époques romaine et préromaive ; voir si les anciens
établissements de potiers n’ont pas survécu à l'époque antique et per-
sisté à travers le moyen âge.
Dresser la liste des noms de potiers inscrits sur les vases ou fragments de
vases, lampes et statuettes, conservés soit dans les musées, soit dans les
collections privées. Sc référer à l'ouvrage de M. J. Déchelette sur Les
rases ornés de la (saute romaine et, pour les noms des potiers, aux
tomes VII et XIII du Corpus inscriptionum latinarum.
120 Décrire les pièces de verrerie antique les plus importantes con-
servées dans les musées ou les collections particulières de la France
et en Afrique et en indiquer la provenance ; relever les inscriplions
qu'elles por'ent.
Se référer aux tomes VII] et X111 du Corpus inscriptionum latinarum.
{30 Etudier les pierres gravées enchâssées dans les pièces d'orfè-
vrerie anciennes ; en faire connaitr: les sujets, les inscriptions, les
dimensions et la matière.
Cette étude devra être accompagnée des empreintes des pierres gravées,
de préférence à des dessins ou à des images quelconques.
44° Décrire et classer les plombs monétiformes portant des sujets
figurés ou des inscriptions ; en indiquer fa provenance.
Se référer au Catalogue des blombs de l'antiquité consercés au Départe-
ment des médailles et antiques de la Bibliothèque nationale, par MM.
Michel Rostovtsew et Maurice Prou. — Voir aussi Michel Rostovtsew,
Tesserarum urbis Roms el suburbi plumbearum eylloge. Saïnt-Péters-
bourg. 1993, in-f°, et 1 atlasin fol., et Paul Dissard,Z a collection Récamier.
Lo Signaler les dcuments d'archives, les manuscrits unciens ou
la correspondance des antiquaires des derniers siècles qui relatent
une trouvaille ou peuvent servir à établir l’âge ou l’histoire d’un mo-
nument archéologique déterminé.
16° Décrire les monuments grecs qui se trouvent dans les musées
de province et en préciser la provenance.
‘Un grand nombre de nos musées provinciaux renferment des inscriptions,
des bas-rellefs, des vases peints, des terres cuiles que des voyageurs
ont rapportés des pays heliéniques : il serait très utile de faire connal-
tre ces monuments.
{ie Rechercher le tracé des voies romaines ; en étudier la construc-
tion ; signaler les bornes milliaires.
18° Signaler et décrire les basiliques chrétiennes de l'Afrique.
III. ARCHÉOLOGIE DU MOYEN AGE
19 Donner, avec plans et dessins à l'appui, la description d'un édi-
fice réputé antérieur à la période romane, ou la monographie d'une
église au moyen äge.
200 Signaler les monuments chréliens antérieurs au xt siècle; re-
chercher en particulier les inscriptions, les sculpultures, les mosaï-
ques, les verres gravés, les objets d'orfèvrerie et les pierres gravées.
21° Etudier les caracières qui distinguent les diverses écoles d'ar-
chitecture religieuse à l’époque romane, «n s’attachant à mettre en
relief les éléments constitutifs des monuments (plans, voûtes, elc.).
Cette question, pour la traiter dans son ensemble, suppose une connais-
sance générale des monuments de la France qui ne peut s'acquérir que
par de longues études et de nombreux voyages. Aussi, n'est-ce point
ainsi que le Comité la comprend. Ce qu'il désire, c'est provoquer des
monographies embrassant une circonscription donnée, par exemple un
département, un diocèse, un arrondissement, et da ns lesquelles on pas-
— 286 —
serait en revue les principaux monuments compris dans cette circons-
cription. non pas en faisant une description détaillée de chacun d'eux,
mais en cherchant à dégager les éléments caractéristiques qui les dis.
tinguent et qui leur donnent un air de famiile. Ainsi, on s'attacherait à
reconaaltre quel est le plan le plus fréquemment adopté dans la région,
de quelle facon la nefest habituellement couverte (charpente appa:-
rente, voûte en berceau plein cintre ou brisé, voute d'arêtes, coupoles):
comment les bas côtés sont construits, s’ils sont ou non surmontés de
tribunes, s’il y a des fenêtres éclairant directement la nef ou si le jour
n'entre dans l'église que par les fenêtres des bas côtés ;: quelle est la
forme et la position des clochers ; quelle est la nature des matériaux
employés ; entin si la décoration présente un style particulier, si cer-
taias détails d'oraement sont employés d’une facon caractéristique et
constante, elc.
22° Etudier l'iconographie des chapiteaux d'une église romane.
23° Rechercher, dans une contrée déterminée, les monuments de
l'architecture militaire aux diverses époques du moyen âge ; sigoaler
les documents historiques qui peuvent servir à en fixer la date; accom-
pagner les communications de dessins et de plans.
940 Etudier les monnaies féodaleg de la France, surtout à l’aide des
documents d'archives ; faire conaitre ceux de ces documents qui se-
raient inédits etles commenter.
2° Relever les noms des chapitres, abhayes et prieurés ayant eu
sur la fabrication de la monnaie des droits complels ou restreints ;
déterminer la date et l'origine de ces droits.
26° Décrire les sceaux conservés dans les archives publiques ou
privées ; accompagner celte descriplion de moulages ou, au moins, de
photographies.
20 Signaler, dans chaque région de la France, les centres de fabri-
cation de l'orfèvrerie pendant le moyen âge ; indiquer les caractères
et tout spécialement les marques et poincons qui permettent d'en dis-
tinguer les produits.
J1 existe, dans un grand nombre d'églises, des reliquaires, des croix et au-
tres objets d’orfèvrerle qui n'ont pas encore élé étudiés convenablement,
qui bien souvent même n'ont jamais été signalés à l'attention des archéo-
logues. Il convient de rechercher ces objets, d'en dresser des listes rai-
sonnées, d'en retracer l'histoire, de découvrir où ils ont été fabriqués,
et, en les rapprochant les uns des autres, de reconnaitre les caractères
propres aux différents centres de production artistique au moyen âge.
28° Décrire et photographier les anciens tissus, quelle qu'en soit
l'origine, conservés dans les églises, les musées ou les collections
parliculières.
29° Recueillir les dosuments écrits ou figurés intéressant l’histoire
— 987 —
du costume pour les diverses classes de la société dans une région
déterminée.
Au moyen âge, il y avait dans beaucoup de provinces des usages spéciaux
qui exerçalient une influence sur les modes. Ce sont ces particularités
locales qu’on n'a guère étudiées jusqu'ici Il serait intéressant d'en re-
chercher la tracc sur les monuments.
300 Signaler les carrelages de terre vernissee, les documents relalifs
à leur fabrication, et fournir les calques des sujets représentés et de
leurs inscriptinns.
310 Etudier, dans un centre déterminé, les caracteres et l’évolution
de la poterie commune depuis l’époque mérovingienne jusqu'au xvn®
siècle, |
32° F'aire, par ancien diocèse, par ville ou par édifice, le recueil des
pierres tombales et des inscriptions, publiées ou non ; accompagner
ce recueil, autant que possible, d’estampages ou de dessins.
Consulter à titre comparatif : F. de Guilhermy et R. de Lastevrie, 7nscrip-
tions de la France du Ve au Xviti® sitécle; ancien diocése de Paris ; —
Quesvers et Stein, Inscriptions de l'ancien diocèse de Sens.
IV. ARCHÉOLOGIE ORIENTALE
33° Signaler dans les collections particulières et les musées de
France les monuments se rapportant aux civilisations antiques de
l'Orient, et spécialement les monuments de provenance africaine qui
pourraient être rattachés à la civilisation punique.
84° Signaler dans les collections publiques on privées de la France
et de l'Afrique du Nord les monnaies arabes inédites, les objets d'art
musulmans, et en particulier les monuments céramiques provenant
de nos possessions africaines.
35° Signaler, décrire et photographier dans les collections publiques
et privées de la Fraace les monuments(sculptures, peintures, inscrip-
tions, manuscrits, bronzes, sceaux, médailles, objets préhistoriques,
eic.), provenant de l'Indochine,
SOUS-SECTION D'HISTOIRE MODERNE (DEPUIS 1715)
ET D'HISTOIRE CONTEMPORAINE
XVII SIECLE
4° Etudier le fonctionnement du système de la taille tarifiée, établie
dans la généralité de Paris par l'intendant Berticr de Sauvignv et la
déclaration royale du {11 août 1776.
On recherchera notamment, dans une paroisse ou un groupe de parois-
ses de cette généralité, d’après les rôles, les plans d'arpentage, la cor
— 288 —
respondance administrative, comment il fut procédé à la réforme et
quelles modifications elle apporta au régime antérieur. On exposera et
on discutera les vœux en matière de taille dans les cahiers de 1789. —
Les principaux documents du sujet sont dans la série C des archives
des départements de Seine et Oise, Seine et Marne, Oise, Aube, Yonne. —
Voir sur la question l'ouvrage de M. MaRION. Les impats directs sous
l'ancien régime, principalement au xXxvVin* siècle, Paris, 1910, in 8°.
20 Etudier, dans une région déterminée (bailliage, élection) ou dans
uns paroisse où un groupe de paroisses, les conditions dans lesquelles
était pratiqué l'affermage des terres au xvni siècle.
On utilisera notamment les papiers seigneuriaux de la série E des archi-
ves départementales, les titres de propriété des établissements ecclésias-
tiques /sérics G et H), les minutes de notaires.
30 Rechercher, dans une paroisse ou un gioupe de paroisses, s'il y
a eu, au cours de la seconde moitié du xvu siècle, tendance marquée
soit au morcellement, soit à la concentration de la propriété foncière
ou de l’exploilation du sol.
Voir notamment sue la question : LOUTCHISKY, La propriéli paysanne en
France à la ceille de la Récolution, Paris, 1912, in$". — Il sera intéres-
sant de signaler les documents autres que les roles d'impositions sous
l'ancien régime, propres à nous renseigner sur l'élat de la propriété.
On montrera, le cas échéant, quel parti on peut tirer, pour l'étude de
cette question, des états de sections dressés en vue de l'établissement
de la contribution foncière au début de la Révolution.
4° Etudier dans un dépôt d'archives départementales le fonds d'une
élection au xvin‘siécle.
On y recueillera les principales données relatives aux attributions admi-
nistratives ou contentieuses des élus, à leur role effectif, et on mettra
en lumière les catégories de documents qui peuvent être plus particu-
liérement utiles à l'histoire. On pourra d'ailleurs se borner à l'étude d'un
des points du sujet ou d’une des catégories de documents. — Voir ViBuIL-
LE, Nouceau traité des élections, Patis, 1739,1n-12; GUYOT, Répertoire de
jurisprudence, au mot: Z:lection : ENCYCLOPÉDIE MÉTHODIQUE (Uiction-
naire des finances).
5° Rechercher dans les minutes des nolairss Jes actes do société,
conventions, contrats, propres à nous renseigner sur l'histoire des
premières sociétés industrielles à la fin du xvains siècle.
6° Etudier, d'après les catalogues imprimés ou manuscrits de biblio-
thèques privées et les inventaires après décès, la diffusion des livres
dans une région déterminée de la France au xvni siëcle.
7 Rechercher quelle a été dans le ressort d'un parlement aulre que
celui de Paris la répression de la propagande philosophique au xv.n
sigcle.
— 289 —
80 Faire l’histoire d'une académie ou d'une société littéraire provin-
ciale en France au xviu® siècle, en montrant la relation de son activite
aux grands mouvements d'idées, de sensibilité et de goût qui ont tra-
versé la société française.
9 Etudier dans une région de la France l'activilé philosophique de
la franc-maçonnerie au xvui* siècle.
PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE
10° Rechercher, pour une région de la France, dans les archives
départementales ou commuaales, el analyser les documents relatifs à
la perception de la dime ecclésiastique sous la Révolution, pendant la
période où cette redevance, abolie en principe le À août 1789, fut
maintenue provisoirement, c'est-à-dire jusqu'au 1° janvier 1:91.
11° Etudier dans un département les effets des mesures législatives
et administratives en matière d'archives pendant la période révolu-
tionnaire.
12 Etudier dans un district, à l'aide des papiers du conseil et du
directoire, l'application du décret du 8 pluviôse an II pour la réunion
et la conservation des objets d’art et d'instruction.
13° Recueillir dans la série [, des archives dépcrtementales les rap-
ports de caractère périodique, tels que les comptes décadaires, et mon-
trer ce qu'ils contiennent d’intéressant pour l’histoire.
Voir État sommaire des papiers de la période révcolutionnaira consercés
dans les Archices départementales. Série L. Tome Il, table, au mot :
Rapports périodiques. — On notera exactement les autorités de qui
émanent les rapports et les autorités à qui ils sont adressés.
140 Etudier, dans un département, un district ou une commune,
l'application du décret du 22 floréal an Il qui ordonnait la formation
d'un livre de la bienfaisance nationale.
Voir L'ASSISTANCE PUBLIQUES. Instruclions, recuell des textes et notes, dans
le Bulletin de la Commission d3 l'histoire économique de la Récolution,
1908, n° 3-4,
15° Proposer uns méthode et un plan pour publier, en les résumant,
les délibérations d’une municipalité depuis 1790.
On essalera, à titre d'exemple, l'application pour une municipalité pen-
dant une très courte période.
16% Tracer l’histoire d'un comité de surveillance ou d'une société
populaire pendant la Révolution.
XIX® SIÈCLE
170 Etudier l'application du Concordat dans un diocèse, de l’an X à
1814,
— 299 —
18 Étudier les variations de l'esprit publie dans un département,
sous le Consulat et l'Empire, d'après les procès-verbaux d'opérations
électorales et d'après les autres sources imprimées ou manuscri-
tes.
19° Rechercher les documents relatifs à l'histoire de l'enseignement
primaire, dans un département, un arrondissement, un canton ou une
commune, depuis la loi du {1 floréal an X jusqu'à celle du 28 juin
1833, et mettre en lumière ceux qui offrent le plus d'intérêt.
On pourra se borner à l'étude d’une des deux périodes : celle de l'Empire
ou celle de la Restauration.
Les principaux textes législatifs sont : 1° la loi dut tloréal an X etles
décrets impériaux des 17: mars 1808 et 15 novembre 1811; 2° les ordonnan-
ces rovales des 29 février INI6, 3 avril et 2 août 1N20, 8 avril 1824, 21 avril
1823, 14 février et 16 octobre 1830. Voir ces textes et les circulaires minis
térielles dans GRÉARD, La Législation de l'Ensetgnerment primaire en
France, tome Fr”.
Les sources du sujet sont dans la série T des archives départementales
(instruction publique), la correspondance préfectorale (série M), les dé-
lbérations du conseil général (série Nj), les séries D (délibérations du
conseil municipal, arrêtés du maire, correspondance) et R (instruction
publique) des archives communales, et dans les archives de l'inspection
académique lorsqu'elles n'ont pas été versées aux archives départe-
mentales.
On recueillera les renselgnements sur les bâtiments scolaires, — sur le
personnel des instituteurs laïques ou ecclésiastiques (capacité, moralité,
relations avec les autorités locales et avec les familles, avec l'autorité
académique, avec l'administration préfectorale, situation matérielle, —
la fréquentation scolaire, — les méthodes pédagogiques (modes d’ensei:
gnement mutuel, simullané, elc., matières enseignées, livres en usage),
— le rôle des comités cantonaux de surveillance et des Comités d'arron-
dissement, — l'éducation des fiiles, etc.
20° Esquisser l'histoire d'un lycée ou d’un collège communal au xix°
siècle jusqu’à la loi du 15 mars 1850.
21° Faire, pour la période antérieure au second Empire, la biblio-
graphie raisonnée de la presse périodique (journaux et revues) pour
un département, un arrondissement ou une ville.
Voir comme type de ce genre de bibliographies :
a. Histoire et bibliographie de la presse périodique dans le département
du Nord, par G. Lepreux. Douai, 189%, 2 vol. in-8.
b. La bibliographie des journaux parus à Paris de 1789 à 1800, au tome If de
la Bibliographie de l'histoire de Paris pendant la Réocolution francaise,
par M. Tourneux. Paris, 1594, in-8e,
220 Signaler et inventorier dans un dépôt d'archives les documents
manuscrits et imprimés propres à faire connaître la résistance locale
qui a pu être opposée au coup d'Etat du 2 décembre 1851.
— 991 —
QUESTION D'ORDRE GÉNÉRAL POUVANT FAIRE L'OBJET
DE COMMUNICATIONS ORALES
23° De la méthode-à suivre dans la publication des documents d’ar-
chives de l’histoire moderne et contemporaine.
Vu la masse de ces documents et l'obligation pour l'historien de faire par-
mi eux un choix critique, c’est une question de savoir quels sont ceux
qui doivent être publiés et comment ils doivent l'être.
Principaux aspects de la question : 1° origine des documents, suivant qu'ils
sont d’ordre administratif, judiciaire, diplomatique, statistique, litté-
raire ; — 2° nature des documents (textes législatifs, délihérations, cor-
respondances, comptes, dossiers d'affaires, etc.) ; — 3° forme de la publi-
cation (simple mention, brève analyse, analyse avec eatraits, repro-
duction intégrale).
Rechercher dans quelle mesure et à quelles conditions des inventaires
contenant les données essentielles soit des dossiers, soit des pièces
importantes ou des tables sommaires ou analytiques pourraient rem-
placer les publications proprement dites.
De l'orthographe des documents publiés.
Quels doivent être le caractère et les proportions des introductions et de
l’annotation ?
De la possibilité d'organiser le travail en commun dans les sociétés locales
pour l'édition des documents ou la rédaction des inventaires.
11 va de soi que les membres désireux de participer à la disrussion
pourront se contenter de traiter un des points de cette vaste question.
Ils devront toutefois avoir préalablement adressé au comité, avant
la date fixée pour le dépôt des memoires écrits (81 janvier 1914),un
court resumé de leur communication, lequel ne pourra pas c\céder
deux pages.
M. FEAUX nous donne quelques explications intéressantes
sur le dolmen de la Vaurelie, près Saint-Apre, que M. le doc-
teur Moreaud nous avait signalé dans une précédente réunion.
La table en a été déplacée, mais les pillers sont encore en
place. Il en présente les mesures approximatives, prises au
milieu des broussailles, et il reconstitue la monument par un
petit croquis qu'il met sous nos veux.
M. AUBLANT nous montre ensuile « un coup de poing mous-
térien qu'il a recueilli, le mois dernier, sur le territoire de la
commune de Vanxains, non loin du château de Farges. Cette
pièce en silex et de conservation parfaite est recouverte d’une
jolie paline jaunâtre sur laquelle se voient de petites taches
blanches produisant un curieux effet.
— 9299 —
» Celte pièce ou cet outil a 0,14 centimètres, et dans sa plus
grande largeur 0,085. Elle est du type dit « gauche » assez
rare.
» Ge n’est pas la première fois, nous dit notre confrère, que
l'on rencontre dans cette région, près des grands bois de la
Double, des traces de l'industrie des premiers hommes.
Cependant l'emplacement des stations est encore mal déter-
miné : cela tient certainement à ce que la plus grande partie
de la surface du sol est encore occupée par des landes et des
bois. »
M. DuJARRIC-DESCOMBES nous présente un petit fragment de
parchemin tiré de la couverture d'un registre.
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL pense que ce morceau de parche-
min, du xiv° siecle, est une donation ou un arrentement en
faveur d’un hôpital de lépreux. Le nom de localité qui est
répété est celui de la Bastide.
Puis, M. Jules PELLISSON nous communique une thèse sur
salin, de sa collection, mesurant 68 X 56 cent. soutenue par
Pierre Catinat, abbé de Saint-Julien de Tours, frère du grand
homme de guerre. Elle est illustrée d'un médaillon gravé,
représentant le buste de saint Pierre, patron du récipiendaire.
Le nom de l'éditeur est en partie rongé. On lit au-dessous de
ce buste :
P&Tro PŒNITENT!
QuæsTio THeor.oa1icA
Quis in iniquitate sua morielur * Ezechielis 33.
Eile se termine par celte mention :
De his, Deo duce, auspice Deiparâ Virgine, et lPrœæside S. M. N.F.
Philippo le Roy,in sacra Facultate Parisiensi doctore theologo, Re-
ginæ Chrislianissimæ a consiliis et consessionibus responsurus
sedebit Petrus Catinat, Diaconus Parisinus, baccalaureus theologus
el socius Sorbonicus, Abbas Sancti duliani Turonensis. Die Mercurii
XIX Decembris, anno Domini M. D C. LVH. Ab octava matutina ad
sextam vespertinam,
IN SoRBoxA.
PRO \a3ORE ORDINARIA.
— 293 —
M. l'abbé Jarry nous présente une bulle du pape Alexandre
VIF, de 1659, instiluant évèque de Sarlat François de Salignac
de la Mothe-Fénelon.
Ce parchemin aurait été trouvé dans une métairie de la
commune de Saint-Jean d'Estissac.
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL pense que celte pièce provient plu-
tôt des archives du château de la Poncie, près du bourg de
St-Jean d'Eslissac, qui appartenait à une des branches des
Salignac-Feénelon. Comme archiviste, dans une de ses tour-
nées d'inspection, il a obtenu du propriétaire, M. de Gar-
donne, les archives de ce château, qui sont actuellement au
dépôt départemental. La bulle communiquée par M. l'abbé
Jarry devait en faire partie.
M. l'abbé Louis BLazy, curé de Daumazan-sur-Arize (Ariège),
écrit au Président pour le prier de le mettre en rapport avec
un ecclésiastique, membre actif de notre Société.
« J'aurais à lui demander, dit-il, quelques renseignements
sur l’abbé Bertrand de Laval de Faure (ou du Fauré), prêtre
du diocèse de Sarlat. Il fut tonsuré dans l’église d’Issigeac le
3 juillet 14706. En 1731,il était prieur commendataire du
prieuré de St-Germain de Cressé, 0. St-B., au diocèse de
Cahors. En 1732, il devint archidiacre d'Arles.
» Je possède le journal de cet abbé (1732-1742) que la So-
ciéèlé des Amis du Vieil-Arles voudrait publier. Pourrait-on
m'aider à écrire le curriculum vilae abrégé du personnage en
question ? Date et lieu de naissance, quelques mots sur la
famille apparemment fixée dans le diocèse de Sarlat, quel-
ques mots aussi sur ses études cléricales, la date de son ordi-
nation, la mention de ses premiers bénéfices, tout cela me
serait nécessaire.
» Je n'ai point trouvé à Foix (Archives départementales)
l'inventaire de la série G? Existe-t-il ? On trouverait sûrement
d'utiles indications dans les registres d’insinuations de l’évé-
ché de Sarlat et dans le Liber ordinationum.
» Je vous prierais, Monsieur le Président, de charger un
complaisant confrère de ces sondages. Entre chercheurs ne
doit-on pas s’entr'aider? Ce sera donc à titre de revanche. A
20
— 9294 —
mon tour, je me mettrai à la disposilion de ces Messieurs pour
des recherches à faire à Toulouse ou à Foix.
» On attend à Arles mon mémoire, avec impatience même,
mais je ne voudrais pas le livrer avant d'avoir essayé tout au
moins d'identifier le chroniqueur. »
M. l'abbé JarnY est prié de s'informer et de transmettre les
renseignements demandés, s'il est possible.
Enfin, M. Durarric-DESCOMBES veut bien ajouter quelques
réflexions à la communication sur Joubert, faite en la der-
nière séance par M. Robert Villepelet.
« Dans l’avant-propos, dit-il, dont il fait précéder la publi-
cation des trois lettres inédites, M. B. Caumès, professeur
d'histoire au lycée de Cahors, considere leur auteur, comme
un oublié, peut-être un inconnu. Il parait mal venu, observe
notre vice-président, à traiter ainsi le penseur de Montignac,
dans un moment où ses Pensées, universellement admirées,
captivent l'attention des meilleurs esprits. Il expliquerait cette
prétendue défaveur par la perte du « goût des observations
mêmes et des jugements délicats en un slvle ramassé et con-
cis sur les sentiments humains. Et précisément l'œuvre de
Joubert est tout entière faite de ces réflexions ingénieuses et
imprévues qui jaillissent dans les entretiens des compagnies
distinguées et qui toutes se rapportent aux mines et au carac-
ère de l'homine ».
» M. Caumèés rappelle que Joubert salua, comme bien d'au-
d'autres, les généreux espoirs de la Révolution naissante,
qu’il fréquenta les cénacles qui, après l'épouvante du régime
conventionnel et pendant l'anarchie du Directoire, essayerent
de reconstituer des foyers de vie intellectuelle el polie, et qu'il
devint le collaborateur de Fontanes dans la grande œuvre de
reconstruction de l'Instruction publique, que fut l'Université
impériale. Les lettres, dont il donne le Lexte, avec l’autorisa-
tion de la famille du destinataire, affirment que les conseils,
les opinions de notre compatriote servirent beaucoup à façon-
ner l'esprit de la nouvelle institution.
» Ces lellres précieuses furent écrites, en 1812 et 1815, à
Claude Grancher, le futur recteur de l'Académie de Cahors,
alors principal du collège de Tulle, qui désirait la direction
de celui de Monlignac.
« Cette petite ville périgourdine, qni s’allonge au pied des falaises
loutes percées de grottes préhistoriques, le long de l'indolente Vézère,
fait remarquer M. Caumës, était la patrie du Joubert, que celui-ci
aimait toujours, bien qu'il fât devenu bourguignon ».
» Grancher avait connu Joubert, vers 1798, grâce aux rela-
tions qu'il s'était créées en fréquentant les Sociétés littéraires
de l'époque.
» Ces lettres valent plus qu'une bagatelle d'histoire locale.
Car elles touchent à des questions très actuelles. Joubert y
proclame surtout la nécessité de s'attacher moins à l'instruc-
tion qu'à l'éducation, à la formation du caractere et à l'adou-
cissement des humeurs individuelles. C'est l'esprit de l’ensei-
gnement qu’il voudrait avant tout humain, c'est-à-dire litté-
raire, les sciences n'ayant pour lui qu'une utilité mécanique.
La régularité et la correction de l'écriture dait être exigée des
élèves. En ce qui concerne les vacances, il voudrait que la
rentrée des calsses n'eut lieu qu'après la fête de la Toussaint.
M. Caumès voit dans ces lettres la preuve que Fontanes et ses
collaborateurs, tous épris de cullure classique, pensaient res-
susciter les traditions de l'ancien enseignement. « Il faut ensei-
gaer les lettres et la morale comme autrefois, et les sciences
comme aujourd'hui », écrivait Joubert.
» Lorsque Grancher devint, grâce à lui, principal du collège
reconnu de Montignac, il s'empressa de lui recommanderson
neveu el filleul Joseph D..., âgé de 13 ans, qui ÿ faisait ses
classes comme demi-pensionnaire. Ayant eu, à Bordeaux,
l'occasion de parler du collège et de son chef au recteur de
Sèze, Joubert fut heureux d'écrire à Grancher que celui-ci lui
avait dit que l'établissement de Montignac « était un des meil-
leurs et le meilleur peut-être qu'il eût dans son académie ».
L'asseinblée remercie M. Dujarric de ses réflexions intéres-
santes sur le célèbre inspecteur général de l'Université.
Il reste à procéder à l'élection de trois candidats qui deman-
dent à entrer dans notre compagnie.
Après trois votes par acclamation, M. le Président déclare
— 296 —
admis membres titulaires de la Société historique et archéo-
logique du Périgord :
M. le docteur Robert BARBANGEY, médecin à Montpon-sur-
l'Isle, présenté par M. le docteur Charles Lafon et M. Féaux ;
M. l'abbé CLoper, curé de Corgnac-sur-l’Isle, présenté par
M. le chanoine Brugière et M. Villepelet ;
Et M. E. VERGNIAUD, étudiant en médecine, à Razac-sur-
l'Isle, presenté par M. le docteur Chaume et M. Féaux.
La séance est levée à trois heures moins un quart.
Le Secrélaire-général, Le Président,
FERD,. VILLEPELET, Nlis DE FAYOLLE.
RS EL DD
Séance du jeudi 6 novembre 1913.
Présidence de M. le marquis de FAYOLLE,
président.
La séance est ouverte à midi et demi dans la salle accou-
tumée.
Sont présents : MM. Charles Aublant, le marquis de Bour-
deille, le marquis de Boysseulh, Antony Délugin, Dubut,
Dujarric-Descombes, le marquis de Fayolle, Féaux, Lespinas
et Villepelet.
Se font excuser : MM. Gabriel Pasquier et Louis Simon.
Le procès-verbal de la réunion d'octobre est lu et adopté.
À propos de ce procés-verbal, contenant sa communication
sur Joubert, M. DUJARRIC-DESCOMBES dit que, depuis la der-
nière séance, une nouvelle étude sur le délicat penseur de
Montignac a paru dans laRevue des Deux-Mondes (livraison du
15 septembre), sous ce titre : « L'enfance de Joseph Joubert».
Elle est due à la plume de M. André Beaunier.
M. Dujarric ajoute que dans la livraison précédente de la
même Revue (du 1° septembre), a paru également un curieux
article de M. Villey concernant l'influence de l'auteur des
— 297 —
Essais sur la littéralure anglaise : « Montaigne en Angle-
terre ».
Notre bibliothèque a recu, pendant le mois dernier, les
ouvrages suivants :
Annales de la Société royule d'Archéologie de Bruxelles, tome
XXVII, livraison I, 1913, in-8° carré, avec planches et illus-
trations, Bruxelles, Vromant et Ci, imprimeurs ;
L'Indicaleur généalogique, héraldique et biographique, re-
vue mensuelle, ne 1, juillet 1912, in-8&, Bruxelles, Misch et
Thron, éditeurs ;
Bullelin du Comité des Sociétés des Beaux-Arts des départe-
ments, n° 36, 19138, contenant la circulaire de M. le Ministre
des Beaux-Arts, relative au congrès qui se tiendra à Paris, à
l'École des Beaux-Arts, du 14 au 17 avril, in-8° de 4 pages,
typographie Plon-Nourrit ;
Comptes-rendus des séances de l’année 1918 de l’Académie
des Inscriptions el Belles-Leltres, bulletin de juillet, in-8° avec
planches, Paris, Auguste Picard, editeur ;
Bullelin Archéologique du Coniité des Travaux historiques et
scientifiques, année 1912, 3° livraison, et année 1913, 1" livrai-
son, in-8° avec planches, Paris, Imprimerie nationale ; Ernest
Leroux, éditeur. Dans le premier fascicule, M. Héron de
Villefosse présente à l’Académie, avec un vif éloge, le compte-
rendu de 1910-1911 des Fouilles de Vésone par notre érudit et
zélé vice-président M. Charles Durand, dont le travail est
cité comme un modèle. Le même fascicule contient un rapport
de M. Guiffrey sur une communication interessante de M. de
Saint-Saud, relative à une commande de tapisserie, faite vers
1550 à un certain Antoine Trigant, de La Roche-Chalais.
M. Guiffrey dit que « de l'exécution de cette tapisserie, il ne
faudrait pas conclure qu'il existât une fabrique ou un ate-
lier permanent de lapisseries en Dordogne au xvi* siècle.
Dans le second fascicule est le rapport de M. de Villefosse
demandant qu'une subvention soit accordée à notre Société
pour permettre à notre Président de faire des fouilles à
Goulat, près Nontron ; | |
Bibliothèque de l'École des Chartes, tome LXXIV, 3° et 4°
— 298 —
livraisons, mai-août 1913, un fascicule in-8° avec deux
planches, Paris, librairie Auguste Picard ;
Répertoire d'art el d'archéologie, fascicule 15, 3° année, 1912,
Index alphabétique, et fascicule 17, 4° année, 1912, deuxième
trimestre, grand in-8° carré, Paris, rue Spontini, 19 ;
Mémoires de l'Académie nalionale des sciences, arts et belles
lettres de Caen, un volume broché in-8°, Caen, Henri Deles-
ques, imprimeur, 1919 ;
Bulletin de la Sociélé archéologique et historique de l’Orléa-
naîis, tome XVI, no 204, {°r et 2° trimestres de 1918, un fasci-
cule in-8°, Orléans, librairie Herluison :
Bulletin de la Sociélé scientifique, historique el archéologi-
que de la Corréte, sivge à Brive, tome XXNV, 2° livraison,
avril-juin 1913, in-8° avec planches et illustrations, Brive,
Roche, imprimeur ; où, p. 465, dans un mémoire sur
Les sculpleurs et peintres du Bas-Limousin, l'auteur M. Victor
Forot dit que la famille d'imprimeurs Dalvv estoriginaire du
Quercy ou du Périgord et installée à Tulle vers 1640.
M. DuJarRic-DESCOMRES rappelle que M. de Roumejoux,
dans le tome XXV de notre Bulletin (page 377), a montré que
les Dalvy avaient eu des presses à Cahors de 1614 à 1640.
« Quant aux Dalvy, de Perigueux, dit M. Duijarrice, ils sont
venus de Tulle, avec Avmar Dalvv, dont les descendants vont
exercé jusqu'à la Révolution la profession d'imprimeur.
« Ce fut, en 1593, que cet Ayinar se fixa à Périgueux, pour
y tenir une librairie, avec sa femme Thonie Varquéte, alias
Antoinette de Vergal, Il descendit provisoirement à l'auberge
du sieur Jean Rebière, loua ensuite une maison et fit
venir son fils Pierre Dalvv, qu'il avait laissé à Tulle. Il l'em-
ploya dans sa boutique, installée dans la grande rue de l'Au-
bergerie et le maria avec la fille de Gilles Degoys, maître
imprimeur de la ville, dont l'atelier passa dans ses mains vers
1609 ».
Bulletin de l'Union des Syndicals agricoles du Périgord et du
Limousin, n° 10, 10 octobre 1913, in-8°, Périgueux, imprime-
rie Cassard frères ;
Lou Bournat, bulletin mensuel de l'École félibréenne du Pé-
rigord, tome V, 22° livraison, octobre 1913, in-8°, Périgueux,
_— 999 —
imprimerie Cassard frères ; contenant la conférence de notre
confrère M. Géraud Lavergne sur Le romantisme el la renais-
sance hislorique et litléraire du Périgord (1828-1843), ct un ar-
licle de M. Dujarric sur Le lieutenant aviateur de Caumont La
Force, tué en service commandé en aéroplane, à Buc (Seine-
et-Oise), le 30 décembre 1910, à l’âge de 28 ans ;-
Revue de Saintonge et d'Aunis, bulletin de la Société des Ar-
chives historiques, XXXIII* volume, 5° livraison, 1°" octobre
1943, in-8° avec une planche, Saintes, librairie Prévost ;
Bulletin de l'Union historique et archéologique du Sud-Ouest,
5* année, n° #, octobre 1913, in-8°, Bordeaux, Feret et fils,
Mounastre-Picamilh, éditeurs ; où est publié par M. Paul
Courteault son exact et consciencieux compte-rendu du Con-
grès de Périgueux que nous lui avons emprunté ; :
Burdigalu, revue mensuelle de littérature et d'art, n° du
31 août 1913, grand in-8° carré, Bordeaux, imprimerie Barthé-
lemy et Clèdes ; contenant un article de M, Dujarric-Descom-
bes, Vieux papiers, Calbel ou Guy du Lau, évèque de Lescar
(1415-1141) ;
Bulletin trimestriel de la Socielé des sciences, lettres et arts
de Bayonne, année 1913, n° 3, in-8°, Bayonne, imprimerie
Foltzer ; où, p. 180-192, M. Yturbide, délégué de Bayonne,
publie aussi un fidèle compte-rendu du Congrès de Péri-
gueux ;
Bulletin mensuel de Biarrits-Associalion, Société des scien-
ces, lettres et arts, n°‘ 9 et 18, septembre et octobre 1913, deux
fascicules in-8°, Biarritz, typographie Soulé ;
Annales du Midi, XXV®e année, extrait des comptes-rendus
des périodiques méridionaux concernant le tome XXXIX,
1912, de notre Bulletin, in 8°, Toulouse, imprimerie Edouard
Privat ;
Mémoires et comples-rendus de la Société scientifique et litté-
r'aire d'Alais, années 1911-1912, un fascicule in-8°, Alais, ty-
pographie Brabo, 1913 ;
Bulletin de la Sociélé d'archéologie et de statistique de la Drô-
me, année 19138 (octobre), 187° livraison, in-8°, Valence, impri-
merie Jules Céas et fils ;
Bulletin de lu Sociélé d'Eludes des Hautes-Alpes, 8% année,
— 300 —
4e série, n° 7, troisième trimestre 1918, in-8° avec 4 planches,
Gap, Louis Jean et Peyrot, imprimeurs ;
Bulletin de la Sociélé lilléraire, historique et archéologique
de Lyon, janvier-juin 1913, in-8° avec illustrations, Lyon, im-
primerie Jeannin à Trévoux ;
De M. Ernest Dannery, architecte diplômé par le Gouver-
nement, sa deuxième des Lettres ouvertes au conseil municipal
de Périgueux sur le passé, le présent et l'avenir de notre ville,
pleine d'aperçeus nouveaux et intéressants, in-8° de 16 pages,
Périgueux, imprimerie Joucla, 1913 ;
De M. Dujarric-Descombes, Le Périgourdin de Paris, du 28
septembre 1913, contenant son article sur La loi Bugeaud ; le
Journal du Périgord du même jour, contenant une lettre de
M. Henri Roujon, de l’Académie Française, à M. Dujarric, à
propos d'un articleintilulé Le préepteur d'Henri Roujon, pu-
blié dans les Annales lilléraires ; le Journal du Périgord, du
26 octobre, contenant un article de M. Dujarric sur les
Manies d'auteurs périgourdins, et le n° du 2 novembre conte-
nant son acticle sur Un centenaire périgourdin (M. Prévost,
ancien maître de forges);
De M. André Vovard, sa brochure : Un centenaire, Les Gar-
des d'honneur de la Gironde (1813), extrait de la Revue Philo:
mathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, juiilet-août 1913, in-8°
avec deux planches, Bordeaux, imprimeries Gounouilhou ;
Et de M. Joseph Durieux un numéro du Carnet de la Sabre-
tache, juin 1913, contenant son article sur un brave officier de
l'armée d'Orient (1800), tilulaire d'un cornet acoustique d'hon-
neur et décoré à Périgueux ; — et un numéro du journal
L'Éclair, du 2 novembre, où il est parlé, à propos de
Parmentier, de Margucrite de Bertin, demoiselle de Bellisle,
sœur du contrôleur général, à qui est duc l'introduction de
la pomme de terre en Périgord, vers 1770. « On sait, ajoute
M. Durieux, que Pierre Poumiës de la Siboutie, père du mé-
decin mémorialiste, fut le premier qui cultiva en grand la
pomme de terre dans le canton de Neuvic. »
Des remerciements sont votés aux donateurs.
M"° Gabriel Charavay nous envoie sa Revue des Autlogra-
— 301 —
phes d'octobre, dans laquelle figurent deux documents portant
des noms périgourdins :
1° Une pièce signée deux fois, le 24 juillet 1668, par Fran-
çois, marquis de Haulefort, comte de Montignacet de Beaufort,
qui est une vente de bois au pays du Maine ;
2 Une pièce signée le 28 août (1606) par Henry de La Mar-
thonice, abbé de l'abbaye da Saint-Just (Oise), au sujet de
baux faits par les religieux de ladite abbaye.
M. le docteur Roberl BaRmaANCEY nous mande « qu'en
sollicitant son admission comme membre de la Société, il
obéissait à un double sentiment, fait de ses goûts personnels
et du désir de continuer une tradition de famille. Il lui est
donc doublement agréable de venir aujourd’hui nous en expri-
mer ses bien vifs remerciements. »
La Société d'archéologie d'Avrancheset de Mortain, par une
circulaire du 25 octobre dernier, nous informe qu'elle a le
dessein de créer un musée d'objets antiques au Mont Saint-
Michel, comme le désirent la plupart des pélerins et des
curieux. A cet effet ellenous demande d'émettre un vœu favo-
rable et de provoquer des dons publics et prives, s’il est pos-
sible, pour que ce musée, installé dans une salle de l'abbaye,
puisse se composer d'objets provenant du Mont Saint-Michel,
ou d’autres objets, moulages et reproductions, pouvant servir
à l'étude de l’art français du x° au xv: siècle. |
Un vœu favorable est émis à l'unanimité.
A propos de la fouille de Goulat dont il était parlé tout à
l'heure, M. LE PRÉSIDENT nous rend compte des travaux qu'il
a faits sur les lieux, à la fin d'octobre, et où il se rendait tous
les jours, à 5 kilomètres de Nontron. Il y a eu d'abord quelque
conflit avec le propriétaire, mais les difficultés s’aplanirent
ct les fouilles purent commencer. Elles furent infructueuses,
alors qu'on pouvait espérer un bon résultat, le terrain ayant
fourni autrefois des fragments d'architecture gallo-romaine,
des stalues, des chapiteaux.
M. l'abbé BuGear, curé de Château-l'Évèque, nous envoie,
par l'entremise de M. l’abbe Chaminade, une vingtaine de
— 402 —
pièces sur papier et deux sur parchemin, en fort mauvais
état, provenant de l'ancienne chapelle Saint-Jean de Chance-
lade. Ces documents du xvu* et du xvine siècle sont pour la
plupart des titres de propriété concernant la famille Souc de
Plancher ct de Berbiguières. Ce sont des ventes, échanges,
quitlances ; parmi ces pieces, est une lettre de change tirée de
Paris le 5 août 1788 par Moutard sur Dubreuilh, libraire à Pé-
rigucux « valeur reçue pour deux hist. univ. tomes 115 à 120 ».
Il sera impossible de tirer parti de ces papiers qui tombent
en bribes.
M. Robert ViLLEPELET nous écrit qu'il a relevé dans les re-
gistres des insinuations du Châtelet de Paris, aux Archives
nationales, registres servant autrefois, comine l'on sait, à la
transcription des actes civils, la copie de deux actes intéres-
sant le Périgord. En voici lanalvse :
1 Donation par Jean Puyperroux. conseiller secretaire du Roi,
maison et couronne de France, demeurant à Paris. rue Saint-Thomas
du Louvre, paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, à Elie Charon, doc-
teur en médecine, demeurant à Bergerac, actuellement logé à Paris,
rue Fromenteau, d'une somme de 2.500 livres tournois (8 mai 1630)
(Y 150, fol. 367-368).
2° Contrat passé, au château de Bourdeille, du mariagre d'Arnaud de
Pontac, chevalier, conseiller du Roi en ses conseils d'État ct privé,
président en la cour de Parlement de Bordeaux, demeurant à Bor-
deaux, et Giabrielle-Louise de Thou. demeurant au château de Bour-
deille. À ce contrat figure par procuration Franvois-Auguste de Thou,
conseiller du Roi, maître des requêtes ordinaire de l'Hôtel. baron de
Meslav, frere de la future épouse (le méme à qui son amitié avec
Cinq-Mars devait ménager la triste fin que l'on sait) {11 octobre 1632)
(Y 153. fol. 315-317).
«Gabrielle-Louise de Thou, dont il est question dans le der-
nier acte, était fille de Jacques-Auguste de Thou, le célèbre
historien, et de sa seconde femme, Gasparde de La Chastre.
Tous deux étaient inorts au moment du mariage (l'historien
deécéda en 1617).
« Le contrat donne des indications intéressantes sur leur filia-
tion rapportécinexactement dans le Dictionnaire de la Noblesse
de La Chenaye-Desbois et Badier, à l’article de Thou (qui ne
— 303 —
mentionne que trois enfants mâles alors qu'il y eut au moins
trois filles) ».
M. Robert Villepelet ajoute qu'il n’a trouvé dans les notices
soit de la maison de Thou, soit de la maison de Bourdeille,
rien qui put lui expliquer qu’une demoiselle de Thou füt en
1632 domiciliée au chäâloau de Bourdeille. Peut-être pourra-
t-il obtenir de quelqu'un de nos confrères un éclaircissement
sur ce point ?
Pour répondre à la question, M. DusaArric-DESCOMLES dit
qu'il a mentionné le contrat de mariage du président de Pon-
tac et de Louise-Gabrielle de Thou, dans la séance de notre
Société du 8 novembre 1906.
Le président-historien de Thou, père de la future, était le
beau-frère du sénéchal Henri de Bourdeille. Ils avaient
épousé chacun une des deux stæurs, filles de Gaspard de La
Chastre, capitaine des gardes du corps du Roi.
M. Dusarric nous donne ensuite lecture de Quelques notes sur
l'évéque Machecn de Prémeaur, évêque de Périgueux, de 1732
à 1771, très grand bibliophile, dont la bibliothèque fut vendue
en 1777. « Le catalogue, qu’en dressa deux ans après sa mort
l'abbé Leydet, ne comprenait pas moins de 243 pages in-4?.
On peut en voir un extrait dans les papiers de ce chancela-
dais, au Fonds Périgord, à la Bibliothèque nationale. » Ses
fers de reliure et son portrait seront publiés dans le Bullelin,
en même temps que quelques lettres inédites, que nous
apporte notre érudit vice-président, adressées à Jérôme de
Chiniac, seigneur de La Morelie, conseiller du Roi au siège
sénéchal et présidial de Périgueux.
Puis, M. Dupur nous lit une note intéressante sur Deux expé-
dilions dans la Double pendant la Révolution francaise ; l'une
est faite contre les brigands, douze brigands fugitifs « en uni-
forme blanc » qui affectent de suivre « les haineaux isolés,
les bois, les routes détournées, » à Saint Vincent-Jalmoutier,
à Ponteyraud. L'autre est ordonnée contre les loups par l'ad-
ministration du district de Ribérac, le 26 nivôse an IL (15 jan-
vier 1795) en vue d'assurer la sécurité des voyageurs et des
— 304 —
troupeaux dans les cantons de La Roche Chalais et de Sainte-
Aulaye.
Cette note sera publiée.
M. Joseph Durieux, toujours fidele par la pensée à nos.
premiers jeudis du mois, veut bien nous signaler divers mili-
taires périgourdins qui prirent part, il y a juste cent ans,
aux affaires de Leipzig. « Dans cette terrible bataille des
Nations, nous écrit-il, où les Francais soutinrent plusieurs
jours une lutte inégale et furent ignoblement trahis par les
Saxons et Wurlembergeois, il y eut de nombreux tués, en-
tr'autres 15 de nos genéraux.
» Francois Pichon, de Mareuil, survécut seul de tout un
bataillon du 10° de ligne, après avoir franchi trois fois
l'Elster à la nage et recu une contusion d'obus à la jambe
droite ; sa vaillance lui valut malgré son jeune âge, la croix
d'honneur el l'épaulette de sous-lieutenant.
» Parmi les blessés on peut citer encore, Marlial Exrcousseau,
de Nontron, chef de bataillon aux voltigeurs de la Garde ;
l'aide de camp Annet Mésurd, de Lisle, resté en captivité jus -
qu'au mois d'août 1814 chez les Prussiens ; les capitaines de
Larmandie, du 16° chasseurs à cheval ct Pabot du Chatelard,
du 32° de ligne; les lieutenants Louis Filledary ide Saint-Pri-
vat), du 1% de ligne, et Jean Rochelle (de La Villedieu), du
124, qui, quoique blessé, réussit à faire quatre Autrichiens
prisonniers ; l'adjudant Nicolas Tronche (de Périgueux), du
43° de ligne, et le sergent Buis (de Saint-Martin de Fressen-
weas), du 13° de ligne.
» Mentionnons au nombre des morts le caporal d'arlillerie
Louis Alamigeon (de Bouteilles), chevalier de la Légion d'hon-
neur, ct des prisonniers de guerre le chirurgien Guillaume
Denoix, du 7° chasseurs.
» Quelques semaines auparavant, à la balaille de Culm, le
30 août 1813, le sous-lieutenant Dubreuil (de Saint-Front-la-
Rivière), ayant avec lui vingt carabiniers du 13° Leger, avait
été blessé et fait prisonnier en prenant six pièces de canon à
l'ennemi. Il élait fils d'Elie Dubreuil, licencié ès lois, et de
Gabrielle Dubut ; son parrain ct aïeul était « messire Nicolas
— 303 —
Dubut, écuyer, seisneur de Saint-Paul La Roche et autres
places. »
Honneur à tous ces braves!
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à trois heu-
res moins un quart.
Le Secrétaire général, Le Président,
Ferd. VILLEPELRT. M'e DE FAYOLLE.
ces ee)
CLUSEAU DE LA BOURGEADE
À Monsieur Villepelet, secrétaire général de la Societé historique
et archéologique du Périgord.
Cumond, le 30 mars 1913.
Monsieur le Secrétaire général,
Ne pouvant assister, jeudi prochain, à la réunion de notre
Société, permettez-moi de vous informer qu'un autre cluseau
vient d’être découvert dans la région du Ribéracois à laquelle
je m'intéresse particulièrement, au point de vue historique
et archéologique.
Cette curiosité se trouve dans la commune de Bourg-du-
Bost, à quatre kilomètres du bourg de Festalemps, à cent
mètres environ du village de La Bourgeade, hors de toute
habitation, sur un plateau au pied duquel serpente le Vin-
doux, petit affluent de la Dronne, et dans un champ cultivé.
Lors du dernier labour, quelques pierres détachées par la
charrue, avaient mis à jour un petit trou qui servait de refuge
aux campagnols. Or, ces jours-ci, un jeune garcon, en récol-
tant des herbages pour ses lapins, a eu l’idée d'y enfoncer un
bâton, pour examiner des coquilles de noix qui s’ytrouvaient
amassées. Quelle a élé sa surprise, quand il a vu le trou
s'agrandir, et la terre s'engouffrer dans un long couloir sou-
terrain où chacun a pu ensuite pénétrer !
Ce couloir présente une pente identique à celle des cluseaux
de Laudibertie et de La Gàächcrie. L'ouverture est un peu plus
étroite et mesure seulement 0,60 de diamètre. Aussi, pour s'y
— 305 —
engager, éprouve-t-on certaines difficultés, si l'on a tant soit
peu d'embonpoint.
A une distance de 4"50 de l'entrée, on remarque, dans la pa-
roi de druite, comme dans les cluseaur précilés, des meurtrières
(au nombre de 2) communiquant avec une salle en forme de
four, à base elliptique, de 3" de diamètre dans un sens et
2m80 dans l'autre. L'entrée a 4" de hauteur, sur 0"80 de lar-
geur.
Un peu plus loin, on observe les traces d'un barrage en
travers. Puis, à gauche, une autre salle, semblable à la pré-
cédente, mesure 3"50 sur 3 mètres et présente une ouverture
de 0"830 de large. Le couloir devient ensuite plus vaste et
atteint près de ? mètres cn largeur. Une cavité de 1"40 de
haut sur 1" et 1"50 à la base, se trouve ménagée presque en
face de cette seconde salle, comme pour la protéger.
Plus loin encore, le couloir se divise en deux branches lalé-
rales qui forment deux cavités semi-circulaires de 2"50 à
2"80 de diamètre et semblent se réunir à leur extrémité, pour
déboucher probablement au niveau du sol. Mais des éboule-
ments empèchent de s’en rendre compte.
La hauteur moyenne des salles est de 1"80. Le tout est
creusé dans unc roche calcaire très dure, formée de plusieurs
assises superposées et distinctes. On y remarque des raies
tracées par un burin semblable à celui qui avait dù être uti-
lisé pour les cluseaux de la commune de Feslalemps.
Il convient d'ajouter qu'à l’intérieur, ces salles sont très
propres, comme si elles avaient cessé depuis peu d'être habi-
tées. El cependant, combien d'années, combien de siècles se
sont écoulés depuis qu’elles ont été abandonnées !
Tout près de cet endroit, sur le bord du chemin qui y con-
duit, il y a un monument druidique, en forme d'ellipse régu-
lière et très allongée (5 mètres de diamètre dans un sens et
2%50 dans l’autre), en partie couvert de ronces et d'autres plan-
tes sauvages. Un grand nombre de haches celtiques, aux
nuances les plus variées, ont été trouvées dans le voisinage.
Quelques échantillons sont conservés au musée scolaire de
Chassaignes par M. Ducher, instituteur de cette commune.
Je vous prie de vouloir bien avoir la bonté de porter tout
Cluseau de La Bourgeade
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Les hachures representent lerocher.
— 307 —
cela à la connaissance de M. le Président de notre Société
historique et archéologique et à nos collègues, si vous le jugez
à propos.
En vous adressant à l'avance mes remerciements, veuillez
agréer, Monsieur le Secrétaire général, l'expression de mes
sentiments très respectueux.
A. DuBuT.
P.S.— TI. Ci-joint le croquis de ce cluseau de La Bour-
geade.
IT. Au moment de vous adresser la présente, je viens de
voir M. le Maire de Bourg-du-Bost, qui va faire exécuter des
fouilles autour de ces curiosités historiques de La Bourgeade.
Comme nous les ferons ensemble, je vous liendrai au courant
des résultats qu'elles auront produits. |
L’EX-LIBRIS
DE LA VICOMTESSE HENRY DE SÉGUR
La Maison de Ségur, une des plus anciennes et des plus
illustres du Bordelais (1), forma plusieurs branches en Péri-
gord. L'une d'elles est dite de Montazeau.
Bérard de Ségur, fils de Jean, seigneur de Pardaillan, eut
entr'autres seigneuries la terre de Bridoire, en Bergeracois
(il la garda peu de temps) et celle de Ponchat (écrit à tort
Pontchapt à la Préfecture de la Dordogne), commune de
nctre département, dans le canton de Vélines. Un de ses
descendants, Jean, baron de Montazcau (autre paroisse du
Périgord), seigneur de Ste-Aulaye (commune de St-Antoine-
(1j C'est une erreur que de la dire du Limousin, où la vicumté de Ségur
appartint, depuis les vicomtes de Limoges, àdes familles qui n’en avaient pas
le nom comme patronyme.
— 308 —
du-Breuilh, canton de Vélines), eut de sa seconde femme,
Elisabeth de Taillefer, Charles de Ségur, uni à Angélique de
Grailly, en 1686, et auteur du rameau des Chabannes.
Un de ses arrière-petits-fils, Henry (Philippe-Jean-Baptiste),
seigneur des Chabannes el co-seigneur de Montazeau, était
connu sous le nom de Vicomte de Ségur-Montazeau. Il naquit
à Montazeau, le 9 décembre 1356, du mariage de Charles de
Segur, capitaine dans Orléans-Infanterie, et d'Antoinette de
SUEUT.
Sa biographie est extrèmement courte. Je sais qu'il fut
capitaine en second au régiment d'Auxerrois, en 1780, puis
major au régiment de Languedoc, en 1788; que non seulement
il eut la croix de Saint Louis, mais qu'il était aussi chevalier de
l'Ordre de Mont-Carmel et de Saint-Lazare. Il est ainsi qualifié
dans un acte du 21 janvier 1758, par lequel il vendit tant en
son nom qu’au nom de ses frères et sœurs, pour 25.000 livres,
la terre et la seigneurie de Montazeau et les biens qu'ils pos-
sédaient dans la juridiction de Gurcon. Le vicomte de Ségur
fit ses preuves pour être admis aux Honneurs de la Cour et,
le 4° juin 1786, il « monta dans les carrosses du Roi » comme
on dit.
Le 21 mai précédent, il avait passé contrat de mariage —
acte signé par le Roi, la Reine el la famille royale — avec
Anne-Charlotte de Portelance, que l'on dit être décédée en
1860, à Paris, âgée de 92 ans, ce qui donnerait pour sa nais-
sance l’année 1768. Eurent-ils des enfants ? Je ne sais ; je ne
crois pas, en laut cas, qu’il en ait survécu. Que devint le
vicomte Henry de Ségur ? Je ne puis encore le dire. On m'a
assuré, mais sans délails, qu'il était mort en 1812 en Espagne;
Courcelles le fait mourir à Saint-Domingue. D'autres le con-
fondent avec un frere cadet, Jean, appelé sous la Restauralion
le vicomte de Ségur-Montazeau, chevalier de Saint-Louis et
de la Légion d'honneur, marié à cinquante et un ans, en
1816, à Aimée de Spens de Lancre.
L'ex-libris en question étant celui de la femme d'Henry,
j'ai dû tâcher de découvrir quelque chose sur les Portelance,
et tout de suite s'est présenté un petit problème héraldi-
que.
— 309 —
Les Ségur blasonnent : Ecar:-
lelé de gueules au lion d'or et
d'argent plain. Or, ici, nous
avons en écartelé : d'azur au
Lion d’or (1) et d'argent plain. Le
changement du champ des
quartiers 1 et 4 est-il dû à une
erreur du graveur, ou bien fut-
il voulu comme brisure de
cadet ? Pierre de Ségur, dela
branche aussi périgourdine de
Monivert, portail le lion de sa-
ble sur fond argent. Le maré.
chal de Ségur, parent peu éloi-
——- gné d'Henry, portait le lion
d'or sur champ d'azur. Ces deux exemples peuvent nous
laisser croire que nous sommes ici en présence d'une nou-
velle brisure.
Passons au second écu, celui des Portelance. La vicomtesce
de Ségur était petite-fille de Charles de Portelance, bourgeois
de Paris, anobli en 1764 par la charge de secrétaire du Roi,
contrôleur aux Aides de Clermont, décédé à Saint-Domingue
le 12 juin 1767. Son fils aîné, Charles-Louis, né le 14 février
1731, avait épousé en premières noces Marie-Anne de Silve-
cane, veuve de F.-L. Madeline, et en secondes, Charlotte-
Françoise Danré de Salency. Charles-Louis de Portelance
obtint de d'Hozier, le 7 novembre 1767,un premier règlement
d'armoiries, puis, en 1773, l'autorisation de joindre à ses armes
celles de sa première femme (la mère de notre Charlotte), celles
des Silvecanc. J'ajoute que le 8 juillet 1780 il se fit donner un
certificat, signé de plusieurs gentilshommes, allestant sur
l'honneur qu'il était d'ancienne noblesse d'Irlande, où ses
aïeux tenaient un rang distingué dès l'an 1200,et quoni lui ni
ses ancêtres n'avaient dérogé.
Le règlement de 1773 impartit : Parti : au 1° d'azur à une
lance d’or posée en pal la pointe en haut, au chef d'urgent chargé
—
C1 ET * #8 2 : A
1 ni f
Biblirtheque de M 4 Vevnishe
? PA
Lenry de Jequr
4) Voir pour l'or mal gravé la noie de la fin.
21
— 310 —
d'une aigle de sable, les ailes étendues (1),qui est de Portelance ;
au 2 d'argent à 3 palmes de sinople posées ausst en pal ;
au chef d'aïur, chargé de 3 éloiles d'argent, qui est de
Silvecane. On observera que si l'ex-libris de la fille de Louis
de Portelance donne bien aux 2el 3 lecu des Silvecane,ilindi-
que pour celui des Portelance une variante sensible : de
gueules à la fasce d'argent, accompagnée en chef de 3 fers de
lance d'or (2.
J'ai dit tout ce que je savais, regreltant de ne pouvoir don-
ner plus de délails sur la femme, délicate et érudite vraisem-
blablement, et amie des fleurs sans nul doute, à en juger par
la guirlande qui entoure son écu, qu'était la vicomtesse de
Ségur, dont la vieillesse, probablement isolée et triste, dut
étre si différente des trois annees, où, après son mariage, elle
dut vivre la vie brillante de Versailles.
P.-S. — Au moment du tirage j'apprends par M. Dujarric-
Descombes que M. A. de Remacle à consacré quelques lignes
incompletes à cet er-libris dans son élude : Les Femmes biblio-
philes et leurs ex-libris.
C'* bE SAINT-SAUD.
(1) En principe toute aigle héraldique a les ailes étendues, le vol éploré ;
Ce n’est que si le vol est abaissé, qu'on doit mentionner le vol. Quelques
auteurs, à tort semble-t-il, disent que le vol éplové comporte deux têtes à
l'aigle.
(2) L'épreuve, qui à servi pour le fac-simile ci-dessus, était un peu usée,
aussi les pointillés, marquant l'or pour le lion et les fers de lance, comme les
lignes obliques pour les palmetles, n'ontils pas été bien rendus à la repro-
duction ; mais ils sont trés nettement indiqués sur un exemplaire meilleur de
l'ex-libris, qui m'est passé plus tard sous les veux.
— 311 —
NÉCROLOGIE
M. Jeax BEauD:T-ViTec
Jean Beaudet-Vitel naquit à Terrasson le 173 juin 1813. Tout jeune,
aimant le travail, il fit à Périgueux son apprentissage d'ouvrier plâ-
lrier, suivant avec assiduité les cours du soir à l'école de dessin.
C'est avec les meilleures dispositions pour son métier qu'il fit par-
lie de l'Union compagnonique de France dont il fut nommé svndic. Ces
Unions furent les premières Scciétés mutualistes où les divers mem-
bres, venus de tous les coins du pays, trouvaient secours etencoura-
gement. Jes réunions avaient lieu chez la Mère, dénomination qui
symbolisait ainsi la grande famille que les socittaires s'étaient créée
par leur groupement et leur rappelait celle que les nécessités de l’ap-
prentissage les avaient obligé de quitter.
Rentré à Terrasson, Beaudet-Vitel entreprit, de concert avec son
frère, plusieurs travaux importants qui, par leur parfaite exécution,
le mirent vile en évidence et lui permirent de s'assurer pour ses vieux
jours, sinon la fortune, tout au moins une tranquille aisance, la meil-
leure quand elle est due au travail.
Tout de suite, il s'était fait inscrire comme membre participant de
la Société de secours muluels de Terrasson qui ne comptait alors que
quelques années d'existence. Il en devint bientôtle zélé conseiller, et,
en ces derniers temps, le vice-président.
Conseiller manicipal, il parvint à faire inscrire, en 1900, au budget
de la commune de lerrasson, une subvention annuelle de cent francs
en faveur de la Société mutualiste de la ville, à la prospérité de la-
quelle il s'était particulièrement attaché.
Membre de notre Societé historique et archéologique, il s'inté-
ressait à scs (ravaux, et lorsqu'il s'agit de faire classer comme monu-
ment historique le vieux pont de Terrasson qui menacait ruine, il fit
voter, par le conseil municipal, la petile mise de fonds exigée tout
d'abord de la commune.
Pour arriver au classement, il fallait attirer l'attention des pouvoirs
publics sur ce monument, en faire la description et l'historique. Ricau-
det-Vitel fouilla les archives municipales et le résultat de ses recher-
ches fut consigné, avec remerciement pour son zèle, dans la belle bro-
chure que l’un des vice-présidents de notre Société, l'érudit M. Du-
rand, sous-ingénicur des pnts et chaussées, consacra à l'histoire de
ce monument en 1901,
— 312 —
C'est ainsi que, dans sa modeste sphère, il contribua à la conser-
valion de ce pont familier qui, depuis plus de huit siècles, écoute
chanter sous ses arches romanes ct gothiques les eaux fuyantes de la
Vézère.
L'âme se lie aux choses, surtout à celles qui nous ont occupés et
ont alliré nos travaux, par un millier de liens ténus et mystérieux que
l'absence ne parvient pas à rompre.
Le déraciné, comme on appelle si expressivement celui qui a quitté
son pays, se souvient toujours du coin de terre où il est né, où il a vécu,
et qu'il revoit avec tant de plaisir.
Si M. Beaudet-Vitel n'éprouva pas ce déchirement puisque il ne
cessa d'haniler sa ville natale après son apprentissage, il eut cepen-
dant la douleur de ne pouvoir plus, dans ses dernieres années, consa-
crer à ce coin de terre périgourdin si aftachant, une partie de son
temps et de ses forces, et c'est avec une tristesse que les siens avaient
peine à combattre qu'il s'éloigna du conseil municipal dont il avait
fait depuis longtemps partie et douna sa démission de vice-président
de la Société mutualiste, après avoir eu cependant la satisfaction de
recevoir du Gouvernement le diplôme d'honneur destiné à perpétuer,
dans sa famille et au milieu de ses concitoyens, le souvenir de son
dévouement à la mutualité.
Après une longue maladie, il mourut le 31 mai 1913.
Comme l'a dit un de nos grands poctes : « Oublier, oublier, c'est le
secret de vivre ».
Celte parole ne peut s'appliquer à tous. Beaudel-Vitel vivra dans
l’aflection de celle qu'il avait choisie pour compagne, dans l'amitié
d'un frère dont il ne s'était Jjumais séparé, qui avait partagé ses durs
travaux et pour qui celte première et ultime séparation est d'autant
plus affligeante ; il vivra dans le souvenir de ses amis qui lui par-
donnaicut bien vite ce qu'il pouvait avoir d'un peu rude à prime abord,
comme les instruments de son ancien métier de bâlisseur, en pré-
sence de son bon cuur, de la sincérité de ses opinions, de la force de
ses convictions. Il ne sera pas oublié par ses collègues de la Socicté
historique et archéologique du Périgord. Ne lègue-t-il pas à cette der-
nière une somime de cinq cents francs en souvenir, dit-il dans son
testament, de la bienveillance qu'il n’a cessé de trouver parmi 8es
collègues.
Il sera remplacé, dans notre Socicté, par son frère, Guillaume Beau-
det-Vitel, médaillé militaire de 4870, président fondateur de lu GU° sve-
lion des Vélérans des armées de terre et de mer à Terrasson, qui
vient de se faire inscrire comme membre titulaire, en promettant d'us-
— 313 —
surer le legs de 50) francs, dans le cas où le testament du défunt de-
viendrait caduc par le refus de la ville de Périgueux, instituée léza-
taire universelle.
Gabriel T,AFON.
M. JuLtEN CRrEpor
Notre Société vient encore de perdre un de ses ouvriers de la pre-
mière heure, en la personne de NM. Julien Crédot.
C'était un enfant de Périgueux. Il v était né le 17 juin 1859, d'une
famille de modestes, mais fort honorables commerçants, établie de
temps immémorial dans notre ville, en dernier lieu sur la place Saint-
Silain.
De fortes études classiques, commencées au petil séminaire de Ber-
gerac, sontinuées à l'école cléricale de St-Georges, et terminées au
lycée, rendirent facile à Julien (rédot la conquête, en 1871, du diplôme
de bachelier ès lettres.
Ïl entra, l’année suivante, à la Préfecture de la Dordogne comme
employé. Sept ans après, il y devint, à la 3e division, chef de bureau,
par la voie du concours.
Mais son caractère indépendant, voire mème, à l'occasicn, un peu
frondeur, s’accommodait mal de l'étroite sujétion hiérarchique qu’im-
pose la carrière administrative. Il rèva d'une profession plus libé-
rale ; il crut la trouver dans la gestion d'un portefeuille d'assurances.
Il fut nommé, le 2 mai 1881, agent-général pour la Dordogne de la
grande compagnie l'Urbaine, branche-incendie.
2es nouvelles fonctions eurent au moins pour lui ce bon effet, de
Jui doaner d'assez grands loisirs, qu'il utilisa pour la science.
Il s'était signalé déjà par son zèle :omme membre de notre associa-
tion, ct nos suffrages l’en avaient récompensé, en lui conférant une
place dans le bureau, celle de secrétaire-adjoint, qu'il garda durant
plusieurs années, et qui lui fut une occasion de déployer en faveur de
notre œuvre tout le dévouement qui le caractérisait.
Il prêtait dans le même temps son concours intermittent et bénévole
à l'Echo de la Dordogne, que j'avais alors l'honneur de diriger. Jd'eus
vite apprécié l'utilité de ce collaborateur, dont les commnnications
revêtaient toujours une forme très sobre et très précise, et qui mettait
à contrôler les informations qu’il m'apportait un soin on peut dire
méticuleux, ce qui me donnait lieu de les accueillir en toute sécurité,
Le commerce assez prolongé que nous eûmes ensemble à ce pro-
pos me révéla chez Julien Crédot d'autres qualités que celles de l'in-
<= 311 —
telligence et de l'esprit. Jde constalai sa nature foncièrement droite et
par dessus tout son cœur excellent, et nous nous liâmes, dès cette
époque, d'une amitié qui, depuis, ne s’est jamais démentie.
Il débuta comtine publiciste par une brochure sur un magnifique
concours musical qui eut lieu à Périgucux le 30 août 1874, et dont il
avait assuré pour partie la pleine réussite, en sa qualité de secrétaire
du comité d'organisation.
Je passe sur diverses autres plaqueltes qu'il a publiées, pour arriver
de suite à son œuvre capitale, au livre qu'il fit paraitre, en 1893, sur
Pierre Pontard, évèque constitutionnel de la Hurdogne. Quelques
erreurs de détail ne sauraient effacer le mérite des longues et patien-
tes recherches que cette élude lui a coûtées, Elle est, en son ensemble,
disne de rester, et elle restera, pour le jour si précieux qu'elle a jeté
sur loule une sombre pério:le de l’histoire du culte en Périgord.
La Cour de Home, en témoignage d'approbation de cet vuvrage, fit
parvenir à l'auteur la croix de chevalier de Sl-Grégoire-le-Grand,
(Juelques années auparavant, Julien Crédot, à la suite de l'offre
op, ortune, qu'il lui avait été donné de faire, d'une édition rare à une
Souveraine amie des Belles-Letlres, avait aussi recu les insignes de
l'ordre de la (‘ouronne d'Italie.
A ces décorations s'ajouta, le 18 mars 1901, celle des palmes aca-
démi ques.
Julien Crédot ne jugea pas suffisants ses travaux d’érudilion, même
Joints au plus exact accomplissement de ses devoirs d'assureur, pour
satisfaire ses besoins d'activité. L'étude du droit l'attira, et le 25 no-
vembre 189, il passa, avec un brillant succès, son dernier examen de
licence devant la Faculté de Bordeaux.
Ayant cédé son portefeuille de l'Urbarne, le {e' juillet 1895, il s’ins-
crivit au barreau de cette dernière ville. Il prèta serment comme
avocat le 21 mars 1897.
À ce moment, il touchait à la cinquantaine. C'était un peu tard pour
se faire à la barre une large place, surlout dans la capitale du Sud-
Ouest, où de tou! temps abondèrent, au Palais, les maitres éminents.
Il plaida pourtant, particulièrement devant la juridiction militaire.
Il parul aussi se faire une spécialité des proces administratifs
Sa parole était, comme sa plume, toujours correcte, claire, méthodi-
que, fortement imprégnée de savoir, mais trop dénuée peut-être d'or-
nement, de nerf et de chaleur. Il crut lui trouver dans une chaire
d'enseignement un emploi plus approprié à son genre de talent, et il se
laissa charger d'un cours d'assurances créé par la ville de Bordeaux.
Mais le journalisme était encore la profession qui lui souriait le
— 315 —
plus. Aussi,le & avril 1999, assuma-t-il avec plaisir, sur l'offre qui lui
en fut faite, la tâche de rédacteur en chef de la Vigie républicaine
d'Arcachon. Il s’en est acquitté — je me le suis laissé dire, et je le
crois sans peine — à la satisfaction générale, pendant les quatre
années qui se sont écoulées depuis.
Cependant, sur la fin, sa santé, que nons avions connue très ro-
buste, avait bien décliné. La mort de Mme Crédot, survenue le 23 avril
19138, lui porta le d:rnier coup, et le 22 juin suivant il succomba lui-
mème, non sans avoir subi, m'a-t-on écrit, une agonie des plus cruelles.
Bien qu'il ait passé loin de nous les derniers tem)s d:sa vie, bien
que de graves soucis materiels et la politique nous l’eussent pris, je
gais de bonne source qu'ils ne nous l'avaient pas pris tout entier, et
que le Périgord et son histoire n'ont pas cessé de tenir une place im-
portanie,je ne dis pas seulement dans sa pensée, mais dans ses occu-
pations.
Il laisse à pau près azh:vé un volumineux manuscrit, sous ce
titre par lui-même suffisamment significatif : Vésone.
Il laisse également un dossier considérable où il accumulait depuis
longtemps des copies de pièces et des notes ea vue d'un travail appro-
fondi qu'il projetait sur toute la série de nos évêques. Il avait sollicité
jadis et obtenu, pour compléter sa documentation sur ce sujet, la
faveur insigne de compulser les archives du Vatican, et ce n'était pas,
on le devine, sans de grands frais qu'il avait pratiqué, ou fait prati-
quer, ces fouilles.
Souhaitons que ne soit pas perdu le fruit d'un tel labeur, bien pro-
pre à redoubler pour Julien Crédot l'estime et la reconnaissance de
tous les amis des investigations historiques locales. Je suis sûr de
traduire leur sentiment commun, eu exprimant ici, le cœur sincère-
ment ému, les profonds regrets que laisse cat infatizable travailleur.
KE. Roux e
M. PienrEe MELLER
Le 2 goût dernier, notre confrère, M. Pierre Meller, ancien prési-
dent de la Société archéologique de Bordeaux et membre de plusieurs
Sociétés savantes, a élé enlevé. jeune encore, à l'affection des siens et
de ses nombreux amis, après une longue et implacable maladio, dont
les germes s'étaient déclarés à la suite de la mort cruelle d'un fils à
l'aurore de la jeunesse. Par sa grand'mère, M"° Jardel-Laroque, fille
d'Idmond Géraud, il appartenait un peu à notre province.
Esprit ouvert et curieux sur toutes choses du passé : arts, archéa-
— 316 —
logie, histoire, héraldisme, Pierre Meller s'était surtout consacré à
l'étude des anciennes familles de la Gironde. Outre la publication de
documents dans les volumes des Archives historiques de la Gironde
et d'une partie des registres de l'état-civil de Bordeaux (de l'Eglise
réformée particulièrement), il avait fait parailre de nombreuses mono-
graphics sur les familles de notre région et un important Armorial
du Bordelais, en 3 volumes in-°. 1} réunissait des documents en vue
d'une nouvelle édition de ce dernier ouvrage, publié peut-être un peu
hâtivement — il le reconnaissait lui-même. -— [l comptait aussi, d'après
d'importants documents de famille, donner sur son aïeul, E‘mond
Géraud, une étude qui eût été des plus intéressantes pour le Rergera-
cois, d'autant plus qu'il y eüt ajouté beaucoup de pifces inédites de
cet caprit fin et éclairé. Lorsqu'il fut frappé, iltravaillait à mettre sur
p'ed la généalogie, très documentée, de la famille de Paly, qui résida
plusieurs siccles en Perigord. Hélas! Dieu cn a décidé autrement.
Nous unissons nos regrets à ceux très nombreux que de tous côlés a
reçus Mn° Meller et sa fille, M" Buhan.
M. SARLANDE, ANCIEN DÉPUTÉ DE LA DonDoGxE
M. Albert Sarlande est mort le 30 août, au château de la Borie, com-
mune de Champugnac-de-Bélair.
Il n'est pas possible de laisser disparaître notre anni sans dire, en
quelques mots, le rôle considérable qu'il a tenu dans le dépurtement
de la Dordogne, et sans retracer les rares qualités qui lui ont valu,
tout jeune encore, d'arriver au premier rang parmi ses concitoyens.
La famille Sarlande est une viciile famille périgourdine. Le pere
d'Albert Sarlaade fut un des premiers pionniers de la civilisation
française dans le Nord de l'Afrique et un des principaux artisans de
la prospérité naissante d'Alger. Quelques années après la conquête,
il fut un des grands constructeurs de la nouvelle capitale. Son acti-
vilé, son énergie, l'habitude de diriger les hommes, de les entrainer,
le désignaient pour Îles postes les plus élevés. Personne ne fut étonné
de le voir nommé maire d'Alger. Il conserva l'administralion de la
métropole d'Afrique jusqu'à la fin de l'Empire. Son fils, Albert
Sarlande, hérita de ses qualités. La lucidité de son esprit, la rapi-
dité avec laquelle il comprenait les questions les plus complexes
et les plus obscures, la netteté et la proinptitude de la solution qu'il
sir
proposait, ont èté, à juste titre, remarques par tous ceux quionteule
bonheur de l'approcher. Dès sa jeunesse, il avait élé apprécié et con-
sidéré comme devant occuper une situation en vue. Un des plus con-
nus des préfets de l’Empire, un de ceux qui, touten faisant respecter
le gouvernement qu'ils servaient, se faisaient aimer par leurs admi-
nistrés qui leur conlièrent plus lard des mandats clectifs, M. Levert,
le prit pour chef de cubinet. Dane l'exercice de ces délicates fonctions
qui forcent les hommes à vivre de la mème vie et par conséquent 4 se
connaîlre jusqu'au fond de leurs pensées, M. Levert apprécia telle-
ment son collaborateur qu'il n'hésita pas à en faire son gendre et à lui
confier le bonheur de sa fille.
L'Assemblée Nationale, élue en 1831, au scrutin d4« liste, avant de
se séparer, rétablit le scrutin d'arrondissement. Albert Sarlande, alors
à peine âgé de 25 ans, voyant que personne ne levait le drapeau ple-
biscitaire dans l'arrondissement de Nontron, où il était définitivement
fixé depuis l'acquisition du château de la Borie par son père, n’hésita
pas à se jeter bravement dans la mèlée pour soutenir ses opinions. Îl
avail à lutter contre deux concurrents très honorables, très distingués
et qui ont luissé des noms d'une grande notoriété dans tout le dépar--
tement, MM. Mazerat et Theulier. A la grande surprise des gens qui
se croyaient le mieux renseignés sur l'état de l'opinion publique, Albert
Sarlande fut élu au premier tour à une forte majorité.
Il se représenta après la dissolution de la Chambre des députés,
provoquée par le ministère du 16 mai 1875, et fut réelu par 10.311 voix.
Il ne fut pas au-si heureux en 1881.
A partir de ce moment, il se contenta du mandat de conseiller mu-
nicipal de Champagnac-de-Bsiair, que les électeurs de celte commune
n'ont cessé de lui renouveler jusqu’au dernier moment. Il était aussi
heureux que fier de l'anitié et de la confiance de ses voisins, et il con-
sidérail leur fidélité dans l'affection qu'ils lui témoignaient comme un
des charmes de sa vie.
A chaque élection sénatoriale, ii était nommé délégué. Nul n'ignore
que, si le parli conservateur ne présente pas de candidats particulicrs
pour le Sénat dans le département de la Dordogne, le nombre et la
cohésion de ses délégués eu font une force considérable. Il s'est tou-
jours efforcé de faire élire les plus modérés et les plus distingués par-
mi les candidats républicains. Le rôle d'arbitre qu'il a joué exige une
connaissance approfondie du personnel électoral du département et
beaucoup de tact.
J'ai dit plus haut quelques mots de sa vie privée en signalant son
mariage avec Mile Lcvert. Je no me permetlrai pas, en celte triste
— 318 —
circonstance, de raconter tout le bien qu’on pense de celle qui a brillé
à côté de lui d'un si vif éclat.
Je signalerai aussi que deux de ses filles se sont alliées à des fa-
milles des plus honorablement connues parmi les premières de la
région.
Enfin, je ne peux mieux lerminer ces quelques lignes, où je me suis
cfforcé de montrer le vide que fait parmi nous la disparition d'Albert
Sarlande, qu’en disant bien haut l'unité de sa vie.
Il choisit librement ses amis et ses opinions. Il ne les «bandonna
jamais.
1 laisse des regrets profonds, et il reste un exemple de fidélité à ses
principes.
E. Drcoux-LAGOUTTE.
Deux planches acrompagnent rette licraison : la 1° représente le
cluseau «de La Bourgeade : et la 2° l'Eæ-libris de la vicomtesee Henry de
sSequ.
Le gérant responsable, H. Erournrau.
TABLE
ALPHABETIQUE ET ANALYTIQUE
DES PRINCIPAUX NOMS ET MATIÈRES
Contenus dans le Tome XL (1913)
DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DU PÉRIGORD
Par A. pe SAINT SAUD, membre de la Raciéte,
SOMMAIRE :
Pages
Statuts de la Société.........,..........4 esse... 5
Reglement'intérieuts...:.4s6sdéivsantlannn ans 9
Liste des membres de la Société........................ 10
Séance mensuelle du 5 décembre 1912............ .... 33
— du 2 JANVier 1913 scies 41
_ du 6 février......................... 101
— AO DAS: ue seit Le he 113
— dd ave ns 73
— AUS MAR SSH reed reins. 183
Assemblée générale du 27 mai..........,............., 237
Séance mensuelle du 3 juillet......................... 253
— du 4 septembre..…................... 264
— du 2 OCtObre:.:42.52500 nus ads 278
— du 6 novembre ....... des ... 296
Compte de gestion du trésorier (exercice de 1912)
(M: Maurice Fat ass ssuneissiursmngase ae 53
Erreurs historiques des Généalogies (M. R. DE Boyssox).. 57
Les Ursulines de Périgueux /suits} (M. E. Roux). 66, 131 et 199
La danse en Périgord suite el fin) (M. Dusarric- DESCOMBES) 85
La Grotte des Grèzes, gisement moustérien (MM. Bour-
RINET EL PEVRONV LS une rc tire adenot tn 121
— 320 —
Note sur le Mégalithe de la Vaurelie, commune de Tocane-
Saint-Apre (Dordogne) M. le docteur MonEaup)......
Fondation d'un couvent des religieuses Notre-Dame à
Périgueux (M. le comte pE SainT-Saup:.. née
La Linde et Molières en 1766, au sujet de leûe cour res-
pective de justice :M. le chanoine (rousraT\. -
Claude-Bernard-Joseph Chastanet (1757-1709. à M. Du
JARRIC-DESCOMBES)................. . TT ee
Fontaine souterraine d'Aubeterre : la Muscadière (M. Dr-
BOND Ne SNS RS nee et Monte
Notes sur l'histoire du culte dans la Dordogne de 1-89
à 1802 (M. R. ViLLEPELET).. MN eus Los
Cluseau de La Bou'geade : M. A. Destin. a. :
L'ex-libris de la vicomtesse Henry de Ségur r (M. . comte
DÉ OAINI =D ADD) na add nie Gate cn
Air de la Périgourdine :M. pe MoxriFAULT)............,
Pierre Magne jugé par Romieu (M. R. V.)..............
Belle action d’un soldat de la 86° demi-brigade (17 prai-
AE REV 0 Où 4 D TT ;
Le chevalier Lanxade (M. R. ViLLEPELET)..............,
Deux vieux bibliothécaires de Périgueux.
Les pommes de terre (M. le docteur MorEauDi..........
BIBLIOGRAPHIE
La Vie de Mr de Royère, dernier évêque de Castres, par
. M. l'abbé Entraygucs (M. R. DE Boyssox)............
Cadouin : Histoire d'une relique et d'un monastère, par Ro-
bert-Delagrange (M. P.-A. JouanEL)............
NÉCROLOGIE
M'° la marquise de Sanzillon (M. le chanoine Prieur)...
Le général Sermensan (M. A. DE MoxTIFauLT),... .......
M. Jean Beaudet-Vitel (M. Gabriel Laron).........,
M. Julien Crédot (M. E. Rorx)...................,....
9+
2 34
97
170
311
313
M. Pierre Meller (M. S.-S.),......... CR
M. Sarlande, ancien député de la Dordogne (M. E. De-
COUX-LAGOUTTE)...................
PLANCHES
Bal de paysans dans la salle à manger du chäteau de
MOntard in recu ainss SR
Grand Bal chicard périgourdin...................... :
Silex découverts dans la station des Grèzes, commune de
Lussas-Nontronneau..............................
Sauvetage de deux enfants à Bergerac par un soldat de la
80°demi-brigadé. sai itmhaneseaeis sus
La Muscadière, fontaine souterraine d'Aubeterre........
Le Fenestragc de la 26° travée du cloitre de Cadouin....
Le siège abbatial,.....................
Le cluseau de La Bourgeade.............. ..... a
L'ex-libris de la vicomtesse Henrv de Ségur.............
316
— 322 —
A
Abbayes, Communautés, etc.
— Voir Ursulines, Mission, Vau-
claire, Religicuses N.-Danc, Da-
ines de la Foi, l'adouin.
Alamigeon (Louis), 301.
Alesme (Lamille d'), 219-221,
Anthropologie, 105, 121, 2:54.
Antiquites. 36, 108.
Arlot-de-Frugie (l'amille «l°),
195 à 160.
Armée. — (juestions imilitai-
res, 251, 298 — régiment du Peé-
rigord, 279; — voir fournier.
Mesclop, et les communie. de
M. Durieux.
Armoiries. — Chevalier de St-
Jory, 37; — famille de Bertin,
190 ; — abb, de Cadouin, 239.
— Mesclop (2), 271: — Ségur et
l’'ortelance, 309.
Arvieux, (l'amille). 215.
Aubeterre (Charente), 187.
196.
Aublant (Charles! — liece
préhistorique, 291.
Autographes, 44.17, 256, 26%,
301.
Badefols, caut. de La Linde,
153.
Baudies (Les. com.de de Man-
zac, 192.
Bayle (Emile. — Commun.
div.. 110.
Beau (Famille, 202.
Beaudet-Vitel'Jean). — Deces
253. 311.
Beaupoil de St-Aulaire (l'a-
mille de). 80.
Bellet (1e chanoine), 113.
Bergerac. — Entrée de Char-
les IX, 245 : — la Grande Peur,
247: — club des Jacobins, 272.
Bertin (L'amille de). 79, 189.
Biran (Elie de). — Coin. diver-
ses, 216-7.
Blat (Joseph). — Prêtre guil-
lotine, 272.
Blazy Abbé. — Renseigne-
mente sur B. de Laval, 293.
Blondez. — l'estament, 119.
Bonal (L'amille de}, 75.
Bondy de Lanxade. 164. 193.
Bonheure (Eamille) 202.
Boucher (l'amille). 69,
Bourdeille : Marquis de). — Don
de pieces, 19,
Bourdeille. cant. de Branto-
ne, — Curieux hommage, 269.
Bourg-du-Bost. cant. de Ribé-
rac.— ('luseau de la Bourgeade.
300.
Bourrinet ( ). — Gise-
ment Mousterien, 105, 121.
Boysson (Richard de). — Er-
reurs historiques. 56; — Myr de
Rovcre, 91.
Brochard (l'amille de), 224-G.
C
Cadouin. — ‘'adouin. Histoire
d'une relique, 186, 234.
— 823 —
Captal (Famille), 37.
Cardenal (Capitaine de). — Za
Dinde... , 191 ; — note sur Pon-
tard, 247 ; — notes sur l’époque
révolutionnaire, 272.
Cassius (Famille de), 218.
Castaing (Fanrille). 214.
Castelnau (Mgr de), 114.
Caumont-La-Force (Jacqueline
de), 58 et suiv.
Céramique. — Marque de po-
tier, 36.
Chaminade (Guillaume dit Jo-
seph}, 111.
Chancel (Famille de). — Let-
tre de Lagrange-Chancel, 44.
Chapelou (Famille), 72.
Charles IX. — Itineraire de
1566, 245.
Charon (D° Elie), 302.
Chastanet (Claule-L.-Joseph),
104, 161.
Cheyron (Famille du), 75.
Chillaud (Famille), 219.
Chiniac de la Morelie (J. dei,
303.
Clémentis (Famille de), 220.
Clergé. — Prêtres émigrés, 42 ;
— Prétres de la Mission, 77 ; —
évêques perigourdins, 80, 94; —
Breviaire de l'église de Périgueux,
175 ; — évêché de Sarlat, 188 ;
— culte dans la Dordogne apres
1389, 111, 227 ;: — fondations
pieuses, 190.
Cloches, en Ribéravois, 179.
Cluseaux. — Laudibertie, 105:
— la Gacherie, 116 ; — la Bour-
geade, 176, 3053; — à Monta-
grier, 177.
Conangle (Famille), 139.
Cosson (Famille), 149.
Crédot (Julien). — Décès. 253,
313.
Crevoiseret (Abbé de), 77.
Dally (Famille), 215.
Dalvg (Famille), 80, 145-8, 298.
Dames de la Foi, 22:.
Damploux (Capitaine,, 251.
Danse en Périgord. 85.
Decoux-Lagoutte (E.). — Nu-
tice sur M. Sarlande, 316.
Delfau (Famille). — Armoi-
_ries. 110.
Delpy (l'amille), 142.
Denoix (Guillaume), 304.
Dessins, gravures, 108.— Voir
table d'en-tûte.
Desvignes (l'amille). 70-3.
Dezeymeris (Reinhold). — De-
ces, 264.
Didon (Louis). — Questions
préhistoriques, 43 ; — dons di-
vers, 243.
Double (La). — Expédition.
303.
Drouault (Roger). — Hiver de
1709, 49 : — dons, 241.
Dubois (Abbé Ch.). — Docu-
ment concernant Sarlat, 188.
Dubois (Famille), 212.
Dubreuil. 304..
Dubut (Annet). — Cluseaux à
= ee
Laudibertie. 105, à Ja Gächerie,
116, à la Bourgeade, 136, 305 :—
fontaine à Aubeterre., 187, 196 :
—expédition dans la Double, 303.
Dujarric-Descombes (A.j. —
Note sur le docteur Lobat, 50 ;
— Ja Danse, 185, 190 : — notice
sur C. J. Chastanet, 104, 161 :
— Breviare, 155: — communic.
diverses, 1%6-9, 251 : — Za Co-
médie au rollègede Périqueu.r, 270,
300; — notes sur Joubert et Gran-
cher, 294, 296 ; — note sur Mgr
Macheco, 303.
Dupuis (Jean). — Communie.
diverses, 36.
Durand (Charles). — f{r'elte f-
che concerne La table de 1912 : elle
resta collée derrière un papier bu-
card). — Découvertes à Péri-
gueux et à Vésone, 40, 205, 346,
318, 350, 362 : — médaille, 279 :
— plan de Bergerac, 416 :— notre
nouveau local, 356.
Durand (Charles). — Fouilles
à Vésonce, 106, 188, 239, 297.
Durand de Latour (l'amille), 35.
Durieux (Joseph. Com-
munic. div, 38. 111, 119, 181,
193, 195, 258, 300, 304 ; — Itiné-
raire de Charles IX, 244 : — cas
de longévité, 275.
E-F
Excousseau (Martial). :304.
Ex-Libris. — Chevalier de St-
Jory, ‘37 ; — Chastanet, 104.
161 ; — de Ségur, 104, 307.
Eyma (Famille), 178. — Voir
aussi le volume du Congres.
Eymet. — Arrêt contre les
protestants, 37.
Fargeot (lFamille). 146.
Faubournet de Montferrand
(Famille de). 66.
Favareille (l'amille), 144.
Fayollas (Marquis de). — Docu-
ments sur Ja famille de Labrous-
ge, 109 ;— station à Goulas, 115,
301.
Féaux (Maurice). — Gestion,
31. 53; — défense trouvée aux
Maurilloux, 45 ; — dolmen de la
Vaurelie, 291.
Foucauld (Famille de). — Er-
reur sur le Jean tue à Gontaud.
60 ; — Ursuline, 199.
Ferrières (Alain de), 266. :
Fournier (Joseph), prétre guil-
lotine, 272.
Fournier-Sarlovèze (Général),
271.
Fourteau (Jean-Baptiste), 169.
Froidefond (Famille de), 200.
G
Gacherie :La), com. de Festa-
Jemps, 116.
Gatignol (l'amille de), 69.
Gaultier ((Gerault), notaire du
comte de Périgord, 214.
Gautier (l'amille). 221.
Geoffre, voir Zanxude.
Gérard (Vicomte de). — Soure-
nirs de La Chapelle, 186.
Girard de Langlade (l'amille
de), 76, 78.
Giry (L'amillc). 218.
Gomaire (J. R.). — Sondéces,
262.
Goulas. près de Nontron. 116.
Goumondie (Famille), 147.
Goursat (Famille), 70.
Goustat (Abbé. — Justice de
La Linde, 153 ; — note sur les
Baudies, 192.
Grancher (J. C.). 276, 291.
Grenier (Famille), 134.
Grèzes (Les), com. de Lussas.
—Gisement moustérien, 105,121.
Grottes. — Voir Cluseau.r.(rré-
ces.
Guichemerre (Joseph), 39.
Guischard (Famille), 132.
H-1-J
Humier tlamille), 192.
Industries. — Exploitation
d'étain, 175.
Jarry (Abbé). — Bulle d’A-
lexandre Vll, 293.
Joseph II (L'Empereur) en Pé-
rigord, 109. 259.
Jouanel(P.A.). —l'adouin. 231.
Joubert, 276. 294, 296.
Juge Famille), 147.
Justice, 153.
L
Labat (Docteur C. D.). — hRi-
bliographie, 51.
La Brousse (l'amille de). 109.
Labrousse (Suzanner. — Za
Dinde.….., 191.
La Calprade (Le chevalier de),
273.
La Chapelle de Bearnès {Mé-
moires d'Edme de), 186.
Lacoste (Elie), 273.
La Cropte (Famille de), 84.
Ladvérie (Famille), 303.
Laffou-Ladebat, 38.
Lafon (Docteur). — Commu-
nic. diverses, 36. 108, 1357.
Lafon (Gabriel). — Nécrologie
de M. Beaudet-Vitel, 313.
Laliot (l'rancois), 78-9.
Lambert (Famille de), 131,210.
Lamy (Famille), 211.
Lanxade (Le chevalier), 164,
193.
Laudibertie, com. de l'esta-
lemps. — Cluseau, 105.
Laval de Faure (Abhe B. de).
— Renseignements sur ce prûtre.
293.
Lemoyne (Jean Moine, dit),
musicien de Frédéric de Prusse,
181.
Lavergne (Géraud). — (C'aba-
rets en Sarladais, 245 ;: — lettres
concernant le vin, 246.
Lespinas (Edmond). — Com-
munic. div. 37.
— 396 —
Linde (La). 153.
Longua, com.deMussidan.245.
Loulme (l'amille de), 224.
Lussas-Nontronneau, cant. de
Nontron. — Grotte des Grezes,
121.
M
Macheco de Premeaux (Msr),
303,
Mage (Famille) 140-1.
Magne (Pierre), 92.
Makanam il'amilie de). 127.
Malbec (Famille de). 208.
Malet (Le général). 262.
Malinie (La), com. d'Abjat. —
Blason douteux, 306.
Mallat (Joseph). — Sceau ano-
nyme. 241.
Marmande, 6].
Martin (l'amille de), 222.
Maurilloux. com. de Trélissae,
4.
Météorologie. — Hiver de 1709,
49.
Meller (Pierre), — Déces, 264.
315.
Mesclop (Général), 274.
Meynard (Famille), 150-2.
Mézard (Annet}), 301.
Mission (Prètres de la), 77-8.
Moine dit Lemovne (Jean),181.
Moliéres,cant. de Cadouin, 153.
Montagrier. — (luseau, 177.
Montaut, cant. d'Issigeac, 238.
Monteil (l'amille de), 201.
Montifault (Colonel dei. — Za
Périgourdine, 91 ; — le général
Sermensan, 150; — communic.
diverses, 297.
Monuments megalithiques. —
La Vaurelie, 124.
Moreaud (Docteur). — (C'om-
munie. div.. 118 ;: — megalithe
de Ja Vaurelie, 124 ; — cluseau
à Montagrier, 157% ; — Ja poinme
de terre. 231.
Mosaïque. 36.
Musée (Dons au), 211,242, 258.
Musique. — Za Périgourdine et
les opéras de Verdi. 91, 190.
Mussidan. — Collèges reli-
gieux, 190 ; — entrée de Char-
les IX.
N-0
Napoléon. — Monument pro-
jeté à Périgueux, 249.
Nogaret (l'amille de), 118-9-50.
Nontron. — Hiver de 1709, 49.
Objets divers, :36.— Voir usée.
P
Pabot du Chatelard, 304.
Paléontologie. — Defense de
mammouth, 45.
Pavillon (Xavier du). — Tes-
tament de Mgr de Souillac. 50.
Paradol (Lucinde), 238.
Pellisson (Jules). — Commu-
nic. diverses, 38, 50, 108, ]120,
180, 192, 292 : — notes sur Ma-
let et Morand. 262.
Périgord. — Histoire du Culte,
111 ;:— Dictionnaire lapoyg.et hist.
en 1:72, 195.
Périgourdine (La),
musique 85 et Suiv.
danse et
Périgaeux. — Jécouvertes di-
verses, 36, 106, 188, 239 : — Ur-
sulines, 66, 131, 191 : — prètres
de la Mission, 77 : — Religieuses
N.-Dame, 1273 ; — fête en 1811.
194 ; — Dames de la Foi, 227 :
— paroisses en 1791,228.— Voir
aussi le volume du Congres.
Peyrony (Denis). — (iisement
moustérien, 105, 121.
Peyronny (Raoul dei. — Liste
de chevaliers de Malte, 269.
Pichon (francois), 304.
Pont (Le), com. de Vallereuil,
208.
Pontac (Arnaud de). — C'ont.
de mariage. 302.
Pontard (L'évêque). — Vers
sur son mariage, 247.
Portelance (Famille de), 308-10.
Pottier (Chanoine). — Sou-
haits, 41.
Prieur (Abbé). — La marquise
de Sanzillon, 97.
Protestantisme. — Arrûôt con-
tre des habit. d’Eymet.
Puypeyroux (Jean) :302.
Puyroger, com, de C'hampce-
vinel. 204.
Ranouil (l'amille), 146.
Rastineaux (M. A.). notaire
chätelain, 244.
Raymond (Famille de). — Fon-
dat. d'un couvent, 127.
Religieuses Notre - Dame. —
Fondation à Périgueux, 127.
Revolution(Epoquede la). 227,
232 ; — la Grande Peur à Berge-
rac. 247.
Ribérac. — Passage de Char-
les IX. 245.
Rieu (l'amille du), 200.
_ Roert-Delagrange . — (C'a-
douin. 186, 231.
Roche (famille).
215-8.
136-8, 204,
Rochebeaucourt (La). — las-
sage de Charles IX, 245.
Rochette (Jean). 304.
Roffigaac (René de). — J.ettre
à la Convention, 50.
Roux (Eugène). — Les Ursuli-
nes de Périgueux, 66, 131, 199 :
— notice sur M. Crédot, 813.
Roux-Fazillac. — Jettre cu-
rieuse. 251. |
Royere (Vie de Mgr de), 91.
#
Saiat-Martial de Dronne, com.
de Ribérac ; — Cloche, 179.
Saint-Saud (Comte de).—Com-
munic. diverses, 37, 104, 269; —-
couvent à Périgueux, 127 : — P,
Eyma, 178 ; — Ær-libris, Ségur,
181, 307 ; — famille Bertin, 189:
Re
— Joseph II en Périgord, 259 :—
général Mesclop, 234 : — notice
sur M. Meller, 315.
Saint-Sulpice de Roumagnac,
cant., de Ribérac. — Cloche, 179.
Salignac (Famille de). — Evé-
ché de Sarlat, 188.
Sanzillon (Ia Marquise de). 97.
Sarlande (Albert). — Déces.
264, 316.
Sarlande (Famille), 216.
Sarlat. — Evéché, 188 ; —
maison de refuge, 190: — épo-
que révolutionnaire. 273.
Saunier (l'amille). 202 à 208.
Segonzac.cant.de Montagricr.
— Cloche, 179.
Ségur (Famille de), 104, 307.
Sermensan (Général). — Neé-
crologie, 170.
Sigillograpbie.— Sceau (?)ano-
nyme, 241.
Société archéol. du Périgord.
— Gestion du trésorier, 53. —
Voir aussi le volume du Congres.
Sociétés Savantes. — Com-
munic. diverses, 35 : — Congres
de Périgueux, 105, 267, 280,
299 ;: — proposition de PA. . P.
À. S. ; — congrès des S. s«. des
départements, 267, 281.
Solminibac (vénérable Alain
de), 116.
Souc (Famille), 5etsuiv., 402.
Soufron (Famille), 71.
Sudrie (Famille), 147.
T
Taillefer il'amille de), 200.
Tamarelle (l'amille). 81.
Tardieu (l'amille), 38.
Tauvat (Hélene,. 68.
Teillet (Famille), 73-7.
Tessieres (l'amille de), 208-210.
Thou Famille de), 302.
Tixier (J. Christophe), 169.
Tronche {Nicolas). 304.
U-V
Ursulines de Perigueux, 66,
131, 199.
Ussac (Capitaine d'y, 178.
Vauclaire, com. de Méneste-
rol, 117.
Vaurelie (La). com. de Tocane,
124, 291.
Védrène (G.). — Cadouin, 234.
Villedary (Louis), 304.
Villepelet (Robert). — Com-
munic. div., 39, 116, 194, 249,
302 : — P. Magne, 92: — JHis-
loire du culle en Périgord. 111,
223 ; — Lanxade, 164 : — lettre
de Roux-Fazillac, 260 ; — con-
damnations de Périgourdins,271;
— notes sur Fournier-Sarlovèze
et Joubert, 275-6.
Vinicoles (Questions). — Voir
Eyma et p. 246.
Vivant (Famille de).— Erreurs
historiques, 57.
BULLETIN
DE L4 SOCIÉTÉ
HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE
DU PÉRIGORD:
- PARAISSANT TOUS LES DEUX MOIS
A re 2—
PAR
TOME XLI. — PREMIÈRE LIVRAISON
PÉRIGUEUX. :
y :
Iupriuenie IBES, nuE ANTOINE-Gapauv, 14.
Janvier-Février 1914
s,
2
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SOMMAIRE De:
DES MATIÈRES CONTENUES DANS LA l'* LIVRAISON
Statuts de Ja Société... 25 sa rt REC
Répiéthent intérieur, vs 215 Ta dore Jus sdtt ce SONT TE
Listes des membres... EN AIT HEC ART LE
Séance mensuelle du jeudi 4 Abe : 1654 ERP ER v
— — du jeudi 8 janvier 1914. ....... hs A
Compte de gestion du trésorier RTS 1913) qu. Maitiée
Féaux)… Les ST
Les Riliues à AA (suite) (M. Æ. Rates
Une aventure de jeunesse du général Fonéniets#itioNt
(1802-1805) (M. R. Vrcrereser)..
BIatIOGRAPHTE. — Souvenirs d'Edme de a Chapelle de Béarnès,
par le M. vicomte de Gérard (M. le comte ne Saisr-Saubh.
NÉCROLOGIE. — Jean-Gustave Dose,.,........ : ME
— ArthurSarlandie des Rieuk (M. R. PE ET
Re ———
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